Aller à Mont Prologue

Aller en bas

 

 

du 22 juin au 17 juillet 2011

d'Annecy à St André les Alpes 

 

par les Bauges, La Chartreuse, le Vercors, le Diois et Baronnies,

Ventoux, Lubéron, Verdon.

 

 

un clic sur la carte

 

 

 

d'un lac à l'autre... 

du lac d'Annecy (Haute Savoie) 

au lac de Castillon (Alpes de Haute Provence).

 

 

 

Les marques GR®, GRP®, les signes de balisage correspondants (blanc/rouge et jaune/rouge), et PR® sont des marques déposées par la Fédération Française de la randonnée pédestre.

 Autorisation de reproduction 2008.   

 

 

 

Les Bauges embrumés. 

 

Parc Naturel Régional

 

 

 

Mercredi 22 juin 2011

d'Annecy au Semnoz Alpes

 

Annecy : la vieille ville

 

croquis crayons pastels (carnet 15x10)

 

La fête de la musique hier soir a été copieusement arrosée! 

Départ d'Annecy ce matin à 9 heures sous un ciel gris, nuageux, et peu engageant pour cette première journée. 

Après la vieille ville et le bord du lac, le GRP® monte en forêt.

 

La pluie arrive, et il faut mettre la veste et la housse sur le sac! Le chemin est par endroits très raide et glissant dans les roches et lapiaz, à d'autres moments il retrouve une ligne de niveau en balcon, avec vue sur le lac, malheureusement assez grisâtre.  

Le soleil fait quelques apparitions au travers des hêtres et sapins. 

Au loin les Aravis sont dans la brume, et je rejoins la route qui mène au lieudit Carrefour Semnoz Alpes : il est 14h15, je suis trempé... La seule possibilité d'étape est l'hôtel des Rochers blancs : le refuge de Semnoz où j'aurais dû aller, à trois bons quarts d'heure d'ici, est fermé le mercredi hors vacances scolaires ; heureusement, je m'étais renseigné avant de partir! 

 

Le Crêt de Châtillon tout proche à 1699 m, est le point culminant du Semnoz : la vue s'étend paraît-il jusqu'au Mont Blanc et au Jura, mais il faudra attendre le retour du beau temps pour cela!... Pour le moment il n'y a rien à voir, à part la petite pluie fine, et le brouillard qui monte.

 

Vue du sentier sur le lac

 


 

Jeudi 23 juin 2011

de Semnoz Alpes retour Annecy et Aix les Bains

 

Je quitte l'hôtel les Rochers blancs à 8h15, dans le brouillard et avec la même petite pluie fine d'hier, qui n'a pas dû cesser de la nuit!

Veste de pluie et housse sur le sac sont de rigueur! Mon appareil est à l'abri : il n'y a rien à prendre en photo pour le moment...

Les dix minutes de monter au crêt de Châtillon ont suffit pour avoir les chaussures pleines de boue. Je continue par le chemin en pente et glissant dans les alpages, et la ferme aux chalets de Leschaux. La visibilité est nulle ; quelques vaches pataugent dans la boue et la bouse sur le sentier glaiseux en faisant des trous énormes avec leurs pattes. Il vaut mieux ne pas chuter par ici, ou même par là!...

Je passe devant le refuge de Semnoz bel et bien fermé, avec un numéro de téléphone sur la porte. Visiblement les gardiens n'habitent pas là, et je me demande s'ils ouvriront aujourd'hui jeudi s'il n'y a pas eu de réservation à l'avance! 

J'ai les pieds trempés. La descente devient problématique sur ce sentier étroit, de plus en plus pentu et glissant, et où je ne vois pas à dix mètres. Je décide de remonter : je marche depuis une heure, tant pis! je vais remettre une heure pour retourner là-haut.

 

En face de l'hôtel il y a un arrêt de bus avec des horaires, mais en fonctions à partir du 1er juillet!

J'entre dans le bar prendre un café et me réchauffer un peu. Je suis trempé et frigorifié après ces deux heures dans la gadoue! 

A 11h20, je décide de retourner à Annecy par la route : il n'est pas question de reprendre le même chemin qu'hier. Parfois il est préférable d'être sur le bitume et au sec! Mes chances de faire du stop sont minimes : il passe peu de voitures. J'en ai compté cinq ou six. 

Aucune ne s'est arrêtée malgré mon pouce levé. Finalement je ne suis pas mécontent en me disant que j'ai fait une journée d'étape, en arrivant à 14h30 à Annecy sous un timide rayon de soleil. 

Retour case départ? 

 

En marchant sur la route, j'ai eu le temps de cogiter mon plan B... 

Direction gare d'Annecy ; par chance un train pour Aix les Bains part à 15h, je le prends, et j'arrive en moins de 45 minutes dans cette station thermale!

Le temps de chercher un hôtel, prendre une douche, faire sécher mon linge, et bourrer mes chaussures de journaux, je me sens tout de suite mieux! 

Je téléphone au gîte la Gaillarde au dessus du Revard pour demain : il est complet! un groupe a réservé pour le week-end... 

Je vais devoir aller plus loin, en espérant, comme annoncé que la météo s'améliore!

 

Le jardin près des Thermes à Aix les Bains. 

 


 

Vendredi 24 juin 2011

d'Aix les Bains à La Féclaz par le Revard. 

 

Départ d'Aix à 8h10. Il n'a pas plu hier soir ni pendant la nuit... Le soleil se montre malgré quelques nuages inoffensifs! 

Il faut traverser la ville et suivre une route au dessus des Thermes, pour trouver un sentier bien caché dans des buissons : c'est ici que commence la grimpette par ce chemin de la Crémaillère! 

