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Aller en bas

 

 

 

Ma 10ème Grande Traversée des Alpes

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Lac du Lausannier – Mercantour.

 

de St Gingolph (lac Léman) à MENTON (Méditerranée)

 

 

 

 

 

Depuis 40 ans, j'ai à mon actif 3 GTA du lac Léman à Menton - 1984, 1994, 2004,

+ une Grande traversée des Vosges, du Jura et des Alpes 2014 (Wissembourg à Menton)

5 GTA du Léman à Nice - 1990, 1995, 1998, 2008, 2018.

 

Vous trouverez certaines de ces GTA en allant sur ma page d'accueil

randoalp.com

 

Sans oublier bien sûr : Briançon - Menton en 1988,

camping et autonomie en 20 étapes avec mes deux fils,

Christian et Frédéric âgés de 15, et 13 ans.

 

 

Je voulais refaire une 10ème Grande Traversée des Alpes,

C'est chose faite! "pas vraiment comme je l'aurais souhaité", mais c'est fait.

 

 

 


 

Pour la 10ème fois, j'ai traversé :

les 5 départements alpins

Haute Savoie, Savoie, Hautes Alpes, Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes,

 

 

 

Les marques GR®, GRP®, les signes de balisages correspondants

(blanc/rouge et jaune/rouge), et PR® sont des marques déposées

par la Fédération Française de la randonnée pédestre.

Autorisation de reproduction 2008.

 

 

 

 

 

 

 

Mes étapes

 

 

2 juillet 2022

3 juillet

4 juillet

5 juillet

6 juillet

7 juillet

8 juillet

9 juillet

10 juillet

11 juillet

12 juillet

13 juillet

14 juillet

15 juillet

St Gingolph – Chapelle d'Abondance

Refuge Chesery

Salvagny

Refuge Moëde Anterne

Refuge du Fioux

Les Contamines Montjooie

Refuge de Plan Mya

Gîte de Valezan

Refuge de Rosuel

Refuge de la Leisse

Pralognan la Vanoise

Modane

Gîte la Cleida Plampinet

Briançon

 

 

Arrêt prévu à Briançon le 15 juillet,

pour vacances familiales :

Reprise du GR® 5 à Briançon le 4 août.

 

4 aout

5 août

6 août

7 août

8 août

9 août

10 août

11 août

12 août

13 août

14 août

15 aout

16 août

17 août

18 août

Briançon – La Chalp d'Arvieux

Ceillac

Gîte les granges de Fouillouse

Gîte GTA à Larche

Gîte de Bousieyas

Gîte St Etienne de Tinée

Gîte d'étape Roya

Gîte communal de Roure

Gîte les marmottes St Dalmas Valdeblore

Gîte du Boréon

Refuge de la Madone de Fenestre

Relais des merveilles de St Grat

Gîte l'Estive au Camp d'argent

Sospel

Menton

 

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Les étapes que je décris sont mes propres temps personnels.

Ils ne doivent pas être pris comme référence.

Les différents fascicules et topo guides, notamment ceux de la Fédération Française de la Randonnée détaillent les étapes, en quatre topos :

 

Réf 504 du Léman à la Vanoise

Réf 530 la Vanoise

Réf 531 de la Maurienne à l'Ubaye

Réf 507 le Mercantour – vallée des Merveilles

 

Chacun est libre d’organiser sa randonnée, et ses haltes selon ses possibilités physiques et matérielles.

 


 

 

 

Départ officiel du G.R®5 pour les Alpes, sur le bord du lac Léman, à

Saint Gingolph village frontalier avec la Suisse à 15 km d’Evian. Chaque partie possède son administration.

Les postes douaniers n’ont pas disparu, et la surveillance est présente.

 

Il n'y a plus d'hôtel à St Gingolph, (l'hôtel National qui était très pratique et abordable, se transforme en locations saisonnières).

Il faut, soit monter au gîte d'étape de Novel, environ une heure trente de marche, ce qui raccourcit l'étape du lendemain, soit dormir à Evian, et faire du stop le lendemain matin : c'est la solution que j'ai choisi.

A savoir, qu'il y a aussi un hôtel côté Suisse.

 

 

 

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Le bord du lac Léman.

 

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Au départ de St Gingolph, la nouveauté :

des bornes GR® 5 tous les cinq mètres.

 

 

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Une partie du village, et le torrent "la Morge"

qui délimite les côtés suisse et français.

 

 


 

 

 

 

 

Samedi 2 Juillet 2022

 

 

Après avoir fait du stop facilement au départ d'Evian à 7 heures du matin ce samedi, j'arrive à Saint Gingolph à 7h 30.

Le temps d'acheter croissant et pain au chocolat, et d'expliquer à la boulangère ahurie ce que je vais faire, en voyant mon sac à dos.

Son étonnement est à son comble lorsque je lui dis : "je vais à la Chapelle d'Abondance par les sentiers de randonnée".

Elle me répond : " il y a un truc magique, çà s'appelle la voiture! "

Bon ok, ne perdons pas notre temps! Pourtant je ne dois pas être le premier à acheter des croissants avant de commencer le G.R® 5.

Je traverse la rue pour prendre un café au bistrot

 

Il est 8h15 en partant du bord du lac Léman, et en suivant les bornes rouges du G.R® 5.

 

Il fait beau, le ciel est bleu.

La montée par le chemin forestier est agréable. Je passe par le village de Novel à 9h45. Ensuite le sentier est plus rude parmi les sapins et les prairies fleuries.

 

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Novel

 

 

Les chalets de Neuteu, sans grand changement depuis quatre ans. Il est midi, et le soleil chauffe. Encore une heure pour atteindre le col de Bise, et la vue sur une grande partie de ce que je viens de monter, et de l'autre côté sur ce qu'il y a encore à faire.

La descente du col est assez compliquée, le sentier est raviné, avec des traces dans tous les sens. C'est le domaine des troupeaux de vaches d'Abondance.

J'arrive aux chalets de Bise à 14h10. La route n'étant pas loin, le parking est plein! Je fais une pause "tarte myrtilles" café, et je repars à 14h35.

 

Nouvelle montée en plein soleil ; arrivé au Pas de la Bosse à 15h40, juste aux pieds des Cornettes de Bise. Je sue!

Le G.R® redescend : j'aperçois la vallée d'Abondance dans le bas, et au loin, les Dents du Midi en Suisse.

Le sentier continue dans les alpages très fleuris, en passant par le chalet de Cheneau, et en forêt de sapins jusqu'au chalet de Chevenne, avec le parking et la route qu'il faut suivre pour arriver au village de La Chapelle d'Abondance à 17h40.

 

Je vais à l'hôtel du vieux moulin, où j'ai réservé depuis plusieurs semaines.

 

 

 

 

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Au col de Bise, vue sur le Léman.

 

 

 

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Les vaches Abondance.

 

 

 

 

 

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Après le Pas de la Bosse, vue sur les Dents du Midi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 3 Juillet 2022

 

 

Je quitte l'hôtel et la Chapelle d'Abondance à 8h15, ce qui n'est pas vraiment tôt. Les petits déjeuner sont servis relativement tard, pour des randonneurs qui ont de longues journées de marche : je m'en apercevrai souvent au fil des jours.

En partant, je retrouve l'anglais vu hier soir qui m'avait demandé d'où je venais, et ce matin il veut savoir où je vais! Apparemment il doit être en vacances par ici, et ne doit pas savoir quoi faire de ses journées.

 

Après avoir suivi la route quelques centaines de mètres, le G.R® 5 reprend à droite au milieu d'un champ et longe la rivière la Dranse un bon moment, avant de monter par la forêt en passant près d'une cascade. Belle grimpette assez raide par endroits en passant au lieudit Sur Bayard. La montée continue, et je la trouve plus pénible que la dernière fois, mais je sais pertinemment qu'il ne faut pas vouloir refaire à l'identique ce que je faisais avant.

Passage près du chalet "les crottes" : drôle de nom pour un chalet, mais il y a des lieux qui ont des raisons d'avoir les appellations qui leur ont été données.

Encore plus loin et plus haut, le chalet de la Torrens et ses quelques vaches. La montée continue au milieu des rhododendrons déjà fanés par les fortes chaleurs de ce début d'été.

J'arrive aux Mattes et son chalet d'alpage sur un replat d'herbe sèche à 11h45.

Le G.R® en descente fait un grand virage par la droite parmi les alpages fleuris jusqu'au chalet de l'Etrye, et à partir de là un grand chemin caillouteux remonte plein soleil.

Au chalet de Lenlevay, un abreuvoir et une eau fraîche bienfaisante : il y a longtemps que je n'ai plus d'eau, et je ne suis pas le seul, deux randonneurs s'abreuvent et remplissent leurs bouteilles.

 

Il faut continuer par cet agréable chemin, et un peu plus loin suivre une trace boueuse avec par endroits des planches et passerelles pour éviter de patauger et glisser!

J'arrive au col de Bassachaux à 14h35. La terrasse du restaurant "la Haute Bise" est bondée. J'aimais beaucoup faire étape ici quand M. et Me Crépy faisaient gîte d'étape bien situé sur le G.R® 5, ainsi qu'à Plaine Dranse, quelques centaines de mètres plus bas sur la route, mais cela remonte aux années 90.

J'ai fait plusieurs fois ma première étape de ce G.R® ici : Saint Gingolph -à col de Bassachaux… Voila, c'est le passé.

 

Après une courte pause, je repars. Le chemin continue au milieu des pistes VTT, et des télésièges en fonction. Un peu plus loin, la piste est dédiée aux vététistes, et on me le fait bien remarquer! : "Vous avez un sentier piéton plus bas, Monsieur."

En suivant cette trace j'arrive au col de Chesery, frontière avec la Suisse, et un peu plus loin à 16h30 le refuge de Chesery où j'ai réservé, à proximité du lac vert. D'ailleurs les réservations sont "dites" obligatoires partout ; ce que j'ai été obligé de faire malgré que je n'aime pas cela, car on n'a plus la liberté de faire ses étapes en fonction de la météo, de la fatigue ou de tout autre aléa.

En arrivant, je suis abordé par un randonneur qui me demande si je suis M. Lordier? Il me reconnaît grâce à mon site internet qu'il suit assidûment !

En dehors du fait que çà fait toujours plaisir d'être reconnu, c'est la preuve que mon site est vu, et les descriptions de mes randonnées intéressent de nombreux randonneurs, si j'en crois les statistiques de visites éditées par ionos mon hébergeur.

Il s'était produit la même chose pendant ma précédente GTA en 2018, dans un refuge de la Vanoise, un randonneur m'avait reconnu en arrivant, il suivait mes différentes randos.

 

Ce soir le refuge de Chesery est pratiquement complet, et du coup d'autres personnes veulent savoir ce que je fais…

L'équipe de jeunes qui gère ce refuge est bien sympathique. Le dîner est copieux : potage, penne poulet, et panna cotta.

 

Dans la soirée un gros orage s'abat, et il pleut une bonne partie de la nuit.

 

 

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La chapelle d'Abondance.

 

 

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Chalets des Mattes

 

 

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Chalet d'alpage après les Mattes.

 

 

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Arrivé au refuge Chesery.

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 4 Juillet 2022

 

 

 

Six heures du matin, la pluie redouble d'intensité, et je me demande si je vais arriver ce soir à ma destination : le gîte de Salvagny, étape importante.

Tout le monde est debout quand même, et de toutes façons on n'est pas là pour rester couchés!

Pendant que je prends le petit déjeuner, la pluie se calme ; un coup d'œil dehors à 7 heures, et en effet quelques timides éclaircies semblent se dessiner au loin.

Le randonneur qui m'a abordé hier, Hervé, décide de partir ; on se reverra sûrement plus loin. Moi je ne suis pas encore prêt…

 

Il est presque 7h30 quand je quitte le refuge de Chesery, et la plupart sont déjà partis.

Quelques petits coins de ciel bleu par ci par là sont encourageants.

