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Dimanche 10 août 2014

de St Grat à Sospel

 

 

 

 

 

 

Debout à 5 h 30, sans bruit je sors du dortoir, et je vais ranger mes affaires dans la grande salle à côté, pendant que l'eau du thé chauffe.

 

Je prends mon petit déj, et quitte le gîte à 6 h 10 par la route et le pont du Countet.

 

Des pancartes indiquent le chemin tout droit vers le refuge de Nice en 2 heures, et la vallée des Merveilles à droite en 4 heures.

 

Le sentier grimpe en zigzags très serrés parmi des herbes hautes, et longe une conduite forcée, sorte de grosse canalisation verte taguée sur une centaine de mètres!

 

Un peu plus haut, un groupe de chamois se désaltèrent dans un torrent : l'un d'eux, pas effrayé du tout, prend la pose! Séance de photo gratuite, mais il fuit lorsque je m'avance trop près…

 

 

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Un chamois.

 

 

 

 

 

 

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Au pont du Countet à St Grat.

 

 

La brume matinale s'est dissipée, et a laissé place au grand ciel bleu.

 

En continuant de monter, j'arrive au Pas de l'Arpette 2511m à 8 h 35.

Un écriteau nous rappelle que nous entrons dans le secteur protégé et surveillé des gravures rupestres. Site classé – Monument historique.

 

Un secteur où presque tout est interdit… par exemple :

- les bâtons ferrés doivent être sur les sacs, comme si les gravures étaient sur le sentier plein de cailloux et de terre…

- Ne marchez pas sur les roches gravées… mais les gravures ne sont pas sur le sentier! Pour marcher dessus il faudrait déjà les trouver, en montant sur des rochers.

C'est un pléonasme, puisqu'il est interdit de s'écarter des sentiers balisés…

Enfin, chaque fois que je passe par là, c'est la même rengaine…

 

 

J'attends avec impatience que l'on nous demande de marcher sur les mains, pour ne pas salir!...

Bah! C'est une plaisanterie évidemment!

 

 

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En descendant du Pas de l'Arpette : les lacs près du refuge des Merveilles.

 

 

La descente vers les lacs est agréable malgré les cailloux qui font mal aux doigts de pieds.

J'arrive au refuge des Merveilles à 9 h 30. Il y a une ribambelle de gamins prêts à partir voir les gravures, avec des moniteurs.

Je vais faire une pause café ; j'aurais bien grignoter quelque chose, mais tout ce qu'on me propose dans ce refuge, c'est "un fromage blanc"! Comme grignotage ce n'est pas terrible, et je préfère mes biscuits.

 

L'anglais qui fait son trail à travers les alpes, arrive! Il vient du refuge de Nice ce matin, et me confirme que c'était "full", lui aussi avait réservé depuis longtemps.

Aujourd'hui, il va à Sospel. Moi aussi, enfin si j'y arrive, je ne suis pas en avance, et il est 10 heures quand je repars sur le GR® 52, perdu de vue hier à la Madone de Fenestre.

 

Pour moi la véritable merveille est là, au milieu de ces petits passages verdoyants, de ces ruisseaux qui alimentent de nombreuses poches d'eau, des vasques, et les lacs petits et grands : lac Fourca, lac du Trem, lac de la Muta, et bien d'autres.

 

 

Les lacs : le Mont des Merveilles, et le Mont Bego.

 

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Par ici il n'y a presque personne, je rencontre deux promeneurs, et une quinzaine de chamois au bord des lacs, ou sur les rochers au soleil.

Au lac du diable, le GR® prend la direction sud vers le Pas du diable 2430m… A partir de là on sort du secteur protégé : on peut reprendre nos bâtons, et marcher normalement…

 

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Chamois.

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Le lac du diable et le Pas du Trem.

 

Descente dans un sentier caillouteux ; les orteils crient "au secours", même en serrant les lacets pour éviter que les pieds butent, mais le frottement de la languette a été la cause de la périostite qui a duré une quinzaine de jours!

 

Arrivé au fond de ce vallon, il faut remonter à la Baisse Cavaline à midi vingt, 2107m.

Je rencontre là une famille asiatique ; ils sont japonais! C'est curieux… ils se promènent! La fille parle français et habite Nice, les parents ne parlent pas…

La fille me dit : "je vous ai vu arriver d'un bon pas, vous êtes en forme! Mais vous devez avoir le même âge que mon papa?"

Le père enlève son chapeau pour me saluer, et en voyant son visage, la fille me dit : "il à 82 ans".

Oups!!! J'en ai quand même un peu moins…

Elle a dû se rendre compte de sa boulette, mais rien de grave! On se prend en photos, et chacun part de son côté. "Sayonara".

 

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Vue sur une partie des Baisses et des crêtes qu'il va falloir suivre.

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A la Baisse Cavaline.