 

Ancien tracé du chemin de fer qui reliait Aix les Bains au Revard entre 1898 et 1934 : voie historique passant sur des ouvrages anciens, des ponts, un viaduc, et deux tunnels, dont un de plus de cent mètres de longueur. Cette voie de la Crémaillère à certains endroits atteint des pentes de 20% ; c'est dire s'il faut grimper, mais j'y vais vaillamment!

 

Le chemin de la Crémaillère sur le viaduc.

Le lac du Bourget, Aix les Bains, vus du Revard. 

 

A midi pile je suis sur la terrasse du bar restaurant à environ 1200m au dessus de la ville et du lac du Bourget. Vue magnifique sur toute la vallée. 

Les touristes sont nombreux, et le parking en contrebas est plein! 

Je fais une pause casse-croûte de plus d'une heure.

 

Je continue en prenant la route départementale 913 sur environ 2 km, et un sentier à droite passant par la forêt de sapins, les prairies fleuries, et parfois le chemin boueux, me conduit à La Féclaz petite station de ski, à 15 heures. 

Je vais à l'office de tourisme chercher les infos pour mon hébergement du soir! Il n'y a pas de gîte d'étape ici ; on me conseille l'hôtel Central. Chambre douche, demi pension pour 44 euros. Le repas le soir est simple et copieux, l'accueil sympathique. D'ailleurs je suis le seul client en dehors des cinq personnes venues dîner.

Il fait beau temps mais la soirée et plutôt fraîche. 

Par bois et prairies.

 


 

Samedi 25 juin 2011

de La Féclaz à Chambéry.

 

 

 Beau temps.

Après le petit déjeuner, à 8h15 je grimpe par un chemin non balisé que m'a indiqué le patron de l'hôtel. La montée en sous bois atteint une crête au chalet du Sire. Vue magnifique sur Aix, le lac, et Chambéry qui parait très proche!

Un raidillon très sec conduit à la Croix du Nivolet 1547m. 

Nouveau superbe panorama s'étendant jusqu'au massif de Belledonne, et la Chartreuse en face, mes prochaines étapes!

 

La descente caillouteuse mène au col de Doriaz. Le temps est magnifique et il commence même à faire très chaud!

Près du col de la Doriaz.

 

 

Le sentier en pente raide dans les bois, passe par le site d'escalade et la cascade de la Doriaz : résurgence sortant directement de la falaise.

Au hameau de Lovetaz, en levant la tête, j'aperçois la Croix du Nivolet sur la pointe, en haut de la face rocheuse!

Passage par St Alban Leysse dans la périphérie de Chambéry, où j'arrive à 14h15... 

Chambéry, la Chartreuse et le Mont Granier vus de la Croix du Nivolet.

 

Cascade de la Doriaz.

Cette traversée des Bauges a été un peu tronquée en raison du mauvais temps des deux premiers jours, mais je me réjouis que les étapes d'hier et aujourd'hui modifiées en dernier ressort, m'aient permis de parcourir une partie de ce massif dans de bonnes conditions.

 

Chambéry : Fontaine des Eléphants 

 


 

Après Chambéry, vue sur la montagne du Nivolet et la Croix où je suis passé hier.

 

 

 

La Chartreuse verte.

 

Parc Naturel Régional

 

 

 

Dimanche 26 juin 2011

de Chambéry à St Pierre d'Entremont.

 

 

Beau temps chaud!

Départ de Chambéry à 6h50 (pour être précis).

La traversée de la ville prend du temps ; arrivé au pied du parc de la Calamine un chemin monte en zigzags sous les arbres. Après un moment d'hésitation devant des pistes sans indication, je finis par trouver les marques du GR® 96.

La montée dans le bois de hêtres est agréable, mais les balisages tantôt blanc/rouge, tantôt jaune/rouge deviennent confus! On est sur un GR® qui est aussi un GR® de Pays! Et plus loin il s'appelle aussi "Tour de Chartreuse".

 

Le topo guide de ce massif étant en réédition et indisponible avant mon départ, j'ai dû me contenter des deux cartes IGN au 1/25000e Massif de la Chartreuse Nord et Sud, qui ont été suffisantes ; malgré la grande inconnue concernant la durée des étapes, puisque sur les cartes il n'y a pas de temps de marche! mais pour cela je me suis fié à mon expérience.

Lis Martagon en chemin.

Vue de la Pointe de la Gorgeat.

Le sentier grimpe toujours en forêt jusqu'à la Pointe de la Gorgeat 1488m ; il est 12h20. Panorama magnifique sur le val d'Entremont : pâturages verdoyants, sapins sur les pentes, et prairies fleuries de gentianes jaunes, et aussi quelques Lis Martagon! Plante qui demande protection, car en voie de disparition... 

 

Après une demi heure de pause casse-croûte, je repars.

 

Maintenant ce n'est que de la descente par le chemin forestier, et champêtre en passant par les granges de Joigny dans les prairies. Le Mont Granier n'est pas très loin sur la gauche. Il y a plusieurs hameaux dépendants de la commune d'Entremont le vieux. 

Près d'Epernay, je choisis de quitter le GR®  pour suivre un sentier le long du torrent "le Cozon" qui chute en cascade dans une gorge à traverser sur un pont de bois. 

Un peu plus loin, je retrouve la route sur une centaine de mètres ; tout près, le gîte "le pont du lac" et une pancarte "A Vendre"! Il a l'allure d'une baraque en bois plutôt délabrée....  

