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Col du Tricot, Col et Tête Nord des Fours, 

Mont de Saxe, Testa Bernarda,

Fenêtre d'Arpette,

Col de la Glière, Col et Lac Cornu


Pour mon 8e passage autour du Mont Blanc, j'ai entraîné avec moi mon ami Isidore :

parcours en 9 jours cool de deux seniors en forme...

 

Clic sur la carte pour l'agrandir

Les étapes 

1er jour : 

2e jour :

3e jour :

4e jour :

5e jour :

6e jour :

7e jour :

8e jour :

9e jour :

Les Houches - Chalet de Miage

Refuge de la Croix du Bonhomme

Refuge Elisabetta Soldini

Refuge Giorgio Bertone

Refuge Ellena

Le Relais de l'Arpette

Le Tour - Chamonix

Refuge du Lac Blanc

Le Brévent - Chamonix

 

 

 

 

Bouquetin près des lacs de Chéserys

 

 

 

 

Mercredi 29 août 2007

1ère étape

Altitudes Montées Descentes
Les Houches 1000    
Col de Voza 1653 653  
Bellevue 1781 128  
Passerelle 1732   49
Col du Tricot 2120 388  
Chalets de Miage 1559   561
TOTAL en mètres   1169 610

 

 

 

Nous quittons Les Houches à 8h15 sous la pluie, après nous être abrités un bon moment sous une bâche devant l'église, et pris un café croissants dans le premier bistrot ouvert.

La montée par la piste est régulière, lente, sans difficulté, mais il n'y a rien d'extraordinaire à trouver par ici même par beau temps, alors aujourd'hui c'est pire!

Nous aurions pu prendre la benne pour Bellevue directe, mais non! 

On ne va pas commencer dès la première heure à utiliser les mécaniques!

Ce tour sera bouclé comme d'autres fois : pédibus ....

Quelques passages marécageux à franchir, où çà fait flock... flock sous les chaussures, mais soyons reconnaissants envers nos guêtres stop tout! qui font admirablement leur travail...

Une petite pause coca et thé à la buvette du col de Voza, histoire de secouer cape et poncho, et nous repartons par une légère éclaircie de courte durée. Les nuages noirs qui nous suivent, nous rattrapent : la pluie se remet à tomber, les éclairs dans le ciel sont accompagnés de crépitements et de gros roulements sourds peu sympathiques!

Nous devons patienter un moment sous le toit et le auvent d'un chalet au bord des pistes.

Une accalmie arrive enfin, et nous continuons jusqu'à Bellevue, puis descente vers le torrent de Bionnassay, où nous franchissons la passerelle.

Nous voici au pied du premier glacier de ce TMB : celui de Bionnassay.

Le recul est évident, il y a 25 ans on pouvait traverser sur la moraine glaciaire : aujourd'hui la passerelle surplombe le torrent rendu plus bouillonnant par les pluies!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les images vignettes sont cliquables...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous remontons par les pâturages et buissons de rhododendrons jusqu'au col du Tricot, situé entre la pointe inférieure du Tricot et le Mont Vorassay. Cette ligne de crête  mène à l'aiguille de Bionnassay 4052 m, perdue dans les nuages. De l'autre côté les Dômes de Miage sont également recouverts.

 

Nous ne nous attardons pas au col car la pluie continue par intermittence : la descente sur ce sentier mouillé et glissant demande de l'attention.

 

 

 

Pour cette première étape, Isidore et moi, sommes bien contents d'arriver tôt au refuge de Miage. L'accueil est excellent par le patron des lieux depuis presque 30 ans, James Orset ancien hockeyeur de l'équipe de St Gervais. Le refuge est dans l'ancienne ferme d'alpage familiale.

Une petite pièce chauffée permet de sécher, vêtements, capes, chaussures et chaussettes. 

D'autres randonneurs arrivent petit à petit, et le soir nous sommes une dizaine dans la salle pour la soupe, les omelettes géantes aux pommes de terre, la salade, les fromages du pays, et les énormes tartes myrtilles et fraises...