Le chemin contourne le lac vert et remonte à une sorte de col dénommé "les portes de l'hiver", dans la grisaille, alors que plus bas près des stations, il ya "les portes du soleil" : mais c'est seulement leur dénomination.

 

 

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Le lac vert.

 

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Le refuge de Chesery.

 

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Vue sur les Dents du midi.

 

Le chemin très boueux descend et passe près des fermes et du gîte d'étape en travaux de Chaupalin, et des remontées mécaniques.

Plus loin, les alpages de Lapisa, Lapierre, La Poya, où certains font buvette restauration, et gîte pour ce qui est de Lapisa.

Ensuite belle remontée en lacets pendant que le ciel se dégage vraiment de ses nuages. J'arrive au col de Coux à 10 heures : frontière avec la France. Petite pause d'une dizaine de minutes.

 

La descente interminable est fatigante, les balisages sont peu nombreux ; j'ai toujours l'impression ici de partir dans une fausse direction, car le G.R® s'éloigne dans la forêt de sapins jusqu'à l'embranchement du sentier allant vers le refuge de Chardonnière, et il remonte dans les pâturages boueux et glissants, pour ensuite passer à nouveau dans une forêt de sapins qui conduit au col de la Golèse à 12h15.

 

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Au col de la Golèse, les vaches et le refuge.

 

 

 

 

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En descendant du col de Coux.

 

Nouvelle descente caillouteuse et pénible avant de retrouver un sentier en raccourci, et la route goudronnée qui mène à Samoëns : il est 14h30. La pause casse croûte est bien venue. Au moment de repartir je retrouve Hervé, parti avant moi, et arrivé depuis longtemps. Lui reste ici, et moi je continue : ma réservation est faite depuis longtemps à Salvagny.

Il est 15h20, le G.R® 5 longe le Giffre, torrent impétueux qui fait le bonheur des pratiquants de kayak, rafting, et canoë.

 

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Samoëns.

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Le G.R® le long du Giffre.

 

Au moment de traverser le Giffre sur une passerelle, le sentier est barré et interdit : une déviation est en place, il faut suivre une piste et la route pour arriver à Salvagny, et l'auberge à 17h30.

Très bon accueil, çà change de ce que j'avais connu ici en 2004 : tout a changé, comme quoi il ne faut pas tenir compte des appréciations déjà anciennes : les gérants ou propriétaires changent et l'hébergement peut devenir pire, ou nettement mieux ce qui est le cas ici.

En plus de la chambre individuelle, le dîner est excellent : tartiflette, assiette de charcuteries salade, dessert.

 

La pluie est de retour dans la soirée, et heureusement il n'y a pas eu de gouttes en marchant pendant la journée!

 

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Gîte auberge de Salvagny.

 

 

 

 

 

 

 

Mardi 5 Juillet 2022.

 

 

Il a plu une grande partie de la nuit.

Ce matin le ciel est très couvert. Je prends le petit déjeuner, et prêt à partir à 8 heures.

Je quitte le village par la petite route jusqu'à la scierie et le pont de Salles, où un raccourci mène au pied de la cascade du Rouget. En continuant, le G.R® 5 remonte par la forêt, passe près d'un chalet et une fontaine fraîche. Plus haut d'autres cascades se font entendre : après quelques instants j'arrive à celles de la Sauffla et la Pleureuse…

Plusieurs randonneurs rencontrés en chemin sont là ; intersection du G.R® 96 vers le refuge de Sales.

Je continue par le G.R® 5, la floraison est abondante, et çà grimpe avant d'arriver au collet d'Anterne à1800m et à 11h35.

 

 

 

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Cascade du Rouget.

 

 

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  Devant la cascade de la pleureuse.

 

 

Le ciel est très nuageux et le brouillard épais. On ne voit pas grand-chose au loin, malgré quelques éclaircies passagères, et c'est bien dommage : j'ai souvent eu des coups de cœur sur cette portion d'étape, et cela me rappelle de grands souvenirs.

C'est l'un de mes deux ou trois paysages favoris de tout le G.R® 5.

Cet espace vallonné verdoyant et très fleuri, avec ses petits ruisseaux, ses poches d'eau, a quelque chose de paradisiaque!

Je me souviens m'être baigné une fois dans une cuve d'un bon mètre de profondeur par ici.

 

Après être passé par une partie marécageuse, j'arrive au refuge d'Anterne Alfred Wills à 12h20. La faim commence à se faire sentir après cette rude montée. Je suis tenté par une omelette, et un café ensuite.

Il est 13 heures lorsque je repars avec un épais brouillard et un petit air frisquet.

 

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Chalets d'Anterne et le refuge.

 

Rude montée par ce sentier de cailloux et de schistes à 2085m, et descente dans une pente d'herbe pour arriver à 14h20 au lac d'Anterne qui a perdu de son volume, et le contourner pour monter au col d'Anterne à 2257m, il est 15h10.

Il y a un vent froid qui n'incite pas à rester longtemps, d'autant plus qu'il n'y a rien à voir…

Tout est complètement bouché.

 

 

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Près du collet d'Anterne.

 

 

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Lac d'Anterne.

 

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Au col d'Anterne.

 

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Bouquetins en descendant du col.

 

 

 

La descente du col est assez délicate dans les pierres glissantes. Plus bas, la pente entourée d'herbe s'adoucit, et on peut assister de près aux jeux de deux bouquetins, que la présence de randonneurs ne semble pas inquiéter.

J'arrive au refuge de Moëde Anterne à 16 heures. Je retrouve Hervé qui avait fait étape hier soir à Samoëns, et un couple : Jean-Marc et sa femme qui étaient hier à Salvagny.

 

Faire étape dans ce refuge, uniquement si on veut s'avancer un peu pour le lendemain, car l'étape jusqu'aux Houches est assez longue pour ceux qui ont passé la nuit au refuge Alfred Wills.

Ce refuge de Moëde est à éviter, si on peut! La propreté laisse à désirer, les douches sont fermées au motif qu'il y a des restrictions d'eau et pourtant au robinet de l'abreuvoir dehors l'au coule. Le dîner est quelconque : diots de Savoie à l'appellation d'origine douteuse, polenta plutôt colle pour les affiches, etc… il ne faut pas être difficile, mais à 51 euros la demi pension, on peut espérer mieux.

C'est bien dommage car le site est magnifique, et le bâtiment est bien, vu de l'extérieur.

 

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Refuge Moëde Anterne.

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi 6 Juillet 2022.

 

 

Réveillé à 6 heures. Il fait beau.

Après le petit déjeuner, je suis l'un des derniers à partir… 7h40.

Descente par le sentier rendu boueux par les petits ruisseaux qui coulent partout. L'avantage est que le paysage est verdoyant, et l'abondante floraison ne semble pas connaître les restrictions d'eau!

 

Arrivé au pont d'Arlevé à 9h05, passage où coule le torrent La Diosaz qui prend sa source sur les contreforts du Mont Buet, et va rejoindre l'Arve après le village de Servoz dans la vallée.

 

Le G.R® 5 composé de pierres plates remonte, entouré de plantes de toutes sortes, et de ruisseaux.

 

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Tout cela est très beau : je l'avais déjà remarqué les précédentes fois, surtout par beau temps, mais bien vite le paysage va changer, et devenir plus minéral. Après quelques grands lacets le terrain est sec et aride, très pierreux avec des éboulis pénibles dans cette montée.

J'arrive enfin au col du Brévent à 12h20. La chaîne du Mont Blanc, bien dégagé est en face.

 

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Près du col du Brévent.

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En partant du refuge Moëde.

 

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Il est déjà tard : je ne me vois pas passer par le sommet du Brévent et descendre aux Houches par le G.R® surtout que mon étape ne s'arrête pas là.

Donc je décide comme la dernière fois de descendre à Planpraz, ce qui m'a demandé près d'une heure à cause d'une douleur au pied droit depuis hier.

Avec la télécabine j'arrive à Chamonix à 14 heures, et je dois me rendre vite fait à l'arrêt du car prévu dans quinze minutes pour les Houches.

Je fais une pause casse croûte et je prends le téléphérique de Bellevue, où je retrouve Hervé. Nous allons au même gîte.

 

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La pointe et le glacier de Bionnassay.

 

Une fois arrivé à Bellevue, il ne nous reste plus qu'à suivre le chemin en direction du col de Voza, et continuer la descente jusqu'au refuge du Fioux à 17 heures.

 

Très beau chalet, au milieu de la verdure. Les gérants sont sympathiques. Ca nous change d'hier… la douche chaude fonctionne, on nous propose même une lessive en machine pour 2 euros!

Le dîner est très bien, et il ne nous reste plus qu'à nous reposer après cette longue journée.

 

 

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Refuge du Fioux, et vue sur la pointe de Bionnassay.

 

 

 

 

 

Jeudi 7 Juillet 2022

 

 

Nous sommes réveillés à 6 heures.

Après le petit déjeuner, je pars du refuge du Fioux à 8h10.

Hervé est parti depuis 6h30… il veut aller jusqu'au refuge de la Croix du Bonhomme ce soir ; d'après mes calculs il aura un jour d'avance sur moi, pendant quelques jours, car après, l'écart va se creuser d'avantage…

Je voulais aller aussi au refuge de la Croix du Bonhomme, mais c'était déjà complet il y a une quinzaine de jours ; le gîte de Nant Borrant et le refuge de la Balme, idem!

Je n'avais donc pas d'autres choix qu'écourter cette étape, et j'ai réservé une chambre d'hôtel aux Contamines Montjoie.

Donc inutile de partir très tôt.

 

Le G.R® 5 descend en direction du village de Bionnassay, et remonte en traversant la cascade sur la passerelle issue du glacier. En continuant, une petite route mène au hameau de Champel, et remonte en direction de la la Villette et la Gruvaz. Une piste forestière conduit à la route des Contamines, où j'arrive à midi.

Courte étape, en effet! Je n'avais pas d'autres solutions : l'intérêt que j'en retire est que cela permet de me reposer, après seulement six jours de marche!

Je retrouve Jean-Marc et son épouse, rencontrés à Salvagny : ils sont au refuge du CAF.

 

L'après midi je vais donc à l'hôtel "la Gelinotte" : chambre avec fenêtre sur le jardin, dîner copieux, et prix raisonnable.

 

 

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Hameau de Bionnassay.

 

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Le torrent.

 

 

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Vue sur les Contamines Montjoie.

 

 

 

 

 

 

Vendredi 8 Juillet 2022.

 

 

 

La douleur au pied droit, continue de m'inquiéter.

Je quitte l'hôtel la gelinotte après le petit déjeuner à 7h45.

 

Le chemin traverse le grand parc où se trouve le centre de loisirs, le camping du Pontet, et une partie boisée, pour arriver à Notre Dame de la Gorge à 8h45 : chapelle reconstruite au début des années 1700.

Un ermite se serait installé sur cet emplacement déjà au 10ème siècle pour y accueillir les voyageurs passant par le col du Bonhomme et se rendant en Italie.

C'est un très important sanctuaire marial, qui est classé Monument Historique.

 

A partir de là, un chemin empierré très raide, grimpe en passant par le pont romain sur le torrent "Bon Nant".

Un peu plus haut se trouve le gîte d'étape du Nant Borrant. Le G.R® 5 continue par une piste au milieu des pâturages verdoyants ; le soleil chauffe.

J'arrive au refuge de la Balme à 10h25, et je décide de faire une pause café avec un cookie géant, presque aussi grand que l'assiette… Je ne m'attendais pas à çà, mais je l'ai mangé quand même!

 

Je repars à 11 heures.

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Notre Dame de la Gorge.

 

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Après le refuge de la Balme.

 

Le G.R® continue sa montée en passant par des ruisseaux, des sols boueux, et le tumulus des Dames Anglaises : énorme tas de cailloux.

Selon une ancienne légende de la fin du 19ème siècle, ce tumulus recouvrirait les dépouilles de deux dames anglaises retrouvées ensevelies après une terrible tempête.

