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Traversée du Queyras

Sac à dos, et raquettes aux pieds...

 

de Briançon à la haute vallée du Guil, 

par le col d'Izoard, Brunissard, Souliers, St Véran, refuge Agnel, Abriès, l'Echalp. 

 

du 13 au 25 mars 2013

 

 

Je voulais depuis longtemps réaliser une traversée du Queyras en hiver, à peu près comme je l'avais faite à skis de fond, "étant jeune".

Mais cette année, personne n'était vraiment "chaud" pour m'accompagner : en hiver çà se comprend! 

 

Il n'y a déjà pas grand monde qui veuille venir avec moi en été, alors l'hiver n'en parlons pas! 

 

Seul, oui ; ce qui n'exclue pas les rencontres, mais je vais donc privilégier les itinéraires où le danger est contrôlable, en sachant parfaitement que le risque zéro n'existe pas. Il y a d'ailleurs cette journée où je suis resté sagement au gîte de Souliers, à attendre que le risque d'avalanche 5/5 baisse un peu!... 

C'est une chose à ne pas conseiller, mais personnellement je ne prends pas d'ARVA ni DVA, quand je suis seul! Ca ne sert à rien, et bon nombre de "solitaires" ont le même point de vue ; il n'y a que dans le cas où deux solitaires se rencontreraient, et où il surviendrait un problème, qu'un détecteur serait utile! Mais je ne vais pas m'amuser à calculer les probabilités de rencontres par rapport au risque d'avalanche susceptible d'être déclenché, si tant est que ce jour là le risque soit ≥3, et que je me trouve en haut ou sous une pente neigeuse > 30°...

 

J'ai donc sorti mon vieux "Karrimor Alpiniste Dougal Haston" de la fin des années 70, pour lui faire prendre l'air! 

Je ne me sers de ce sac qu'en hiver et en montagne, parce qu'il est très costaud, imperméable, avec une housse intérieure étanche qui se déploie et permet de le transformer en un bon 75L, avec les porte-skis ou raquettes sur les côtés, le porte crampons dessus, deux attaches piolets, etc... Son poids est respectable : 2kg vide. Mais c'est un gage de solidité ; un autre sac aurait craqué depuis longtemps! 

Les boucles sont en ferrailles. Pas de réglages de confort ventral, dorsal, de côté, dessus ou dessous.... Juste deux bonnes bretelles biens solides, et une ceinture, c'est tout. Autant dire qu'il ne faut pas avoir de problèmes de dos, ou d'épaules. 

Faut s'adapter à tout âge! 

 

Pour cette sortie, ce sac plein pèse 11kg, y compris "l'en cas" du midi et l'eau : ce qui est très raisonnable. 

La priorité est aux vêtements chauds : polaires, chemise coton, vieille salopette de ski, guêtres, sac de couchage en polaire, gants, casquettes polaire, veste de pluie/neige. Toutes mes étapes se feront en gîtes, refuges, et deux ou trois fois à l'hôtel. Je n'ai rien réservé d'avance, hormis les deux premiers jours, "pour me caler", et pour tester la fréquentation du moment. 

 

Mes raquettes INOOK pèsent 2,200kg avec la housse : elles sont sensées être sous mes pieds : il faut donc compter avec le poids des chaussures à chaque pas. La housse est sur le sac. 

 

 

Précisions utiles.

Un jour quelqu'un m'a dit : "vos cartes ne sont pas précises"! 

Il ne s'était pas rendu compte que ce ne sont pas des cartes! Je fais moi même mes croquis ou schémas, aux crayons, pastels ou aquarelles, ou avec mon logiciel d'images. 

Pourquoi? Tout simplement parce que je ne veux pas télécharger, même gratuitement des cartes, dont le tracé ne correspond pas toujours avec celui que je veux faire, ce qui m'obligerait à surcharger cette carte en re-dessinant mon propre cheminement.

 

D'autre part, la reproduction de cartes IGN ou autres, est interdite... Il faut savoir lire ce qui est écrit même en tout petit, tout comme je n'aime pas non plus qu'on se serve de mes textes ou qu'on reproduise mes photos non libres de droit, et sans le demander. 

 

Venons en à cette traversée... 

Voici mes étapes

 

Briançon  

Gîte de Terre Rouge

Hameau du Laus

Brunissard

Souliers

Ville Vieille

Refuge de la Blanche

St Véran

Refuge Agnel

Abriès

L'Echalp

Belvédère du Viso 

 

 

 

Les marques GR®, GRP®, les signes de balisage correspondants (blanc/rouge et jaune/rouge), et PR® 

sont des marques déposées par la Fédération Française de la randonnée pédestre.

 Autorisation de reproduction 2008. 

 

Départ / Arrivée

Altitudes

Briançon 1325

Terre Rouge

 

Total

1500

 

175

Mercredi 13 mars 2013

 

La météo n'est pas très optimiste. Il parait qu'il est tombé 40 cm de neige hier en Normandie... Je me demande si je n'aurais pas dû faire prendre l'air à mes raquettes du côté des vaches blanches et noires made in Normandie, des pommiers, des cerisiers blancs, et des filles aux joues rouges, parce qu'ici à Briançon, le soleil brille, et point de neige ; en ville en tous cas! Quant aux filles aux joues rouges, elles sont sur les pistes de Serre Chevalier...  

 

Il faut moins de deux heures pour aller de la ville haute de Briançon, où je me trouve, jusqu'au hameau de Terre Rouge.

