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Grand Tour du 10 au 29 juillet 2013

 

Etapes 

 

10 juillet : de l'Argentière les Ecrins, au refuge du Pré de la Chaumette. 
11 juillet : refuge de Vallonpierre.
12 juillet : refuge du Pigeonnier par Gioberney et le lac Lauzon.
13 juillet : La Chapelle en Valgaudemar. 
14 juillet : Le Désert en Valjoufrey par les Souffles et le col de la Vaurze. 
15 juillet : Valsenestre. 
16 juillet : refuge de la Muzelle par son col. 
17 juillet : descente à Venosc, et bus pour La Bérarde au chalet du CAF. 
18 juillet : refuge du Chatelleret. 
19 juillet : La Bérarde, et sentier du Vénéon, St Christophe en Oisans. 
20 juillet : Bus pour Venosc pour reprendre mon tour de l'Oisans, où je l'avais laissé : Mont de Lans, Mizoën, et refuge des Mouterres (Plateau d'Emparis.)
21 juillet : La Grave. 
22 juillet : refuge de l'Alpe, par la source de la Romanche. 
23 juillet : Le Monêtier les Bains par le lac du glacier d'Arsine. 
24 juillet : repos au Monêtier : Grands Bains chauds naturels, jacuzzi, sauna, massages. 
25 juillet : col de l'Eychauda; vallon de Chambran, Ailefroide. 
26 juillet : (mon anniversaire) monté au refuge du Glacier Blanc. 
27 juillet : aller retour refuge des Ecrins – Glacier Blanc, et descente refuge du Pré de Mme Carle.
28 juillet : retour à Ailefroide, et chemin jusqu'à Vallouise.
29 juillet : retour à l'Argentière les Ecrins (sous la pluie comme le premier jour). 

 

 

 

 

un clic sur mon parcours.

 

J'ai fait ce tour de l'Oisans en suivant en grande partie le  GR®54, mais aussi par des chemins hors GR®, et des variantes dans le Vénéon, et au cœur des Ecrins. Comment peut-on parler de l'Oisans sans y associer les Ecrins, son massif et sa Barre culminant à plus de 4100 m? 

C'était aussi l'occasion de raviver un souvenir vieux de 30 ans!...

 

Je n'ai pas fait exprès de choisir cette année aux conditions météo très particulières pour faire ce tour considéré comme étant "délicat", ou plus selon affinités de chacun.

 

2013 est le 40e anniversaire de la création du Parc National des Ecrins. Des animations en tous genres sont organisées dans les différentes Maisons du Parc correspondants à chaque vallée : Briançonnais, Champsaur, Valbonnais, Valgaudemar, Vallouise.

 

Le balisage GR® est à peu près bien à l'extérieur des limites du Parc ; toutefois il faut se méfier des panneaux jaunes, souvent incohérents entre eux, et faux sur les temps de marche.

Il y a des secteurs avec une profusion de panneaux indiquant les mêmes temps de marche quel que soit le lieu où l'on va! Entre le vallon de Chambran, Ailefroide, Pelvoux, le Pré de Madame Carle, Vallouise, il y a beaucoup d'écriteaux avec "1heure10"... et je ne suis pas seul à l'avoir remarqué.

 

A l'intérieur du Parc, il ne faut pas chercher les balisages du GR®, ils n'existent pas, ou ils datent de la création du Parc, et sont devenus invisibles! 

De plus cette année avec l'enneigement important, les traces précédentes peu visibles ou partant dans n'importe quel sens, il est difficile de se repérer!

Si on en croit ce qui se dit par ci par là, ce serait une volonté du Parc National de limiter les marquages et balisages... 

 


 

Je recommande de se munir du topo guide de la FFR pour le tour classique :

"Tour de l'Oisans et des Ecrins" GR® 54, 541. Référence 508

 

Les marques GR®, GRP®, les signes de balisage correspondants (blanc/rouge et jaune/rouge), et PR® sont des marques déposées par la Fédération Française de la randonnée pédestre.

 Autorisation de reproduction 2008. 

 

 

 

Mercredi 10 Juillet 2013

 

Au départ de l'Argentière

 

 

Départ de l'Argentière les Ecrins altitude 975m, à 8h45 ; c'est un peu tard pour une première grande étape, mais difficile de faire autrement : je suis arrivé par le train à 8h10...

La petite route monte en plusieurs lacets par Champ Didier, les Albrands. Ce vallon est très fleuri, et de l'autre côté du torrent il y a une variété protégée de chardons bleus. Le vallon du Fournel est connu aussi pour ses anciennes "mines blanches", où était extraite la pierre à Galène, jusqu'au début du 20e siècle, et qui servait encore dans les années 50... à faire les fameux postes TSF à Galène! 

 

Le ciel se couvre, et par moments des petites gouttes de pluie commencent à tomber!

Le chemin empierré passe devant la bergerie de Haute Salce, ensuite la Grande cabane et l'abri, où je le saurai plus tard, se trouve quelques matelas et de quoi faire du feu, en cas d'intempéries. 

 

Les torrents et cascades sont importants, et ce qui n'arrange rien : il pleut de plus en plus. Je suis obligé de m'arrêter pour mettre ma veste et la housse sur mon sac! 

 

Je trouve les premiers névés à 2300m. Le Pas de la Cavale est en face, large échancrure bien visible malgré les nuages et la brume qui monte. Le problème est de trouver le chemin ou une trace, dans les pentes d'éboulis et de neige. Les marques de pas précédents sont rendus peu visibles par la pluie, ou vont dans des directions différentes. Bien qu'étant sur le GR® 541, il n'y a aucune marque visible à la peinture. 

 

 

 

Cascades dans le vallon du Fournel

 

 

 

 

Le Pas de la Cavale est en vue!

 

 

 

Je passe un bon moment à chercher, avant d'apercevoir des cairns dans une pente de schistes. La pluie continue à grosses gouttes, c'est à la limite de la grêle! Il faut continuer par un grand névé ; le col n'est pas loin, mais derrière un creux de pierrailles, deux autres névés pentus et glissants m'attendent... 

L'appareil photo n'aime pas trop être mouillé, alors je le range dans le sac. Les photos ce sera pour plus tard!

 

En remontant par d'autres éboulis j'arrive au Pas de la Cavale 2735m, à 15h30. 

 

Maintenant il faut trouver la descente! 

A part un grand névé qui descend, des pierriers tout le long, et des barres rocheuses plus bas, je ne vois aucune trace de passages... 

Je cherche encore un bon moment en remontant plus haut et en descendant pensant avoir raté un signe quelconque, mais non il n'y a rien! En suivant avec précaution le pierrier, je trouve plus bas un bout de sentier sortant de la pente de neige. 

Je retrouve la piste dans des lacets serrés qui traversent des ponts de neige sur des torrents, et des gros névés en dévers! 

 

J'arrive enfin sur un terrain plus tranquille, parmi les rhododendrons, les fleurs, les arbustes.

Au bas de la descente, une passerelle sur un gros torrent ; le refuge du Pré de la Chaumette 1790m, est tout proche : je le voyais bien de loin.

Il est 18h10...

Le gardien est dehors ; "Vous êtes sûrement le dernier que j'attendais?"

En effet, j'avais téléphoné hier et il commençait à s'inquiéter. 

 

 

Au bas du Pas de la Cavale : presque arrivé au refuge!

Le refuge du Pré de la Chaumette

 

 

Je suis trempé, mais l'intérieur de mon sac n'est pas mouillé! 

Maintenant que je suis à l'abri, la pluie a cessé et un rayon de soleil se montre! 

 

Il y a quatre randonneurs arrivés dans l'après midi, plus un autre qui a cassé sa chaussure, et devra descendre demain par le chemin et la route des Borels.

 

Je vais faire honneur au potage et aux spaghettis, car je n'ai rien mangé depuis le petit déj ce matin! 

 

Après çà je ne demande qu'à me coucher, et c'est ce que je vais faire...

 

 

 


 

Jeudi 11 juillet 2013

 

La nuit a été réparatrice! 

A 8 heures après le petit déjeuner, les quatre autres randonneurs quittent le refuge ; je les suis, avec le ciel bleu et le soleil qui commence à briller... 

Le sentier traverse la prairie, où se trouve une jeune bivouaqueuse finissant de ranger ses affaires. Je l'avais seulement aperçue hier soir en arrivant au refuge ; j'étais sûrement fatigué pour ne pas l'avoir d'avantage remarquée! 

 

Le sentier grimpe dans les éboulis et pierriers, traverse un ou deux ruisseaux, et continue sur des pentes fleuries avec les versants sud du Sirac, et la Pointe de Chabournéou. 