 

Il y a encore un névé au bas du col : c'est la seule fois cet été que je marcherai sur une courte partie enneigée!

Le sentier caillouteux et terreux jaunâtre arrive au col du Bonhomme 2329m à 13 heures.

 

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Montée au col du Bonhomme.

 

 

 

 

 

 

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Vue du col du Bonhomme.

 

 

 

Le G.R® remonte par des éboulis, pierriers et rochers. Je rencontre beaucoup de randonneurs, la plupart font le tour du Mont Blanc.

On m'aborde pour me demander mon âge! Les gens doivent être intrigués de voir un "vieux" faire ces étapes. Il est vrai que la moyenne d'âge des randonneurs doit être de la moitié du mien, ou presque!...

 

Donc, après avoir grimpé sur des rochers pour traverser une cascade, j'arrive à 14h15 à la stèle qui marque le col de la Croix du Bonhomme.

Descente vers  le refuge du Bonhomme, là où j'aurais dû faire étape hier, mais il était complet.

 

 

Sur la crête des Gittes : à gauche le Mont Blanc, et à droite la descente sur le Beaufortain.

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Le sentier remonte sur la crête des Gittes, et la contourne à plusieurs reprises ; le point le plus haut de cette crête est à 2538m. Ensuite descente au col de la Sauce à 2307m.

Il m'aura fallu presque une heure pour traverser cette crête effilée, et par endroits un peu vertigineuse.

Je rencontre deux jeunes qui font du trail et veulent aller à Nice en 13 jours en étant partis du lac Léman. Eux aussi me félicitent et voudraient en faire autant quand ils auront mon âge!

Il faut tout simplement continuer à faire ce qu'on aime tout au long de sa vie : c'est l'entraînement.

Le G.R® 5 continue par des chemins d'alpages, des fermes, des troupeaux, et des raccourcis pour arriver à la route du Cormet de Roselend, et le refuge du Plan de la Lai, qui est aussi complet aujourd'hui, et ma réservation s'était portée sur le refuge à la ferme de Plan Mya, à 300 mètres plus éloigné de la route, il est 17h15.

Il y a beaucoup de monde dans ce refuge. La douche chaude est bienfaisante, et le dîner copieux.

 

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refuge à la ferme de Plan Mya.

 

 

 

 

 

 

Samedi 9 Juillet 2022.

 

 

Réveillé et debout comme beaucoup d'autres de bonne heure, nous attendons le petit déjeuner.

Je pars à 7h50. C'est tard, mais il fallait attendre que tout soit prêt à table.

 

Le G.R® 5 monte à travers les alpages, passe au chalet de petite berge, et continue dans les près fleuris, avec vue sur le lac de Roselend. A certains endroits le sentier est boueux, glissant ; quelques planches permettent de passer sans patauger. A proximité, il y a les restes des ruines du chalet de grande berge.

 

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Petite berge.

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Vue sur le lac de Roselend.

 

Plus loin je me retrouve sur une fausse piste ; demi tour il faut aller plus bas pour retrouver le G.R® et remonter vers des cascades où on est aspergé.

La Pierre Menta est en vue, le sentier grimpe raide dans les pâturages, mais ensuite les pierriers et éboulis.

 

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La Pierre Menta en vue.

 

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La Pierre Manta poche du col du Bresson.

 

 

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Cascade.

 

Après ces efforts, j'arrive à 13 heures au col du Bresson 2469m. le vent froid m'incite à ne pas m'arrêter longtemps.

La descente est caillouteuse, mais fleurie prés des torrents en arrivant au refuge de Balme côte d'Aime à 14h20. Je prends de l'eau à la fontaine, et je continue par un large chemin,  et un sentier sous bois de sapins passant par les hameaux des Fours et de la Lance.

 

En prenant des raccourcis de la route, j'arrive à Valezan. Le gîte auberge se trouve au bas du village ; j'y arrive à 16h40. Je retrouve deux randonneurs qui étaient hier à Plan Mya.

Plus tard arrive une jeune randonneuse qui avait bivouaqué au Plan de la Lai, et que j'ai rencontré deux fois dans la journée.

 

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Près du refuge de Balme.

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Gîte auberge de Valezan.

 

Ce village est caractéristique par les toitures de ses maisons dans la même pente et inclinaison.

 

Ce gîte auberge est d'un grand confort avec ses petits dortoirs, son jardin et terrasse avec vue panoramique, et son dîner de qualité.

 

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Vue depuis le gîte le soir.

 

 

 

 

 

 

Dimanche 10 Juillet 2022.

 

 

 

Je suis réveillé de bonne heure : la douleur au pied droit se manifeste à nouveau déjà de bon matin, mais bizarrement en marchant j'ai moins mal !

 

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En partant de Valezan.

 

Départ de Valezan à 8 heures, après le petit déjeuner.

Le G.R® 5 coupe  la route à plusieurs reprises, passe à Bellentre, village désert… En descendant je traverse l'Isère sur un pont, et je continue par la voie verte piste cyclable le long de la rivière.

 

A proximité de la gare de Landry, je remonte par la route jusqu'au centre du village, où je fais une pause de 9h40 à 10h20.

 

 

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Landry.

 

En suivant l'ancien tracé du G.R® je me retrouve sur la route, et un couple en voiture me propose de me monter plus haut : ce que j'accepte avec joie.

J'arrive à Peisey-Nancroix à 11 heures. Il fait beau et chaud.

 

Ce village a toujours eu un attrait particulier pour moi : je le répète souvent, mais c'est ici que j'ai fait mes premiers pas en montagne à 16 ans avec un camp de scouts, on campait dans le jardin du Presbytère.

 

 

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Peisey-Nancroix.

 

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Vue sur le Beaufortain, on distingue la Pierre Menta au loin.

 

Je suis en avance, et je prends mon temps, ayant prévu d'aller au refuge de Rosuel. Je déjeune ici à l'hôtel restaurant de la Tarine.

Il est 14 heures lorsque je repars en suivant le G.R®  après le hameau du Moulin le long du torrent Ponturin, le chemin forestier ombragé.

J'arrive au refuge de Rosuel à 15h40, porte nord de l'entrée dans  le Parc National de la Vanoise.

Beaucoup de touristes dans l'après midi, et dès 17 heures, la terrasse s'est vidée : nous ne sommes plus qu'une dizaine de randonneurs le soir.

 

 

 

 

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Hameau le Moulin

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En chemin.

 

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Un chalet près de Rosuel, et Pointe de l'Aliet en arrière plan.

 

 

 

 

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Refuge de Rosuel.

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 11 Juillet 2022.

 

 

La journée va être longue!

Je pars du refuge de Rosuel à 6h50, après le rituel du petit déjeuner…

La lente montée est à l'ombre avec un vent frisquet. Après un passage forestier, le G.R® continue le long du Ponturin au plan de la Plagne, et passe aux chalets d'alpages, et près des vaches qui ruminent paisiblement.

 

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Cascade

 

 

 

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Au plan de la Plagne : la Grande Motte en vue.

 

Le sentier grimpe en traversant des torrents. En contrebas, se trouve le lac de la Plagne et le refuge d'Entre le lac. Un peu plus loin, le plan de la Grassaz, territoire des marmottes…

Je passe au lac de Grattaleu avec le Mont Pourri en face. Quelques centaines de mètres plus haut, le refuge col du Palet, il est 10h40. Je m'arrête faire une pause "tarte myrtilles" (il y en aura beaucoup le long du G.R® 5 ) et un café. L'équipe qui gère ce refuge est sympathique et serviable ; j'apprendrais une semaine plus tard que ce refuge a été obligé de fermer à cause du manque d'eau ! c'est bien triste d'en arriver là mi juillet.

Je repars à 11h15.

 

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Lac de Grattaleu.

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Refuge du col du Palet.

 

Le col du Palet est à dix minutes un peu plus haut à 2652m. Belle vue sur la Grande Sassière, et les pistes de ski entre Tignes et Val d'Isère.

A chaque fois que je passe par là, je préfère suivre une piste de ski beaucoup plus directe que le sentier balisé. Inconvénient : elle est très pentue surtout vers la fin, et très caillouteuse. Ensuite je contourne le bâtiment abritant le funiculaire souterrain, et je remonte par une trace proche du télésiège du Bollin, où je retrouve les balisages du G.R® 55.

Ceci pour éviter au maximum de traverser Val Claret, si je n'ai rien à y faire!

 

 

 

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La station de Tignes

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Fleurs autour du sentier.

 

Le G.R® 55 remonte au milieu d'une végétation abondante, en passant sous le col de Fresse. Il y a quelques promeneurs qui montent ou descendent.

L'environnement devient très minéral ; je continue dans les pierriers et rochers. La Grande Motte fond d'année en année! A tel point que le ski sur le glacier est fermé cet été.

J'arrive au col de la Leisse 2761m à 14h45.

 

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Au col de la Leisse.

 

 

 

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La Grande Motte.

 

Le G.R® continue dans les éboulis et schistes, le lac des Nettes qui était si important il y a 20 ans ou plus… est en voie de disparition lui aussi.

Un peu  plus bas, le plan des Nettes, n'est plus qu'un filet d'eau au milieu d'un plan désertique de cailloux, depuis la suppression du barrage. Il faut contourner ce replat aride :

Je me souviens à une certaine époque en plein mois de juillet on marchait avec de la neige jusqu'au mollet, et il fallait faire attention de ne pas se retrouver dans l'eau : le bord du plan des Nettes était recouvert de neige!...

 

Les balisages sont historiques ici : ils datent de la création du Parc National en 1963, et n'ont jamais été refait. Les couleurs blanches et rouges sont devenues un carré blanc à moitié effacé, dans de nombreux endroits de la zone centrale du Parc!

 

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Lac des Nettes.

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Balisage préhistorique?

 

En contournant ce plan des Nettes, le G.R® arrive au refuge de la Leisse un peu plus bas à 16h25.

Ce refuge pourtant bien situé sur un promontoire n'a pas évolué depuis des années à part un chalet construit en plus il y a au moins 25 ans!

Les sacs, bâtons, chaussures, son entassés les uns sur les autres dans l'espace réduit à l'entrée. Le dortoir complet ressemble à des cages à poules, où on a du mal à rentrer, et pour en sortir il faut passer sur le matelas du voisin ou voisine… En période de crise sanitaire dû au covid, çà craint quand même!

Le dîner : une sorte de purée collante sans plus, et un gâteau bourratif, de quoi nous étouffer si çà n'a pas été le cas avec la purée!

Bonne  nuit.

 

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Refuge de la Leisse.

 

 

 

 

 

 

Mardi 12 Juillet 2022.

 

 

 

Heureusement que je n'ai pas eu besoin de me lever cette nuit : je me demande comment je me serais extirpé de ce trou en rampant, avec cette échelle devant pour grimper sur les matelas au dessus…

Enfin! j'ai moyennement dormi. Levé à 6 heures, je n'en peux plus d'être là-dessous!

Petit déjeuner, et départ du refuge à 7h30.

 

Le G.R® 55 descend dans le vallon de la Leisse, traverse le torrent sur une passerelle, et continue un certain temps à l'ombre au pied de la face Est de la Grande Casse, au milieu des alpages.

J'arrive au pont de Croé Vie, et la montée en lacets maintenant au soleil réchauffe un peu.

Les rhododendrons sont secs et fanés.

J'arrive à la stèle, monument à la mémoire d'un chasseur alpin. Quelques randonneurs se dirigent vers le refuge de l'Arpont plus au sud, et d'autres continuent sur le G.R® 55.

 

Le sentier s'engage dans  le vallon en suivant le ruisseau de la Vanoise.

Les marquages à la peinture sont toujours d'époque années 60…

 

 

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La Grande Casse.

 

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Près de la stèle

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Un balisage d'époque!

 

Je rencontre un jeune bouquetin, pas effarouché du tout ; apparemment content de se faire photographier! Séance de shooting à 2500 mètres…

Il faut traverser sur des pierres une partie inondée et marécageuse, et tout autour de l'herbe rase et des fleurs séchées.