 

Dans la nuit, la pluie redouble d'intensité.

 

 

 

Jeudi 30 août 2007

2ème étape

Altitudes Montées Descentes
Chalets de Miage 1559    
Chalet du Truc 1720 161  
Les Contamines 1164   556
ND de la Gorge 1210 46  
Col du Bonhomme 2329 1119  
Croix du Bonhomme 2443 114  
TOTAL en mètres   1440 556

 

Au réveil ce matin, il ne pleut plus, mais tout est mouillé. Les parties rocheuses des Miages sont recouvertes de poudreuse.

Après un super petit déjeuner, nous attaquons une légère montée jusqu'au plateau du Truc, et son refuge.

Le "Truc" c'est un monticule, le sommet arrondi où des vaches pataugent dans les pentes d'herbe détrempées!

Nous descendons par une large piste forestière jusqu'aux Contamines.

Il faut faire quelques courses sachant qu'il n'y a plus rien avant Courmayeur.

Pour le moment il ne pleut pas, mais il ne faut pas s'attarder : les nuages sont très menaçants. 

La route presque toute droite mène à un chemin par les tennis, practice de golf, désertés jusqu'à Notre Dame de la Gorge.

La première chapelle a été construite au XVe siècle.

 

 

Les nuages reviennent en force, le brouillard enveloppe tous les sommets.

Dans la dernière montée avant le col du Bonhomme, la pluie arrive ; nous enfilons nos capes en catastrophe, avant d'être trempés. Cela nous oblige à accélérer le pas, et sommes satisfaits de nous abriter dans la cabane du col, où d'autres randonneurs attendent aussi la fin de l'averse!

 

Il nous faut ensuite trois quarts d'heure pour parvenir au refuge de la Croix du Bonhomme par les éboulis, les rochers, et les torrents, dans le brouillard et sous une pluie fine!

 

 

 

Il y a des lieux, où il ne faut rien demander, et encore moins rien exiger. Nous sommes là, à l'abri et au chaud ; le dîner est excellent : Potage, bœuf bourguignon, crozets, fromage, gâteau au chocolat.

 

Nous sommes dans un petit dortoir de quatre, avec deux autres randonneurs.

 

 

 

 

 

 

Nous remontons par le chemin empierré, et les profondes gorges du torrent sous le pont romain.

 

Un peu plus haut, le chalet de Nant Borrant, et après avoir contourné à droite, le chemin devient plus doux, avec les pâturages de chaque côtés.

Un peu au dessus du chalet de la Balme nous faisons une courte pause casse-croûte. 

 

 

 

 

 

Je prends une soupe en arrivant, pendant qu'Isidore préfère une bière! 

 

 

Ici pas de douche chaude : l'électricité fonctionne par les panneaux solaires, et comme il n'y a pas de soleil depuis trois jours, on a compris!

Il y a un héliportage en début de saison, et ensuite le ravitaillement se fait à dos d'hommes depuis les Chapieux.

 

 

 

Vendredi 31 août 2007

3ème étape

Altitudes Montées Descentes
Croix du Bonhomme 2443    
Tête Nord des Fours 2757 314  
Ville des Glaciers 1789   968
Col de la Seigne 2516 727  
Alpe inférieure Lex Blanche 2035   481
Refuge Elisabetta Soldini 2250 215  
TOTAL en mètres   1256 1449

 

La face sud ouest du Mont Blanc et l'Aiguille des Glaciers, depuis la Tête Nord des Fours sous une mer de nuages, et de brume.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce matin en quittant le refuge, la brume file lentement au gré du vent, en laissant entrevoir une légère clarté.

Aurons nous la chance d'apercevoir le soleil?

En une demi heure de montée au col des Fours, le ciel s'est dégagé, ou plutôt nous avons traversé les nuages qui planent au dessous de nos pieds! Il suffisait de monter 220 mètres.