En descendant de la cité Vauban par le parc de la Schappe, cet après midi ensoleillé, je rejoins des routes et chemins le long du Fort du Randouillet, au dessus du barrage Baldy et le long de la Cerveyrette, ce torrent qui  prend sa source vers les chalets des Fonts de Cervières et rejoint la Durance. 

 

Briançon : La Grande Gargouille

 

 

La Collégiale et les remparts.

 

Une petite route remonte au hameau où se trouve le gîte d'étape de Terre Rouge.

Il y a un groupe de cinq randonneurs dans un dortoir, et je suis installé dans une chambre de quatre lit, où je serai seul. 

 

Gîte sympathique, bonne ambiance, et très bon dîner, pour ce premier jour et cette très mini étape! 

Demain l'étape sera tout aussi courte!

 

Arrivé au hameau de Terre Rouge


 

Départ / Arrivée Altitudes 
Terre Rouge 1500

Le Laus

1745

Total

245

 

Jeudi 14 mars 2013

 

Cette journée est tout aussi courte que celle d'hier : pour la bonne raison que je voulais faire étape au refuge Napoléon, mais il n'y a plus de place! C'est complet pour ce soir. Il n'est pas question d'aller plus loin, car il n'y a rien avant Brunissard. Ce serait une trop longue étape, et il faut passer par le col d'Izoard à 2360m, dont j'ignore les conditions dans lesquelles il se trouve! 

Le Gîte d'étape de Terre Rouge

 

 

 

Le soleil ne pénètre pas encore dans ce fond de vallée en quittant le gîte à 9h40. 

La piste enneigée conduit à une passerelle menant en une heure au village de Cervières. Le soleil est bien présent mais la température est glaciale! 

Je fais une pause café, dans ce village plutôt désert.

Ensuite la piste remonte en peu de temps au hameau du Laus. J'y suis largement avant midi!

Le seul endroit pour faire étape est l'auberge de l'Arpelin, où j'avais réservé. 

Ca sent bon la cuisine dans la salle à manger tout en bois de ce grand chalet, et le patron est un chef réputé!  

Pour le moment je vais me contenter d'une assiette de charcuterie montagnarde, en attendant ce soir...

 

 

Cervières

 

l'Auberge l'Arpelin

Ancienne ferme au Laus

Vue du hameau

 

L'après midi se passe à photographier les maisons, chalets, ou granges de ce vieil hameau de montagne.

Il y a quelques touristes, et des randonneurs surtout à ski de fond.

 

Le dîner est très bien et très copieux.

 


 

Départ / Arrivée

Altitudes Montées Descentes
Le Laus 1745
Col de l'Izoard 2360 615
Brunissard

1797

563

Total

615 563

 

 

Vendredi 15 mars 2013

 

En partant du Laus

 

 

Le thermomètre de l'auberge affiche -17° sous abri à 8 heures! 

Du coup, je tarde un peu à partir, et j'attends que le soleil chauffe un peu.

Le vent du nord souffle, et le ciel est parfaitement bleu, 

 

A 10h je fixe mes raquettes, et en avant ; le soleil de face et le vent dans le dos. Il faut tout simplement suivre la route de l'Izoard enneigée et gelée. Quand je passe sous des sapins l'air devient glacial, et j'essaie d'accélérer le pas pour retrouver des parties ensoleillées. A certains endroits des raccourcis permettent d'éviter les lacets de la route, mais ce sont des passages assez raides à l'ombre et dans la neige gelée : heureusement les pointes et crampons des raquettes accrochent bien. 

Il y a quelques skieurs de fond sur la piste, et des randonneurs. Enfin, l'effort réchauffe! 

 

Un peu avant midi j'arrive au refuge Napoléon. J'aurais dû y faire étape hier soir si ce n'était pas complet.

Il fait partie des six refuges construits grâce à un legs de 50 000 Francs de Napoléon 1er au département des Hautes Alpes pour remercier les habitants de leur accueil à son retour de l'île d'Elbe.

Construit en 1855, soit 34 ans après la mort de Napoléon 1er, en exécution de son testament. 

Passage au refuge Napoléon...

sous le col d'Izoard

 

 

Je fais une pause "omelette fromage" à l'intérieur, car dehors le vent glacial souffle en rafales! 

Ensuite une vingtaine de minutes pour grimper jusqu'au col d'Izoard ; col mythique sur la route des Grandes Alpes. Le Mémorial d'Izoard se dresse fièrement, tandis que le bâtiment abritant le musée du Tour de France est enfoui sous la neige, d'où émerge seulement la toiture.

Je profite de la présence de skieurs, pour faire une photo! 

Mais pour les uns et les autres la pause est brève, nous ne nous attardons pas : le vent violent fait virevolter la poudreuse.

 

L'autre côté du col est beaucoup moins fréquentée : je ne rencontre personne, et la trace se perd. La neige soufflée est balayée! 

Heureusement que le soleil est là. Par mauvais temps ou brouillard, cette descente doit être problématique.

 

 

Dans la descente du col.

 

Au col d'Izoard.

 

 

Une partie de la Casse Déserte.

 

A certains endroits je distingue des bouts de pistes en lacets, au milieu du site extraordinaire de la Casse Déserte : zone rocailleuse, calcaire et friable, caractérisée par des éboulis et des crêtes rocheuses. Paysage lunaire avec la neige et la solitude ambiante... 