 

Peu après le GR® 96 ou GRP® passe en sous bois, et j'arrive à St Pierre d'Entremont à 16h30. Ce village est double : en fait il y en a deux! St Pierre d'Entremont sur le département de la Savoie, et St Pierre d'Entremont sur le département de l'Isère... Le ruisseau "le Guiers" et un pont, les sépare!

 

Le temps est chaud et devient orageux!

J'avais téléphoné hier au gîte d'étape : il est complet, occupé pour tout le week-end! Ca fait déjà deux fois en peu de temps!

Il ne me reste que la solution de l'hôtel "le Grand Som" où je trouve une chambre. Il n'y a qu'un couple de vacanciers, et quatre allemands randonneurs en vélo. 

 

St Pierre d'Entremont (côté Isère).

croquis crayons pastels (carnet 15x10)

 

 

le torrent "le Cozon"

 

 

 

St Pierre d'Entremont (côté Savoie).


 

Lundi 27 juin 2011

de St Pierre d'Entremont à St Pierre de Chartreuse.

 

Le temps est toujours beau et chaud.

 

L'entrée du château.

 

 

Les prairies sont fleuries et vertes, tout comme la liqueur de Chartreuse qui n'est plus faite depuis des lustres, par les moines Chartreux, mais par une société à Voiron dans l'Isère. 

A gauche au dessus des pentes boisées, la crête rocheuse du Petit Som et le Grand Som, l'un des sommets importants du massif, et en toile de fond la pointe de Chamechaude. 

 

Le sentier passe dans ce qui est appelé "zone de silence du désert de Chartreuse". Après un long chemin boueux à travers bois, je rejoins la piste du Couvent de la Grande Chartreuse, habité par des religieux de l'ordre des Chartreux, fondé par St Bruno en 1084. 

 

 

Vers 8h et demie je monte par la petite route au "Château de Montbel datant de 1306 à la Révolution" : telle que l'indique une plaque sur un mur. Ce n'est plus qu'une ruine en cours de consolidation, sur un éperon avec un panorama magnifique sur tout l'Entremont et le sommet de Roche Veyrand.

 

Le sentier en forêt devient très raide et étroit, souvent encombré de branchages, de ronces, et d'orties, avec des à-pics par moments vers le Pas Dinay! 

Le chemin en balcon continue jusqu'au village de la Ruchère, et au bout de la route au milieu des champs, le sentier balisé grimpe tout droit au col de la Ruchère, il est midi et demie. Petite pause : il fait très chaud, et je vide pratiquement ma gourde que j'avais rempli au Château...

 

le Petit Som vue du Col de la Ruchère

 

Les prairies et le sommet de Chamechaude.

Monastère de la Grande Chartreuse.

 

La petite route entourée de Platanes continue jusqu'à la Correrie, où se trouve le Musée de la Grande Chartreuse, et aussi le parking.

Le sentier suit plus ou moins la route, et après le village de La Diat je remonte à St Pierre de Chartreuse à 15h45.

 

Ici pas de problème d'hébergement, avec trois gîtes sur l'ensemble de la commune et trois hôtels!

St Pierre de Chartreuse

 


 

Mardi 28 juin 2011

de St Pierre de Chartreuse à Grenoble.

 

Beau temps.

 

Je voulais faire étape ce soir au Sappey en Chartreuse, Le gîte d'étape est complet!

Décidément, je me demande qui sont ces groupes qui envahissent les gîtes, au point de ne pas avoir une seule place! alors que l'on est en semaine et les vacances n'ont pas encore commencées...

 

En partant relativement tard, à 8 heures et demie, je ne sais pas si je m'arrêterai avant ou après le Sappey. Après, il faut aller jusqu'à Grenoble, et çà risque d'être long!... 

 

Petit sentier par les hameaux de la Martinière, les Marrons, et ensuite après Cherlieu, une large piste forestière très raide arrive au col de Porte et son téléski, il est 11h15. Je coupe par une piste de ski, pour rattraper plus bas le GR® 9 en forêt, et j'arrive au Sappey à 12h20. Je pensais mettre plus de temps ; je m'arrête presque une heure pour ma pause casse-croûte, et me ravitailler en eau. 

Il fait très chaud et je suis en sueur!

 

Le GR® 9 grimpe par une rude montée toute droite. Parvenu sur la Crête le sentier en balcon longe le Mont Saint Eynard. A certains endroits les arbres cachent un peu la vue, mais je suis satisfait de l'ombre que cela procure. 

Dès qu'il y a de la visibilité je vois Grenoble et toute sa banlieue s'étaler quelques mille mètres plus bas, et je me dis qu'il va falloir traverser tout çà demain, car le Vercors est en face!

 

Vue du Mont St Eynard

 

 

 

 

Près du col de Porte

 

 

 

Le sentier surplombe toujours la falaise jusqu'au Fort de Saint Eynard. De là, descente assez rapide en lacets dans le sous bois jusqu'au col de Vence.

Ensuite un long chemin dans la forêt domaniale de la Tronche, me parait sans fin! Il faut descendre  c'est évident! mais par moments la piste remonte... c'est décourageant!

 

Sur le sentier balcon

Enfin, j'arrive quand même au téléphérique de la Bastille à 17h20... et en cinq minutes, je suis au bord de l'Isère et dans l'intense circulation!

Pour plus de facilité demain, je me dirige vers la gare où je trouve un hôtel tranquille dans une petite rue. 

Pour dîner ce soir, j'ai repéré un restaurant chinois en face du tramway de la gare : hors d'œuvres,  plats, desserts, tout à volonté pour 15 euros, et je ne me prive pas! 