 

Le mont Blanc se détache derrière l'Aiguille des Glaciers.

Isidore et moi nous grimpons par les rochers et les blocs couleur jaune rouille, pour atteindre la crête et la nouvelle table d'orientation de la Tête Nord des Fours 2757mètres.

Le seul regret est d'avoir une mer de nuages sous nos pieds, qui nous empêche de voir les vallées. Mais ne nous plaignons pas! Nous restons là près de trois quarts d'heure!

 

La journée n'est pas finie, il faut continuer...

Nous repartons : retour au col des Fours, et descente en suivant les cairns, dans un sentier schisteux et par endroits des pierres et ardoises, "en piles d'assiettes" glissantes font dérapées. 

Les torrents sont importants suite aux grosses pluies de l'été et de ces derniers jours!

Le torrent des Tufs est toujours aussi caractéristique, la roche est usée et polie par les eaux. j'ai dû le photographier une dizaine de fois depuis mon premier passage ici.

 

Au bout d'un moment, nous retrouvons le chemin au milieu des alpages : le décor change complètement en perdant de l'altitude nous passons du monde minéral aux pâturages et aux fleurs très abondantes encore en cet fin d'été.

 

Un passage au hameau de la Ville des Glaciers, la ferme aux 180 vaches dans les champs, la visite de la fabrication du fromage, la pause casse croûte...

Nous remontons par la piste de l'autre côté du torrent, là où il y a toujours depuis 25 ans au moins une pancarte indiquant le refuge des Mottets à 15 minutes, alors qu'il en faut bien le double ; mais la pancarte a été posée par les propriétaires du refuge!

La montée est longue mais régulière, et petit à petit le brouillard nous enveloppe. 

En arrivant au col de la Seigne, frontière italienne, nous sommes en plein vent glacial.

La descente dans un terrain marneux nous conduit vers plusieurs torrents, et un replat herbeux, puis une courte remontée pour atteindre le refuge du Club Alpin Italien, Elisabetta Soldini au pied du glacier de la Lée Blanche surplombé par le Petit Mont Blanc et l'Aiguille de Tré La Tête.

 

Le vent est glacial, la douche chaude bienfaisante.

Des randonneurs de nationalités différentes font étape ici.

Le dîner est simple mais copieux : Minestrone, escalope purée, salade, pommes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 1er septembre 2007

4ème étape

Altitudes Montées Descentes
Refuge Elisabetta Soldini 2250    
Pont Lac Combal 1970   280
Lac de Miage  A/R 2020 50 50
Chalet Arp Vieille 2303 283  
Petit col 2375 72  
Col Checrouit 1956   419
Courmayeur 1224   732
Refuge Bertone 1990 766  
TOTAL en mètres   1171 1481

 

Le Grand beau temps est là!

Nous quittons le refuge Elisabetta à 8h ; l'air est frais, mais le ciel bleu et le soleil nous réchauffe vite.

Après le lac de Combal, qui n'est plus qu'une mare avec quelques bras d'eau, et des plantes aquatiques, je propose à Isidore de faire un détour par le lac glaciaire de Miage.

Après avoir gravi la moraine de blocs, et de terre où poussent des épicéas, nous parvenons au dessus de ce lac issu du glacier et entouré par les hautes barrières morainiques.

Merveille des Merveilles : je m'extasie toujours devant ce site. Nous y resterions bien un bon moment.

Les blocs de glace se détachent et chutent dans l'eau, souvent suivis par une dégringolade de pierres...

Mais il faut repartir, et retourner à la passerelle de Combal, pour remonter ensuite par les alpages le sentier assez raide menant aux chalets de l'Arp Vieille.

Beau chemin en balcon sur le Val Veny, et toute la chaîne italienne du Mont Blanc que nous découvrons d'un seul coup d'oeil : la visibilité est étendue du col de la Seigne au col Ferret. Je n'ai pas souvent eu l'occasion d'avoir un si beau temps ici...