Arrivés sur un replat, il faut traverser un grand névé qui remonte tout droit jusqu'au col de la Valette à 2668m.

 

 

 

 

 

Montée fleurie après le refuge de la Chaumette.

 

 

 

 

 

Montée au col de la Valette 2668m

 

 

 

Vue de la montée effectuée au col de la Valette 

 

 

 

Le temps de faire une pause photos, et nous redescendons par une pente de schistes et des névés, sur un plateau herbeux où poussent des dizaines de Soldanelles : fleurs plutôt rares en juillet, en général elles fleurissent en mai. Cette année la fonte des neiges est tout juste amorcée en juillet!

Nouvelle pause photos. 

 

Le col Gouiran enneigé 2597m

 

 

La lac de  Gouiran au pied du col.

 

 

 

 

des Soldanelles 

 

 

 

Un peu plus loin, le lac de Gouiran entouré de névés, et la  montée au deuxième col de la journée 2597m. 

La descente de l'autre coté est dans un véritable champs de pierres, de schistes givrés et glissants, avec la neige tout juste fondue. Une première glissade, et une deuxième un peu plus loin ; je me tiens avec les bâtons... J'en ai emmené deux cette fois ci, bien que je ne sois pas totalement convaincu de leur utilité sur certains terrains. 

 

Long parcours dans la caillasse, et plusieurs névés. 

Juste avant le col de Vallonpierre 2607m, nouveau dérapage! Je me vautre carrément dans la pente de schistes! 

Je m'en tire avec des égratignures et de la boue partout!...

 

 


 

Photos de Pascal HUYGHE

 

Au col de la Valette 2668m

 

Montée schisteuse... 

 

 

 

et à la descente

 

 

... près du col de Vallonpierre.

 

La descente jusqu'au refuge se passe bien, et il est 14h. Je n'ai pas réservé! mais il y a de la place, autrement j'aurais continué plus loin... 

 

dans la descente du col de Vallonpierre : 

le refuge au bord du lac.

refuge de Vallonpierre 2280m.

 

L'un des grands sommets de l'Oisans, le Sirac tout proche se reflète dans le lac de Vallonpierre. 

 

Les quatre autres randonneurs sont là : Pascal, Isabelle, Hervé, Catherine qui a nettoyé mes plaies au bras avec de la neige avant d'arriver au refuge!

Nous mangeons des omelettes! 

La douche sera bienvenue, d'ailleurs je prends deux jetons pour le cas ou un seul ne serait pas suffisant ; mais je n'en ai utilisé qu'un seul! 

 

La jeune bivouaqueuse va planter sa tente derrière le refuge sur un espace prévu, et ne semble pas inquiète par les gros nuages qui s'amoncèlent dans l'après midi. 

Dans la soirée, le gros orage éclate : éclairs, tonnerre, et pluie jusque dans la nuit! 

Ils sont trois ou quatre à bivouaquer par là.

 

 

 

 


 

Vendredi 12 juillet 2013

 

 

L'orage a lavé le ciel pendant la nuit : ce matin tout est bleu au dessus de nos têtes. 

 

Des chamois viennent s'ébattre dans le pierrier, et dans l'herbe de l'autre côté du lac.

 

Chacun part dans la direction qui lui est propre... la plupart font l'étape normale jusque dans le Valgaudemar.

Moi j'avais décidé d'une petite variante hors GR®. 

Le sentier descend par les prairies, les torrents, et les fleurs : il y a des Lys Martagon par dizaines! 

De l'autre côté de la vallée, la face sud des Rouies est bien dégagée : c'est par là que je vais.

 

 

 

Un torrent à traverser

 

 

En plein pâturage il y a un grand troupeau de moutons, mais pas de patous... 

Pas de crainte à avoir ; je ne suis pas le premier à passer par là. Un peu plus loin, une passerelle sur le torrent La Séveraisse, me fait passer sur l'autre rive. Un chemin presque de niveau, le plus souvent dans les éboulis et les pierriers, est nommé "sentier du Ministre"... 

 

En remontant par une partie boisée et fleurie, j'arrive au parking de Gioberney, et quelques minutes après devant ce grand bâtiment de pierres : chalet hôtel. 

 

 

Entre la neige et le lac, la verdure et les chamois.

 

 

 

Le même torrent et le Sirac.

 

 

 

Les moutons et les Rouies en fond.

 

Le plus intéressant n'est pas le chalet lui même, bien que je m'y arrête pour une pause café en arrivant à 10h45, ni le flot de touristes et de voitures, mais plutôt la fameuse cascade "le voile de la mariée" très spectaculaire. Avec les pluies des derniers jours et la fonte de neige, le débit est considérable sur tous les torrents, et cascades.

 

Le voile de la mariée

 

 

Montée au lac du Lauzon avec les rhodos. 

 

Belle montée par un sentier en lacets, tout d'abord parmi les mélèzes et les pins, et un peu plus haut au milieu des rhododendrons en fleurs. 

Ce sentier en balcon donne une très belle vue sur le Gioberney et les cascades.

J'arrive au lac du Lauzon entouré de prairies et de fleurs. Il y a de nombreux promeneurs venus pique-niquer. 

 

Le Lac du Lauzon

 

 

Asphodèle blanc

 

 

Après une petite remontée, le chemin se complique : il faut passer sur des torrents par deux ponts de neige assez fragilisés, et une pancarte "risque d'effondrement" ! 

A la montée je n'ai pas vu qu'il y avait une passerelle plus haut, et que personne ne voit!....

 

Enfin, je passe sans incident, comme d'autres devant moi. 

 

Longue montée en zigzags dans un sentier détrempé ; l'eau coule partout. On ne sait plus si on marche sur le sentier ou dans les torrents!

 

Passage sur les ponts de neige.

 

 

 

 

 

 

Lys des Alpes, ou Lys de St Bruno 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le refuge du Pigeonnier. 

 

 

 Après avoir franchi quelques éboulis et pierriers, j'arrive au refuge du Pigeonnier sur une crête rocheuse à 2423m ; il est 14h30. Ici aussi je n'ai pas réservé! D'ailleurs il n'y a pas de réseau depuis que je suis parti.

Aujourd'hui on n'est pas nombreux, mais le gardien me dit que demain çà risque d'être complet, mais se voulant rassurant, rajoute qu'on aurait bien trouvé un matelas à mettre sur une table ou un banc! 

Me voila satisfait de retrouver un "état d'esprit refuge" qui s'est perdu au fil des ans... 

 

Un peu plus tard dans l'après midi, j'ai la surprise de voir arriver Anne B "la jeune bivouaqueuse". qui monte ici simplement pour voir le paysage! Elle a laissé sa tente et son sac de 17 kg un peu plus bas, où elle va bivouaquer ; il faut dire qu'elle avait déjà  fait un détour par Chabournéou ce matin... Chapeau!

Après quelques discussions avec les uns et les autres, et des photos, elle repart!

 

Ici aussi, la douche chaude, et sans jeton, est bienfaisante.

Très bon dîner copieux avec en dessert du Tiramisu maison à profusion...

 

Nous sommes une quinzaine de randonneurs et alpinistes, et certains se lèveront à 4 heures pour faire l'ascension des Rouies.

 

 

Vue sur Gioberney en bas depuis le Pigeonnier.

 

 

 


 

Samedi 13 juillet 2013

 

Je n'ai dormi que deux ou trois heures, à cause de ronflements intempestifs...

A 5 heures du matin, j'ai reçu un oreiller en pleine figure de la part de celui du dessus sans doute excédé de ne pouvoir fermer l'œil ; sauf que je n'y suis pour rien : j'avais les yeux grands ouverts, et ce n'est pas moi qui ronflait! 

Explication du gars après : "l'oreiller a dû tomber tout seul".

Ben oui, c'est cela! çà tombe tout seul en faisant un crochet jusque sur ma pomme!!... 

 

La ronfleuse, car il s'agit d'une femme, a bien dormi. Elle est même en pleine forme!

Heureusement qu'elle n'avait bu que de l'eau hier soir : j'imagine ce que çà aurait pu être si elle s'était enfilée une ou deux bières et un quart de rouge en mangeant! 

 

Face sud des Rouies le matin.

 

On est bien content de le savoir... 

en descendant vers Gioberney

 

Le petit déjeuner bien servi, le ciel bleu et le soleil me font oublier les incidents de nuit.... 

Je voulais partir par la cabane de Vaccivier, mais après un coup d'œil de repérage, le tour de cette combe m'a paru un peu longue et avec des pentes rocheuses assez escarpées. 