 

La vallée d'Arvieux et Brunissard apparaissent au milieu des sapins.

 

 

Au fur et à mesure de la descente, les sapins apparaissent, le vent s'est calmé.

J'arrive à Brunissard à 15h30.

Je vais au gîte d'étape "Les bons enfants", que je connais depuis longtemps, et n'a pas changé. C'est une affaire de famille depuis des générations! 

 

A l'arrivée des Bons enfants. 

 

On n'est pas nombreux, juste un petit groupe et moi.

Demain je reste ici pour revoir ce magnifique paysage autour des chalets de Clapeyto. 

 


 

Départ / Arrivée

Altitudes Montées Descentes
Brunissard 1797
Clapeyto et le Peyron 2450 653
Retour Brunissard 1797 653

Total

653 653

 

 

Samedi 16 mars 2013

 

 

Chalet isolé.

 

 

Un peu plus haut ils continuent en direction du col des Ayes par le GR® 5. 

Je prends à gauche en direction de Pré Premier dans la neige vierge mais bien tassée par le froid. 

J'ai toujours trouvé ce petit plateau et ces deux chalets posés là, comme une pure merveille! 

Il n'y a pourtant rien d'extraordinaire, mais enfin ce lieu empreint de sérénité et de calme me plait beaucoup. L'été un petit ruisseau coule tout le long de la prairie, sur fond de mélèzes verts surmontés de roches. 

L'hiver tout est blanc, les mélèzes sont dépouillés, le décor dénudé est tout aussi beau...

Je fais le grand tour de ce plateau, pour rejoindre une trace qui monte en dévers. 

 

 

Le temps est toujours ensoleillé et froid ; le vent s'est calmé.

Je quitte le gîte "Les bons enfants" avec mon sac allégé à 9h15.

 

La montée se fait par les chemins forestiers, en coupant quelques pistes de ski de fond dans les sapins, mélèzes, et pins Cembro. 

J'ai voulu prendre un raccourci assez raide, à la suite de quatre randonneurs à skis de rando. Le poids de leurs  skis est bien plus lourd que mes raquettes, et nous peinons!

 

Une sage mise en garde.

 

Pré Premier

 

 

Derrière une butte, apparaissent les quelques vieux chalets d'alpage de Clapeyto. Je fais ma pause casse-croûte au soleil assis dans la neige! 

Je ne rencontre personne d'autre que deux randonneurs à skis se dirigeant vers le col du Lauzon, sans doute pour faire une boucle en redescendant sur la vallée d'Arvieux. 

 

Les chalets de Clapeyto

 

 

 

 

 

Je grimpe un peu plus haut que les chalets dans la montée du col de Néal, où le vent glacial me surprend! Je ne reste pas longtemps, et je reprends la descente par la même trace. Retour aux chalets de Clapeyto ; nouvelle pause, et mêmes passages pour rejoindre Pré Premier, maintenant dans l'ombre. 

 

En suivant la piste, je retourne à Brunissard.

 

Depuis un moment je sentais des picotements à l'arrière du pied droit : voila, c'est fait! j'ai une ampoule au talon. 

 

Dans la soirée le ciel se couvre ; la météo annonce du mauvais temps pour les jours à venir! Je crois qu'on ne va pas y échapper, mon altimètre n'arrête pas de monter!...

 

Vers 20h les premiers flocons font leur apparition.

 

 

 

 

Cadran solaire et habitat Queyrassin. 

 

 

et montée vers le col de Néal.

 

 

 

Dans le gîte, les géraniums passent l'hiver à l'abri.

 

 

 

 

 

"Cueille le temps d'une pause,

des Girandoles de douceur et de liberté."

 


 

Départ / Arrivée Altitudes Montées Descentes
Brunissard 1797
La Chalp 1685 112
Chemin forestier 1908 223
Lac de Roue 1854 54
Souliers 1800 54

Total

223 220

 

Dimanche 17 mars 2013

 

Ce qui était prévu, s'est produit!

il a neigé toute la nuit, et une bonne couche d'une vingtaine de centimètres de poudreuse a recouvert les toits, et la route!

 

Les toits de Brunissard le matin au réveil.

Au départ de Brunissard.

 

En quittant Brunissard vers 9h30, il neige encore, et çà ne s'arrêtera pas ; la grosse difficulté est que l'on n'y voit pas grand chose.

Arrivé à La Chalp, j'ai un moment d'hésitation, mais comme il n'y a pas d'autres alternatives que d'y aller.... allons-y!   Andiamo. 

 

On m'avait assuré que le chemin était tracé. Il parait qu'il faut même prendre un forfait "piéton obligatoire" pour financer l'entretien et le damage des pistes!  Ce n'est ni plus ni moins qu'un moyen pour les communes de "faire du fric" sur le dos des randonneurs! 

Je me refuse à payer le moindre centime quand je marche sur un chemin enneigé! 

Les sentiers ne sont pas payants en été, même s'ils sont entretenus ou débroussaillés ; ils ne manquerait plus que çà! La porte serait ouverte à tous les abus, et pourquoi ne pas instaurer une taxe sur le bon air?...

- Vous les citadins qui venez respirer l'air pur sur les sentiers, vous devez payer!!! 

 

L'hiver, c'est la même chose! Ce n'est pas parce qu'une chenillette est passé par là pour aplanir un peu la neige, que l'on doit payer! CQFD.

