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TRAVERSEE DU MERCANTOUR - suite -

 

d'ISOLA 2000 à ST MARTIN DE VESUBIE

 

Les marques GR®, GRP®, les signes de balisage correspondants (blanc/rouge et jaune/rouge),

et PR® sont des marques déposées par la Fédération Française de la randonnée pédestre.

 Autorisation de reproduction 2008.

 

 

 

Il fait beau, mais frais en partant d'Isola 2000 à 6 heures.

Je prévois une longue journée!

 

                    Les lacs des Terres Rouges

Remontée dans une pente d'herbe détrempée, pour atteindre le sentier et passer par les lacs des Terres rouges.

 

 En effet, de grands pierriers ocres, et sanguines entourent les lacs, avec le soleil pointant par dessus les sommets.

Par un grand lacet, j'arrive à la Baisse de Druos, frontière avec l'Italie, sous le Mont Malinvern.

La descente de l'autre côté est également dans les pierres, et éboulis.

Je suis déjà passé ici en 1996 lors d'une rando sur l'Argentera.

Les lacs de Valscura sont transparents : on voit le fond! C'est hélas peu courant et vaut la peine d'être signalé.

Une caserne en ruine abrite des marmottes!

Petite remontée ; un chemin dallé passe au milieu de prairies, et de petits lacs toujours très clairs.

Ce chemin servait au déploiement des troupes entre 1940 et 44.

Après le Lago del Claus, le refuge Questa apparaît sur un promontoire rocheux, on y arrive par une petite descente et une remontée.

Pause café, biscottes!.... Je rencontre Valeria Bruni Tedeschi ici... ou plutôt son sosie!

Le gardien n'a pas changé depuis 3 ans.

Il faut redescendre jusqu'au panneau, et croisement de plusieurs sentiers pour prendre à droite un chemin bien tracé, qui au bout d'un moment remonte légèrement pour atteindre le petit col étroit di Valasco, et ensuite passer devant le lago di Fremamorte.

Ma carte manque de précision, et les indications ne sont pas les mêmes sur les écriteaux! Le Plan del Ré ne figure nulle part, et je cherche un moment avant de m'engager dans une sente pas très évidente en suivant la crête, et un bâtiment militaire en ruine. La descente s'amorce au milieu des sapins, jusque dans le fond de cette combe.

En m'approchant d'un chalet avec un drapeau italien, je remarque qu'il s'agit du refuge Elena..... aucune indication sur la carte...

Un petit pépé ne parlant pas un mot de français, m'indique le refuge Raimondino perché! Il est là haut sur une butte à 800 mètres.

 

Il ne me reste plus qu'à descendre dans le fond de ce « Plan del Ré » pour remonter en face, en une heure et demi.

Je croise un grand nombre d'italiens qui parlent, s'excitent, gesticulent, bref qui s'expriment!

Le refuge Franco Raimondino est une grande bâtisse en travaux, mais aussi deux jeunes gardiens sympa parlant très bien français ; au loin l'orage gronde.

Je suis seul randonneur dans ce refuge, et donc un régime de faveur!

Une part de pizza toute chaude.

L'inévitable énorme assiette de pâtes et viande en sauce, flan au chocolat!

 

Le Gardien :« Avec çà dans le ventre vous pouvez marcher 8 jours!.... »

 

 

 

 

Grand beau temps, et il ne fait pas froid!

Je redescends une partie du vallon jusqu'à une petite pancarte, peu visible, indiquant le « Colle del Mercantour », ensuite la montée est d'abord assez raide par une petite sente menant sur un plateau herbeux. Déjà le soleil inonde les alentours.

Un passage dans les éboulis, et l'échancrure du col est visible. On y parvient sans difficulté.

Une autre solution consiste à remonter derrière le refuge Raimondino, pour arriver au col Guilié sur la même ligne de crête que celui-ci : parcours peut être plus court et présentant moins de dénivelés.

Au col du Mercantour

Depuis le « colle del Mercantour », à 2611 mètres, on rejoint la frontière, et la descente côté français est assez longue ; pentes d'éboulis soutenues. Deux chamois se désaltèrent dans le torrent, et ne semblent pas inquiets.