A 9 heures, assez tardivement, je descends par le même chemin qu'hier. Une fois au bas des torrents, la passerelle est visible, et j'évite de traverser sur les ponts de neige, malgré qu'il y ait moins de risques le matin, qu'en fin d'après midi. 

 

Retour sur le parking, le Gioberney, route et chemin conduisent dans le fond du Valgaudemar, et le GR® conduit à La Chapelle En Valgaudemar en début d'après midi. 

 

Je ne voulais pas prendre le risque d'une nouvelle nuit blanche en allant au gîte d'étape, j'ai été à l'hôtel du Mont Olan, où une chambre était disponible! 

La Chapelle en Valgaudemar

 

Les champs, les potagers, et les Bans au fond.

Le soir grand feu d'artifice de l'autre côté de la rivière, la Séveraisse. 

Je retrouve dans le village, deux des quatre randonneurs de l'étape de Vallonpierre, Pascal et Isabelle. 

 

L'un des rares endroits du village où l'on voit l'Olan. 

 

Mon petit déjeuner est préparé sur un plateau avec un thermos, car je compte partir tôt demain.

 

 


 

Dimanche 14 juillet 2013  

 

Je me réveille à 5h et demie après avoir passé une bonne nuit! 

Je prends le petit déjeuner dans la chambre, et suis prêt à partir à 6h30, par un grand beau temps... 

 

Route et chemin le long de la rivière la Séveraisse, et le village de Villar Loubière 1035m, en une heure. 

 

 

La montée est rude et caillouteuse, mais heureusement à l'ombre ; j'ai bien fait de partir tôt, l'étape sera longue!

 

J'atteins des prairies fleuries, un sous bois de hêtres, sapins, mélèzes, pour arriver à 9h30 au refuge des Souffles 1968m, dans une clairière entourée de sapins, avec la cime d'Orgières, le Pic des Souffles, et le sentier bien marqué qu'il va falloir suivre. 

 

En montant au refuge des Souffles

 

 

Vieux moulin à Villar Loubière

 

 

 

Je me laisse tenter par une tarte aux myrtilles et un café pendant plus d'une demi heure de pause! 

 

Est-ce raisonnable après seulement trois heures de marche?

 

Le chemin continue d'être fleuri par de nombreux rhododendrons, et des pins et mélèzes aux branches envahissantes. Ensuite plus le sentier monte, plus il devient étroit et escarpé en balcon en contournant plusieurs combes. Des passages raides et abrupts le long des rochers, avec des cascades importantes. deux ou trois câbles ou mains courantes ne seraient pas inutiles par ici! 

 

le refuge des Souffles

 

La trace très serrée dans le pierrier, fait de grands lacets. Longue montée en franchissant un névé où quelques brebis semblent rechercher la fraîcheur. Après un nouveau raidillon caillouteux, j'arrive au col de la Vaurze 2500m.

J'aperçois le Désert en Valjoufrey dans le fond...

 

Au col de la Vaurze 2500m

 

Lys orangés

 

 

Les nuages deviennent nombreux, et l'air est frais. Je ne m'attarde pas : la pente est raide et il faut descendre par un grand névé d'une centaine de mètres de long. J'ai préféré cette solution en voyant les bonnes traces d'un gars plus bas. La neige porte bien, mais çà n'a pas été sans mal. Autrement il fallait suivre le pierrier sur le côté, mais cela ne m'inspirait pas d'avantage : c'est paraît-il ce que d'autres personnes ont fait. 

 

Une fois en bas de la pente de neige, je retrouve les schistes, les rochers, et des torrents à traverser sans prendre l'eau! mais j'y arrive... 

Le sentier redevient fleuri par les rhododendrons, et une multitude de lys orangés. 

 

J'arrive au Désert en Valjoufrey vers 16 heures, sans m'être pressé de la journée, mais en étant parti à 6 heures et demie quand même. 

 

Je vais "aux Arias" : ancienne école transformée en gîte d'étape, et inauguré depuis un an. 

Tout est neuf, très agréable, bien entretenu, et avec un bon accueil. 

De surcroît je suis seul dans une chambre de quatre lits, avec salle de bains, et douche à l'italienne! 

 

Un peu plus tard arrive un couple franco-anglais, venant aussi de la Chapelle en Valgaudemar. Je ne les avais pas vu là-bas, et on aurait pu se rencontrer en chemin... 

 

Le dîner préparé par la gérante : le must... Potage de légumes, paupiettes de veau, riz, gratin de courgettes, tarte Tatin. 

 

Gîte d'étape les Arias.

 

 


 

Lundi 15 juillet 2013

 

Le petit déjeuner est aussi copieux que le repas hier soir.

L'étape ne devrait pas être très longue, alors je prends mon temps... Le couple franco-anglais, est déjà parti : nous nous retrouverons plus tard.

 

En allant vers le col de Côte Belle.

 

 

 

Je quitte le Désert à 9h1/4.

La montée est assez rude dans la prairie, à l'ombre au début, mais ensuite plein soleil.

Je prends une mauvaise direction, et je me retrouve sur l'autre col : les Marmes. Il faut longer la crête avec un énorme cairn un peu plus haut, pour passer au col de côte belle à 2290m. 

au col de côte belle, la vue est bien dégagée sur la pente raide de la Muzelle qu'il faudra franchir demain.

 

 

 

descente du col sous les roches et schistes, 

avec la Muzelle en toile de fond.

 

Je suis à nouveau surpris de retrouver là, Anne B. qui fait une pause! 

On s'interroge pour l'étape de demain : le col de la Muzelle était déconseillé et impraticable il y a seulement une dizaine de jours!

Pour aujourd'hui elle va bivouaquer sur l'aire aménagée juste avant Valsenestre.

 

Après m'être arrêter quelques instants, je repars.

Le sentier passe sous les barres de schistes, et ensuite dans la végétation très fleurie de Centaurées, Lys Martagon, Lys Blancs.

Un peu plus loin, des pins, mélèzes, et bouleaux. Une large piste forestière mène à Valsenestre 1273m à 14h30. 

Ce village n'est habité que l'été, il signifie en latin "vallis sinistra" : la vallée de gauche, au sens géographique du terme...

 

sentier fleuri

Lys Martagon

 

Le gîte d'étape le Béranger est très agréable. Ici aussi c'était une école jusqu'au début du 20e siècle. Nouveau signe des temps! Moins d'habitants, moins d'enfants, donc plus besoin d'école. 

 

Nous sommes une dizaine de randonneurs.

Le dîner très convivial sort de l'ordinaire tout comme hier soir :

Potage de légumes, filet de poisson aux écrevisses, fromage, sorbet.

 

le four banal de Valsenestre 

la Chapelle

 

le gîte d'étape : le Béranger.

 

 

 


 

Mardi 16 juillet 2013

 

 

Levé à 6 heures ; petit déjeuner.

Départ de Valsenestre à 7h10 avec le grand beau temps.

 

Je prends le chemin forestier, et à l'aire de bivouac, je retrouve Anne B. en train de replier sa tente! 

Je continue... on se reverra plus tard.

 

La montée tout d'abord dans des pentes d'herbes, devient de plus en plus raide! 

Le couple franco-anglais me suit. 

 

 

Première montée vers la Muzelle.

 

L'approche du col.

 

La trace contourne un gros névé assez gelé : une quinzaine de jours plus tôt, il fallait le remonter entièrement! 

 

On passe par de gros éboulis. Le sentier a été retracé en 2010, et me semble plus aisé qu'il y a 20 ans : enfin d'après le souvenir que j'en ai... 

 

Ca grimpe en lacets très étroits dans les schistes, et d'un seul coup, un raidillon tout droit et glissant d'une trentaine de mètres nous oblige à monter à quatre pattes! Il faut y aller autant avec les mains qu'avec les pieds. Je laisse passer le couple derrière moi. Ca glisse : on monte deux mètres, et on en redescend un! Mais enfin, on avance quand même! 

 

Ensuite, deux ou trois nouveaux lacets, et des randonneurs arrivent dans l'autre sens! Chacun se pousse un peu pour laisser passer l'autre, dans un terrain où il n'y a pas beaucoup de place. 

On arrive au col de la Muzelle 2613m à 10h10. Un bon quart d'heure de pause : photos, barres céréales, etc... 

 

 

 

Dernier raidillon avant le col.

 

 

 

 

 

Vue sur la montée...

 

 

Arrivé au col de la Muzelle. 

 

 

 

et la descente à faire.

 

 

 

Descente du col.

 

 

 

 

La vue est magnifique sur tout le parcours de la montée, et jusqu'au col de Côte Belle passé hier. 