 

Dans la soirée le temps devient lourd, orageux et couvert! ce qui n'est pas bon signe pour demain...

Mais demain sera un autre jour! 

 

Descente de la Bastille à Grenoble :

la cabine de devant!

 

 


 

Vercors, Hauts Plateaux, et Mont Aiguille...

 

 

 

Mercredi 29 juin 2011

de St Nizier du Moucherotte à Corrençon en Vercors.

 

 

Temps couvert, grisaille et petite pluie!

 

Je n'ai pas envie de marcher pendant des heures au milieu de la circulation, des rues, des routes.

Pour monter à St Nizier du Moucherotte, je prends un bus à 8 heures à la gare routière de Grenoble.

 

St Nizier est un village désert et déserté, comme le dit une habitante! Il n'y a rien... Cependant un jeune couple a repris une épicerie, bar, restaurant : c'est le seul commerce, et ils ont l'air contents!

Je prends un café, et ensuite à 9 heures et demie, il faut choisir entre deux itinéraires : le GR® 91, ou la GTV (Grande Traversée du Vercors) que je préfère suivre car plus court que le GR® 91qui monte au Moucherotte, et redescend dans les prairies autour de Lans en Vercors. Beaucoup de dénivellations inutiles par mauvais temps! 

 

Cette partie de la GTV passe par les bois et les champs. J'arrive à Lans en Vercors à 11h : nouvelle pause café pour me réchauffer! L'air est frais, et je suis mouillé...

11h40 ; il faut repartir, car je ne vais pas m'arrêter là! Je monte par les champs fleuris en face du village, pour suivre un sentier balcon repéré sur ma carte du Vercors, sans savoir exactement s'il s'agit d'un GR®, d'un GRP®, d'un PR®, ou d'un JSR (J'en Sais Rien...) Marque non déposée! 

Toujours est-il que par endroits il y a du jaune et vert sur des arbres : c'est un JSR... ! 

Le principal est d'être dans la bonne direction, et cela mène à un lieu d'appellation idyllique : "le Pont de l'Amour".

J'imaginais trouver une cascade ou un torrent dévalant une pente avec un joli pont entouré de fleurs, où l'on viendrait prêter serment à sa belle, ou pour rencontrer quelques naïades... Il n'en est rien! Un petit filet d'eau ne nécessitant pas la présence d'un pont, qui lui même n'est qu'une passerelle en planches ; même pas un petit carré d'herbe! Le tout, avec la bruine et la grisaille n'a rien de très engageant! D'ailleurs il n'y a personne...

 

Je retrouve des marques de GR® en remontant sur l'autre versant, et en passant dans des clairières.

 

 

En chemin après St Nizier

 

 

 

 

 

Le Pont de l'Amour.

 

Un peu plus loin, on n'échappe pas au béton et immeubles, parkings vides, perdus dans la brume des stations des "Balcons du Villard, "des Glovettes", etc...

 

Après un bout de route, j'arrive à Corrençon en Vercors à 16h30. Je ne vais pas plus loin, car je suis trempé, et après c'est les hauts plateaux, pour demain! et il n'y a plus rien avant longtemps...

Corrençon est un petit village, que j'imaginais beaucoup plus grand. L'office de tourisme est ouvert, et on m'indique le gîte d'étape "des hauts plateaux" qui se trouve à un kilomètre en haut du village, 13€ la nuitée ; je serai plus près pour reprendre mon chemin demain matin. 

J'ai de la chance, il n'est pas complet loin de là... je suis même seul!

C'est un immense bâtiment ; je peux choisir mon lit, l'une des douches, m'étaler, faire sécher mes affaires. La cuisine est moyennement équipée, mais suffisante pour mes besoins. Au rez-de-chaussée il y a un restaurant, mais fermé pour le moment, ainsi qu'une boutique de location d'accessoires de golf.

En effet, le gîte fait partie d'un ensemble à l'entré du golf 18 trous... 

 

Le Gîte d'étape à Corrençon en Vercors

 


 

Jeudi 30juin 2011

de Corrençon en Vercors à Gresse en Vercors

 

Le temps est gris et nuageux, mais il ne pleut pas! 

Je mange mes croissants achetés hier au village, et je pars peu avant 8 heures.

La journée risque d'être longue : je veux aller à Gresse en Vercors...

 

Le GR® 91 qui est aussi une variante de la GTV, passe dans le golf, remonte au Champ de la Bataille : lieu d'un combat au moyen âge.

Le brouillard enveloppe les sapins lorsque j'arrive aux Ravières : Mémorial de la Résistance. Un peu plus loin, un demi globe en bronze représente l'hémisphère nord ; je suis sur le 45e parallèle, à mi distance du Pôle nord et de l'Equateur! 

Plaque commémorative du maquis du Vercors.

Monument du 45e parallèle.

 

Le décor devient très sauvage, accentué par la grisaille ambiante. Il n'y a pas âme qui vive sur ces hauts plateaux ; çà paraît même sinistre!

J'avais entendu dire que certains se perdent par temps de brouillard : cela ne m'étonne pas! il faut surveiller les balisages. Ca monte et çà descend dans les rochers, les lapiaz, les touffes d'herbes et les traces de sentes, le vent est fort et froid... 

Ce parcours est très long, monotone, et je n'en vois plus la fin! Il n'y a aucune indication écrite, mais les marque blanches et rouges sont bien visibles, ainsi que les nombreux cairns. 

Les Hauts plateaux

Vue sur le Grand Veymont

J'arrive à la cabane de la Jasse du Play, pouvant servir d'abri, et en bon état. 