 

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Ruisseau de la Vanoise.

 

Plus loin, je passe près du lac du col de la Vanoise, qui a bien perdu du volume lui aussi! Ensuite le lac rond, qui n'est plus vraiment très rond.

 

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Lac du col de la Vanoise.

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Lac Rond.

 

En remontant un peu, c'est le col de la Vanoise, avec le refuge en vue. J'y arrive à 11h10.

La Grande Casse d'un côté, la Pointe de la Réchasse de l'autre, et l'Aiguille de la Vanoise en face.

 

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La Grande Casse et le lac long.

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Le lac des vaches.

 

 

 

Ce sommet emblématique de la Vanoise et de toute la Savoie, avec ses 3855 mètres d'altitude est le plus haut sommet du département. Très prisé par les alpinistes, le couloir des italiens sur la face nord, et le couloir de la Grande Casse deviennent impraticables et dangereux.

Ses glaciers fondent tous les ans un peu plus comme partout en montagne. Ici il pousse de l'herbe sur la moraine du glacier ; la nature se transforme! Le lac des vaches est un vaste plateau sans profondeur, il pourrait même être traverser en dehors des pierres plates qui servent de passage.

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Le G.R® descend et passe sur le pont d'une cascade, un peu plus loin il est entouré d'un muret de grosses pierres ; je rejoins le chalet refuge des Barmettes. Il est 12h45. Je fais une pause omelette savoyarde, café. Je repars à 13h30 par la piste des Fontanettes, et à travers bois, j'arrive à Pralognan à 14h45.

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Vers le pont de la Glière.

 

Je vais à l'hôtel A+, réservé aussi comme tous les autres hébergements. Chambre impeccable, 53 € ; seul bémol, payable en totalité à la réservation, c'est à dire trois semaines à l'avance!

Le soir je vais dîner au restaurant de la Vanoise : filet de truite, coupe de glace. Pour me rattraper de "l'étouffoir" d'hier soir.

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi 13 Juillet 2022.

 

 

 

Je me lève à 5h30.

Il n'y a pas de petit déjeuner, je peux partir plus tôt que d'habitude ; j'ai pris mes précautions hier en achetant quelques biscuits pour grignoter avec un café au distributeur de l'hôtel.

 

Je pars de Pralognan à 6h35 par la route et le parc Isertan. Le G.R® 55 passe près des chalets de Chollière, et traverse une prairie ; en continuant sur une petite route j'arrive au pont de Gerlon, et un large chemin mène au Prioux à 8 heures.

Des randonneurs sortent du gîte d'étape, nous allons faire un bout de chemin ensemble.

Nous traversons le pont de la pêche ; une longue montée caillouteuse commence!

Tout autour les alpages et les fermes avec des noms bizarres… Chapendu, et le Ritort, de l'autre côté du torrent de Chavière, on peut y acheter fromages, produits laitiers.

 

Un des randonneurs me demande mon âge! Il y avait longtemps que çà ne m'était pas arrivé…. Félicitations, etc… On aimerait bien en faire autant à votre âge! Je me demande si je n'aurais pas un âge canonique qui nécessiterait plutôt de rester devant la télé…

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Entre Pralognan et les Prioux.

 

Pourtant, je marche lentement ; s'ils m'avaient vu il y a seulement une dizaine d'années, quand je mettais deux fois moins de temps que maintenant!...

En tous cas il fait très chaud, et en approchant du refuge de Péclet-Polset, j'ai bien envie de m'y arrêter un moment, il est déjà 10h40.

 

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Le vallon de Chavière.

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Pointe du Rosoire, et Pointe de l'Observatoire.

 

Pause tarte et café. Je repars à 11h15. Les autres sont déjà loin devant, je les retrouverai plus tard.

Lente montée, parfois compliquée, mais cette année il n'y a pas de névés à traverser, ce qui facilite les choses. Le terrain est parsemé de cailloux, de pierres, d'une multitude de cairns, des éboulis, et les derniers cent mètres sur une trace étroite de schistes et de pierres plates glissantes.

Au col de Chavière 2796 mètres à 12h45. Il a eu la réputation pendant longtemps d'être le plus haut col franchi par un GR®  ; selon les cartes ou lieux il est indiqué à 2769m, ou 2800m…

 

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Vue du col de Chavière, le Mont Blanc au loin.

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L'autre versant du col de Chavière, dans la descente.

 

Belle vue sur tous les sommets environnants, ainsi que le Mont Blanc au nord et les Ecrins au sud.

Lente descente dans les cailloux et éboulis : la douleur au pied droit se fait sentir par moments.

Je retrouve le groupe de randonneurs de ce matin,

Un peu plus bas le GR® moins abrupt traverse des parties herbeuses. Nous passons à la source du vin : mais c'est de l'eau bien fraîche pour remplir nos gourdes vides, il fait très chaud.

Le GR® continue en sous bois de mélèzes, un peu à l'ombre, et nous arrivons au hameau de Polset. Nous nous quittons à l'intersection des deux sentiers, eux vont au refuge de l'Orgère, je continue par cette descente très pentue et interminable, jonchée de pommes de pins qui roulent comme des billes sous les chaussures!

 

J'arrive enfin à Modane à 17h40.

Belle et grande journée : de Pralognan au col de Chavière 1400m de dénivelée positif;

Du col de Chavière à Modane 1800m de dénivelée négatif.

Je vais à l'hôtel du commerce en face de la gare, chambres toutes neuves, et impeccables.

J'ai besoin de repos après cette journée, car demain sera pareil.

Dîner dans un petit resto sympa un peu plus loin.

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Près de Polset.

 

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L'Arve à Modane.

 

 

 

 

 

 

Jeudi 14 Juillet 2022.

 

 

Levé à 5 heures. Je ne prends pas de petit déj : il est servi trop tard, et cette journée doit être aussi longue qu'hier.

J'ai mes biscuits, pour le moment ils mes suffisent!

Je quitte l'hôtel à 6 heures, direction Fourneaux, petite commune à côté de Modane.

Chaque fois, je dis que je ne passerai plus par là, et je refais la même chose!

Cette variante du GR® 5 pour rejoindre le Charmaix est pénible et compliquée dans cette forêt, où des sentiers partent dans tous les sens, et j'ai toujours l'impression de ne pas être sur le bon chemin. Il faut surveiller les balisages pour se rassurer!

 

Le GR® 5 normal correspond avec la Via Alpina, et son inconvénient  est de suivre en partie la route, mais il me semble plus simple!

Il me faut quand même deux heures pour avoir le Charmaix Valfréjus en vue par cette variante que j'emprunte chaque fois : il est 8 heures.

 

J'accélère le pas : j'ai l'impression de traîner.

J'arrive au Lavoir, grand bassin station de pompage.

 

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Vers le lavoir.

 

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A la sortie de Modane.

 

 

La montée est rude et il fait chaud. Le Mont Thabor est de l'autre côté, et le refuge plus bas bien visible.

Le sentier s'adoucit un peu, et passe dans des pâturages asséchés. J'arrive au col de la vallée étroite 2433m à 10h30. Finalement, je ne suis pas mécontent, j'ai mis moins de temps que ce qui est indiqué à Modane.

Ici on passe de la Savoie aux Hautes Alpes : j'arrive dans mon département, et je me sens bien, malgré que chez moi n'est pas tout près d'ici.

 

De gros nuages passent, et il y a encore du chemin : je n'ai pas fait la moitié de l'étape ; j'aborde la descente caillouteuse. Ensuite la pente devient plus raide dans les herbes et les plantes. Je retrouve des sapins, des mélèzes, et à partir du pont de la Fonderie, de la verdure en plus.

 

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Vue sur le Mont Thabor et le Cheval Blanc.

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Au col de la Vallée étroite.

 

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En descendant du col.

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Le grand Séru vue de la vallée étroite.

 

Le chemin forestier conduit aux granges de la vallée étroite : ancienne vallée italienne avant 1948, très fréquentée par les italiens proches de la frontière.

Il y a deux refuges, I Re magi et le Terzo Alpini sur le GR® 5. Je fais une pause en arrivant à 13h30, et je repars à 13h50.

Le sentier agréable monte régulièrement sous les mélèzes, et arrive dans une prairie, et le lac Chavillon envahi de plantes aquatiques dans le peu d'eau qui reste…

 

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La vallée étroite.

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Lac Chavillon.

 

Il est 15 heures, je continue sur le sentier maintenant assez plat, et après le col des Thures en pente douce dans les herbes sèches, jusqu'à la cabane pastorale des Thures. Par chance il y a un peu d'eau à la fontaine

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Au col des Thures, la cabane pastorale.

 

La descente est longue dans le sous bois de sapins, près du site de la demoiselle coiffée : sorte de grand rocher monolithe. Sur la droite, la combe des Thures en terre ocre s'accorde très bien du vert des grands sapins.

Plus loin je passe au chalet forestier des Combes, il y a de l'eau ici aussi.

Un grand chemin mène au hameau de Roubion, et après avoir traversé la route de Névache, je continue sur le GR® de l'autre côté de la Clarée, rivière qui rejoint la Durance au bas de  la vallée.

Cette piste passe près d'un camping, et ensuite en sous bois et prairie. J'arrive à 17h45 à Plampinet petit hameau où se trouve le gîte la Cleïda, une ancienne caserne de chasseurs alpins. Très vieux bâtiment restauré, avec sa salle à manger voûtée et la cheminée.

 

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En chemin vers Plampinet.

 

 

 

 

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Gîte auberge la Cleïda.

 

 

Le gîte est complet ; j'ai réservé et payé des arrhes comme partout ailleurs depuis longtemps.

Le dîner est servi sur des grandes tables dans le jardin à l'extérieur, il fait beau et les nuages que je croyais menaçant en cours de journée, n'ont pas produit d'orage.

Le repas est copieux et convivial. Ensuite il n'y a plus qu'à aller dormir…

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 15 Juillet 2022.

 

 

 

Après le petit déjeuner buffet, je quitte le gîte à 8h15. Le GR® 5 passe derrière l'église de Plampinet, et grimpe en plusieurs grands lacets, avec  une belle vue sur la vallée de la Clarée, et par endroits un peu d'ombre, ce qui est agréable car le soleil est déjà très chaud ce matin.

Je suis aux chalets des Acles à 9h35 ; maisonnettes d'estive ou d'alpage.

Il faut traverser un torrent et remonter dans une forêt de sapins et mélèzes.

 

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Plampinet.

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Chalets des Acles.

 

Ensuite, le sentier longe le ruisseau et traverse de grandes prairies ensoleillées dans ce vallon de l'Opon qui conduit au col de Dormillouse 2445m à 11h50. Il me semble que j'ai dû traîner en route pour mettre autant de temps!

 

Le GR®  continue dans la pente à flanc de montagne jusqu'au col de la Lauze 2529m à 12h25, ensuite par des prairies asséchées, et dans une forêt de mélèzes, en suivant une grande piste appelée "chemin des Baisses", j'arrive sur la route du col vers l'Italie, et après l'obélisque Napoléon je passe à la station de Montgenèvre. Il est 14 heures, je suis très en retard. Je dois être à Briançon à 16h ; je n'ai pas d'autres solutions que de prendre la navette qui part dans cinq minutes.

J'aurais préféré continuer le GR®  5 jusqu'à Briançon, mais je n'y serai pas à l'heure pour prendre le train.

 

Fin de cette première partie à Briançon comme prévu, et je rentre chez moi pour passer des vacances en familles. Je reprendrai ce GR® 5 ici début août pour continuer jusqu'à la Méditerranée.

 

 

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Montée au col.

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Col de Dormillouse.

 

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Vue sur les Ecrins depuis le col de la Lauze.

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Le sentier vers Montgenèvre.

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 4 Août 2022.

 

 

 

 

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La Collégiale de Briançon la veille au soir.