 

De l'autre côté, au loin Belledonne, et juste en bas, le lac de la Muzelle, et le refuge ; mais avant d'y arriver, il y a une belle pente de neige qui n'en finie pas... Flexion, extension, planter de bâtons, fléchissement des genoux, et les talons dans la neige, face à la pente. Le B.A BA de la descente de névés.

 

Plus bas, un gros torrent à traverser, et le sentier court dans la prairie jusqu'au lac 2105 m, et au refuge. 

 

Il n'est même pas midi. Omelette au fromage en arrivant! 

Je n'ai pas réservé, mais il y a de la place ; je préfère rester ici plutôt que descendre dans la vallée ce soir.

 

 

 

Le lac et le refuge de la Muzelle.

 

 

L'après midi, repos et les pieds dans le lac... 

Le couple franco anglais, Natacha et Simon, restent là aussi. Demain ils finiront leur tour à Bourg d'Oisans.

Anne B. arrive aussi et va bivouaquer comme d'autres randonneurs, de l'autre côté du lac, le seul espace autorisé. 

 

Demain, Nous nous séparerons. La plupart feront leur dernière étape, et moi je prendrai la descente pour la vallée, et des variantes hors GR® dans le Vénéon. 

 

 

la Roche de la Muzelle. 

 

 

 


 

Mercredi 17 juillet 2013

 

On était une douzaine dans le dortoir, mais la nuit a été calme.

 

Nombreux nuages ce matin... 

Je quitte le refuge de la Muzelle à 7h40. 

 

 

Le refuge et le lac de la Muzelle le matin en partant.

 

 

 

 

Une cascade en descendant.

 

 

Lys orangé.

 

Lys Martagon.

 

Le sentier contourne une tourbière marécageuse, et descend rapidement par des marches en bois faites en 2003. Passages caillouteux en zigzags, avec plusieurs cascades importantes. Je traverse un sous bois de pins et de hêtres ; quelques Lys orangés colorent la verdure. Ensuite une longue piste conduit à Bourg d'Arud 954 m : je crois que c'est le point le plus bas de mon tour de l'Oisans. 

Je fais une pause pour donner quelques coups de téléphone : c'est le premier jour depuis mon départ où j'ai du réseau! Ici c'est la vallée, et la station des Deux Alpes et juste au dessus!... 

 

Je prends le bus annoncé à 12h20, mais arrive avec retard! Ce n'est pas grave, j'ai tout mon temps, et rien à faire cet après midi. J'ai pu appeler le chalet CAF de La Bérarde pour ce soir... Pour une fois je ne vais pas me pointer quelque part sans avoir réservé... 

 

J'ai prévu deux ou trois jours dans la vallée du Vénéon, et je reprendrai mon tour de l'Oisans ensuite au même endroit. 

La route étroite et très escarpée mène à La Bérarde : capitale de l'alpinisme pour les Ecrins, comme l'est Chamonix pour le Mont Blanc, mais le béton, les hordes de touristes, la démesure, et la prétention en moins! 

Ca fait quand même une énorme différence.

 

La Bérarde 1727m est un hameau habité seulement l'été, de la commune de St Christophe en Oisans.

 

Pierre Gaspard, chasseur de chamois, devenu guide à 40 ans, réalise la première ascension de La Meije le 16 août 1877 au départ de La Bérarde par la face sud qui deviendra la voie normale, avec son fils, et l'alpiniste Emmanuel Boileau de Castelnau. Après cela, je crois qu'il avait dit : "on ne va pas laisser les anglais faire toutes les grandes premières dans les Alpes!..."

 

Le commerce à La Bérarde : tout est dans l'enseigne!

 


 

Le Centre Alpin du CAF.

 


 

 

 

 

 

A la mémoire des disparus : sauveteurs, guides, alpinistes.

 

 

La Chapelle

 

 

 


 

Jeudi 18 juillet 2013

 

Le ciel est très nuageux, la grisaille est partout, la météo pessimiste! C'est la totale. 

Monter au refuge du Chatelleret demande moins de deux heures, alors je ne me presse pas...

 

Au départ de la Bérarde

 

 

 

 

 Silène Acaule

 

Le sentier est très fleuri : nombreux Lys Martagons, et rhododendrons. Des cascades et torrents magnifiques, mais très volumineux, à traverser sur des passerelles  souvent instables, l'une d'elle était cassée, et il n'y avait plus qu'une planche posée sur des blocs... 

 

 

 

Joli torrent.

 

 

Gentianes ponctuées.

 

La pluie arrive à mi parcours : je mets ma veste et la housse sur le sac! 

Le refuge est un peu caché par la brume. En suivant les éboulis et les pierriers le long du torrent des Etançons, j'arrive au refuge du Chatelleret 2232m. 

 

La montée a duré moins de deux heures, mais en une heure de pluie, j'ai eu le temps d'être mouillé! 

L'après midi j'ose une petite sortie jusque dans le fond de ce vallon sur la moraine du glacier des Etançons. Il est trop tard et le temps trop mauvais, pour faire un aller retour au refuge du Promontoire : base de départ pour l'ascension de la Meije. 

 

Retour au Chatelleret ; il y a deux autres randonneurs, et c'est tout! 

La gardienne est quand même contente d'avoir trois clients... 

 

le refuge du Chatelleret

 

 

 

 

 

Du refuge du Promontoire 3082m (à peine visible sur l'arête) ---> jusqu'au sommet de la Meije, c'est 900m de paroi verticale. 

 

 

 

 


 

La Meije le matin 

 

Vendredi 19 juillet 2013

 

Levé à 7 heures, petit déjeuner, et départ du refuge à 8 heures.

Des éclaircies semblent gagner du terrain. 

Je descends par le même chemin qu'hier : les éboulis, les passerelles branlantes sur les chutes d'eau...

 

Vue sur la Meije au soleil en partant.

 

 

 

Torrent de Bonne Pierre.

 

Je m'arrête un bon moment à La Bérarde, et il est 10h45 lorsque je repars.

 

 

 De l'autre côté de la route et du Vénéon, un bon chemin traverse un camping, et continue en sous bois et dans la verdure. Au bout d'une heure, le tracé devient plus tortueux : le sentier se resserre, grimpe dans des pierriers d'avalanches, descend se faufiler le long du torrent impétueux. 

 

 

Un Lys Martagon, (presque quotidien dans l'Oisans)

Au départ du sentier après La Bérarde.

 

 

 

 

Je ne m'étais pas aperçu que les nuages étaient revenus! Maintenant il pleut! Le terrain devient glissant dans les pentes à découvert, et quand je passe à l'abri des arbres, il fait sombre, la clarté pénètre peu, et il y a l'humidité et la fraîcheur du Vénéon. Les rochers sont recouverts de mousses épaisses! 

Pont du 17e siècle sur le Vénéon, près du torrent de la Lavey.

 

 

 

 

Je dois grimper ou descendre par des grands blocs de pierres granitiques assez glissants, près de la cascade de la Mariande. 

Les panneaux indicatifs sont assez nombreux, mais les temps de marche souvent incohérents entre eux! 

 

Le sentier mène au pont du diable... et ensuite il faut encore trente minutes pour remonter à St Christophe en Oisans où j'arrive à 15 heures. 

 

Je fais étape à l'hôtel La Cordée, neuf chambres mais toutes occupées. Lorsque j'ai téléphoné la propriétaire,  Madame TURC m'a proposé une place au dortoir. Il se trouve dans une grange à côté. 

 

Sentier forestier, et roches recouvertes de mousses et végétation. 

 

 

Hommage à Gaspard de la Meije.

 

 

Je suis le premier arrivé : je peux prendre ma douche tranquillement, laver mon linge, et le faire sécher sans problèmes, car le dortoir sert aussi d'étendage des draps, serviettes, etc... de l'hôtel. Cette exposition de lingeries suspendues a l'avantage de faire aussi une sorte de paravent avec les matelas de l'autre côté! 

 

Le dortoir. 

 

Dans la soirée d'autres randonneurs arrivent, ainsi qu'un groupe de vététistes plutôt bruyants... 

 

Pour le repas, la patronne elle même est aux fourneaux! 

Ce soir c'est : Potage, filet de saumon, riz, plateau de fromages, tarte, vin. 

 

 

La Cordée est l'étape incontournable du Vénéon depuis 1907 : hôtel restaurant, café littéraire et historique. Véritable lieu d'accueil pour tous ; les randonneurs, alpinistes, touristes, se pressent ici pour boire une bière du Dauphiné, pour manger, dormir ou simplement acheter une carte postale, un livre, un bonnet, ou une polaire!

On trouve tout à la Cordée ; il suffit de fouiller un peu et on déniche ce que l'on ne s'attendait pas à trouver dans un café restaurant.

