Mardi 8 juillet 2014
de Montbéliard à Blamont et Pont de
Roide.
Détends toi, çà va bien se passer…
Château des Ducs du
Wurtemberg XIIIe siècle.
Il a plu toute la nuit, et il pleut encore en partant à 8 heures… Le plan de la ville en main, j'ai suivi une piste cyclable près de la
gare, mais au bout d'un moment cette piste se perd dans les carrefours, les
routes, les immeubles… C'est une grosse galère pour sortir de la ville et
trouver le bon chemin au milieu de la circulation, et avec la pluie! Il faut chercher : je me retrouve très vite dans des "communes de
banlieue" ; Arbouans, Exincourt, une zone industrielle, des usines
désertes… Sochaux est tout proche. Le plan que j'ai en main est complètement
déchiqueté et inutilisable avec la pluie. Je passe à Audincourt, j'ai l'impression de tourner en rond! Déjà 10
heures? j'ai mis plus de deux heures pour faire 6 km… Je m'arrête pour une pause café. Les clients du bistrot me regardent
tout dégoulinant. Il y en a un qui me demande si c'est moi qui vient de Lyon
à pied?... Ah bon?... Y aurait-il un autre énergumène dans les parages, qui fait
la même folie que moi? Au moins on pourrait échanger. Mais quand je leur dit que je viens seulement de Wissembourg, personne ne
sait où c'est… je dois préciser que çà se trouve à la frontière allemande,
alors là il y a des houlala! des ho!!! des ha!! Et des "vous allez loin
comme çà"?... - Je m'arrêterais quand j'en aurais marre.
A 10 h 15 je reprends ma route, c'est le cas de le dire : je ne suis
pas sorti de cet imbroglio urbain! Un passant m'indique une piste cyclable, et j'arrive à Dasle à 12 h 15,
où je retrouve le GR® 5. A partir
d'aujourd'hui il est balisé "blanc – rouge" par la FFR. Je regrette presque le bitume, car maintenant je
patauge dans un chemin boueux à travers les prairies pour arriver à
Vandoncourt : village fleuri et son tilleul de la Liberté. Je remonte en forêt jusqu'au pont Sarrazin, et
après la forêt et les champs de blés, j'arrive sous une pluie diluvienne à
Abbévillers à 14 heures. J'espérais trouver un hébergement ici, mais il n'y a
rien! Le village est désert, je ne vois même pas un commerce. Je me mets sous
l'abri bus en face de l'église, pour téléphoner au gîte de Pierrefontaine les
Blamont : on me répond que le gîte ne fonctionne plus depuis un an! Pourtant
il est toujours référencé, et je n'ai pas inventé le numéro de téléphone!
Je retrouve le GR® à deux kilomètres après la sortie du
village. C'est un étroit sentier le long du ruisseau, la Doue, et sa source
toute proche de la frontière Suisse. Par une petite route j'arrive à Glay à 16 heures.
En continuant, je suis à Blamont à 17 heures. L'ampoule au talon gauche s'est
à nouveau manifestée au long de cette journée!
Tout se simplifie au moment où l'épicière me dit :
"je vais vous emmener". Je n'en crois pas mes yeux. Fermer
l'épicerie à cette heure pour emmener un inconnu à dix kilomètres! - "on en a pour dix minutes". Elle ferme sa boutique, et nous voila partis! Effectivement, moins de dix minutes plus tard,
nous sommes devant la Maison pour tous, de Pont de Roide. A pied il m'aurait fallu au moins deux heures! Merci beaucoup Madame. Une phrase de François Mauriac me revient à l'esprit : "Nous méritons toutes nos rencontres ;
elles sont accordées à notre destin, et ont une signification qu'il nous
appartient de déchiffrer." Bien évidemment je suis seul, il n'y a personne d'autre, et j'ai le
dortoir pour sécher ce qui est mouillé. Etant donné l'heure tardive et la fatigue, je n'ai pas envie de me
faire à manger. Je vais à la Tannerie : restaurant sympa, et menu du terroir. Le Pont de Roide. |