 

 

 

 

 

Me voila prêt à repartir de Briançon ce jeudi 4 Août 2022.

Il est 7h50 ; une fois sorti du centre ville et franchi le pont de Cervières, je continue sur la route de Villar Saint Pancrace. A l'intersection de deux routes, la pancarte GR® 5 les Ayes, indique de suivre à gauche.

A la sortie du village, le chemin piéton, maintenant interdit à la circulation, commence ici.

 

Les nuages sont nombreux depuis hier soir, le mauvais temps est annoncé ; il faut arriver à destination avant la pluie. Je vais à la Chalp d'Arvieux, où j'ai fait ma réservation comme toutes les autres jusqu'à Menton depuis une quinzaine de jours, puisque c'est obligatoire!

Cette année, fini les énormes étapes que j'avais l'habitude de faire, comme

Briançon à Ceillac. Je ferai cela en deux jours.

 

Le chemin monte par endroits entouré de mélèzes, et le torrent des Ayes en contrebas.

Il est 9h40 lorsque j'arrive aux chalets des Ayes : pour la plupart des habitations de vacances rénovées.

 

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Les chalets des Ayes.

 

Le GR® 5 passe en sous bois de mélèzes jusqu'au chalet d'alpage de Vers le col, où je retrouve les pâturages jaunis.

Ensuite la montée est caillouteuse en arrivant au col des Ayes à 11h35. Le temps est très nuageux et menaçant. Un groupe de randonneurs est là, à grignoter des biscuits.

Je ne vais pas m'attarder ; je continue sans attendre. Quelques promeneurs montent ou descendent.

Je passe près de l'Eychaillon, chalets d'estive, et plus bas face aux parois rocheuses de la Casse déserte. La prairie de Pré Premier a revêtu sa couleur d'automne début août : sécheresse et canicule.

 

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Au col des Ayes.

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Pré Premier.

 

Le chemin continue à descendre dans le forêt de sapins et près d'un camping. Ensuite la route mène à Brunissard à 13h20 ; je m'arrête au bistrot "chez Marius" : assiette de charcuterie, tarte myrtilles, café. Je repars quelques centaines de mètres plus loin à La Chalp, où j'ai réservé au gîte du Viso.

 

Ce gîte n'a pas de dortoir, mais des chambres d'hôtes ou des dômes, une sorte de yourtes ou chapiteaux. Je savais à la réservation, que j'allais être dans un dôme, mais je n'imaginais pas la suite…

A peine arrivé, l'orage gronde : éclairs, tonnerre. La pluie tombe à grosses gouttes, et la grêle s'en mêle!

Un couple de randonneurs est arrivé, mais une fois installé, et ayant froid, ils ont dû négocier je ne sais quoi, mais du coup, ont quitté le "dôme" pour un autre endroit plus confortable!

Je me retrouve seul dans ce dôme immense avec quatre matelas sur une bâche, la pluie rentre par les ouvertures, il tombe même des gouttes à l'intérieur. Dans la soirée la pluie ne s'arrête pas, et autour du fameux dôme il y a des grosses flaques d'eau. Il fait froid, l'humidité est pénétrante, çà n'aurait pas été pire si j'avais bivouaqué avec ma tente!

Heureusement qu'il y a des couettes sur les autres matelas! Il m'en faut deux, et je ne suis pas frileux!

 

Le dîner : une soupe, des lazagnes, un gâteau.

La nuit, ou seulement à 22 heures, la porte d'entrée du gîte est fermée, ce qui est quand même dangereux, et si on a besoin d'aller aux WC, il n'y a que des toilettes "sèches" à l'autre bout du terrain ; il faut y aller à la frontale, en pataugeant dans la boue, et sous la pluie car elle ne s'arrête pas!

 

Précision, (erreur de ma part) ce n'est pas un gîte, mais un chalet chambres d'hôtes ; les dômes sont pour les randonneurs individuels.

55,00 euros la demi pension : il y a beaucoup mieux et moins cher dans beaucoup d'autres endroits!

Depuis le temps que je viens dans le Queyras, je ne connaissais pas ce gîte : ce qui est sûr, je n'y reviendrai pas!

 

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Vendredi 5 Août 2022.

 

 

Je suis réveillé à 5 heures par le chant des oiseaux. Il ne pleut plus : le ciel est bleu, mais tout autour du dôme c'est une pataugeoire!…

Avec les deux couettes, je n'ai pas eu froid, mais au réveil et au levé c'est tout autre!

Le petit déjeuner est servi à 7h30. Je n'ai qu'une hâte, c'est de partir. Il est 8 heures le GR® 5 passe en dessous du gîte, et remonte en forêt de mélèzes, jusqu'au hameau des Maisons à 8h45.

Un large chemin continue en lacets et arrive au lac de Roue à 9h15. Les randonneurs vus hier au col des Ayes arrivent derrière moi ; ils ont campé à Brunissard, et font une pause ici au lac.

 

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Le hameau des Maisons.

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Le lac de Roue.

 

La descente parmi les grands pins est très rude, surtout en arrivant au bord de la route qui mène à Château Queyras à 10h25.

Je remplis la gourde à la fontaine, car je sais qu'il n'y a plus d'eau avant l'arrivée.

Cette montée paraît toujours très longue, mais heureusement en grande partie à l'abri du soleil sous les sapins et mélèzes. Ici aussi l'herbe est sèche, et aux prés de fromage la source ne coule plus!

 

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La prairie.

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La source tarie, au col des prés de fromage.

 

Les nuages se sont amoncelés. Le GR continue presque de niveau. La végétation a bien poussé depuis quelques années : j'ai connu cette partie du chemin, sèche aride et caillouteuse, avec quelques pousses de sapins sortant de terre, et maintenant se sont des arbres de plusieurs mètres de haut.

 

Encore un effort, et le col de fromage est là, il est déjà 14 heures.

 

 

 

 

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Le col de fromage.

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Arrivée à Ceillac.

 

Le tonnerre gronde au loin : il ne faut pas traîner!

La descente est en lacets parmi les mélèzes secs pour la plupart. Je me souviens qu'ils ont été planté à la fin des années 80 pour lutter contre les avalanches, et aussi pour empêcher les randonneurs de couper les lacets et provoquer l'érosion.

 

Après le hameau du Villard, le chemin devient plus large pour arriver à Ceillac à 15h20.

J'ai réservé une chambre à l'hôtel la cascade : le gîte d'étape les baladins où j'ai l'habitude de venir étant complet.

 

Manque de chance, l'orage éclate et la pluie dégringole. Je n'ai aucun endroit pour m'abriter sur la route pour rejoindre l'hôtel au bout de la vallée du mélezet. Heureusement un homme en voiture s'arrête et me fait monter, m'évitant ainsi au moins cinq cents mètres supplémentaires sous le déluge. J'arrive à destination complètement trempé! Mais ici je peux étaler mes affaires et les faire sécher malgré l'exiguïté de la chambre.

 

Le dîner copieux est excellent, et c'est plutôt bien : je n'ai rien mangé de la journée…

Après cela je me couche et m'endors.

 

 

 

 

 

 

Samedi 6 Août 2022.

 

 

Il a encore plu cette nuit, mais là je n'étais pas dans les flaques d'eau et la boue sous un dôme!...

Le petit déjeuner buffet est copieux, et c'est très bien car je ne sais pas si je mangerai quelque chose d'ici ce soir : je n'ai que des biscuits dans mon sac.

 

Ce matin il fait à peu près beau et la météo est optimiste.

Départ à 8 heures. Le GR® 5 commence juste en face ; il suffit de traverser un champ en pente et le sentier balisé remonte en sous bois de mélèzes. Quelques passages assez pentus, et le grondement d'une chute d'eau se fait entendre. Un peu plus loin je longe la cascade de la Pisse… et encore plus haut j'arrive au lac des Prés Soubeyrand à 9h30, qui porte aussi le nom de lac miroir, du fait de la limpidité de son eau.

 

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Lac Miroir et massif de Font Sancte.

 

 

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Cascade de la Pisse.

 

 

 

Les Pics des Heuvières et de Font Sancte se reflètent au dessus des mélèzes. Le ciel est pur, le décor est magnifique.

Sans un souffle de vent, ce lac porte bien son nom de Miroir.

 

Après un bon quart d'heure, et ayant fait le tour de ce lac pour le photographier sous plusieurs angles, je repars.

Le GR® continue en sous bois, et le long d'une piste de ski caillouteuse, en suivant des piliers de remontées mécaniques, pour arriver à la chapelle Sainte Anne à 10h40.

En contrebas se trouve le lac éponyme, lui aussi diminue un peu plus chaque année.

A 2415 mètres, ce lac aux eaux turquoises est merveilleux.

Il y a déjà des promeneurs autour, et l'un d'entre eux n'hésite pas à se baigner, mais ne restera pas longtemps dans l'eau!

 

Par moments, de l'autre côté des bruits de chutes de pierres des contreforts de la Font Sancte, se font entendre.

 

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Lac Miroir.

 

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Lac Sainte Anne.

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Montée au col Girardin.

 

Les randonneurs revus hier, arrivent. Nous repartons les uns derrière les autres.

Les pentes d'herbes jaunies laissent place à une montée assez raide, et en lacets sur une trace étroite d'un terrain schisteux et glissant.

Arrivés au col Girardin 2699 mètres à 11h40. Le massif des Ecrins au sud est dans les nuages, de même que de l'autre côté le Chambeyron est couvert.

Ce col marque la séparation entre le Queyras et l'Ubaye. On quitte aussi le département des Hautes Alpes, pour entrer dans les Alpes de Haute Provence.

 

L'un des randonneurs, Philippe que je retrouverai pendant plusieurs jours, me demande mon âge ; il y avait longtemps qu'on ne m'avait pas posé cette question… Tous sont étonnés de me voir faire ces étapes à mon âge! C'est vrai je ne vois pas souvent de septuagénaires randonner seul en itinérance.

 

Après dix minutes de discussion sur ce col, le vent frais nous a décidé à redémarrer.

 

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Au col Girardin.

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Descente sur le versant Ubaye.

 

Le sentier descend avec des passages caillouteux et des éboulis, ensuite le terrain herbeux devient plus plat. Les cinq randonneurs décident de faire une pause, moi je continue.

A l'embranchement du sentier qui va à Maljasset à gauche, je prends le GR® à droite. Il y a toujours un passage délicat et étroit à flanc de pente : l'attention est de rigueur!

 

Le sentier continue la descente régulière plein sud parmi les fleurs, et les jeunes mélèzes. J'arrive sur la route et au hameau de la Barge ; la fontaine est toujours là, heureusement car je n'ai plus d'eau. Il est 13h20, je commençais à marcher sur cette route, lorsqu'un couple en voiture s'est arrêté. Ils peuvent m'emmener jusqu'à l'intersection des routes de Saint Paul sur Ubaye, et Fouillouse.

 

Donc, je m'épargne une bonne heure sur le bitume, et ce n'est pas plus mal, d'autant plus que la douleur au pied droit se réveille par moments.

 

 

 

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La Barge.

 

 

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Pont du Chatelet

 

 

Arrivés au croisement des routes, je continue à pied en direction de Fouillouse, eux descendent dans la vallée.

Je passe sur le pont du Chatelet reliant les étroites gorges à plus de 100 mètres au dessus de la rivière Ubaye. Un peu après, le GR® reprend à gauche dans les sapins et grimpe un bon moment pour ensuite passer dans des prairies et descendre au hameau de Fouilllouse, il est 15 heures.

Je vais au gîte d'étape "les granges". Je suis dans un petit dortoir avec trois allemands.

 

Un peu plus tard, arrivent les cinq randonneurs ; ils vont bivouaquer plus haut.

 

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Le village de Grande Serenne vu du sentier.

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l'Eglise de Fouillouse du XVIème siècle et le Brec de Chambeyron.

 

Il y a toujours l'épicerie Bourillon pour s'approvisionner et le bar terrasse, en plus du bar du gîte.