Certains jours il y a des concerts de musique, ou des soirées littéraires et poétiques, dans ces deux salles où on se bouscule pour trouver une place. 

 

Espérons que l'âme de la Cordée ne s'éteigne jamais. 

 

 

La Cordée - l'entrée -

et l'intérieur. 

 

L'affiche du festival !

 

 


 

Samedi 20 juillet 2013

 

La nuit a été calme dans ce dortoir, contrairement à mes craintes... et je suis le premier debout à 6h30.

Le petit déjeuner est pris, et j'attends le bus à 8 heures qui me ramène en une demi heure à Vénosc devant l'office de tourisme, pour reprendre mon tour de l'Oisans où je l'ai laissé mercredi. 

Le temps est au beau fixe : grand ciel bleu et soleil.

 

Le vieux village de Vénosc.

 

 

 

Petite grimpette dans le vieux village, et montée pour atteindre l'Alpe de Vénosc. Ensuite toute la traversée sans intérêt de la station des Deux Alpes : routes bitumées, immeubles, béton, remontées mécaniques, tout à l'air fermé! je ne trouve même pas un bistrot pour prendre un café! 

Une fois au bout de la station, descente au Mont de Lans 1270m, et un sentier coupe les lacets de la route pour rejoindre le lac du Chambon 1044 m. 

 

Petite remontée jusqu'au village de Mizoën, où j'essaie de téléphoner mais en vain : le téléphone du prochain refuge est occupé...

 

 

 

 

En descendant au lac du Chambon, 

on aperçoit le village de Mizoën à gauche.

 

 

 

Passage au Mont de Lans. 

 

 

Mizoën. 

 

 

 

Il est 11h15, je reprends la rude montée plein sud, et plein soleil! 

Le sentier balcon procure une très belle vue sur la vallée de la Romanche et le lac du Chambon ; il passe dans les schistes et les ardoises. Au loin le massif de Belledonne est encore très enneigé. 

 

En montant, le paysage devient plus verdoyant et fleuri. Je fais un petit détour au lac Lovitel ; il présente un intérêt écologique par la flore qui l'entoure, les plantes aquatiques et les insectes étudiés dans ce secteur. 

Un peu plus haut se trouvent les chalets des Clots en ruine! et le refuge à 1580m. 

Il est 12h45, je fais une pause omelette sous un parasol du petit jardin fleuri avec vue sur le glacier du Mont de Lans... 

 

Le petit lac Lovitel. 

Cascade de la Pisse.

 

Orchis vanille.

 

 

13h15, je repars. La montée est encore plus rude qu'avant la pause! Ca chauffe sur ce sentier caillouteux.

La Fontaine pétrifiante, et la grande cascade de la Pisse glisse sur la roche calcaire polie... 

Les alentours sont très fleuris : nombreuses orchidées et plantes diverses. 

 

Chalets d'alpages, la Meije et le Rateau.

 

 

 

La pente devient moins raide. j'atteins des vallons, des pâturages, et la petite route qui mène au Rif Tort. 

La vue devient très belle sur la Meije, le Rateau, et les glaciers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par un large chemin j'arrive à 15h15  au refuge des Mouterres 2250m, sans avoir réservé : leur téléphone sonnait occupé ce matin, et pour cause... il était mal raccroché! 

 

Le soir nous sommes une vingtaine de randonneurs, dont certains arrivés en voitures par la route toute proche.

Il y a encore de la place, la douche chaude fait du bien, ainsi que la bière sur la terrasse. 

 

Le dîner est gargantuesque : tout est à volonté... C'est le refuge où j'ai le plus mangé dans ce tour. 

Potage de légumes, Ravioles au gratin, tranches de rosbeef, plateau de fromages, tarte myrtilles, vin, et Génépi offert.

 

Refuge des Mouterres.

 

Après cela, une petite balade s'impose au lac des Mouterres ; ce n'est pas très loin, mais çà fait du bien! La lune se reflète dans l'eau malgré les nuages. La Meije et les glaciers sont un peu cachés. Je vais en faire autant en regagnant mon matelas, comme d'autres aussi... 

 

 

Le lac des Mouterres au soleil couchant. 

 

 

 


 

Dimanche 21 juillet 2013

 

 

Il fait beau avec un petit vent frais! 

Petit déjeuner avec la dégustation de plusieurs confitures maison...

 

Départ du refuge des Mouterres à 8h30 : l'étape n'est pas longue, mais j'envisage de faire un détour par les lacs.

 

Sentier à travers les vallons du plateau d'Emparis, les pâturages fleuris. Voila qui change beaucoup depuis hier, par rapport aux journées au sud de l'Oisans, dans les éboulis, les pierriers, les névés, les pentes raides! 

Paradoxalement, c'est sur cet espace verdoyant qu'il y a moins de torrents et de ruisseaux que dans les versants "où pousse" la caillasse... 

 

En prenant une mauvaise piste, je me retrouve à 9h40 au lac Lérié 2456m, alors que j'aurais dû y passer après! Ce n'est pas grave, je ferai le tour de ces lacs dans l'autre sens. 

 

 

le lac Lérié.

 

 

 

Vers le plateau d'Emparis. 

 

 

 

 

 

Dans le lac Lérié se reflète la Meije et les glaciers de la Girose, et du Mont de Lans. En remontant une butte, j'arrive un peu plus loin au lac Noir, qui est bleu, et plus grand que l'autre, mais toujours avec les reflets des sommets environnants. Tout autour, la pelouse est recouverte de fleurs ; principalement des gentianes de Koch, et des Edelweiss. 

De l'autre côté du lac, se détache la chaîne de Belledonne. 

 

Edelweiss.

Gentianes de Koch.

 

Tout autour, la pelouse est recouverte de fleurs ; principalement des gentianes de Koch, et des Edelweiss. 

De l'autre côté du lac, se détache la chaîne de Belledonne. 

 

Le lac Noir

 

Cet endroit est magnifique! Paradisiaque même! Il n'y a personne : ce qui ne sera pas le cas dans une heure ou deux! 

Je repars vers 10h30, en descendant par les prairies pour retrouver le GR®. Je rencontre des randonneurs, mais surtout des promeneurs, touristes, en ce dimanche ensoleillé! Ca sue, et çà grince des dents! 

Je suis sûr qu'à midi il y aura au moins cent personnes autour des lacs! 

 

sentier d'Emparis

 

 

 

Le sentier est bien tracé, la descente est bonne en direction du Chazelet que j'aperçois à l'approche d'une remontée mécanique. J'arrive dans ce village à midi et demie. A voir les parkings pleins, je ne m'étonne plus qu'il y ait autant de monde sur les sentiers.

 

Il fait chaud... très chaud! Je fais une pause d'environ trente minutes.

Il faut suivre la route un moment, avec sa table d'orientation à l'écart sur une butte, et l'oratoire face à la Meije qui figure sur de nombreuses cartes postales... 

 

 

 

Asters. 

 

 

 

 

Chardons bleus. 

 

 

 

Par des raccourcis, j'arrive au village des Terrasses ; la vue est toujours magnifique sur la Meije.

Le Chazelet

 

 

Cadran solaire au Chazelet :

des enfants, des fleurs, du soleil...

 

 

Eglise des Terrasses.

 

 

Descente vers La Grave. 

 

Le chemin à travers champs fleuris conduit à La Grave, à 14 heures.

Ce village est très animé, on peut pratiquer toutes activités sportives : de la randonnée à l'alpinisme, du VTT au parapente, ou de la via ferrata au rafting, etc... C'est un important centre alpin, sur la route entre Grenoble et Briançon par le col du Lautaret, et son jardin botanique. 

 

Il y a quelques jours, j'étais sur le versant sud de la Meije ; aujourd'hui devant la face nord.

 

Je me trouve une chambre au calme, en demi pension à l'hôtel Castillan. 

 

 

L'entrée du cimetière, et de l'église face à la Meije.

 

 

 

 


 

Lundi 22 juillet 2013

 

Ciel bleu et soleil au départ de La Grave à 8h15.

J'ai voulu suivre une variante par la forêt en grimpant par des lacets interminables, mais le chemin le long de la Romanche aurait été bien plus tranquille! 

Tout ce qui est monté d'un côté doit être descendu de l'autre... Enfin, c'est une balade. 

 

 

La Grave, et au loin les Terrasses. 

 

 

 

Je continue le long de la rivière ; le village de Villar d'Arène apparaît de l'autre côté. Le chemin est presque plat jusqu'à une petite route, et le parking du Pied du Col. 