 

Une vague trace remonte le long d'un télésiège, et contourne sur la droite la piste en forêt, où évidemment la poudreuse de la nuit et ce qui continue à tomber, a effacé tout passage précédent! Quant à ce qui m'avait été affirmé sur l'entretien de cette piste... çà, c'était avant! Et même avant qu'il neige! 

 

Montée dans les sapins à la recherche d'une piste...

et quand la piste est trouvée, il faut faire la trace...

 

Ce jour là, la trace c'est moi qui l'ai faite : au milieu de cette forêt sans aucune indication, avec mon sac sur le dos, mes raquettes aux pieds, je m'enfonce jusqu'aux mollets! 

La neige tombe en abondance, et colle aux chaussures et aux raquettes : j'ai l'impression de soulever des kilos à chaque pas!

Heureusement que le chemin présente peu de dénivelées, mais seulement quelques petites montées et descentes.

 

Enfin, j'arrive au lac de Roue ; ou plutôt ce grand espace blanc et plat de glace et de neige.

Virage pour suivre la rive du lac, et après quelques passages en descente, et des lacets, il faut franchir la passerelle sur le torrent et remonter de l'autre côté du vallon, pour arriver au hameau de Souliers en début d'après midi.

 

Arrivé à Souliers.

 

 

 

Le ruisseau.

 

 

Si on ne l'a pas vue en été, il est difficile d'imaginer 

que le lac de Roue est là.

 

 

 

 

Deux chalets.

Gîte d'étape le Grand Rochebrune. 

Deux randonneurs à skis venant de la vallée du Guil, arrivent peu après moi. Plus tard, un groupe de onze plus leur accompagnateur, montent de la vallée au gîte de Souliers en minibus. 

 

Bonne ambiance, et bon dîner dans ce gîte où il y a encore beaucoup de place libre.

 

La neige continue de tomber, et il n'est pas prévu que cela s'arrête de sitôt...

 


 

 

Lundi 18 mars 2013

 

Il neige encore!!! 

et il est tombé plus d'un mètre de neige depuis hier...

 

Je ne veux pas prendre de risques ; je reste ici! Les deux autres randonneurs à skis font de même... 

Le groupe avec leur accompagnateur ont voulu partir, mais vu les difficultés ils sont revenus en fin de matinée! 

 

Le terrain est très difficile, l'état de la neige très instable : de nombreuses coulées ont lieues, et çà purge partout!

La radio du gîte annonce un risque d'avalanche maximum, pour ne pas dire du 5/5... Il parait qu'une avalanche s'est produite sur la route dans les gorges du Guil : Une voiture a été prise dedans, et heureusement les occupants ont pu en sortir! 

Quand on sait qu'il s'agit d'une route sensée être entretenue, et avec de la circulation, on peut imaginer ce que peut être un chemin de montagne avec des couloirs, et des goulottes qui renvoient le trop plein... 

 

La terrasse du gîte hier...

et aujourd'hui au même endroit.

 

Histoire de s'occuper un peu, dans l'après midi nous allons dégager le passage, et la voiture de la gardienne avec des pelles.

Gîte Grand Rochebrune de Souliers.

 

 

Cette journée de repos forcé a peut être soulagé mon ampoule au talon! 

 


 

Départ / Arrivée

Altitudes Montées Descentes
Souliers 1800
Château Queyras 1350
Ville Vieille 1380

Total

30 450

 

 

Mardi 19 mars 2013

 

Il neige encore au réveil, mais le ciel se dégage un peu.

Le groupe de randonneurs va partir, alors je vais les suivre! 

Au départ du gîte de Souliers

 

 

Traversée d'un ruisseau.

 

La Chapelle 

 

 

Château Queyras apparait au milieu des sapins enneigés.

 

La route enneigée descend au milieu des sapins blancs jusqu'à Château Queyras. Je quitte le groupe, eux vont dans une autre direction. 

 

La construction du Fort Queyras a connu deux grandes périodes : au 13e siècle pour les cours intérieures, et au 17e siècle les Bastions et remparts architecturés par Vauban. 

Situé sur un étroit verrou glaciaire, le Guil coule à ses pieds. Le village de Château Queyras est sur l'autre rive. 

La route relie Guillestre à la haute vallée du Guil par les villages d'Aiguilles et Abriès. Elle est très étroite avec de profondes gorges et de hautes falaises. C'est un peu plus en aval qu'a eu lieu l'avalanche hier. 

 

Château Queyras

 

 

 

 

Cadrans solaire et fontaine à Château Queyras.

 

Le Guil à Ville Vieille

 

 

Dans le bas du village, je vais suivre une petite route qui mène à Ville Vieille, pour faire étape au gîte les Astragales. On m'en avait dit du bien depuis longtemps... J'en suis d'autant plus déçu que j'aurais pu continuer au moins jusqu'à Molines, si je n'avais pas eu l'ampoule qui me gêne au talon. 

 

C'est un gîte archaïque : le dortoir où je suis est exigu : il y a huit lits, et nous sommes six. Des gens désordonnés sont là depuis plusieurs jours et font des randos en étoile autour. Des chaussettes traînent partout, les serviettes de toilettes sont étalées de tous les côtés, sur les lits, les chaises, etc... Rien n'est prévu pour faire sécher ce qui est mouillé! D'après la patronne on ne lui a jamais posé cette question!!.. 

Il paraît que les autres chambres sont mieux. 