Tous les sommets prestigieux sont "touchables du doigt" tant ils paraissent proches! Le glacier de Miage descend jusque dans le petit lac où nous étions il y a moins d'une heure. Les aiguilles rouges du Brouillard, les aiguilles de Peuterey, la pointe Innominta, sans oublier le Freney : toutes les grandes voies les plus difficiles du massif du Mont Blanc, sont ici.

 

Il y a beaucoup de randonneurs qui suivent ce chemin magnifique.

Nous passons près d'un petit lac où l'Innominata et le Mont Blanc de Courmayeur se mirent dans l'eau pure et sans ride!

Le sentier descend un peu, le lac Checrouit est à notre droite : c'est la promenade familiale du week-end. 

Un peu plus loin il y a des mélèzes, des sapins, et le col Checrouit, son gîte restaurant "Maison vieille" à la terrasse envahie de Valdotains... 

 

Isidore et moi, continuons : maintenant c'est une longue descente par la piste de ski en lacets passant par Plan Checrouit, et Dolonne avant de franchir la Doire Baltée et entrer dans Courmayeur, ville sympathique. Nous faisons quelques courses pour les prochains jours, et sur la place du marché, on se paye des paninis découpés dans un cochon roti!

Une heure de pause, et nous repartons : la journée n'est pas finie, et sans doute le plus dur est à faire, d'autant qu'Isidore file devant comme une fusée, et lorsque je m'aperçois de l'erreur, je n'arrive même pas à le rattraper!

Trois quarts d'heure de montée dont on se serait bien passé ; mais cela n'entame pas notre bonne humeur, et nous redescendons en passant par la Chapelle de l'Ermitage. Plus loin nous retrouvons le sentier bien balisé cette fois au dessus de Villair. Rude montée en zigzags, heureusement parmi les sapins, et à l'abri de la chaleur.

Nous sommes enfin contents d'arriver sur la crête de pâturages où se trouve juste au dessus, le refuge Giorgio Bertone.

Ici aussi la vue est magnifique, et on peut même encore monter juste au dessus pour admirer Le Mont Blanc, le glacier de la Brenva qui descend de moins en moins bas, mais toujours très majestueux.

La dent du Géant et la face sud des Grandes Jorasses se dressent presque à la verticale.

 

Ce refuge Bertone est bien sympathique, les douches sont chaudes, le cadre est très agréable ; nous retrouvons bon nombre de randonneurs des jours précédents.

C'est ici que nous avons l'un des deux meilleurs dîners de ce TMB : entrée de Pâtes, Polenta saucisses et veau en sauce, salade de fruits.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 2 septembre 2007

5ème étape

Altitudes Montées Descentes
Refuge Bertone 1990    
Tête de la Tronche 2584 594  
Col sapin 2436   148
Alpe de Sècheron 2250   186
Pas Entre deux Sauts 2524 274  
Refuge Walter Bonatti 2025   499
Arnuva 1769   256
Refuge Ellena 2062 293  
TOTAL en mètres   1161 1089

 

Au refuge Bertone, lever de soleil sur le Mont Blanc

 

Départ du refuge Bertone, 

 

 

 

Grand beau temps pour cette nouvelle journée.

Nous quittons le refuge Bertone par une rude montée : il s'agit de longer le mont de Saxe, crête arrondie et verdoyante, ponctuée par endroits de petits étangs où se reflètent la Dent du Géant, les Aiguilles de Rochefort et les Grandes Jorasses.

Passage par Tête Bernarda et la Tête de la Tronche.

Le panorama est étendu  comme hier du col de la Seigne au col Ferret, et toute la chaîne du Mont Blanc, et ses faces rocheuses et glaciaires  nous semblent proches!

 

Nous descendons cent cinquante mètres, au col Sapin, et continuons dans les alpages vers le chalet de l'Alpe de Sècheron. A gauche un sentier se dirige à Armina et le Val Ferret italien. Isidore et moi continuons par une remontée vers le Pas d'Entre deux sauts, et contournons un petit sommet.