Petit réconfort : le soleil perce entre les nuages, et après quelques minutes le Grand Veymont se détache! 

Je continue mon chemin en passant devant une source minuscule par ces hauts plateaux qui ne sont pas vraiment plats, mais plutôt vallonnés. 

Deux chiens heureusement attachés, aboient en me voyant approcher de la cabane de berger la Jasse de la Chau. Il est 14h20, c'est ici que le sentier appelé chemin central grimpe raide tout d'abord parmi de jeunes sapins, et ensuite dans les cailloux et rochers. J'arrive en 40 minutes au Pas de la Ville 1925m. Les nuages se dissipent de plus en plus, le soleil se montre généreux, mais le vent glacial ne m'incite pas à faire de pause au delà du temps nécessaire à deux photos!

Je rencontre un couple de randonneurs qui ont voulu faire le Grand Veymont, mais sont redescendus avant d'atteindre le sommet à cause du vent et du brouillard.

Vue sur Gresse en Vercors au Pas de la Ville.

 

 

Le sentier en descente est très caillouteux. Au détour d'une pente d'herbe fleurie, le Mont Aiguille montre son sommet!

 

 

Arrivé au bas, au lieudit la Ville, une petite route mène à Gresse en Vercors, il est 17h15, et je suis fatigué!...

 

la Jasse de la Chau

 

Dans la descente du Pas de la Ville, le sommet du Mont Aiguille apparaît!

 

Il faut appeler le responsable du gîte d'étape pour ouvrir car il n'y a personne, et pas de repas ici. Je n'ai pas envie de chercher pour me faire à manger ce soir ; j'irai dans un restaurant au village, car je n'ai rien mangé à part mes deux croissants ce matin et une pomme en marchant!

 

Gresse en Vercors

 

 


 

Vendredi 1er juillet 2011

de Gresse en Vercors à Chichilianne 

 

Détour par le Mont Aiguille. 

 

 

Depuis Corrençon, j'aurais très bien pu continuer ma traversée du Vercors par les Hauts plateaux sauvages et désertiques, et m'éviter ce détour par Gresse en Vercors et Chichilianne...

 

Mais dans cette traversée des Préalpes, chaque fois que je pouvais m'échapper des sentiers battus, je le faisais ; alors pourquoi continuer sur les hauts plateaux par le GR® 91, alors qu'à côté il y a autre chose?... 

Cette autre chose ici, c'est le Mont Aiguille : sommet isolé, mais proche du Grand Veymont et de la bordure est du Vercors.

Au moyen âge il est identifié comme "montagne inaccessible". Les parois verticales en empêchent tout accès. Le sommet tout plat est décrit comme un "grand jardin fleuri"... 

La première ascension eut lieu le 26 juin 1492, par un officier du nom d'Antoine de Ville, sur l'ordre du roi Charles VIII. Cet exploit est considéré comme le départ de l'alpinisme mondial! 

Il a fallu attendre 1838, pour que le Mont Aiguille soit gravit une deuxième fois!...

 

En juin 1992, on a fêté le 500e anniversaire de cet évènement, et j'y étais. 

Dans ma traversée des Préalpes cette année, c'est pour moi un lieu incontournable et il fallait en faire un détour, et revoir ce lieu 19 ans après!

 

 

 

croquis crayons pastels (carnet 15x10)

 

Il fait très beau.

L'étape ne me paraît pas spécialement longue, donc je prends mon temps, et je dois récupérer de ma grande journée d'hier! Je quitte Gresse en Vercors à 9 heures et demie par un chemin agréable et la vue sur le versant est du Grand Veymont.

 

Après le départ de Gresse en Vercors, vue sur le Grand Veymont.

 

Le Mont Aiguille, au col de l'Allimas 

 

Au col de l'Allimas le Mont Aiguille s'impose majestueusement. 

Une petite route mène au hameau de La Bâtie, où une piste à travers champs et bois conduit à une montée assez raide parmi les sapins et les hêtres. 

 

Face ouest du Mont Aiguille 

 

J'arrive au col de l'Aupet à 13 heures, devant la face ouest et la voie normale du Mont Aiguille. Plusieurs grimpeurs descendent en rappel, et certains ont bivouaqué au sommet! On est loin de la première ascension depuis plus de 500 ans...

 

Le soleil est là, et un petit air frais filtre au travers des sapins du col.

J'ai la chance de voir un Lis Martagon.

 

La descente se fait par un sentier très étroit toujours en forêt de pins, et ensuite au milieu des champs de blés parsemés de coquelicots....

J'arrive à Chichilianne à 15h30.

 

C'est un petit village sans grande ressource : un bar restaurant épicerie, en face de l'église, et c'est tout. 

Par contre, un gîte d'étape magnifique, assez récent, et bien entretenu, avec un excellent accueil à la Maison du Mont Aiguille. 19€ la nuitée, et je suis seul : on m'installe dans une chambre de trois lits avec douche et wc.

Depuis le départ, les gîtes sont pleins et je n'ai pas de place, ou alors je suis seul dans un immense bâtiment. 

La cuisine est digne d'un grand restaurant, mais vu les prix pratiqués par l'épicerie et le peu de produits en rayon, je préfère ce soir le "menu randonneur" du resto pour une quinzaine d'euros!

 

 

Lis Martagon

 

Près de Chichilianne. 

 


 

Samedi 2 juillet 2011

de Chichilianne à Châtillon en Diois

 

Chichilianne le matin en partant.

 

Très beau temps.

Debout à 6 heures, je prends mon thé avec les tranches de cake achetées hier à l'épicerie. 