 

"Il n'y a pas de place" se plaint l'un des occupants! La fenêtre n'est pas grande, mais fermée! Ca sent même le fauve... 

Un ustensile indispensable en randonnée : un sèche cheveux! est là sur la table. 

 

Une vue du dortoir.

 

 

Les raquettes et les skis sont entreposés dans la grange en face sans lumière, porte grande ouverte! et avec 3 ou 4 cm de glace sur le sol en terre battue : idéal pour se casser la figure! Un coup de balai et un peu de sable ne serait pas inutile.

 

On serait dans un refuge en montagne, çà se comprendrait! M'enfin, une grande bâtisse comme çà en plein village dans la vallée, je crois qu'il y a des améliorations possibles! 

Le point positif est qu'il y a la douche et lavabo dans le dortoir.

 

 

A Ville Vieille, une visite à la Maison de l'Artisanat, s'impose. 

De nombreux objets confectionnés par des artisans du Queyras, de la simple salière à l'armoire sculptée, sont exposés. 

Ici à gauche une armoire aux huit serrures (qui représentaient les sept villages du Queyras et le Secrétaire Général) fut réalisée en 1773 par Joseph Sibille de St Véran.

Au milieu, un confiturier, et à droite une armoire deux portes. 

 

 

 

 

 

Détail de la porte de l'armoire à huit serrures.

 

Retour au gîte.

La salle à manger-salon voûtée est très grande. 

Le repas est bon et copieux,  même trop! 

Comme si on voulait faire oublier le reste! 

Ce soir c'est "Tartiflette à gogo" ; on en a et on nous en redonne plusieurs fois, sans demander... Pareil pour les Diots! On pourrait en manger 4 ou 5 chacun! et on est au moins une bonne trentaine... On a même droit à la tisane pour faire digérer! 

 

Avant d'aller dormir le ventre plein, un p'tit clin d'œil aux "Skipasseurs" : (*) 

 

In Tartiflette we trust...

 

 

Le Gîte les Astragales à Ville Vielle a changé de propriétaire en septembre 2013. 

Normalement tout devrait s'arranger très vite, et les commentaires "peu élogieux" formulés ci-dessus, ne devraient être qu'un fâcheux souvenir. 

 


 

 

Départ / Arrivée

Altitudes Montées Descentes
Ville Vieille 1380
St Véran 2040
Refuge de la Blanche

2500

Total

1120 0

 

Mercredi 20 mars 2013

 

J'ai quand même bien dormi! 

Le petit déjeuner est vite pris, parce que j'ai hâte de sortir prendre l'air...

Le soleil est là, mais le ciel n'est pas net!

La journée risque d'être longue et fatigante, j'ai pris mes précautions pour l'ampoule au talon.

 

 

Ville Vieille

 

 

 

 

Montée le long des sapins.

 

 

 

 

 

 

Après la passerelle, la chapelle de Clausis, 

et dans le fond la Tête des Toillies.

Cadran solaire à l'église de Ville Vieille

 

 

 

 

Un chemin forestier passe au dessus de la route. Il n'y a pas de trace, et la neige porte bien. Ensuite la Rua, et Molines à gauche. La Chalp, petite pause à "l'Equipe" : Bar Restaurant. Je remonte au hameau du Raux pour rejoindre St Véran...

L'ancienne route des Mines monte tout doucement : c'est aussi une piste de ski de fond, avec l'Aigue Blanche en contre-bas. 

Je rencontre beaucoup de randonneurs à skis et en raquettes, et çà commence à être encombré : çà change avec la première partie de matinée...

Bien sûr St Véran draine du monde.

 

 

Dés la sortie de St Véran, çà va commencer à se bousculer sur la piste ; mais le flot va s'étioler très vite...

 

 

La pente se redresse un peu plus pour grimper à la Chapelle de Clausis, et en moins d'une heure j'arrive au refuge de la Blanche enfoui dans la neige! 

 

Arrivé au refuge de la Blanche

 

 

 

 

 

Ce refuge a été reconstruit entièrement depuis une quinzaine d'année. François le gardien est à l'origine de ce projet, et y a largement contribué! 

J'étais déjà venu ici à l'époque de l'ancien refuge, qui s'appelait "cabane"... C'est vrai que tout a changé, sauf le gardien, toujours le même, un caractère fort, mais sympa! 

 

Ce soir, il n'y a pas grand monde dans le refuge. 

J'ai droit au café et Génépi offert.

 

Dehors la lune brille et les étoiles scintillent.

 

 

Des skis et des têtes émergent du mur de neige!

Les Toillies dans le fond avec le col de la Noire.

 

A l'intérieur.

 

 


 

 

Jeudi 21 mars 2013

 

 

 

 

 

Départ / Arrivée

Altitudes Montées Descentes
Refuge de la Blanche 2500
St Véran 2040

Total

460

 

Au départ du refuge de la Blanche

 

En direction de la Chapelle de Clausis.

 

Le soleil s'est montré pleinement ... 

au fur et à mesure que j'avance.

 

Ce matin la descente à St Véran ne prend pas beaucoup de temps, et il n'y a pas grand monde. Je me permets même un petit écart dans le fond de l'Aigue Blanche, mais je préfère rejoindre assez vite la piste plus ensoleillée! 

 

St Véran

 

Je ne souhaite pas aller plus loin aujourd'hui : j'ai mal aux pieds. Je crois que les attaches des raquettes serrent un peu sur les chaussures. Petite pause pour donner du lest. 