Arrivé à un lac et une retenue d'eau, un sentier monte en lacets dans les schistes, le long d'énormes cascades, et de l'étroit goulet rocheux du Pas d'Anna Falque. A droite, dans le haut du vallon, le glacier de l'Homme descend directement du Pic de la Meije et du doigt de Dieu.

 

 

 

 

Le torrent de l'Homme au pied de son glacier.

 

La Meije et le Rateau au départ de La Grave.

 

 

Chemin le long de la Romanche.

 

Cascade.

 

Je prends un sentier à droite dans les rochers qui débouche sur le Plan de l'Alpe, le long de la Romanche. 

En continuant jusqu'au confluent du Clot des Cavales, une piste part à droite pour monter au refuge du Pavé, et un autre sentier dans les éboulis, à gauche traverse plusieurs ruisseaux, et un gros pont de neige, pour arriver à la source de la Romanche au milieu des blocs de pierres à 2143m. 

Je vais m'arrêter là, car le sentier continue en direction du refuge Adèle Planchard à plus de 3100m d'altitude juste sous le sommet de la Grande Ruine, et ce n'est pas l'étape que j'ai prévu. 

 

Le Plan de l'Alpe, et la Grande Ruine.

 

 

Le Clôt des Cavales.

Quand deux ruisseaux se rencontrent.

 

 

La source de la Romanche jaillit sous les blocs.   

 

Il est 13 heures, le ciel se couvre ; je voulais simplement faire un détour dans le fond de ce vallon à la source de la Romanche. 

Je croise deux ou trois alpinistes pressés d'arriver au refuge du Pavé avant la pluie ; mais comme ils en ont pour deux bonnes heures, ils n'arriveront sûrement pas secs. 

La rencontre des torrents du Clot des Cavales et de la Romanche est impressionnante de bouillonnement et de force. 

 

A peine arrivé au pont de pierre, les premières gouttes commencent à tomber! 

Il faut presser le pas, car je n'aimerai pas du tout faire connaissance avec l'orage ici... 

Au bas du plan de l'alpe, un sentier remonte au refuge de l'Alpe, et il pleut de plus en plus fort. 

Il est 14 h lorsque j'arrive dans ce refuge 2079m (sans réservation).

Ce soir il y a seulement une vingtaine de randonneurs, et l'orage gronde et résonne dans la soirée autour de la Grande Ruine. 

 

Après le repas, la gardienne nous informe qu'une passerelle a été emportée par la pluie et le torrent un peu plus bas que le refuge! Ceux qui descendent demain, se demandent comment passer par là?... 

Mais demain sera un autre jour, et pour le moment chacun va rejoindre son lit! 

 

le refuge de l'Alpe. 

 


 

Mardi 23 juillet 2013

 

Il a encore beaucoup plu toute la nuit, mais ce matin il fait beau! 

Je quitte le refuge à 7h45 ; l'air est frais, et le GR® suit un bon moment un vaste plateau à l'ombre, où coulent des ruisseaux gonflés par la pluie, et qu'il faut traverser sur des pierres. La montagne des Agneaux est en face. La terre est détrempée mais cela ne dérange pas les vaches qui paissent tranquillement... 

Le sentier remonte au col d'Arsine 2340m, en moins d'une heure depuis le départ. 

 

Au col d'Arsine, vue sur le Pic de Chamoissière et le petit lac de l'Etoile dans l'herbe.

 

 

 

 

Après le départ, la montagne des Agneaux apparaît au dessus des pâturages.

 

Je continue la montée dans les éboulis morainiques ; le soleil commence à chauffer. J'arrive au lac du glacier d'Arsine 2455m à 9h20.

Le glacier qui chutait dans le lac, il y a vingt ans, lors d'un précédent tour de l'Oisans, a disparu... 

Il est vrai qu'en vingt ans, beaucoup de choses changent, ou disparaissent! 

Avec les avalanches, et les chutes de pierres, on dirait que le lac s'est rétrécit. Un deuxième lac est séparé par la moraine. Le pourtour est entouré d'éboulis, et on entend tomber les pierres. 

Le glacier d'Arsine a beaucoup perdu de son importance, et tout comme d'autres, l'enneigement important de cette année ne suffit pas à les ranimer. Mais les énormes pierriers recouvrent aussi une partie invisible du glacier. 

 

Le lac du glacier d'Arsine, et la Montagne des Agneaux.

Les deux lacs, le Pic de Neige Cordier, et le Pic d'Arsine à droite. 

 

Benoites des Montagnes.

Joubarbes.

 

Après trois quarts d'heure de pause, je repars. De retour au col d'Arsine le GR® descend le long du torrent, et des ruisseaux dans la prairie en fleurs, avec des petits lacs bleus et verts.

 

Des cascades, des petits lacs aux couleurs des sédiments glaciaires. 

 

 

La descente s'accélère dans une pente rocailleuse le long du torrent bouillonnant. 

Au lac de la douche, qu'il faut traverser à gué, plusieurs familles préparent leurs casse-croûte de midi. 

Maintenant il fait très chaud, tout le monde cherche un peu d'ombre sous les quelques mélèzes ; la différence de température depuis 7 heures du matin, et importante.

 

La descente continue, et passe sous les sapins et mélèzes en forêt, mais toujours proche des gros torrents.

J'arrive au village du Casset, et le chemin à travers champs conduit au Monêtier les Bains à 13h30.

 

Le lac de la douche.

 

 

 

 

Chemin dans la forêt de mélèzes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En passant au Casset. 

Je vais prendre une journée de repos ; non pas que je sois fatigué... mais j'ai envie de profiter des Grands Bains chauds de la station, demain. 

Pour ces deux jours ici, je vais à l'hôtel de l'Europe : chambre, douche, tranquille!... 

Cette halte va me donner aussi l'occasion de porter la quasi totalité de mon sac à dos, à la laverie automatique. 

 

L'Eglise du Monêtier. 

 

 

 


 

Mercredi 24 Juillet 2013

 

Journée visites, repos, et détente : 

 

Dans l'ancienne chapelle St Pierre, se trouve depuis une quinzaine d'années, le Musée d'Art Sacré. Un riche patrimoine religieux régional y est présenté : des statues polychromes, de l'orfèvrerie, et des ornements liturgiques du 15e au 19e siècle.

Dans l'église se trouve un orgue construit en 1860 à Paris, et racheté et transféré au Monêtier les Bains un siècle plus tard! Restauré et installé en 1974, il y a chaque été des concerts d'orgue associés à d'autres instruments. 

 

 

Grands Bains, jacuzzi, sauna, l'après midi. 

L'eau naturellement chaude à près de 40° dans les bassins à débordement, jaillit par des jets et des fontaines. Des lits bouillonnants procurent les massages... tout cela à l'extérieur au soleil, et avec la vue sur les sommets environnants! 

 

 

ruelle fleurie dans le village.

Rafting sur la Guisane.

 

 

 


 

Vue du Monêtier les Bains au départ

 

Jeudi 25 Juillet 2013

 

 

 

Beau temps bien ensoleillé. Je quitte Le Monêtier à 8h15, en descendant une petite rue passant devant les Grands Bains. Un petit pont permet de traverser la Guisane. Une route mène à un parking. Un chemin à droite se dirige vers le col des Grangettes, et le lac de l'Eychauda : itinéraire que l'on m'a déconseillé en ce moment...

 

Je prends donc le chemin à gauche, mais comme il y a pénurie d'indication, je me suis retrouvé devant la chapelle St Michel avec un petit jardin devant et une belle vue sur toute la vallée. 

 

 

Chapelle St Michel.

 

Après consultation de ma carte, j'ai préféré continuer sur cette piste qui passe devant le restaurant Peyra Juana, et beaucoup plus haut un chemin à droite sous les sapins et les remontées mécaniques, rejoint le GR® 54. 

 

En débouchant près de l'arrivée d'un télésiège, je m'aperçois que des touristes débarquent tranquillement, sûrement  en moins de dix minutes ! 

Super... il est 11h30, et j'ai mis trois heures ; j'ai perdu beaucoup de temps dans la montée caillouteuse, mais heureusement très fleurie par une multitude de Lys Martagon. Je me demande comment cette plante protégée et devenue si rare, pousse au milieu de ce qui est en hiver "les pistes de ski de Serre Chevalier". 

 

Pour me remettre un peu, je vais faire une pause café au restaurant d'altitude "le flocon", ouvert l'été avec la terrasse pleine de touristes. 

Je repars à midi en suivant un autre télésiège, j'arrive au col de l'Eychauda 2425m en trente minutes, avec un gros névé en train de fondre et se transformer en une mare où l'on patauge. Par ici il n'y a plus personne! 

 

 

Le restaurant d'altitude et l'arrivée du télésiège.

Lys Martagon.