Un peu plus loin, un groupe de randonneurs montent vers le refuge. D'ici on voit très bien les deux cols presque côte à côte, et la Cime du Mercantour dominant cette combe. Des marmottes courent dans les pentes d'herbes en poussant leur cri strident pour prévenir leurs congénères qu'il y a un intrus!

 

Ensuite le sentier passe par la forêt et j'arrive tranquillement au Boréon : hameau touristique, plusieurs restaurants, hôtels, gîte d'étape, lac pour la pêche à la truite, etc.... 

L'épicerie n'existe plus! C'était bien pratique pour s'approvisionner, surtout que l'on ne trouve plus rien dans toute la Valmasque et la Gordolasque à part les refuges, et cela représente plusieurs jours de marche!

Il faut s'en méfier quand on fait le GR® 52, car de St Dalmas Valdeblore à Sospel la route est longue sans provisions dans le sac à dos.

Il est de bonne heure, je fais donc une longue pause casse croûte au Boréon, et profite de la dernière cabine téléphonique avant longtemps.

Le chemin forestier est agréable ; à la vacherie du Boréon les fromages, sont appétissants.

Il faut continuer dans les mélèzes, les sapins, parmi les torrents et cascades pour parvenir dans un cirque dominé par un immense rocher : le Caïre de Cougourde.

 

 

 

L'ancien refuge et le Caïre de Cougourde

 

 

 

 

Le refuge de Cougourde était jusqu'en 2002, une grande baraque en tôle ressemblant de loin à une cabane de chantier! 

Un nouveau refuge vient d'être reconstruit.

 

L'architecture du refuge ne gêne pas chamois et bouquetins, qui s'approchent très près de nous, et pausent devant nos objectifs ébahis!

 

 

Bouquetins et Chamois

Dans la soirée le temps se couvre et devient orageux.

Les randonneurs sont nombreux, mais le refuge n'est pas complet.

 

 

 

Grand beau temps ce matin.

Pendant que des jeunes grimpeurs se préparent à gravir le Caïre de Cougourde, je quitte le refuge.

Sentier agréable dans les mélèzes, pour arriver au lac de Trécoulpes. Merveilleux endroit pour bivouaquer.

La montée au Pas des Ladres, 2448 mètres est assez ardue, surtout lorsqu'on voit les chamois cavaler avec aisance vers le haut.

Je file en direction du Col de Fenestre, nouvelle vue sur l'Italie entre les parois rocheuses.

le vallon de Fenestre

Je reprends le chemin menant à la Madone de Fenestre : il est possible de couper dans la pente en passant juste au dessus du lac de Fenestre pour éviter la descente jusqu'au parking!

Ensuite il faut remonter tout le vallon du Mont Colomb par le GR® 52, d'abord dans les prairies parsemées de mélèzes, et ensuite par des éboulis d'énormes blocs, à nouveau sous le regard des chamois.

 

La montée au Pas du Mont Colomb dans le pierrier délité, est encore très ardue.

Ce passage à 2548 mètres est étroit, il mérite bien son nom, et la place n'est pas grande : à quatre ou cinq personnes ici, on se marche sur les pieds! La descente de l'autre côté sur la Gordolasque, est vertigineuse vue d'en haut.

Le plus important est de faire attention aux chutes de pierres.

Un peu plus bas, on retrouve des éboulis et des gros blocs à enjamber. Ensuite le chemin conduit au lac de la Foux près duquel se trouve le refuge de Nice.

Petite pause pour remplir la gourde ; je ne m'attarde pas car le temps se couvre!

Nouvelle remontée par le vallon de la Foux ; le sentier est peu visible au départ.

 

Plusieurs traces vont dans des directions différentes. Il est préférable de rester sur la rive droite du torrent. Un peu plus haut on trouve des cairns, et des marques à la peinture blanche.

La montée est raide! Je n'en vois plus la fin! Le temps se gâte, et le vent s'est levé. Des randonneurs descendent et me souhaitent « bon courage! » C'est vrai, je ne suis pas arrivé.