Départ à 7h20 ; il fait frais, mais je préfère cela, l'étape sera très longue!

 

La montée est rude par les bois et prairies fleuries. Je suis au Pas de l'Essaure à 8h55, avec un grand ciel bleu, le soleil, le Mont Aiguille devant et à l'arrière le Grand Veymont. Une dizaine de minutes de pause dans les prairies, et descente jusqu'à la  cabane de l'Essaure, qui est aussi un abri ou un refuge propre et en bon état.

 

Cabane de l'Essaure.

 

Un petit vent frais balaie les champs fleuris. Un bout de route pour rattraper le sentier à travers bois, dans le vallon de Combeau, et les sapins, jusqu'au hameau des  Nonnières.

A partir de là, il n'y a pas d'autres solutions que de suivre la route jusqu'à Menée, à moins de faire l'énorme détour par le chemin de Bénévise, et d'Archiane. 

 

Au hameau de Menée, un sentier remonte en sous bois, assez raide par endroits, parmi les pins, les buis, et les genêts.

Il fait très chaud maintenant sur ce balcon méridional du Vercors. On approche du sud, la végétation change ; il commence à y avoir des touffes de lavandes, et du thym sauvage. 

 

 

Au Pas de l'Essaure.

 

 

Le rocher de Combeau.

 

La descente sur Châtillon en Diois est très pénible après cette longue étape : j'y arrive à 17 heures.

Hier soir j'avais téléphoné au gîte d'étape le Suel ; ce n'est pas complet, et je ne suis pas seul : nous sommes huit en tout. Des randonneurs de Lyon et de Grenoble venus pour le week-end. 

Le gîte est tout à fait ordinaire, et le repas quelconque, mais le village est l'inverse. 

J'avais déjà eu l'occasion de venir ici lors d'une randonnée dans le Diois. 

 

 

Le Beffroi. 

 

 

 

En dehors de l'eau, la viticulture tient une place importante avec les AOC Châtillon rouge, rosé, et blanc... Sans oublier la Clairette de Die dans la région. 

 

Châtillon en Diois est situé à l'extrême sud du Vercors, au pied de la montagne de Glandasse, véritable barrière contre les vents du nord. 

C'est un village médiéval, avec ses nombreuses petites ruelles appelées des "Viols", quelques belles maisons à arcades, un Beffroi, de nombreuses plantes le long des habitations, notamment des roses trémières, ce qui en fait un village botanique, agrémenté de 17 fontaines aux bassins de pierres! Il n'y a pas de problèmes d'eau, et les sources sont nombreuses...

 

Fontaine de la Maison des Consuls 16ème siècle.

 

 

croquis crayons pastels (carnet 15x10)

 


 

Le Diois 

Une Porte sur la Provence

 

Dimanche 3 juillet 2011

de Châtillon en Diois à Valdrôme.

 

 

C'est le grand beau temps, et c'est tant mieux!

Après le petit déjeuner, je quitte le gîte à 7h30... Je voulais partir plus tôt, mais impossible! La patronne du gîte devait attendre l'ouverture de la boulangerie...

 

L'étape d'aujourd'hui sera pire qu'hier : je la connais pour l'avoir déjà faite en 2003. 

Il y a un nombre incroyable de cols à franchir, jamais bien hauts, mais ce sont des montées et descentes continuelles...

 

Dans le bas du village, après avoir traversé la rivière "le Bez", je retrouve le GR® 91délaissé depuis quelques temps...

La montée au col de Mard 885m, est assez rude! 

Ensuite le sentier raviné et en pente, constitué de petits graviers qui roulent et glissent, est très dangereux! Par moments il n'y a plus de sentier du tout, tout juste de quoi mettre un pied devant l'autre avec le ravin à droite. 

Je me demande si des randonneurs sont passés par là récemment? 

Je ne suis pas mécontent de trouver ensuite un chemin à peu près potable qui finit dans les vignes et au hameau des Gallands.

 

Une piste forestière bien tracée et large, mais paraissant interminable mène au col du Pinet 1195m, il est 10h30.

Descente en sous bois au village de Miscon, où il faut suivre la route au milieu des champs sur un bon kilomètre. 

Nouvelle remontée par des prairies et la forêt au col de Grasse 1015m ; le soleil commence à chauffer sérieusement, et la marche devient difficile dès que je ne suis plus à l'abri des arbres. Je passe aux Granges, deux ou trois chalets isolés et une chapelle restaurée.

Petite pause pour manger une pomme.

 

 

Chapelle du hameau des Granges

 

 

Le GR® 91 traverse une zone aride et sèche, des marnes, et retrouve la route jusqu'à Beaurières, village un peu plus vivant que le précédent, mais je continue ma montée, jamais bien loin de la route où circulent de nombreuses voitures, et surtout un défilé continuel de motos pétaradantes et bruyantes! Merci pour ceux qui viennent chercher le calme et l'air pur en montagne!...

Heureusement par moments, la forêt et les sapins étouffent un peu le bruit.

J'arrive au col de Cabre 1180m, à 16h30.

 

 

Une nouvelle montée mène assez rapidement au col de Valdrôme tranquille à 1304m : la route est restée de l'autre côté!

Descente en forêt. Les balisages sont de plus en plus distants, et même inexistants! C'est toujours ainsi lorsqu'il y a des chemins, des pistes dans tous les sens, là où il faudrait des indications, c'est justement là qu'il n'y a plus rien!.... Donc je cherche un bon moment. Des marques blanches et rouges apparaissent parfois : je scrute chaque sapin pour voir s'il y a un de ces balisages. Le chemin fait des tours et des contours, j'ai l'impression de tourner en rond! Et puis arrivé à une intersection, de nouvelles pistes à gauche, à droite, des arbres coupés, des chemins défoncés par des engins de débardage!