 

 

 

Au col de l'Eychauda.

 

 

Ensuite le sentier descend rapidement par des lacets caillouteux jusqu'au hameau de Chambran ; il es est 14h15. je fais une pause d'un quart d'heure pour manger une pomme et prendre de l'eau à la fontaine. Ici aussi beaucoup de voitures.

 

Le vallon de Chambran

et le hameau

 

Je repars. Après une centaine de mètres sur la route, une pancarte indique "Pelvoux 1h10". Un chemin descend, et un peu plus loin, un sentier et une indication " Ailefroide 1h10".

Je rencontre un couple Hollandais : nous continuons ensemble.

 

Le sentier serpente par endroits sous la falaise, et devient escarpé. Montées et descentes se succèdent par des passages très étroits, dans les pierriers, ou les rochers. Le soleil et la chaleur fatiguent beaucoup! 

En face de nous, le Pelvoux trône majestueusement.

 

Le Pelvoux

Vue sur le Pelvoux en chemin

 

Il y a un gros torrent à traverser, sur des pierres branlantes... Une fois de plus, je préfère ranger mon appareil photo dans mon sac à dos, et ne pas prendre de risques.

La traversée se passe bien! 

 

Le chemin continue à travers bois, et nous arrivons à Ailefrroide 1500m à 16h45. On aura quand même mis largement plus d'une heure dix, et en marchant bien... 

Les deux hollandais vont à l'hôtel, moi au Gîte d'étape Leï Mendi, qui se trouve après le camping. J'avais téléphoné hier pour réserver. Il y a de la place, en effet à part deux ou trois familles venues pour plusieurs jours, je suis seul.

On m'installe dans une chambre impeccable avec douche et wc, pour 15,20€... 

Il n'y a pas de repas, mais on peut disposer de la cuisine bien aménagée, ou aller dans l'un des deux ou trois restos du village : c'est d'ailleurs ce que je vais faire.

 

Ailefroide est un village agréable, familial et sportif au cœur des Ecrins. On croise des randonneurs, des alpinistes, ou des promeneurs en vacances. 

 

Arrivé à Ailefroide.

Le Gîte Leï Mendi 

 

 


 

Vendredi 26 Juillet 2013

 

Je vais acheter des croissants et pains au chocolat, 

pour mon petit déjeuner que je prends ensuite au gîte.

Cette étape ne devrait pas être très longue, alors je ne me presse pas!

 

Le temps est au beau. Je quitte Ailefroide à 10h15, par le sentier très caillouteux, sous les mélèzes, ou plein soleil. Il fait déjà très chaud, et la montée est rude.

La flore est très importante tout le long de ce chemin qui suit en grande partie le torrent de St Pierre, et au bas des grandes falaises des Travers du Pelvoux.

 

Le sentier après Ailefroide.

 

 

Fruit de l'Anémone pulsatille après la floraison.

 

11h45, J'arrive au Pré de Madame Carle. Le parking est bien rempli. En effet, la route de l'autre côté permet à ceux qui font une course ou l'ascension d'un sommet comme les Ecrins par exemple, d'arriver ici est de stationner moyennant un péage de deux euros pour 48 heures. 

Certains trouvent cela cher!... mais la navette coûte trois euros par personne l'aller... CQFD.

 

Allons y à pied, çà fait du bien, et en plus c'est très joli. 

 

Les mélèzes du Pré de Mme Carle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lys orangé.

 

 

Je fais une pause Perrier au chalet refuge, et je repars à 12h30. 

Il y a beaucoup de monde, la plupart n'ont pas de sac à part peut être leur pique-nique : çà monte et çà descend de tous les côtés ; c'est un peu le même défilé que dimanche dernier pour aller au lac Lérié, mais aujourd'hui on monte au glacier blanc. 

 

Un sentier part à gauche en suivant la moraine du glacier noir qui mérite bien son nom. 

Je continue à droite par les éboulis, et la passerelle sur le torrent issu du glacier.

 

 

 

 

 

La moraine du glacier noir, et le Pic Coolidge dans le fond. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le torrent, et ce qu'il reste du front du glacier blanc

 

 

 

Le passage du torrent et du lac avant d'atteindre le refuge sur le rocher.

 

 

 

Les glaciers disparaissent mais les photos sont intactes,

le constat est effrayant !

 

 

 

Un exemple parmi d'autres : 

30 ans séparent mes deux photos.

 

Le glacier blanc en août 1983

 

Photo prise au même endroit en juillet 2013

 

Montée dans ce qui était autrefois la langue frontale du glacier blanc! 

 

 

 

 

 

Les 27 mètres d'échelles qui permettaient de franchir un passage délicat entre le glacier et la roche, ont été enlevées en 2008 : elles ne servaient plus à rien puisqu'il n'y a plus de glace à cet endroit là! 

Tout au plus, un ou deux câbles servent de main courante dans les rochers un peu plus haut. 

 

Un joli replat avec deux petits lacs où se mirent le Pelvoux, près de l'ancien refuge Tuckett. Ensuite un dernier raidillon rocheux conduit au refuge du Glacier blanc 2550 m, à 14h30. 

 

Arrivé au refuge du glacier blanc.

 

J'avais téléphoné depuis deux jours ici, parce que l'on est dans un secteur normalement très fréquenté, et qu'il est obligatoire de réserver dans ces refuges aux pieds de longues courses ou de grandes voies d'ascensions. 

Je suis dans le grand dortoir au 2e étage, où il y a autant de places libres que d'occupées. Les dortoirs du 1er étage sont pris par ceux qui se lèvent tôt : c'est à dire 3 heures! Il est vrai que pour aller à la Barre des Ecrins, ou même au Dôme de neige, cela représente deux heures de plus que ceux qui sont au refuge des Ecrins (ex refuge Caron)... 

 

Ce qui ne veut pas dire qu'au 2e étage on peut faire la grasse matinée... Le petit déj est servi à 7h, après il faut quitter les lieux! Mais en haute montagne, tout le monde sait cela.

 

Il y a une cinquantaine de randonneurs, et alpinistes dans ce refuge.

Le soir au dîner, je cherche mon nom partout sur les tables ; voila qu'on m'avait oublié! J'étais pourtant arrivé bien avant beaucoup d'autres... mais ici aussi, les premiers sont les derniers! 

 

Abandonné à mon triste sort "d'oublié", le jour de mon anniversaire, j'ai finalement la satisfaction de me retrouver à la table de six ados de 15 - 16 ans, et leurs deux accompagnateurs. Ils vont faire le Dôme de neige des Ecrins demain, et font partie de ceux qui se lèvent tôt. 

Super belle course pour ces jeunes. 

 

 

Le Pelvoux et l'Ailefroide vus du refuge le soir.

 

Chacun rejoint son dortoir, et je m'endors sans difficulté...

 

 


 

Le Pelvoux, le matin

 

 

Samedi 27 Juillet 2013

 

C'est le Grand beau temps.

Après le petit déjeuner, je décide de faire un petit tour un peu plus haut. Je voulais revoir, même de loin, cette Barre des Ecrins que j'avais tâté de près il y a 30 ans... Nostalgie quand tu nous tiens! 

Je réussi à emprunter une paire de crampons... 

 

Je monte dans les éboulis et les traces pierreuses, jusqu'au glacier. Rencontre avec un guide et ses deux clients qui descendent. Je me renseigne sur l'état du glacier avant de m'aventurer plus loin. 

- Il faut suivre les traces sur la rive gauche : la neige recouvre bien les crevasses, encore bien bouchées. 

 

 

En montant sur le glacier blanc.

 

Au premier plateau, le refuge des Ecrins est en vue.

 

 

Je remonte donc jusqu'au premier plateau, où je rencontre d'autres cordées qui descendent après avoir fait le Dôme de neige. Un peu plus haut, le glacier devient plus plat.

Il est à peine 9 heures et demie du matin, le refuge des Ecrins est en vue perché sur son promontoire rocheux à 3175m. Je m'en approche, sans aller jusqu'en haut : c'est la Barre et le Dôme qui m'intéressent, pas le refuge lui même à cette heure. 

Tous les grands sommets sont autour : la Roche Faurio, le Pic de neige Cordier juste au dessus, et la Pointe de la Grande Sagne en face. 

 

Crevasse sur le glacier blanc

La Barre des Ecrins et le Dôme de neige.

 

 

Il commence à y avoir beaucoup de monde qui redescend, et je vais en faire autant, car je ne vais pas rester planté là à regarder les cordées passer... 

 

 

 

Sur le glacier blanc.

 

A l'approche du refuge des Ecrins.

 

Même piste, en évitant les crevasses, plus délicates à la descente! 