Le gîte est presque complet, le repas est copieux, et dans la soirée, le ciel se couvre.

 

 

 

 

 

 

Dimanche 7 Août 2022.

 

 

Après le petit déjeuner, je quitte Fouillouse à 7h45. L'étape n'est pas longue, donc je ne me presse pas.

Le GR® monte dans des prairies sèches, sous des mélèzes, et d'autres pâturages, pour arriver au col du Vallonnet 2524 mètres à 9h30.

Le sentier en descente passe par des espaces verdoyants, grâce au cours d'eau amenant de l'humidité.

 

 

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Après le départ de Fouillouse.

 

 

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Près du col du Vallonnet.

 

 

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Un ruisseau serpente dans l'herbe.

 

 

Le lac du Vallonnet inferieur n'est plus qu'une flaque d'eau, comme souvent une année sur deux. Les ruisseaux qui coulent autour ne parviennent pas jusqu'à lui pour le remplir.

C'est un lac d'eau de pluie et de fonte des neiges, et cette année sans précipitation importante, il est à sec…

De gros nuages envahissent le ciel, mais çà en restera là.

 

 

 

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Le lac du Vallonnet à sec.

 

 

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Ancien Fort de Viraysse vu du col.

 

Longue remontée caillouteuse. J'ai toujours trouvé cette partie du chemin assez lunaire et parfois inquiétante lorsqu'il m'est arrivé de passer ici tôt le matin ; c'est curieux, mais je ne sais pas pourquoi.

Le chemin contourne le Fort en ruines de Viraysse, appelé aussi de Mallemort. Il y a quelques années, une colonie de marmottes avaient investi les lieux : mais apparemment maintenant il n'y a plus rien.

Par le large chemin, en deux ou trois lacets j'arrive au col de Mallemort 2558m il est 11 heures.

 

 

Tout d'abord, la descente est pénible : les pieds souffrent. Un peu plus bas la pente s'adoucit dans l'herbe sèche. Le sentier traverse un ruisseau, et arrive sur le chemin menant à Larche à 12h30.

Je retrouve Philippe en train de manger du saucisson sur une table de pique-nique! Les quatre autres qui étaient avec lui sont déjà devant, en avance : lui, préfère s'arrêter ici et aller au camping. Il souffre des pieds aussi.

 

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Dans la descente vers Larche.

 

 

Ce village a été entièrement reconstruit après la guerre. L'église Notre Dame du Mont Carmel construite en 1959 en remplacement de l'ancienne dynamitée par les allemands en 1944.

 

 

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Ma réservation était faite au gîte d'étape GTA.

Bonne ambiance sympathique ; je retrouverai plusieurs randonneurs dans les jours suivants.

Le dîner était excellent, préparé par les deux jeunes gardiennes.

 

Dans la soirée l'orage gronde et il pleut!

 

 

 

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Le gîte d'étape GTA.

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 8 Août 2022.

 

 

Le petit déjeuner est prêt à 7 heures, je quitte le gîte et Larche à 7h40 en suivant la petite route jusqu'au parking du Pont Rouge : entrée du Parc National du Mercantour, il est 8h45.

Je rencontre un randonneur solitaire, Michel : il était au camping hier soir, et a rencontré Philippe qui est déjà parti tôt ce matin. On se reverra plus loin, il a un sac plus lourd que le mien et il va moins vite.

Le chemin remonte par des prairies sèches à proximité du ruisseau l'Ubayette.

 

 

 

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Sur la route vers le Pont Rouge.

 

Le GR® grimpe, et par endroits des rondins de bois ont été placés pour former des escaliers. La montée serait-elle moins pénible ainsi? Je n'en suis pas certain ; il faudrait qu'ils aient la même taille et la même hauteur, ce qui n'est pas le cas.

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Le vallon du Lauzanier.

 

Toujours est-il que ce vallon du Lauzanier a toujours été merveilleux à mes yeux ; surtout l'arrivée devant le lac limpide où se reflète tous les sommets environnants. C'est l'un des deux ou trois sites que je préfère sur ce GR® 5. Une petite chapelle est sur une butte au milieu des hautes plantes.

Arrivé auprès de ce lac à 10h10, j'en suis reparti une demi heure plus tard.

 

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Le lac

 

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du Lausannier.

 

 

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Chapelle près du lac.

 

 

Le sentier continue à monter dans les cailloux et les rochers, pour passer près du lac de Derrière la Croix, qui connaît lui aussi un déficit en eau…

Ensuite il faut attaquer la grimpette dans les pierriers, les éboulis, avec par endroits juste la place pour mettre un pied devant l'autre. Je suis au Pas de  la Cavale 2671m, à 12h10.

C'est un passage très large entre le Rocher des trois Evêques et la Crête de la Tour. La vue est étendue jusqu'au Mont Mounier, qui sera mon étape dans trois jours.

Au bas, les lacs d'Agnel ressemblent à des cratères remplis d'eau!

Ici on change de département : on entre dans les Alpes maritimes.

 

 

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Montée au Pas de la Cavale.

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Vue du Pas de la Cavale.

 

 

La descente de ce Pas de la Cavale est assez compliquée : la pente est raide avec des petits cailloux qui roulent sous les chaussures, et des éboulis par endroits.

En arrivant près des lacs d'Agnel, on retrouve la verdure. Un peu plus loin je passe devant la bergerie, et peu après, il faut traverser le ravin de la Tour qui a été encore creusé par les grosses pluies du printemps. Ce ravin avait déjà été endommagé au moment de la tempête Alex en 2020 sur tout le département, et particulièrement meurtrier dans la vallée de la Vésubie.

Maintenant il faut descendre une vingtaine de mètres dans le lit du torrent à sec, et remonter de l'autre côté.

 

Le GR® continue dans l'herbe pour atteindre le col des Fourches 2261 mètres à 14h25.

Je rencontre des randonneurs Niçois ; ils ont leurs voitures garées au parking sur la route du col de la Bonette, et me propose de me conduire à Bousiéyas.

Près d'une heure de marche évitée et en descente, en fin d'étape c'est appréciable.

L'un d'eux me demande aussi mon âge!...

 

 

 

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Bergerie.

 

En fin d'après midi, je retrouve Philipe et Michel ; ils vont bivouaquer sur un terrain entre le gîte et le cimetière : ils n'auront pas de voisins bruyants cette nuit.

Ici aussi il y a des randonneurs vus à Larche et à Fouillouse.

Le gîte d'étape est très bien, je m'y étais arrêté en 2018. C'est vraiment petit, surtout l'espace pour le repas. D'ailleurs étant assez nombreux, nous avons dîné à l'extérieur, et c'était un peu juste pour la température du soir.

 

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Le hameau de Bousiéyas et le gîte d'étapes.

 

 

 

 

 

 

Mardi 9 Août 2022.

 

 

Petit déjeuner et départ à 8 heures.

Les deux bivouaqueurs sont déjà partis, leurs tentes ne sont plus là.

 

Il fait beau, mais c'est souvent le soir que le temps se gâte.

Après avoir traversé la Tinée, le chemin remonte sous les mélèzes, et les pâturages. Il faut faire très attention ici, il y a souvent des troupeaux et des chiens de garde! Aujourd'hui tout est calme, pas de son de clochettes de brebis, ni d'aboiements même lointain.

Le GR® 5, large chemin arrive au col de la Colombière 2237m, il est 9h25.

 

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Sous les mélèzes au départ de Bousieyas.

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Près d'une source et une cabane.

 

La descente est très longue, parfois abrupte, en faisant un grand crochet vers la gauche, alors que le village est dans le fond du vallon à droite. J'arrive à St Dalmas le Selvage à 11h15.

Je retrouve Michel à la terrasse d'un café restaurant : il a commandé un plat du jour ; l'autre randonneur Philippe est toujours devant…

Du coup je m'arrête aussi et je prends une assiette de charcuterie. Nous repartons à 12h45.

 

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Arrivée à St Dalmas le Selvage.

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Près du col d'Anelle.

 

Le chemin remonte par la forêt de mélèzes et de sapins, et nous arrivons au col d'Anelle 1731m à 13h45.

La source coule goutte à goutte. Le chemin est d'abord tranquille, mais ensuite le sentier devient plus escarpé en descente.

St Etienne de Tinée apparaît avec ses toits de tuiles rouges : on est bien loin des couvertures en ardoises ou en lauzes. Chaque fois en passant par là, je me dis que çà sent le sud…

Du thym sauvage, et des bouquets de lavande poussent le long du sentier.

Arrivés à St Etienne de Tinée à 15h. Michel va au camping, moi au gîte le Corborant qui est confortable, et certainement refait à neuf depuis peu.

Ce soir il n'y a pas de dîner au gîte. Une paella géante est organisée sous un chapiteau de la place du village, mais il fallait réserver à l'avance.

Je vais manger au restaurant le Rigalivou, qui a une bonne réputation ; complet ce soir mais on me trouve une table. En effet c'est copieux, l'entrecôte est énorme!

 

Je retourne au gîte me coucher à 21h30, au moment ou une averse surprend tout le monde.

Il y a un autre randonneur au gîte, il veut partit très tôt demain pour aller jusqu'à Roure. Ce que je ferai en deux jours!

 

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St Etienne de Tinée vu du gîte.

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi 10 Août 2022.

 

 

Je peux prendre le petit déjeuner au gîte, et je pars à 8h15.

Il faut suivre l'ancienne route de Nice jusqu'à la chapelle St Maur, et au rond point retrouver le GR® 5 qui grimpe très raide en passant par de petits oratoires.

Il vaut mieux faire cette partie du chemin le matin de bonne heure qu'en début d'après midi, c'est une montée éprouvante en pleine chaleur.

Quand on arrive en haut, ce n'est pas fini : il faut suivre une route et des lacets interminables pendant plus d'une demi heure pour arriver au centre de la station d'Auron.

Je suis déjà fatigué par cette montée et ces tours et détours. Il est 10 heures.

 

Achat de quelques biscuits et pause café…

 

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Auron.

 

 

 

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Gîte d'étape, le Corborant.

 

 

 

 

 

 

10h30, je repars. Il faut traverser le village en passant par le grand ravin qui a été en partie comblé au moment de la création de la station.

 

Le GR® passe à proximité du télésiège du Blainon, et il est gratuit pour les randonneurs. Me voila transporté au sommet du Colombier. De là, il faut suivre la piste le long de la crête, en passant par la Baisse du Colombier, et arriver au col du Blainon 2008m à 11h15. Je retrouve le GR® 5 venant d'Auron ; il faut le suivre maintenant en descente par les prairies sèches, les cultures abandonnées, et les granges pour la plupart en ruines!

 

 

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Les restes de la chapelle Saint Sébastien.

 

 

J'arrive au gîte de Roya à 12h30. Etape courte, mais il n'est pas possible d'aller plus loin dans l'après midi, d'autant plus que le refuge de Longon est fermé pour travaux.

Demain, l'étape sera plus longue jusqu'à Roure ; cet après midi c'est repos!

 

 

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Après le col du Blainon.

 

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Une grange.

 

J'ai connu ce gîte, ancienne école, lors de ma première GTA en 1984. Les gardiens, les gérants ont changé je ne sais combien de fois, ainsi que le nom du gîte! Une année il y a même eu un incendie.

Chaque fois que je réserve ici, je me demande ce que je vais trouver!

Cette année l'équipe est formidable ; ce qui ne veut pas dire que les autres étaient nuls…

Philippe est arrivé peu après moi, et Michel dans l'après midi. Ils ont campé avec d'autres randonneurs sur le terrain du gîte.

 

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Le hameau de Roya.

 

 

 

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Une autre grange.

 

Nous avons eu droit à une petite explication pour l'organisation de l'étape demain ; il faudra aller à Roure ou Roubion, puisque le refuge de Longon est fermé, donc grosse étape!

Je savais que l'étape à Longon, comme les autres fois, n'était pas possible, et j'avais réservé au gîte communal de Roure.