A un moment je perds la trace! Mais un cairn sur un mamelon rocheux plus haut, me remet dans la bonne voie.

Là aussi, les éboulis et les blocs n'en finissent pas.

Enfin, j'arrive au Pas de la Foux 2828 mètres, quatrième col de la journée!

Sur la Valmasque, le ciel et un peu plus dégagé, ouf! Derrière moi tout est noir!

Encore un pierrier à passer, et des chamois, des bouquetins, et des mouflons, visiblement mécontents d'être dérangés.

Les lacs Gelés et la pente s'adoucit ; moins de pierres et plus d'herbe. Le lac noir est en vue ; d'importants travaux ont lieu sur le barrage, au loin le Mont Bego.

Peu après, le lac vert et le refuge de Valmasque avec encore des travaux autour. Je ne suis pas mécontent d'arriver, surtout que la réservation n'a pas été possible : le répondeur du gardien demandait d'écrire! Difficile quand on téléphone deux jours avant!

Le refuge est complet, mais on arrive à me caser sans problème ; d'ailleurs, l'accueil est chaleureux, et les gardiens très sympa. En attendant le repas du soir, je ne résiste pas à une tarte aux myrtilles et chocolat chaud.

 

 

 

 

Grand beau temps.

Il faut longer le lac Vert, le lac Noir, le lac du Basto avant d'attaquer la montée à la Baisse de Valmasque.

De là, j'ai voulu suivre un peu la crête du Mont Bego, par les passages délicats et l'arête aérienne!

Les bouquetins sont paisiblement installés profitant des rayons de soleil matinal.

 

 

 

Bouquetins sur la crête du Mont Bego.

 

Ensuite je rejoins la Baisse de Valmasque et la descente en direction de la Vallée des Merveilles, puis je décide de remonter sur l'autre versant jusqu'au lac des Merveilles

Un garde du Parc me demande de ne pas m'écarter du GR®, et de ranger mon bâton sur le sac à dos.

Les cannes ferrées çà abîme les pierres! Je trouve cela un peu exagéré, surtout que les gravures préhistoriques ne sont pas vraiment sur le GR®, et encore moins dans le sol. Il faut discuter un bon moment pour avoir le droit de s'écarter un peu, et remonter cette pente menant au lac au pied du Mont des Merveilles.

Je retourne par le même chemin. Plusieurs petits lacs égrènent la vallée.

 

Par endroit, des gravures n'ont rien de préhistoriques, et d'autres sont signalées par des panneaux.

Il y a des visites guidées sur les sites les plus caractéristiques, il suffit de s'inscrire au refuge des Merveilles ou dans l'une des Maisons du Parc.

Le refuge a été en travaux d'agrandissement pendant 5 ans, mais il est toujours complet.

J'y arrive assez tôt pour me permettre de faire une promenade sans sac à dos dans le secteur.

 

 

Vallée des Merveilles

 

 

Lac et Mont des Merveilles.

 

 

 

 

LA VALLEE DES MERVEILLES :
UN MUSEE EN PLEIN AIR.

 

 

 

Plus de 30 000 gravures de l'âge du bronze, représentent des figures, des armes, des animaux, notamment autour du Mont Bego, et dans la Vallée de Fontanalbe, ont été gravées dans les schistes gris-vert, ou les plaques couleur ocre, il y a 3 à 4000 ans par les populations qui vivaient à cet endroit.

 

Les figurines sont souvent de simples tracés géométriques, et sont désormais accessibles avec un accompagnateur agréé.

On peut également rester sur les sentiers balisés, où se trouvent aussi des gravures et des circuits d'interprétation.

 

 

 

 

Gravures préhistoriques.

 

 

 

 

 

A 6 heures du matin c'est un vrai branle-bas de combat dans le dortoir. Tout le monde est debout en même temps.

Après le petit dèj, on s'éparpille dans tous les sens, mais la plupart suivent le GR® 52, vers le sud ou le nord.

 

Je remonte par le lac des moutons, et les pâturages pour atteindre le Pas de l'Arpette. Il fait beau, mais le vent est froid.