Ensuite, le chemin nous mène par les chalets de Malatra, au très touristique refuge Walter Bonatti. 

A proximité, des italiennes ramassent de jeunes pousses d'épinards sauvages, pour en faire de la salade.

 

Nous continuons par le sentier en balcon, en suivant la même courbe de niveau.

Une pancarte indique 2h10 jusqu'au refuge Ellena : c'est faux! Le passage par Bellecombe est dangereux et même interdit, suite à des éboulements. Le sentier fait un crochet et descend au parking près de l'hôtel du Val Ferret. Nous nous dirigeons vers Arnuva, pour remonter au refuge Ellena, alors que de nombreux italiens font le chemin en sens inverse pour récupérer leur voiture...

 

Nous sommes très heureux d'être arrivés, et pour une fois la douche chaude est non-stop : pas de jeton, et pas besoin de compter les trois ou quatre minutes habituelles : on a au moins le temps de se savonner sans prendre le risque de se rincer à l'eau froide.

Le refuge Ellena est face au glacier de Pré de Bar qui rétrécit chaque année!

Il y a toutes les nationalités dans le dortoir. Le Canadien que nous retrouvons chaque soir depuis la Croix du Bonhomme, et ce soir un groupe de 21 japonais bons vivants et biens sympathiques qui font de petites étapes à pied et de grands tronçons dans les vallées en bus.

 

Le dîner est copieux : entrée de spaghettis, Polenta rôti de veau, fromage, tarte.

 

 

1985

Deux aspects du glacier de Pré de Bar

 

2007

à 22 ans d'intervalles !!! 

 

 

Lundi 3 septembre 2007

6ème étape

Altitudes Montées Descentes
Refuge Ellena 2062    
Grand col Ferret 2537 475  
La Fouly 1594   943
Issert 1055   539
Lac de Champex 1466 411  
Relais d'Arpette 1690 224  
TOTAL en mètres   1110 1482

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On ne va pas se plaindre du Grand beau temps encore ce matin...

L'air est frais, en partant du refuge Ellena à 8 heures!

La montée nous réchauffe malgré l'ombre ; nous rencontrons le groupe de Japonais qui se rangent sur le côté en nous voyant arriver! Ils nous accueillent par de grandes salutations. 

Apparemment admiratifs de notre démarche plutôt active, et nos tenues : shorts et t'shirts, alors qu'ils montent à pas lents entrecoupés de pauses, et bien engoncés dans leurs anoraks et vestes polaires.

Nous sommes en moins d'une heure au Grand col Ferret, avec le soleil. Nous passons en Suisse.

Petite escapade sur la Tête de Ferret qui mène au petit col.

Dans le prolongement, le Mont Dolent se distingue par sa pyramide marquant les trois frontières : France, Italie, Suisse. 

Nous descendons dans les agréables alpages suisses.

Petite pause au passage à la ferme de La Peule, transformée en refuge et tenu par deux jeunes charmantes polonaises!

A partir de Ferret, il faut suivre un chemin rive gauche du torrent, et rejoindre la route à La Fouly, où nous faisons quelques courses à la supérette.

Une pause casse-croûte face au versant suisse du Mont Dolent, et nous repartons par ce chemin boisé, et agréable que beaucoup de randonneurs évitent en empruntant les navettes de bus sur la route en contre-bas!

Pas de tricheries pour nous. J'ai toujours fait ce chemin à pied, même s'il présente moins d'intérêt que le reste, mais il est très agréable de marcher au milieu des sapins, et de longer la très vieille moraine du glacier de Saleina, avant de passer par le village de Praz de Fort.

Après Issert, le chemin grimpe dans les sous bois. Nous sommes sur le sentier dit : " des champignons". En effet, il y en a des dizaines de toutes sortes!

Nous arrivons à Champex le lac : le village est quasiment désert en cette fin d'été.

Nous montons dans le val d'Arpette, par le sentier du ruisseau qui longe celui-ci jusqu'à la cascade, et débouche ensuite derrière le gîte Relais d'Arpette.