 

 

 

 

 

St Véran est un village qui mérite d'être vu, et revu! Bien qu'il fasse un peu : vitrine (à mon goût). 

Longtemps considéré comme étant la plus haute commune d'Europe ; mais il parait que deux villages le dépasse d'une centaine de mètres (Juf en Suisse 2 133 m, et Trepalle en Italie 2 069 m). 

 

Pour les anciens habitants, c'est le plus haut village où se mange le pain de Dieu. 

 

"Lou Plus haouto coumunoutas inte se mangeu lou pan de Diou " 

inscription sur le cadran solaire sur le mur de l'église

 

Une autre devise indique : "Ici les coqs picorent les étoiles..."

 

 

Les maisons traditionnelles avec le rez-de-chaussée en pierre, et leur partie supérieure appelée "la fuste", sont construites avec des troncs de mélèze. L'intérieur est bien aéré pour permettre un bon séchage du foin stocké. Les avancées du toit généralement exposées plein sud, protègent de la neige et permettent de faire mûrir le blé ou le seigle.

 

Gîte les Gabelous 

Neige et glace à la fenêtre...

 

Il y a deux ou trois gîtes d'étape à St Véran, mais le plus connu, "les Gabelous" est très bien!

Nom donné aux douaniers chargés de récupérer la gabelle avant la révolution fançaise.

 

Le Queyras bénéficie d'un ensoleillement très important, 

il est donc normal que les cadrans solaires soient depuis des siècles des éléments décoratifs en plus d'indiquer l'heure.

 

 

 

 


 

Départ / Arrivée

Altitudes Montées Descentes
St Véran 2040
Chapelle Ste M. Madeleine 2250 210
Bois des Amoureux 2000 250
Pont de Fontgilllarde 1950 50
Col Agnel 2744 794
Refuge Agnel 2580 164

Total

1004 464

 

 

Vendredi 22 mars 2013

 

Départ de St Véran vers 9 heures.

 

Je remonte vers la piste de ski jusqu'à la chapelle Ste Marie Madeleine, pour m'éviter la pente verglacée à l'autre bout du village, ainsi que le parking! D'en haut il y a une belle vue sur St Véran...

Un chemin forestier passe par les mélèzes, et rejoint le bois des Amoureux, la piste allant à Molines, et le bar restaurant. 

 

Je fais une pause café pour enlever ma veste et la ranger dans le sac! Ce matin ma polaire suffit.

 

 

 

Le chalet des Amoureux... 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la montée vers le refuge.

 

A travers bois dans la poudreuse.

 

 

Une belle descente parmi les mélèzes pour arriver dans le vallon de l'Aigue Agnelle, avec le village de Pierre Grosse plus bas. 

 

Il faut suivre la piste à droite qui monte légèrement dans les sapins.  

Un peu plus loin sur l'autre versant c'est Fontgillarde, autre petit village. 

 

Une passerelle sur le torrent.

 

 

A certains moments la montée devient plus rude! Plus j'approche du but, et plus çà grimpe!

 

Je ne suis pas mécontent d'arriver au refuge Agnel à 14 heures seulement, si je puis dire! Il me semble avoir mis plus de temps une précédente fois.... 

Chose surprenante, il y a énormément de monde à la terrasse, alors que j'ai vu peu de randonneurs en cours de route, mais beaucoup partirons dans l'après midi. 

Dans ce refuge c'est un peu l'usine, et il a subi des agrandissements à répétitions! 

 

Un besoin de prendre quelque chose de chaud, se fait sentir! Un potage de légumes me ferait du bien. 

Je ne regrette rien, on me sert une marmite de soupe avec des croûtons et du fromage râpé. 

 

Le Refuge Agnel

et le bouillon de 14 heures.

 

Revigoré, je monte sans mon sac au col Agnel en une demi heure! De l'autre côté c'est l'Italie. 

Très belle vue sur le Mont Viso, le Pain de sucre, le Pic d'Asti, et la vallée de l'Agnelle en enfilade. 

La descente est un peu plus longue et compliquée, car je n'ai pas voulu repasser par le même endroit, et il m'arrive de m'enfoncer jusqu'aux mollets dans la neige ramollie! 

Le col Agnel : frontière italienne et le Viso. Ici l'été c'est la route.

 

Le Pain de Sucre et le Pic d'Asti vus du col

 

A la table d'orientation du col.

 

Neige, glace, et chaîne italienne.

Le Pic de Caramantran et le col de Chamoussière vu du refuge.

 

Ce soir ici, c'est "Couscous"... 

Le refuge n'est pas plein, mais il y a quand même pas mal de monde. Je suis dans un dortoir de huit avec quatre autres personnes. 

La température est plutôt froide, et il y a de la place, alors je prends deux couettes, et je m'endors dans mon sac!

 


 

Départ / Arrivée Altitudes Montées Descentes
Refuge Agnel 2580
Route de Molines 1700 880
Molines 1750 50
Prat Hauts 1800 50
Prat Bas 1652
Aiguilles 1456 344
Abriès 1560 104

Total

204 1224

 

Samedi 23 mars 2013

 

Le temps est couvert ; quelques flocons volent dans le vent glacial.

 

Je pars après le petit déjeuner à 8h30, avec l'intention d'aller à Abriès, et ce n'est pas la porte à côté. Je n'ai pas envie de traîner : la plupart des randonneurs au refuge ont l'air de prendre leur temps, mais il est vrai que certains ont leur voiture au parking dans le bas de la vallée.