 

D'autre part, nous sommes informé qu'un berger est sur notre chemin avec ses 2400 brebis et 14 patous… C'est très rassurant! Qui part en premier?...

 

Dans la soirée l'orage arrive, et il pleut.

 

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Le gîte "ma vieille école" à Roya.

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 11 Août 2022.

 

 

 

 

6 heures : le réveil, et petit déjeuner. Quelle que soit l'étape c'est toujours le même rituel.

Les cinq ou six tentes qui étaient là hier soir, ne sont plus là ce matin ; tous les bivouaqueurs sont déjà partis. L'étape sera longue pour tout le monde, que l'on aille à Roure ou à Roubion, on compte minimum neuf heures de marche sans les pauses.

Je pars à 7h10.

Le GR® 5 descend dans le fond du vallon. Je traverse le ruisseau sur une passerelle, et c'est la lente montée tout d'abord sous les sapins et mélèzes, et ensuite les pâturages.

Je n'entends pas d'aboiements plus haut, puisque bon nombre de randonneurs sont déjà devant, dans ce vallon de la Maïris encadré par les barres rocheuses de Roya.

 

Un peu plus haut, après avoir traversé un torrent, dans le vallon au nom plus que bizarre de Sallevieille… le sentier contourne la bergerie du même nom. En général, c'est par là que les troupeaux paissent.

Il faut remonter bien plus haut pour apercevoir le troupeau conduit par des chiens se dirigeant vers le col, où nous allons.

 

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Le vallon de Maïris.

Dans cette rude montée, je retrouve Michel ; il fait chaud dans ces barres de rochers, et nous suons.

Nous approchons du troupeau, d'autres randonneurs sont déjà passés apparemment sans problèmes. Le GR®  arrive sur une partie plane avec un ruisseau au milieu des herbes. Les brebis sont éparpillées et ont envahi le terrain! Une bonne dizaine de patous et de chiens de garde surveillent ; deux ou trois viennent vers nous en aboyant, nous reniflent ; il faut s'arrêter de marcher. Nous croisons le berger qui ne dit rien.

Finalement, les chiens n'ont pas l'air de s'intéresser à nous, certainement parce que nous ne sommes pas dans le troupeau, ou peut-être se sont des "patous civilisés"…

 

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Montée au col de Crousette.

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Une partie du troupeau et des patous…

 

La montée continue, maintenant dans un pierrier, et des éboulis conduisant au col de Crousette 2480m à 10h25.

Plusieurs randonneurs font une pause. Je retrouve Philippe, et un couple vu depuis Larche plusieurs fois.

Certains continuent leur pause, d'autres partent devant. Une trace dans les schistes et pierriers grimpe à la stèle Vallette à 2585m : belle vue tout autour et sur la crête du Mont Mounier, malgré les gros nuages devenus plus nombreux en montant.

 

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Vue du col de Crousette.

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Le sentier désertique.

 

Le GR® traverse une zone aride et sèche, caillouteuse, en faisant de grands lacets pour arriver enfin sur des pentes d'herbe au col des Moulinès 1977m à 12h05.

Les deux campeurs font une pause, et ne savent pas où ils bivouaqueront… je ne les ai pas revu les jours suivants.

 

Je continue la descente, avec des ruisseaux à traverser, des pâturages au dessus du hameau de Vignols, et une belle remontée caillouteuse dans le vallon de la Gourgette, pour arriver sur un vaste plateau d'herbes sèches aux portes de Longon. Plus loin, le refuge de Longon fermé et en travaux. Heureusement la fontaine est toujours accessible, car je n'ai plus d'eau!

Il est déjà 14 heures.

 

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Après le col des Moulinés.

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Le refuge de Longon en travaux.

 

Longue descente dans la forêt de mélèzes. J'arrive au hameau de Rougios 15h20 : chalets d'estive réhabilités ou rénovés. Il y a quelques années, certains étaient en ruine!

 

Par ici la terre est d'une couleur brune et rougeâtre, ce qui est peut-être à l'origine des noms de Rougios ou Roure.

 

Un large chemin boisé en pente douce mène à un espace plat où se trouve une source, mais cette année elle ne coule pas!

Le GR® 5 continue par un sentier et en une bonne demi heure, j'arrive à Roure il est 16h40. Petit village sympathique accroché à flanc de montagne aux maisons en pierres rouges et toitures de lauze sanguine ; en dehors d'un hôtel restaurant et du gîte communal il n'y a rien d'autre.

J'ai réservé au gîte, et un peu plus tard arrive un randonneur que je n'avais encore jamais vu!

Ce soir je me paye le restaurant Lo Robur… Je n'ai rien mangé de la journée, pendant cette grosse étape!

 

 

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En allant vers Rougios.

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Chalets à Rougios.

 

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Roure.

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 12 Août 2022.

 

 

 

Je suis réveillé de bonne heure par l'autre randonneur dans la chambre à côté.

Après avoir flâné un peu dans le village, et sur le belvédère qui domine toute la vallée de la Tinée, je pars de Roure à 7h30.

Aujourd'hui c'est une étape "tranquille".

 

Le GR® 5 passe entre les maisons fleuries, et de petits jardinets. J'arrive à Saint Sauveur sur Tinée à 8h40. Je croyais trouver la boulangerie ouverte, mais non elle est fermée!

J'ai l'impression qu'il n'y a plus rien dans ce village et il perd ses âmes d'année en année.

 

Une supérette fait dépôt de pain ; je peux quand même acheter deux pains au chocolat et aller au bistrot boire un café.

Je repars à 9 h20, en suivant la route et le chemin passant par la chapelle Saint Roch.

 

Le GR® continue par une piste taillée dans les roubines : falaises et pans de montagne de couleur sanguine. Depuis Rougios, c'est la couleur de la terre et de la roche.

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St Sauveur sur Tinée.

 

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Le GR® dans les roches rougeâtres :

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Sur le versant en face.

 

J'arrive à Rimplas à 10h50. Autre village sur un éperon rocheux avec vue d'un côté sur la vallée de la Tinée, et de l'autre sur le Val de Blore.

Il fait très chaud, je profite de la fontaine pour prendre de l'eau fraîche, et je repars à 11 heures.

Le chemin descend dans le fond du vallon en plein soleil, puis remonte un peu à l'ombre de grands arbres, tout près des villages de la Bolline et la Roche.

 

J'arrive à Saint Dalmas Valdeblore à 12h40.

Il y aurait beaucoup à dire sur cette "ancienne vallée glaciaire" qui reliait la vallée de la Tinée à la vallée de la Vésubie.

Saint Dalmas, plus ancien village du Val de Blore : l'église Sainte Croix date du 12ème siècle…

 

 

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L'église au clocher octogonal de Rimplas.

 

 

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En allant vers Val de Blore.

 

 

J'ai réservé au gîte les marmottes : nouveaux gérants. Tout a été refait à neuf récemment. Il y a un dortoir, et des chambres individuelles avec draps et couettes, douche et toilettes.

C'est sans doute l'un des deux meilleurs gîtes que j'ai trouvé sur le GR® 5 cette année, et le dîner très bien aussi.

Les gérants proposent de faire une machine à laver moyennant quelques euros.

 

Le couple de randonneurs vus depuis plusieurs jours, et là aussi.

 

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Une rue de St Dalmas Valdeblore.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 13 Août 2022.

 

 

 

Après le réveil, nous devons enlever les draps, taies d'oreillers, serviettes de toilettes, et mettre le tout  dans des paniers à linge : propreté, sécurité, anti covid et punaises de lit.

Beaucoup d'autres gîtes devraient s'en inspirer!

 

Le temps est très nuageux et le brouillard est accroché aux montagnes.

Départ du gîte les marmottes à 7h45, le couple de randonneurs part aussi.

 

A partir d'ici le GR® 5 se dirige vers le sud pour finir à Nice, mais nous allons faire le GR® 52, variante par la vallée des Merveilles, en prenant la petite route en direction de l'ancienne douane de 1872 à 1971…

 

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Le chemin monte parmi les prairies et forêt de mélèzes en passant près d'une route, et dans les champs jusqu'au parking.

 

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Gîte les marmottes.

 

 

 

 

 

Le panorama est bouché par le brouillard, mais par moments des éclaircies laissent entrevoir le ciel bleu et le soleil.

Dans la montée au col la brume s'évapore. J'arrive au col de Veillos 2194m à 10h05, situé sur la crête avec en contrebas le vallon des Millefonts, les pâturages et une bergerie.

 

Le sentier continue de grimper au premier lac des Millefonts, et au deuxième lac à sec!

Le ciel est maintenant bien dégagé, et le soleil chauffe en arrivant au col du Barn 2451m. à 11h20. Je fais une pause.

 

Belle vue au loin sur les sommets de la Tinée, et aussi sur le vallon des Mollières, et la chaîne frontalière.

Des randonneurs sont là, et d'autres arrivent.

 

La descente en lacets serrés est caillouteuse, mais on arrive rapidement au milieu des rhododendrons secs, des mélèzes, et des petits ruisseaux.

 

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Montée au col de Veillos.

 

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Lac des Millefonts.

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2ème lac des Millefonts.

 

 

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Au col du Barn.

 

 

Le GR® arrive près de la vacherie du collet.

Il faut suivre la petite route goudronnée et par endroits en terre qui remonte au col de Salèse et un parking à 14 heures.

A partir de là, ce n'est plus d'un grand intérêt : le sentier le long du torrent est fermé et interdit, ravagé par les crues, il faut continuer sur la route qui est aussi très endommagée par les éboulements, les inondations à répétition depuis la tempête Alex en 2020, et les fortes pluies du printemps!

 

J'arrive au Boréon à 15h30 : spectacle de désolation ; les travaux sont en cours depuis deux ans!

Le gîte d'étape n'a pas trop souffert : il est en hauteur. Ce soir il y a du monde, c'est complet ici aussi.

 

 

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Vacherie du collet.

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Lac du Boréon.

 

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Débris de la tempête

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Alex en 2020 au Boréon.

 

 

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Gîte du Boréon.

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 14 Août 2022.

 

 

Le ciel est très nuageux.

Je pars du gîte à 8 heures après le petit déjeuner. Une demi heure plus tard il pleut! Je m'arrête sous la terrasse du restaurant l'Alpage. La pluie est très forte avec des bourrasques de vent, éclairs et tonnerre! Plusieurs randonneurs sont partis avant moi, et je me demande où ils doivent être, car plus haut ils ne trouveront pas d'abris…

La journée commence mal, et la montée au Pas des Ladres assez rude en temps normal ; j'imagine ce que cela va être.

 

J'ai préféré attendre à l'abri et j'ai eu raison : une heure de perdue, mais qu'importe, l'étape n'est pas très longue.

La pluie se calme, et s'arrête!

Je repars à 9h30. Lente montée sur le sentier boueux et glissant

 

 

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En chemin après la pluie.

 

A nouveau la pluie revient, mais ne dure pas très longtemps ; je continue. De nombreux randonneurs montent et descendent ; la plupart viennent du refuge de Cougourde.

 

Je passe sur la passerelle de Peïrastrèche, et la cascade, mais il y a aussi des lits de torrents profonds à sec qu'il faut franchir dans les éboulis d'avalanches, et des arbres déracinés.

J'arrive au lac de Trecolpas à 11h30. Quelques vaches affalées dans l'herbe ne semblent pas inquiètes, ce qui n'est pas mon cas en voyant le Pas des Ladres qu'il va falloir franchir.

 

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Cascade Peïrastrèche.

 

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Lac de Trecolpas et le Pas des Ladres au fond.

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Lac de Trecolpas.

 

Des remontées de brume de la vallée cachent le paysage à certains moments!

Je rencontre des randonneurs émerveillés ; ce temps là donne un aspect particulier à la montagne et au lac sur lequel flotte des vapeurs qui s'effilochent.

 

Le GR® longe le lac, et après un court passage verdoyant, la grimpette commence dans le pierrier, les schistes glissants, les passages escarpés dans les lacets ; il faut regarder où on met les pieds!