Tous les Japonais sont attablés à la terrasse, à siroter bières, ou Fendant (vin blanc suisse).

Nos sommes applaudis quand nous leur disons que nous avons tout fait à pied!

C'est pourtant pas un exploit!

Nous sommes surtout pressés de prendre une douche chaude, et ici aussi non stop : sans jeton!

 

Le gîte est pratiquement complet :

L'accueil est toujours très soigné ici, et le service à table très professionnel, par de jeunes serveuses françaises frontalières.

Dîner : Crudités carottes râpées et haricots verts en salade, Fondue au fromage, compote de pommes, le tout accompagné d'une bouteille de Fendant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mardi 4 septembre 2007

7ème étape

Altitudes Montées Descentes
Relais d'Arpette 1690    
Fenêtre d'Arpette 2671 981  
Prise du Bisse 1583   1088
Col de Balme 2191 608  
Le Tour 1470   721
TOTAL en mètres   1589 1809

 

 

Il a plu cette nuit!

Au réveil, un épais brouillard stagne sur tout le val d'Arpette : moment d'hésitation, nous passons par la Fenêtre ou faisons le tour par Bovine?

Après le petit déjeuner le ciel se dévoile... ce sera donc la Fenêtre d'Arpette, que je voudrai faire découvrir à Isidore.

Le chemin est très agréable parmi les sapins, les fleurs, et les alpages, avec le col des Ecandies en face, et sur la gauche la Pointe d'Orny.

 

Arrivés à un monticule nommé La Barme, nous bifurquons à droite : la fenêtre d'Arpette est visible, mais pas pour longtemps! Un épais brouillard remonte de la vallée.

Le sentier continue de grimper et atteint les premiers blocs. Une pluie fine qui se transforme en grésil nous tombe dessus! 

La Fenêtre d'Arpette est une variante extraordinaire à entreprendre par beau temps, mais là çà devient limite, limite!... D'ailleurs, personne ne nous suit! nous avons l'impression d'être les deux seuls fadas à monter là-haut. 

Par moments de petites accalmies interviennent. Nous ne perdons pas de temps, les rochers sont glissants, il faut faire attention en enjambant chaque bloc, et  suivre les cairns dans le pierrier jusqu'à la pente finale d'herbe et de cailloux qui mène à l'ouverture de la Fenêtre d'Arpette. Cela a toujours été pour moi une clef dans ce Tour.

 

Le brouillard est dense de l'autre côté aussi, et le glacier de Trient a bien diminué d'épaisseur.

Les Aiguille du Tour, et du Midi des Grands émergent des nuages, et la brume virevolte du plateau de Trient.

La descente est longue, et pénible parmi les blocs et les pierriers ; plus fatigante que la montée. 

Heureusement, le ciel a tendance à se dégager, et le soleil montre quelques rayons discrets

.

 

 

Plus de deux heures trente, entrecoupées de pauses photos, pour atteindre la nouvelle buvette de la Prise d'eau du Bisse au milieu des sapins. 

Petit casse-croûte, et nous repartons!

Nouvelle montée par un sentier forestier et caillouteux.

A un moment, je ne lève pas assez mon pied gauche, et voila que mon tibia rencontre un rocher tranchant!

Une giclée de sang, je m'arrête...

Holala, çà a l'air horrible!!! j'ai une ouverture de 6 ou 7 cm!

Isidore qui était derrière, arrive ; m'interroge : que s'est il passé? C'est pourtant évident, il y a du sang partout. Vite, pansements, Mercryl, désinfectant, Urgo, etc... le plus impressionnant est qu'on voit l'os!

Je me demande que faire? Je n'ai jamais eu une telle blessure!

Heureusement, je peux marcher parce qu'on n'est même pas au chalet des Grands!

Je connais le chemin, et je sais qu'il y en a pour un moment ne serait-ce que pour atteindre le Col de Balme ou nous voulions faire étape...