 

 

Le sentier continue sur l'autre versant de la cime de Raus ; belles vues vers l'ouest. Arrivé au col de Raus 1999m, à 12 h 40 la piste repasse sur l'autre versant.

Maintenant c'est un très long parcours de crêtes, de cimes, et de versants adrets et ubacs, jusqu'à Sospel…

 

Le sentier à flanc de pente sous la cime de Tuor, continue jusqu'à la Baisse de St Véran, 1836m : il est 13 heures, et je tourne à nouveau sur le versant adret de la Tête de la Poudrière. Au loin, la Pointe des Trois communes : le GR® passe à proximité de cet ouvrage d'infanterie construit en 1897 sur le sommet du massif de l'Authion à 2080m.

J'y arrive à 14 heures.

 

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Le sentier entre le col de Raus et la Baisse de St Véran.

 

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La Pointe des Trois Communes sur le sommet.

 

 

 

 

Grande confusion à partir d'ici : je ne vois plus le tracé et les balisages d'antan, ils ont été passé à la peinture grise!

 

Maintenant le GR® 52 continue sur la crête vers l'ouest pour rejoindre la route du col de Turini, depuis que l'auberge du Camp d'Argent a ouvert ses portes, ce qui est très bien pour ceux qui veulent y faire étape, mais quand on veut aller jusqu'à Sospel ou bivouaquer avant, il est inutile de faire cet énorme détour.

 

Il vaut mieux continuer sur deux kilomètres par la route au dessus de la ferme de l'Authion, et prendre le premier chemin en face (pancarte forêt domaniale).

 

A cinq cents mètres environ sur cette piste on retrouve le GR® (balise 151), qui vient du Camp d'Argent après avoir fait un grand détour par la combe.

 

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La ferme de l'Authion en contrebas de la route.

 

Le sentier remonte dans les prés et passe sous le Mont Giagiabella, suit la ligne de crête jusqu'à la Baisse de Ventabren. Un troupeau de vaches est sur les pentes. J'ai cherché un moment le chemin… Il y a des clôtures électrifiées au milieu de la Baisse, et sur le GR® : sûrement un paysan qui aime les randonneurs! Il faut traverser une zone boueuse, et de bouses de vaches où je patauge allègrement pour rejoindre le chemin balisé de l'autre côté de cette Baisse de Ventabren….

 

Enfin, je m'en sors quand même sans trop de dégâts.

Retour sur l'autre versant qui file sur la Baisse de la Déa à 1750m. Il est 16 heures, et l'écriteau indique Sospel 4 heures!

J'ai intérêt à ne plus traîner.

 

Le sentier passe au versant ouest de la Cime de la Gonella, et plus loin il devient incompréhensible… une flèche indique "Sospel GR", et les balisages sont jaune et vert… J'en vois deux comme cela, et plus rien!

Une vague trace remonte au sommet de Mangiabo 1821m.

A part la vue à 360°, je remarque surtout que le ciel s'est considérablement assombri!

Sur ce sommet, il n'y a plus de traces ; une pente d'herbes rejoint une lisière de forêt, mais où est le sentier?

 

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Montée vers la cime de la Gonella, et Mangiabo.

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Balisage G.R ?

 

 

 

 

 

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Au sommet de Mangiabo

 

 

 

Quelques dizaines de mètres plus bas, au milieu de la végétation, je retrouve des marques à la peinture blanche et rouge. Euréka!

Je continue la descente dans les herbes hautes, et arrivé aux premiers sapins de la forêt, les balisages du GR® sont plus nombreux.

Le chemin dans cette forêt n'en finit plus ; il est 17 h 40 lorsque je passe à la Baisse de la Linière à 1342m. la pancarte indique Sospel 2 h 15…

J'ai pris du retard à chercher là haut!...

Malgré tout, la satisfaction est que çà descend. Mes pieds ne sont pas forcément contents, mais je perds de l'altitude et c'est plutôt bon signe.

 

L'interminable descente forestière continue. Je passe à la Baisse de Figuièra 780m, c'est la dernière… mais ce n'est pas fini.

Le chemin coupe la route deux ou trois fois, et s'enfonce à nouveau dans les sapins.

 

Plus bas, la petite route et entre les oliviers, Sospel apparaît! En descendant entre les villas, j'arrive au centre ville à 19 h 30.

Il y a du monde aux terrasses des cafés et restaurants.

Direction l'hôtel des Etrangers, que je connais pour m'y être arrêté plusieurs fois. Le gîte d'étape dépend aussi de l'hôtel.

 

Trois choses s'imposent : prendre une douche, manger, et dormir, mais ce n'est pas si tôt que çà…

J'ai quand même le temps de laver mon short et mon t'shirt.

 

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Arrivé à Sospel.

 

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Le Pont sur la Bevera.

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Voir 46ème et dernière étape

 

 

 

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