 

Il n'y a pas d'autres solutions en hiver que de reprendre la même route qu'hier ; il faut descendre par où je suis monté, mais ce matin avec la grisaille, les nuages bas, le vent, et la neige en pleine figure. 

 

Bien sûr je mets beaucoup moins de temps dans ce sens là, en coupant directement dans la pente, des lacets interminables. 

 

 

 

 

Dans la descente de l'Aigue Agnelle.

 

 

Le Pain de Sucre dans les nuages et le refuge au matin.

 

 

Rencontre en chemin.

 

Pour éviter la route et le goudron, à Pierre Belle je prends une piste en forêt qui mène à la Chalp, où je suis passé l'autre jour en montant à St Véran. Ca rallonge un peu par rapport à la route, mais ce chemin est agréable dans la neige et parmi les sapins. 

 

Quoi qu'il en soit, un bout de route est inévitable pour passer à Molines. 

Il est déjà midi ; petit arrêt à la boulangerie du village pour manger sur place une part de pizza. 

Je repars en direction du hameau de Gaudissard, et retrouve une petite route non déneigée. 

 

Le chemin au dessus de Molines.

 

 

et pourtant, elle tourne. 

 

 

Pendant la légère montée conduisant à Prat Hauts, les flocons deviennent plus gros, et plus abondants.

J'ai voulu suivre une flèche marquée "Aiguilles", en passant dans une trace de neige dans laquelle je m'enfonçais jusqu'aux mollets, malgré les raquettes. Il faut dire que beaucoup de gens marchent dans la neige avec seulement leurs chaussures, et font des trous, au risque de se tordre eux mêmes une cheville et de se blesser dans des endroits éloignés de toute habitation. 

Même avec mes raquettes je me tords les pieds dans tous les sens, dans ce sentier enneigé et en pleine pente, avec juste la place de mettre un pied devant l'autre. 

 

Arrivé devant l'oratoire St Barnabé, je décide de faire demi tour, parce que je ne pense pas m'en sortir par ici... 

J'ai l'impression que cette piste est un sentier d'été pour les vtt, et je me souviens qu'une fois j'avais pris un chemin plus bas.

 

Je redescends un bout de route et quelques lacets jusqu'au hameau de Prat Bas. Dans un virage et derrière une bâtisse, il y a un chemin sans indication dans les sapins, mais d'après ma carte c'est bien par là qu'il faut passer. 

 

 

 

 

 

Cadrans solaires à Gaudissard.

 

 

 

Prat Hauts.

 

 

L'oratoire dans la forêt.

 

Pendant ce temps, depuis la descente du refuge Agnel, une douleur au bout du pied droit s'est fait sentir. Je crois que mon pouce, et peut être l'ongle commence à crier "au secours"... 

Il faut continuer à marcher pendant que je suis chaud, s'arrêter dans la neige en pleine forêt pour regarder mon pied, ne résoudra rien! 

 

Là aussi je m'enfonce et me tords les pieds ; il y a des trous partout, ce n'est pas facile avec les raquettes de marcher à plat là dedans, et à chaque pas je soulève des kilos de neige collante! C'est dans cette situation que j'apprécie mes deux bâtons. Là ils sont vraiment indispensables.

 

En descendant, la neige en chemin est ramollie et les flocons se transforme en pluie. Je ne sais même pas le temps que j'ai mis pour arriver dans la vallée au bord du Guil. Au bout d'un moment j'aperçois Aiguilles en face, il est plus de quatre heures. 

Grosse surprise : une éclaircie se dessine, et un bout de ciel apparaît! 

Je vais faire un tour dans le village, bien que ce ne soit pas vraiment indispensable. Aiguilles est sur l'autre versant et il faut monter par une rue assez raide. Cela m'aura fait une bonne demi heure de plus avec les pieds douloureux et mouillés ; mais enfin, je l'ai voulu.

 

Passage à Aiguilles

et un nouveau cadran.

 

 

 

Le long du Guil

 

 

Cacade de glace

 

 

Un groupe de jeunes s'initient à l'escalade sur une cascade de glace, avec leurs moniteurs.

Je reprends la route sur quelques centaines de mètres jusqu'à une passerelle sur le Guil pour continuer le long d'une piste de ski de fond parmi les sapins, et traverser ensuite un vaste terrain de camping vide, évidemment en hiver. 

Ce chemin est tout plat, donc une fin de journée nettement plus facile.

 

 

 

 

 et la piste dans le camping

 

 

Il est presque 18h quand j'arrive à Abriès. 

J'ai surtout envie d'enlever mes raquettes, mes chaussures, et me reposer ; je trouve une chambre à l'hôtel Lanza dans le centre du village.

 

 

 

La neige revient dans la soirée. 

 

Finalement l'ampoule au talon a l'air de s'arranger, et l'ongle du pouce a changé de couleur! 

 

 

Abriès

 

 


 

Départ / Arrivée Altitudes Montées Descentes
Abriès 1560
L'Echalp 1750

Total

190

 

Dimanche 24 mars 2013

 

Ce matin quelques flocons tombent encore, mais il fait très froid. 

Je téléphone au gîte d'étape de l'Echalp, pour m'assurer que je puisse y aller.

 

C'est une courte étape tranquille, presque tout plat, en suivant la piste de ski de fond le long du Guil.