Ensuite les éboulis, les pierriers, et je retrouve le refuge. 

 

Le glacier à la descente.

 

 

 

Je fais une longue pause au soleil, avec un café et une part de gâteau... 

Pendant ce temps les jeunes ados d'hier soir sont de retour du Dôme, et sont ravis : comment ne le seraient-ils pas? Mais j'ai compris qu'ils n'en étaient pas à leur première expérience du genre.  

 

Il arrive de plus en plus de monde. 

 

Je repars à midi et demie. Descente plein soleil comme hier. 

 

 

 

Le Pelvoux et le lac Tuckett. 

et retour au refuge du glacier blanc, au bas de la pente d'éboulis.

 

 

 

La pause au refuge du glacier blanc : 

à l'arrière la Montagne des Agneaux, la Pointe Cézanne : 

l'autre versant de ce que l'on voit au lac d'Arsine.

 

 

Ruisseau, lac et ancien refuge Tuckett.

 

 

Près d'un rocher, il y a un attroupement : des enfants caressent une marmotte! On aura tout vu...

Pendant que les parents lui donne du fromage et un bout de carotte! Là c'est le comble!!!

Je leur dit de ne rien donner à ces animaux : ils n'ont pas un organisme comme nous, la marmotte est herbivore, occasionnellement elle peut manger des insectes ou des vers. En les nourrissant elles perdent l'instinct de leur recherche de nourriture! 

Apparemment, les parents ont l'air de se demander : "de quoi je me mêle"! 

Enfin... si eux ne grimpent pas sur les sommets, leurs bêtises y va tout droit!

 

no comment...

Fontaine au Pré de Madame Carle.

 

Je passe mon chemin...

J'arrive au Pré de Madame Carle à 14h30. Hier en passant j'avais réservé pour ce soir au chalet refuge.

Ici aussi il y a des marmottes partout, et certaines sont mêmes apprivoisées! 

 

En fin d'après midi arrive un couple irlandais ; nous sommes trois ce soir dans ce refuge.

Au fil des heures, la foule s'est éclipsée, et le calme est revenu au Pré. 

 

Le chalet refuge le soir.

 

 

 

 


 

Dimanche 28 Juillet 2013

 

Je me réveille avec mal à la gorge, et le nez qui coule! Pourtant il fait beau.

J'avais prévu de faire une grande étape en allant jusqu'à l'Argentière, et boucler mon tour ce soir... 

Il faut revoir les prévisions à la baisse! Je ne me sens pas en forme ; du coup je prends le bus à 8 heures, pour retourner à Ailefroide. J'avais fait ce trajet par le sentier avant hier, donc pas de remord, et je n'ai pas envie de refaire la même chose dans l'autre sens!

Ce matin j'y suis en quinze minutes, et trois euros....

 

J'achète quelques fruits, pains au chocolat, et je vais boire un café, malgré le petit déj copieux au refuge... C'est bon signe si j'ai de l'appétit! Cette idée me satisfait pleinement.

 

 

 

Il est 8h45 lorsque je repars. 

La direction "Vallouise" fait traverser le camping. Après, plus rien! si ce n'est des sentiers dans tous les sens... Je choisis de suivre le plus proche de la route, puisqu'elle va à Vallouise. Une passerelle permet de passer sur un ruisseau. 

 

Le sentier descend parmi les mélèzes et les pins, en coupant plusieurs fois la route. 

 

 

 

Joubarbe

 

 

Ensuite une large piste mène à Pelvoux, en passant devant un village de vacances. 

En continuant le long du torrent d'Ailefroide, j'arrive à Vallouise à 11 heures. 

Le ruisseau à traverser derrière le camping. 

 

Chardon et papillon.

 

Il y a parait-il une pharmacie : je pourrai trouver autre chose que mes Dolipranes... Il fait beau et très chaud : je me demande si ce n'est pas moi qui ai de la fièvre? 

 

Il y a deux gîtes d'étape ici, je trouverai bien ce qu'il faut! 

Au gîte Le Baouti, la patronne n'est pas là, mais un papier dans l'entrée indique : "Je reviens à 15h, il y a de la place".

 

En attendant, je laisse mon sac, je vais casser la croûte, et chercher la pharmacie. A l'office de tourisme on m'a assuré qu'elle ouvrirait dans l'après midi. En attendant, j'ai le temps de tourner en rond dans ce village, très agréable, très fleuri, et très touristique. 

 

Maisons et jardins fleuris à Vallouise.

 

 

 

 

 

 

Probablement un ancien cheminot habite ici?...

 

 

 

 

 

L'Eglise. 

 

Dans la soirée, arrivent trois randonneurs ; nous serons donc quatre. 

Je suis installé dans une petite chambre de deux lits.

 

On me confirme bien qu'il fait très chaud! 

Le temps s'est dégradé au fil des heures : les nuages sont arrivés très vite, et dans la soirée l'orage gronde, et il pleut!

 

Dîner convivial et copieux : Friand au fromage, gratin de blettes, cuisses de poulets, fromage blanc.  

A 21 heures je dors! 

 

 

 


 

Le gîte Le Baouti et le torrent Gyr.

 

Lundi 29 Juillet 2013

 

Je suis réveillé à 6 heures par les éclairs et le tonnerre... La pluie n'a pas cessé! 

A 7 heures je descend prendre mon petit déjeuner. Les trois autres randonneurs dans la chambre à côté, arrivent aussi. 

Un taxi doit les emmener à 8 heures dans le vallon du Fournel : çà me rappelle ma première journée! Le col de l'Aup Martin étant toujours impraticable, et déconseillé, l'étape jusqu'au Pré de la Chaumette se fait au départ du parking du Fournel.

 

Le taxi est à l'heure, mais les trois ne sont pas enthousiastes! 

 

J'attends un peu, avec l'espoir que çà se calmera. Pour une étape de trois ou quatre heures de marche, je ne vais pas partir à 8h et sous la pluie, avec le rhume! 

Je commence même à regretter de ne pas avoir continué hier, avec le beau temps.

 

Mais,... je préfère laisser les regrets, et les "si j'avais su"! Ce n'est pas très positif. 

 

10 heures, le ciel se découvre et le soleil apparaît! 

Allez hop! je prends mon sac et je m'en vais... 

 

J'ai voulu suivre un chemin le long du Gyr, passant paraît-il par la Maison du Parc National des Ecrins ; je me suis retrouvé dans un labyrinthe botanique, et un grillage clôturant un chantier! 

Demi tour, en pataugeant dans la boue... 

 

Plus loin, un sentier grimpe en sous bois, et arrive à Puy St Vincent. Le ciel se recouvre, et sur un bout de route goudronnée allant au hameau des Alberts, la pluie revient! Je m'abrite sous une sorte de auvent dans le hameau des Prés, pendant une bonne demi heure! 

 

L'église St Roch.

Le Montbrison vu des Alberts.

 

 

 

Vue sur la Vallouise depuis les Prés.

 

Je voulais passer par le col de la Pousterle, pour descendre dans le Fournel au chalet de Champ Didier, mais la pluie et les sentiers boueux et glissants, me font renoncer. 

A la faveur d'une petite accalmie, je repars mais en descendant plutôt que de monter au col.

Un sentier à travers bois me conduit près du torrent devenu Gyronde, depuis que le Gyr a rencontré l'Onde, juste après Vallouise, ils se sont unis... Tout cela est très romantique! 

Le chemin suit la rivière ; je scrute tout autour pour voir s'ils ne font pas des petits... ruisseaux! 

 

Je passe devant un terrain de camping vide, où il est écrit "camping interdit"!... mais peu après, un vrai camping, avec des tentes, des caravanes, même un bar! 

Je pourrais m'y arrêter, mais "mouillé pour mouillé", je préfère continuer... surtout que la fin (de l'étape) est proche.

 

De l'autre côté, le village des Vigneaux, et le chemin détrempé dans la forêt, mène à une route qui arrive à l'Argentière, il est 14 heures. 

 

En arrivant à l'Argentière : la Bessée d'en haut. 

 

 

 

La Gyronde, et les maisons de La Batie des Vigneaux. 

 

Je suis un peu mouillé, ma rhino ne s'est pas arrangée en cours de route, mais la boucle est bouclée : me voila revenu "heureux" comme au départ du premier jour .

 

A 15 heures, un bus me ramène à Briançon... 

 

 

jc-lordier (at) randoalp.com 

 

certificat n° 00040001

 

 

Site du Parc National des Ecrins.

http://www.ecrins-parcnational.fr/

 

Site de St Christophe en Oisans et La Bérarde. 

http://www.berarde.com/

 

 

 

 

 

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