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Lundi 11 août 2014

de Sospel à Menton.

 

 

 

 

 

 

J'ai beaucoup de mal à me lever ce matin, et je sais que l'étape n'est pas très longue.

Je ne m'affole pas, mais à tort…

 

Il est 9 h 15 en quittant Sospel.

 

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Sospel le matin. L'autre côté du pont.

 

 

 

 

Une petite route direction sud, pour sortir de la ville.

Le GR® 52 remonte par les champs et cultures d'oliviers, avant de pénétrer sous bois, et parvenir dans une grande clairière où le soleil chauffe.

 

La source est toujours là, mais coule goutte à goutte! Des randonneurs remplissent leurs gourdes, et je vais en faire autant, car la mienne est déjà vide à 10 h30, et il n'y aura plus d'eau jusqu'à Menton.

 

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La source.

 

 

 

Le GR® 52 continue en forêt ; un troupeau de chèvres est à l'ombre au milieu du sentier, et un chien mi-berger mi-patou les oblige à se ranger en me voyant arriver!

Si c'est un vrai patou, il est vraiment civilisé…

 

Je continue dans ce bois, plutôt sec par endroits, pour arriver au col du Razet à 1032m, à 11 h 20.

 

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Le chemin et les oliviers.

 

 

 

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Des chèvres gardées par un patou…

 

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Dix minutes après le col, la vue est dégagée : d'ici j'aperçois Menton et la Méditerranée…

Je pourrais dire : ce n'est pas trop tôt, mais j'ai comme un pincement au cœur!

 

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Dans les bois en montant au col du Razet.

 

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Première vue sur Menton, et la mer….

 

 

Le sentier continue, en grande partie par des champs secs et ensoleillés. A midi moins dix, je suis au Colla Bassa 1107m. l'Italie est toute proche, çà se voit, et çà se sent… La frontière est à moins de deux cents mètres sur la crête de la Punta Monetto

 

Plus loin le GR® file tout droit en pente ; il y a même un abreuvoir et un filet d'eau au bout d'un tuyau.

 

J'arrive ensuite aux prairies de Morga : où jadis étaient cultivés fruits et légumes sur des jardins en terrasses par les maraichers de toute la région…

Mais là je vous parle d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître.

Il y a bien longtemps qu'on ne cultive plus rien ici, et qu'il pousse des ronces, des genêts, et toutes sortes de plantes de garrigues.

 

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Le chemin dans les anciennes cultures

 

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Descente du col du Berceau à Menton.

 

Ensuite, longue et lente montée abritée sous les grands pins, ou en plein soleil, pour arriver au col du Berceau, 1050m à 13 h 30. Pause casse croûte.

Une brume épaisse vient du bord de mer, Menton est caché!

 

Je repars à 14 heures.

Derrière moi, le trailer anglais arrive! Il était à Sospel, mais je ne l'ai pas vu. Il a trouvé l'étape d'hier "terrible"… je ne dirais pas le contraire!

On se félicite mutuellement. Congratulations. Et il continue…

 

J'y vais tout doux…

Maintenant c'est la longue descente, et je mettrai plus de temps que prévu : le sentier est très caillouteux, rocailleux, et mes pieds souffrent.

Un court moment sur de l'à peu près plat herbeux au "plan du lion", et le GR® reprend sa descente.

 

Je connais ce chemin et je sais qu'il va se terminer : mélange de satisfaction et de tristesse …

Le brouhaha de la circulation se fait entendre depuis un bon moment!

Les bruits de le civilisation sont comme un rappel : "çà y est tu arrives au terme de cette grande traversée."

 

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Le GR® 52 va passer sous l'autoroute…

 

 

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C'est fini…

 

 

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… et descendre sur Menton.

 

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Menton.

 

Le sentier devient bitumé, devant des résidences, et le "chemin Bellavista" : tout un programme…avant de passer sous l'autoroute A8.

 

Quelques raccourcis par des ruelles, avec le port de plaisance en face, la vieille ville de Menton et la collégiale St Michel.

 

Il est 17 heures lorsque j'arrive sur l'avenue de la Porte de France, et le port de plaisance…

 


 

 

J'avais oublié que l'on est dans la semaine du 15 août ; la période la plus chargée pour le tourisme, surtout sur la côte!

J'arrive ici tout confiant, et pas une chambre de libre nulle part… j'écume tous les hôtels de la ville, et je me renseigne sur les environs… Rien! Tout est complet partout, même l'auberge de jeunesse en dehors du centre. Idem à Nice après avoir téléphoné.

 

C'est la première fois que cela m'arrive, mais je ne vais pas me désoler pour autant ; tant pis pour moi! De toutes façons il aurait fallu réserver ici depuis au moins trois semaines, mais je ne risquais pas de connaitre à l'avance mon jour d'arrivée…

 

J'aurais surtout aimé prendre une douche, me changer et me reposer… Eh bien çà ne se fera pas comme çà!...

 

Du coup, je prends mon temps! Je me balade sur la plage, en ville, et je vais dîner dans une rue piétonne avec mon sac à dos, mon t'shirt dégoulinant, mes godasses boueuses, et mes bâtons rafistolés… je me retrouve à la terrasse d'un resto super sympa, et plein de touristes. Personne n'a l'air d'être dérangé par mon accoutrement, et moi non plus!

Au contraire, les gens aux tables voisines me demandent ce que je fais, où je vais, d'où je viens, etc…. je raconte ma mésaventure du jour, (on ne sait jamais, des fois que quelqu'un aurait un lit à me proposer…) il y a des OOOh! des Aaaa!!! et des "félicitations" qui pleuvent de partout..

Je décide quand même d'aller me laver les mains et le visage, pendant qu'on garde mon sac.

 

J'ai très bien dîner et j'ai pris mon temps pour manger des pâtes aux fruits de mer et un dessert. D'ailleurs le service était long… et c'est tant mieux!

Ensuite j'ai été près de la plage jusqu'au levé du jour…

 

 

Après 48 jours, dont 46 de marche à travers les Vosges, le Jura, et les Alpes, l'arrivée et la soirée étaient très originales…

 

 

 

 

 

Remerciements :

 

Aux gardiens du refuge de Rainkopf, pour leur accueil, avant l'orage le 4 juillet.

A l'épicière de Blamont qui a fermé son magasin à 18 heure le 8 juillet, pour me conduire à 10 km.

Au bucheron de 80 ans qui a couru sous la pluie derrière moi, alors que je m'étais trompé de chemin le 11 juillet.

A la dame âgée qui s'est démenée en téléphonant à des fermes voisines pour me trouver une chambre le 11 juillet.

Aux propriétaires de la ferme Louisot qui m'ont accueilli en chambre et invité à leur table, toujours ce 11 juillet.

Au gérant du gîte d'étapes aux Houches, pour avoir recollé la poignée d'un de mes bâtons.

Au randonneur qui m'a aidé à rafistoler mon deuxième bâton avec du scotch.

Au gardien du gîte du Boréon de s'être renseigné par téléphone, auprès des autres refuges. Les portable ne passent pas ici.

Au gardien du refuge de la Madone de Fenestre qui a téléphoné au gîte de St Grat, pour réserver à mon nom : (pas de réseau ici aussi).

Au trailer, rencontré plusieurs fois entre Ceillac et Menton.

 

A tout ceux et celles que j'ai rencontré tout au long de ces journées, et les moments partagés, les paroles échangées, ne serait-ce qu'un simple Bonjour.

MERCI.

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

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