J'arrive au Pas des Ladres 2432m à 12h30. C'est une ouverture étroite entre des parois rocheuses, et finalement je ne suis pas mécontent d'arriver,  malgré que je n'ai pas encore fini mon étape, mais le plus dur est fait.

 

Maintenant il faut suivre le sentier caillouteux en descente avec le brouillard présent.

Je vois les bâtiments de la Madone de Fenestre seulement à une centaine de mètres avant d'arriver. Il est 14 heures, et il y a du monde dans le refuge du CAF. Le mauvais temps a fait rentrer tout le monde à l'intérieur. C'est trop tard pour manger, mais il reste une tarte aux myrtilles! Ah quand même une bonne nouvelle.

 

Le couple de randonneurs que je suis ou précède selon les jours est là aussi, avec d'autres rencontrés ces jours derniers.

Ici aussi ce soir c'est complet, et il pleut à nouveau.

 

 

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Au Pas des Ladres.

A côté du refuge se trouve la chapelle de la Madone de Fenestre. Un sanctuaire est attesté depuis le 13ème siècle, et a subi les outrages du temps. L'église actuelle à été reconstruite au 19ème siècle.

Ce site est entouré de montagnes. La cime du Gelas à 3143m est le point culminant des Alpes Maritimes.

 

 

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La Madone de Fenestre.

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 15 Août 2022.

 

 

 

 

De bon matin le ciel est bleu, le soleil brille… une belle journée s'annonce.

Le couple de randonneurs part vers le Pas du Mont Colomb et le refuge de Nice, moi je vais éviter ces journées dans les éboulis et les pierriers : mon pied droit est douloureux et même enflé.

Je vais donc passer une nouvelle fois par les lacs de Prals pour faire étape au hameau de St Grat, et demain rejoindre la Vallée des Merveilles.

Etape hors GR®  52.

 

Départ de la Madone de Fenestre à 8h15.

Montée par un bon chemin empierré, parmi les mélèzes, les prairies. Ce parcours est bien plus agréable que le GR® par le Pas du Colomb, à moins d'aimer les pierriers, les éboulis, etc…

Arrivé à la Baisse des cinq lacs à 9h50, la vue sur ces lacs de Prals est magnifique.

 

 

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Dans la montée à la Baisse des cinq lacs.

 

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Les lacs de Prals.

 

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Le sentier descend aux lacs de Prals, qui souffrent aussi de la sécheresse ; il est 10 heures ; j'en fais le tour. Voila encore un endroit paradisiaque, d'autant plus agréable qu'il n'y a personne et surtout pas de route à proximité!

A 10h30 je reprends le sentier. Des avalanches apparemment récentes ont envahi le passage par des blocs de rocher. Toute cette partie devient assez difficile à franchir.

Plus haut le chemin est dégagé pour arriver à la Baisse de Prals 2345m à 11h30.

 

Une piste passe par les pâturages jaunis, et un peu plus loin des sons de clochettes se font entendre ; je me retrouve nez à nez avec un troupeau de brebis en pleine pente et sur le sentier avec des patous restés à distance. J'ai réussi à faire un détour en dehors ; plus bas d'autres brebis sont encore à l'ombre sous les sapins, mais là pas de chiens à proximité. Je "fais le ménage" pour écarter ces bêtes et pouvoir passer, mais les chiens certainement inquiets de ce mouvement ont aboyé de loin.

Je continue, en jetant néanmoins un regard derrière…

 

Le sentier arrive dans la vallée de la Gordolasque au hameau de St Grat. En continuant environ cinq cents mètres sur la route, j'arrive au gîte auberge, le relais des merveilles à 13h35.

A cette heure là, il ya surtout des touristes attablés en ce jour de fête du 15 août. Dans la soirée, le gîte devient plus calme ; il y a quelques randonneurs dont certains sont là pour plusieurs jours.

 

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En descendant de la Baisse de Prals.

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Prés du hameau de St Grat.

 

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Le gîte relais des merveilles.

 

 

 

 

 

 

 

Mardi 16 Août 2022.

 

 

Le petit déjeuner est servi à 7 heures, je pars à 7h40. La journée sera longue!

Il faut suivre la route jusqu'au pont du Countet, où j'arrive à 8h10.

Tout d'abord le sentier est très caillouteux pendant une bonne heure. J'étais déjà passé par là en 2014, mais je ne me souviens pas de cette difficulté. Est-ce parce que j'ai 8 ans de plus, ou des cailloux ont-ils été rajoutés?... Naturellement c'est une blague!

Au bout d'une heure, le chemin devient plus aisé, plus agréable et verdoyant. J'arrive au Pas de l'arpette 2511m, à 10h30.

Belle vue sur une partie de la vallée des merveilles, et les lacs proches du refuge.

 

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La Gordolasque.

 

 

 

 

 

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Montée au Pas de l'Arpette.

 

Il faut ranger les bâtons de rando sur le sac : ils sont interdits à cause des gravures préhistoriques, qui d'ailleurs n'existent pas le long de ce sentier, mais enfin c'est ainsi, et les P.V coûtent cher! La vallée des merveilles est paraît-il l'endroit le plus surveillé du Mercantour.

Le sentier se dirige vers le lac long supérieur et le refuge des merveilles où j'arrive à 11h45. Toujours beaucoup de monde dans ce secteur : certains vont bivouaquer sur le seul espace autorisé, d'autres font un pause.

Je retrouve ici le GR® 52, délaissé hier à la Madone de Fenestre. Je me remets en route à 12h10.

 

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Vue sur les lacs près du refuge des merveilles.

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Le GR® contourne le lac Fourca, les lacs du Trem et de la Muta, ensuite le lac du diable où paissent tranquillement quelques brebis  et le berger.

Je remonte au Pas du diable. Maintenant je peux reprendre les bâtons en mains.

La descente dans les éboulis, les cailloux, est pénible! Je glisse et je tombe me blessant jambe gauche ; rien de bien grave, mais je dois m'arrêter pour nettoyer la plaie.

Ensuite, c'est un long chemin qui n'en finit pas de monter, descendre sous les crêtes, en passant par la baisse Cavaline; le col de Raus, la baisse de St Véran. La pointe des trois communes est en vue.

 

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Lac du diable.

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Le long des crêtes.

 

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Vers le Pointe des trois communes.

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Sentier en direction du camp d'argent.

 

Le sentier à flanc de montagne arrive près de la Pointe des trois communes : c'est un fort en ruine plusieurs fois bombardé construit en 1897 sur la montagne de l'Authion pour surveiller toute la région.

La route du col de Turini est un peu plus bas, et le GR® suit la ligne de crêtes en passant par des bâtiments en ruines, des troupeaux de brebis et des chiens plutôt calmes.

J'ai toujours mal au pied droit ; les cailloux et éboulis ne sont pas faits pour calmer la douleur, et la blessure jambe gauche ne facilite pas la marche!

 

Le sentier descend sur la route, et une demi heure après j'arrive au camp d'argent à 17h30 ; petite station de ski et route bien connue pour les rallyes. Le gîte d'étape "l'estive" tout aussi complet que les précédents, est assez spartiate avec une seule douche et un wc… Mais belle terrasse avec vue sur la vallée.

 

Dans la soirée, l'orage gronde et il pleut!

 

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Mercredi 17 Août 2022.

 

 

 

Pluie cette nuit. Ce matin le ciel est très nuageux.

Il faut attendre 7h30 pour avoir le petit déjeuner ; c'est tard pour un gîte d'étape.

Je pars à 8h20 en suivant les quatre randonneurs qui étaient dans le même dortoir que moi.

Depuis quelques années le GR® 52 passe par le camp d'argent : ce détour n'est intéressant que si on fait étape au gîte l'Estive, autrement il suffit de suivre la route depuis la Pointe des Trois communes, et la ferme de l'Authion (où j'avais bivouaqué avec mes enfants en 1988) et on retrouve le GR® aux Cabanes vieilles, anciens bâtiments en ruines.

 

 

En ce qui concerne le début de cette journée, après le gîte d'étape, le sentier passe en forêt, et il pleut ; nous sommes un peu à l'abri sous les arbres.

Çà commence à se gâter, lorsqu'arrivent les éclairs et le tonnerre. Nous ne sommes plus très rassurés, car la suite de l'étape va être en grande partie sur les crêtes!

 

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Départ du gîte.

 

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Les cabanes vieilles.

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En chemin.

 

Le sentier passe près d'une cabane et continue à flanc de montagne jusqu'à la Baisse de Ventabren.

Un peu plus loin, je glisse sur des rochers mouillés, et je m'étale en pleine pente! Les autres devant ne m'ont pas vu, et je n'ai pas eu le réflexe d'appeler. Je me relève, le genou droit en sang, et une écorchure au menton!

Heureusement, un couple de jeunes étaient derrière à quelques dizaines de mètres, et m'ont aidé à soigner ces plaies. Nous sommes repartis, mais eux allaient dans une autre direction.

Je continue seul, alors que la pluie ne s'arrête que par intermittence.

 

Après la Baisse de la Déa, le sentier monte le long du Mangiabo. Les quatre qui étaient devant depuis le départ, sont déjà loin!

J'arrive sur cette crête arrondie accueilli par des bourrasques de vent et la pluie. Il faut descendre maintenant par ce sentier boueux, glissant, et en pente dans les herbes hautes.

Plus bas, je rentre dans une forêt de sapins, en faisant attention car le terrain est caillouteux, je glisse par moments, et le pied droit toujours douloureux m'inquiète.

Je passe à la Baisse de Linière, la descente continue et me paraît interminable ; ce n'est pourtant pas la première fois que je marche par ici…

 

Beaucoup plus bas à 14h35 j'atteins la Baisse de Fighiera, et encore plus loin une petite route, et le GR® en lacets descend aux premières maisons.

 

J'arrive à Sospel à 15h30, trempé, fatigué, mais heureux d'être là!

 

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Vues sur les sommets environnants.

 

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Arrivée à Sospel.

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Pont sur la Bévéra.

 

Je vais à l'auberge du Pont Vieux, réservé depuis un mois, et apparemment le seul hébergement possible à Sospel, en dehors du camping pour ceux qui ont leur tente.

Lors de mes autres étapes à Sospel j'avais l'habitude d'aller à l'hôtel des Etrangers, mais il a fermé : crise oblige!

Nous sommes une dizaine à arriver à l'auberge du Pont Vieux. La gérante visiblement dépassée par tout ces clients, ne trouvait pas ma réservation!...

Je savais que j'allais être dans une chambre de trois lits, donc avec deux autres randonneurs, et le plus important pour moi était que je me sèche, et soigne mes multi-blessures…

La surprise vient du prix de la demi pension : 72.00 euros, par personne évidemment, pour une chambre quelconque avec une seule douche et un seul WC à l'étage et à partager avec les autres chambres!

A ce prix là, ils ne doivent pas perdre d'argent!

 

J'étais tellement fatigué, et marre de cette journée pourrie, que je n'ai pas trouvé les mots pour exprimer mon mécontentement.

 

Demain, le même temps est annoncé, et je n'ai pas envie de récidiver. Renseignements pris, la dernière étape se fera en bus.

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 18 Août 2022.

 

 

Les deux randonneurs qui étaient dans la chambre sont partis tôt. Il pleut encore ce matin et l'orage gronde…

Le bus pour Menton est à 10 heures. Ultime étape du GR 5- 52. Sospel ---> Menton, la 1ère fois que j'y arrive avec la pluie, et... en bus. Mais comme il faut toujours une première fois...

 

Pour ma dixième et dernière Grande Traversée des Alpes depuis 40 ans, j'aurais préféré terminer en beauté, mais ces dernières étapes je les ai faites plusieurs fois dans le passé dans de bien meilleurs conditions.

 

 

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Sospel, et le pont vieux.

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Arrivé à Menton.

 

 

 

 

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Menton la nuit, et après la pluie.

 

 

 

 

 

www.randoalp.com

 

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