Je fais des aller retour pour chercher où mènent ces pistes, et au bout d'un moment, je retrouve une marque de GR®, et plus loin une deuxième.... 

J'arrive enfin à sortir de cette forêt, et traverser un champ de blés en voyant un peu plus bas, Valdrôme (818m) à moitié caché par les bois!

J'y arrive enfin à 18h30...

 

Là aussi, j'avais téléphoné hier au gîte l'Oustaou, et ici aussi je suis tout seul! D'ailleurs depuis mon départ je n'ai rencontré personne à part des promeneurs à la journée certains jours! 

 

Ce soir, je suis fatigué : j'ai deux ampoules aux talons, et une sous la plante du pied droit! 

Le dîner simple et copieux est bien venu.

 

 

Je m'endors sans difficulté après avoir soigné mes bobos!....

 

 

 

Les vignes en descendant au hameau des Gallands.

 

 

 

Le sentier grimpe au col Lagier 1217m et redescend au village de Lesches en Diois où il est 13h30. Tout est calme, et rien ne laisse supposé qu'il y ait de l'activité ici ce dimanche... 

 

 

Lesches en Diois

 

croquis crayons pastels (carnet 15x10)

 

 

Descente vers Valdrôme.

 


 

Lundi 4 juillet 2011

de Valdrôme à Rosans.

 

Le temps est nuageux! 

Dès le réveil, j'ai mis des pansements là où çà fait mal ; ensuite le test positif est de mettre chaussettes et chaussures sans difficultés et faire quelques pas sans douleurs... Apparemment tout va bien!

Je prends mon petit déjeuner et je pars à 8h30. L'étape devrait être plus courte, d'après le topos guide sur la traversée du Vercors, Diois et Baronnies.

 

Montée au col des Praux 1253m par une route forestière et petite incursion dans le département des hautes alpes que je quitterai demain pour retrouver la Drôme. La descente de l'autre côté mène à Montmorin, village perché et son église du 12e siècle. Le GR® passe au bas du village en empruntant une petite route. Le temps est très nuageux, lourd et orageux...

 

Le sentier grimpe au col des Pins 1325m dans un décor sec et aride! 

Malgré le temps couvert, je distingue au loin le Ventoux. 

 

La descente de ce col pose quelques problèmes : le balisage n'est pas très visible d'en haut. Les marques très espacées entre elles, sont faites pour ceux qui viennent de l'autre sens... La pente est par endroits assez raide avec de nombreux rochers, et cailloux, ainsi que des graviers glissants! Une bonne centaine de mètres assez délicate.

Ensuite le sentier est mieux tracé, et sans problème. 

 

Le GR® continue par des lacets, et une route descend avec quelques raccourcis par les champs, jusqu'à Rosans, il est 16h15.

Quelques gouttes de pluie se mettent à tomber en arrivant, et ensuite les nuages se dispersent!

 

A l'office de tourisme on m'indique le gîte "le Lastic" où j'avais essayé d'appeler hier et ce matin sans succès!

Le gîte se trouve à un bon kilomètre en haut! Je suis passé à côté en venant, et je n'ai rien vu car c'est au moment où le sentier coupe la route par un raccourci!. 

Je peux y aller : la dame de l'O.T téléphone et il y a quelqu'un au gîte. Le prix de la nuitée me paraît excessif : 25 €.

Il n'y a pas d'autres solutions, et je dois remonter! 

J'y arrive un bon quart d'heure après ; un bâtiment est occupé par des groupes de jeunes, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un centre d'hébergement. Le gîte est indépendant, assez récent. Je suis seul une fois de plus! je peux choisir parmi les trois chambres de quatre lits. La salle de bains est spacieuse, la cuisine équipée, mais moi je ne le suis pas en conséquence... Il y a même un grand balcon avec vue sur la vallée!

Après avoir pris ma douche, lavé mon linge, soigné mes pieds, je redescends au village, qui mérite d'être vu, mais aussi pour dîner ce soir, car j'ai repéré une pizzeria. 

 

 

Une rue du village

 

Au col des Pins : le Ventoux en toile de fond.

 

 

Les genêts en fleurs avant d'arriver à Rosans.

 

 

 

Plaque commémorative aux jeunes juifs étrangers arrêtés au Lastic en août 1942.

 

Rosans est dominé par sa tour carrée du 13e siècle, dite tour sarrasine. 

Derrière l'une des portes d'entrée du village se trouve l'ancien château de Lesdiguières. 

Il y a aussi de nombreuses enseignes de vieux commerces : témoins du temps passé...

 

Je remonte au gîte me coucher alors que la nuit commence à tomber et les étoiles font leur apparition dans un ciel sans nuage!

 

 


 

 

Rosans, le matin

 

Les Baronnies

Lavandes et oliviers.

 

Mardi 5 juillet 2011

de Rosans à St Auban sur l'Ouvèze.

 

 

croquis crayons pastels (carnet 15x10)

 

 

Le ciel est bleu, le soleil brille!

Debout à 7 heures, une fois prêt, je quitte le gîte pour descendre au village. Je profite du passage pour faire quelques photos d'enseignes de commerces qui n'existent plus, et je vais acheter deux pains au chocolat à la boulangerie tout en bas, et prendre un thé dans un bar.

 

 

Départ de Rosans à 9 heures par un chemin vallonné à travers champs, et une route goudronnée qui passe à Montferrand la Fare, et continue pendant au moins un kilomètre, et non pas 200m comme l'indique le topo!