Des hautes herbes envahissent par endroits la descente à proximité d'une canalisation d'eau.

La route venant de la Vésubie s'arrête dans cette vallée, un chemin part à droite en direction du refuge de Nice.

Je dois suivre sur quelques centaines de mètres, cette route passant au hameau de St Grat, et ensuite remonter par un sentier pas très évident à trouver, à travers bois et prairies jusqu'à la Baisse de Prals.

Il fait très chaud, et l'eau manque.

Je rejoins les cinq lacs de Prals situés au milieu des alpages. Il fait très beau, et cela incite à s'arrêter pour sortir le casse croûte du sac, d'autant que je ne suis pas en retard!

Lacs de Prals

 

Après cela, petite montée à la Baisse des cinq lacs, et nouvelle descente pour rejoindre le vallon du Colomb, puis le refuge de la Madone de Fenestre.

Le parking est toujours complet, mais le refuge est loin d'être plein.

Beaucoup de randonneurs laissent leur voiture ici pour effectuer une randonnée dans le secteur ou faire une boucle de 3, 4 jours aller retour Madone de Fenestre, refuge de Nice, vallée des Merveilles.

 

                                        La cime du Piagu qu'il faut  traverser

 

Rue à St Martin de Vésubie

 

 

Le temps est au beau fixe, mais l'air frais incite à ne pas traîner en route.

Le sentier qui remonte par les prairies en passant dans une combe d'éboulis, n'est pas évident à suivre. La carte au 25 millième est indispensable.

Ensuite les choses vont mieux! Sitôt sur la cime du Pisset, la trace est bien visible très loin. Le temps est magnifique, et en avançant le vent faiblit : les rayons du soleil réchauffe très vite l'atmosphère.

La vue est splendide : tout est dégagé autour. Je passe à la Baisse de Maïris, où je rencontre bergers, moutons, chiens, et un peu plus loin des chevaux et des poulains.

 

Le sentier bien visible remonte sur la cime du Piagu à 2338 mètres, c'est un magnifique belvédère sur le Mercantour : le Gelas, l'Argentera, le Mont Bego, de l'autre côté le Caïre de Cougourde, en face la station de la Colmiane, en bas à gauche le vallon de la Madone de Fenestre, à droite la vallée du Boréon embrumée.

D'ici on voit tout le chemin parcouru depuis le col du Mercantour. La dernière étape se termine en beauté par ce tour d'horizon.

La descente est très agréable par les pâturages, et la forêt.

Il faut faire attention car à un moment après une réserve d'eau, le panneau indiquant le raccourci est masqué par un buisson!

Par des chemins forestiers on aboutit dans St Martin de Vésubie : ici aussi depuis le haut du Piagu on remarque les tuiles roses. C'est un très agréable village, surnommé la Suisse Niçoise, pour sa douceur de vivre, sa quiétude. Station touristique l'été pour les randonnées, et aussi le ski de fond l'hiver sur les pistes du Boréon tout proche.

La Colmiane propose aussi des pistes de ski alpin, et de fond.

C'est mon troisième passage ici, et j'aime m'y attarder.

La rue principale possède une « gargouille » (caniveau d'eau tout le long et au milieu, ) comme à Briançon.

 

Plusieurs visites intéressantes : Eglise bâtie par les Templiers au XII ème siècle, de conception gallo-romaine, elle dût subir de nombreuses modifications et consolidations. La Chapelle de la Miséricorde, autrefois église paroissiale, entretenue par les Pénitents Noirs.

 

Quant à la chapelle des Pénitents Blancs, elle se trouve non loin de là.

La porte Ste Anne est la seule des quatre portes existante à l'heure actuelle, et qui permettait d'entrer dans le village.

 

Expositions diverses, et Maison du Parc du Mercantour.

 

Ici se termine cette randonnée dans le Mercantour, par la traversée de deux départements, et un détour en Italie.

 

 

Les Loups ?

On en parle beaucoup, mais je n'en ai jamais vu de près, ni de loin.....

 

 

 

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de BARCELONNETTE

A ISOLA 2000