De toutes façons on ne peut pas rester planter là : il faut avancer!

J'ai froid, et le vent du nord nous souffle en pleine figure. 

Cette partie du chemin est escarpée, avec de nombreux passages rocheux, et des ardoises tranchantes plantées toutes droites. Les autres fois je suis passé ici en enjambant les rochers, mais maintenant je ne me sens pas en forme du tout, et j'ai peur de me blesser à nouveau.

Isidore, pour me rassurer, pense qu'il vaut mieux arrêter le TMB ce soir! 

Pour le moment il n'en est pas question.

Nous avons contourné toute la montagne, pour avoir en face de nous le col de Balme et son refuge. 

Une simple pause, il est inutile de rester ici, il n'y a rien pour me soigner!

Nous prenons le sentier en descente : direction village du Tour, et en chemin nous sommes rattrapés par le couple de jeunes espagnols rencontrés au Mont de Saxe dimanche.

Par chance, ils ont leur voiture garée à Montroc, et les voila parti la chercher en courant. Un quart d'heure plus tard ils sont revenus au Tour, et nous roulons vers Chamonix...

J'ai quand même marché trois heures trente en terrain difficile depuis ma blessure jusqu'au village du Tour, et une dizaine d'heures depuis le départ ce matin!

Je me dis que çà ne doit pas être si grave...

Nous arrivons à l'hôpital de Chamonix à 19h30 : tout est fermé!

Une affiche indique qu'un service d'urgence fonctionne 24h/24 à Sallanches.

 

C'est trop loin, je laisse tomber! J'attendrai demain matin.

Je n'ai pas vraiment mal, j'ai pu marcher, le pansement provisoire tient bon, et je commence à avoir faim, en plus d'avoir froid.

Nous allons tous les quatre au gîte d'étape "La Montagne" à Chamonix.

Je prends une bonne douche chaude "non stop" sans jeton et sans ticket... 

Je lave ma plaie. Isidore se transforme en infirmier pour me refaire un pansement correct.

 

La soirée se termine avec les deux jeunes espagnols, Isidore et moi, au Restaurant le Monchu, avec Apéritif maison, salade paysanne, Braserade de bœuf, glace, vin...

 

Nous retournons nous coucher au gîte à 23 heures!

Tout est bien...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi 5 septembre 2007

 

 

8ème étape

Altitudes Montées Descentes
Montroc 1354
Col des Montets 1461 107
Refuge du Lac Blanc 2352 891
TOTAL en mètres   998 0

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il fait -1° ce matin à Chamonix, mais le ciel est parfaitement bleu.

Les deux jeunes espagnols nous accompagnent en voiture à l'hôpital, et ils repartent :

ils envisagent l'ascension du Mont Blanc d'ici demain.

Le chirurgien est sceptique sur ma blessure ; il y a un délai de 6 heures pour faire des points et  éviter une infection. 

J'ai droit à un nettoyage complet de la plaie, et 5 points de fils que je dois faire enlever dans 10 jours...

J'obtiens même la permission de finir les deux étapes restantes, mais sans faire de folie!

 

Isidore et moi, nous prenons un bus pour Montroc.

En fait, nous reprenons l'étape presque au même endroit où nous l'avions laissé hier soir.

A 13h30 nous démarrons de Montroc, et Tré le Champ, direction le col des Montets.

 

Etape volontairement courte pour ne pas forcer sur les points de sutures...

La montée est rude sur ce sentier caillouteux, et en plein vent glacial.

Moi je ne me presse pas, avec ce que j'ai... Je suis déjà bien content de pouvoir marcher.

Le glacier d'Argentière est devant nous, et dans le fond, le Dolent étale sa pyramide ; nous l'aurons vu sur ses trois faces, et de ses trois pays!

L'un des lacs de Chesery est splendide. Toute la chaîne, de l'Aiguille Verte au Mont Blanc se reflète dans ses eaux bleues. 