 

Deux passages : le long du Guil,

 

 

En passant à Ristolas sur le coup de midi, le seul endroit pour se réchauffer et manger quelque chose, c'est le gîte d'étape! 

Il y a juste deux clients. Je fais une pause omelette pommes de terre ; quelque chose de bien consistant. 

 

Après avoir traversé le village, la piste continue dans les sapins et mélèzes, avec la neige qui tombe toujours par moments à gros flocons.

Sur la rive en face j'aperçois le hameau de La Monta.

 

 

 

Un peu plus loin, j'arrive à l'Echalp. Il m'aura fallu environ deux heures de marche effective pour venir d'Abriès. Ca change de l'étape d'hier!

 

et le long d'un étang gelé.

 

 

Ce n'est pas l'arbre qui cache la forêt, 

mais les nuages qui cachent la montagne.

 

Normalement la piste continue jusqu'au refuge du Viso, en passant par les belvédères. 

Aujourd'hui elle s'arrête ici. Un filet est tendu avec des piquets, et une pancarte "Risque d'Avalanches".

La montagne est un espace de liberté! Il n'y a pas d'interdiction. Il faut prévenir, c'est tout. A chacun de mesurer ses responsabilités et ses risques!

 

Demain sera un autre jour...

La bonne surprise de cette dernière étape, c'est le gîte, que je ne connaissais pas : " 7 Degrés Est ". 

Je suis seul dans un grand dortoir de trois vrais lits et matelas, avec une mezzanine et trois autres couchages, ainsi qu'une salle de bains!

Il y a un couple dans une autre chambre qui reste là toute la semaine. 

 

Avec la cheminée du salon qui crépite et la musique d'ambiance, nous sirotons notre bière en regardant tomber la neige! 

 

Nous sommes donc trois ce soir à table, pour un dîner assez différent de ce que l'on peut avoir habituellement. C'est Géraldine la Maîtresse de Maison qui cuisine ; son mari assure les petits déj le matin... Un couple assez jeune qui a rénové cette ancienne ferme de pierres, mélèzes, bardeaux, du 17e siècle. 

Je me sens tellement bien que je décide de rester ici demain. Ce lieu me plaît, et la météo est optimiste pour les jours suivants. Avec un peu de chance, et les températures en baisse, le risque d'avalanche va diminuer et il sera possible d'aller un peu plus dans la haute vallée du Guil... 

 

Pour l'heure au dîner, nous avons droit à des bricks de chèvre chaud, salade, côte de porc, gratin de choux fleurs, pomme de terre au four, et feuilleté aux fraises maison. 

Fontaine à l'Echalp

et le gîte d'étape : 7 degrés Est.

 

Cadran solaire et citation bien connue! 

 

 

 


 

Départ / Arrivée Altitudes Montées Descentes
L'Echalp 1750
Belvédère du Viso 2100
L'Echalp 1750

Total

350 350

 

Lundi 25 mars 2013

 

Le ciel est encore nuageux ce matin, mais une luminosité essaie de percer... 

Au départ de la piste

La Roche écroulée

 

Au bas du hameau, le filet et la pancarte ont été enlevés, et un bout de piste a été damée. 

Dans la matinée, je pars avec le couple qui est au gîte. Ils sont à skis de rando, donc je passe devant, et il n'y a pas de trace. 

Jusqu'à la Roche écroulée, gros rocher au milieu du torrent, c'est assez plat. Ensuite il faut grimper dans les mélèzes, et continuer avec la pente de neige à gauche, et les sommets de la chaîne frontalière. 

La montée dans la pente neigeuse.

 

 

Le Mont Viso apparaît entre les nuages.

Heureusement les raquettes portent bien sur la neige épaisse. La poudreuse de ces derniers jours, est bien accrochée. 

La bergerie du Viso est enfouie. 

J'attends que le couple à skis arrive, pour la pause casse croûte sous un timide rayon de soleil.

 

La bergerie dans la neige.

La pointe du Viso de Valante émerge entre nuages et mélèzes.

 

 

 

Personnellement je ne vais pas plus loin : la couche est plus profonde, je m'enfonce jusqu'aux mollets, et une combe à contourner, avec une pente de neige exposée sud ne m'inspire pas. 

 

Le Mont Viso en toile de fond.

 

 

Retour au bord du torrent

et de la Roche écroulée.

 

L'Echalp.

 

Je redescends le premier, car maintenant dans ce sens avec les raquettes, je mettrai plus de temps qu'eux à skis...

D'ailleurs çà devient pénible, la neige colle et çà botte : je soulève plus de poids avec mes pieds qu'à la montée.

 

Arrivé au bas de la pente, au torrent et à la Roche écroulée, le terrain plat est plus facile.

 

 

En fin d'après midi, les nuages s'envolent, et le ciel bleu apparaît...

La cheminée crépite à nouveau ; les "Grimbergen" sont servies. 

En fond sonore, Miles Davis nous gratifie d'un de ses meilleurs Autumn leaves,

un peu plus tard, Stan Getz son sax ténor et son quartet, nous envoie du ciel son "Stella by Starlight", au moment où les milliers d'étoiles s'illuminent les unes après les autres... 

 

jc-lordier@randoalp.com

 

 

 

certificat n° 00040001

 

 

(*) http://www.skipass.com/forums/sports/sports_hiver/forum.html

 

 

 

 

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