Une harde de bouquetins contemplent tranquillement le paysage : l'un d'eux est même affalé au milieu du sentier!

 

Un peu plus haut, il y a deux échelles métalliques et des escaliers en rondins de bois qui mènent au Lac Blanc, nommé ainsi pour son enneigement souvent tardif. Ce n'est pas le cas cette année!

Nous voici arrivés au refuge, il est 17h 15 : nous avons mis plus de temps qu'il n'en fallait, mais sans se presser.

Une bonne douche chaude mais rapide : un jeton 4 minutes!

Ce refuge est neuf, mais mal conçu : les espaces dortoirs sont exigus : 5 personnes sur 4 m2...

On passe son temps à monter et descendre deux étages des dortoirs aux toilettes, et la salle à manger entre les deux. Le prix de la 1/2 pension est très élevé : 47 €.

On paye le panorama qui est splendide. Il y a surtout des touristes montés à la Flégère en télécabine, et en une heure à pied, ils peuvent venir passer la nuit ici...

 

Par contre le repas est succulent, et voila l'un des deux autres refuges où le dîner sort de l'ordinaire. Ca explique aussi le prix!

Potage de légumes à la tomme de Savoie, Pâtes sauce champignons, rôti de joue de porc mariné aux airelles et myrtilles, Poire Belle Hélène, vin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IL n'y a plus rien à dire :

il suffit de contempler en laissant le temps passer...

 

 

 

Jeudi 6 septembre 2007

9ème étape

Altitudes Montées Descentes
Refuge du Lac Blanc 2352    
L'Index 2400 48  
Combe de la Glière 2073   327
Col de la Glière 2461 388  
Col du Lac Cornu 2414   47
Près de Plan Praz 2100   314
Col du Brévent 2368 268  
Le Brévent 2525 157  
TOTAL en mètres   861 688

 

Le petit déjeuner est tout aussi délicieux que le dîner d'hier, et de la salle ovale nous assistons au lever de soleil sur le toit de l'Europe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons décidé d'aller au Brévent et de descendre par le téléphérique pour m'éviter les pénibles 1500m de dénivelées jusqu'aux Houches.

Pour compenser, nous allons suivre une variante un peu plus longue qui évite la Flégère.

 

Départ du refuge à 8h15. Grand Beau temps.

Le vent du nord est glacial : il nous faut la polaire, le coupe vent, et les gants...

Dernier coup d'œil derrière. 

Nous remontons à l'Index : sommet du même nom, et le haut de l'arrivée du télésiège de la Flégère. 

A partir de là nous devons suivre une trace dans les éboulis, et les pierriers, qui descend tout d'abord et remonte dans la combe, où les derniers mètres sont équipés de mains courantes. 

Du col de la Glière, très belle vue sur le lac Cornu et au loin la Chaîne des Fiz, et le col d'Anterne. 

Nous continuons en enjambant avec précautions, les blocs de roches, pour arriver au col du Lac Cornu, et retrouver le Mont Blanc qui était caché pendant la montée.

Il est l'heure de la traditionnelle pause saucisson, en nous débarrassant du surplus de vêtements qui tient chaud maintenant!

Une demi heure plus tard, nous repartons. Une piste mène à Plan Praz, tandis que nous bifurquons à droite par le sentier grimpant en lacets jusqu'au col du Brévent. Nous y sommes accueillis par une famille de Bouquetins contemplant la vallée...

Il faut contourner "le Clocher du Brévent", et retrouver les éboulis, et des échelles pour parvenir au large chemin touristique du sommet du Brévent à 15 h 30.

 

Nous arrêtons ici : la descente sur Les Houches pour boucler ce tour, est très longue, pénible et pleine d'embûches... Je n'ai pas envie de prendre de risques inutiles. D'autant que je l'ai déjà parcouru des dizaines de fois!

 

Voila notre Tour du Mont Blanc bouclé ou presque.

 Isidore et moi, sommes heureux de l'avoir réalisé ensemble.

A Bientôt... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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