 

Le GR® 91 est très mal indiqué, les marques sont anciennes et peu visibles. J'ai failli partir dans de mauvaises directions plusieurs fois aujourd'hui encore! Un moment donné je me retrouve sur un chemin sans issue ; les marques blanches et rouges s'arrêtent nettes au milieu d'un champ sec et des ronces!  Il faut remonter sur la route et demander dans une ferme le chemin des Viarrands indiqué nul part. 

Il fallait prendre la direction de "la Chèvre verte"... c'est la même chose : fallait le savoir. La Chèvre verte est un gîte situé aux Viarrands.

Je remonte à travers champs jusqu'à ce fameux gîte, il est 13h40. Des gens sont à table. je remplis ma gourde à la fontaine fraîche, et je bois des litres d'eau! La chaleur est suffocante.

Je mange une pomme et je repars.

 

Montée très rude en sous bois un peu à l'ombre au col de Corbière. Un chemin forestier continue. Dans le fond de la vallée j'aperçois St Auban sur l'Ouvèze. Un sentier descend ensuite dans une pente rocailleuse avec des touffes de lavandes sauvages et du thym.

Je passe à nouveau dans les bois et j'entends les premières cigales, en continuant par une piste dans les champs de lavandes, et les vergers d'abricotiers... 

Près du col de Corbière 

 

Les vergers en arrivant à St Auban 

St Auban sur l'Ouvèze au loin.

 

et les champs de lavandes.

 

Petite remontée au village où j'arrive à 17 heures... J'ai hâte d'enlever mes chaussures et soigner mes pieds!

 

J'ai réservé au gîte d'étape "la fontaine d'en haut". Je ne serai pas seul ce soir ; il y a quatre randonneuses, peut être juste quinquagénaires qui se paient une semaine de rando sans maris, et sans enfants!

L'accueil est excellent, la soirée très sympathique, le repas convivial et copieux, tous à la même table avec le couple de patrons du gîte. 

Depuis le départ, c'est mon premier repas pris en commun vraiment agréable. 

 


 

Mercredi 6 juillet 2011

Journée à Buis les Baronnies.

 

 

J'avais prévu d'aller à Buis les Baronnies à pied ce matin, et réservé au gîte d'étape depuis deux jours.

 

 

Mes ampoules aux talons me donnent quelques soucis, et comme je suis encore loin d'être arrivé au bout de mon périple, j'ai décidé de faire un peu de repos! Ca tombe très bien, la patronne du gîte doit se rendre à Buis les Baronnies : c'est jour de marché...

Je profite donc de la voiture pour faire les 18 km par la route. 

 

Vers 10 heures du matin, je passe au gîte d'étape "le Soustet" pour savoir si je peux laisser mon sac, et m'éviter de le garder sur le dos toute la journée! Le gîte est fermé, je téléphone ; on me donne le code pour entrer, le propriétaire passera plus tard.

Je dépose mon sac et je mets mes sandales : je me sens tout de suite mieux! Il fait beau et chaud.

 

 

Buis les Baronnies est un village agréable que je connais déjà, très vivant et touristique, et encore plus les jours de marché et de beau temps, où toutes les rues sont occupées par les étalages de tous les maraîchers, fruits et légumes, mais aussi poissonniers, bouchers, charcutiers, etc... sans oublier les fromagers du coin et leur fameux Picodon (fromage de chèvre au lait caillé)... ainsi que des brocanteurs et antiquaires! 

 

Ici c'est la capitale du tilleul, et une très grande fête a lieu chaque début juillet! Cette année çà sera dans une dizaine de jours.

 

Je n'avais presque plus de pansements, j'en achète dans une pharmacie.

Les semelles de mes chaussures pourtant neuves, sont fatiguées! c'est peut être la cause de mes ampoules.... Je vais en trouver de nouvelles dans un magasin de chaussures.

Je fais également quelques provisions avant 13 heures, fin du marché...

 

 

 

Les arcades, et les maisons colorées l'après midi.

Marchands d'ails sous les arcades

 

Fleurs de courgettes au marché provençal.

 

 

 

Le rocher St Julien le soir.

 

Dans la soirée je retourne au gîte pour la troisième fois ; toujours personne! 

Aucun randonneur, et pas de nouvelle du propriétaire qui a pourtant mon numéro de téléphone...

 

Je me couche et m'endors, espérant ne pas être réveillé par un intrus!

 


 

Jeudi 7 juillet 2011

de Buis les Baronnies à Brantes.

 

Je n'ai vu personne! je laisse le chèque de la nuitée : 16,50€ sur la table de la cuisine...

Je quitte Buis les Baronnies à 8h15 après avoir pris mon petit déjeuner.

Le ciel est bleu...

La montée est très agréable par un bon chemin : le GR® 9. Buis les Baronnies s'éloigne derrière moi...

 

 

Je passe devant des vergers, et des champs d'oliviers.

 

En chemin : simplement marguerite

 

 

Le GR® 9 poursuit dans les garrigues, et les multiples sentes de traces de chèvres! Il remonte ensuite à flanc de colline et rejoint la route menant à l'oratoire Saint Gens, et à Brantes face au Mont Ventoux, il est 14 heures, et les nuages se sont dispersés!

 

 

 le rocher St Julien.

 

 

Plus haut, le rocher St Julien est une vaste falaise rocheuse connue et fréquentée. Le sentier passe à proximité. En montant la vue est magnifique sur la vallée, mais le ciel devient très vite nuageux...

 

Après avoir traversé un  bois de chênes verts, et des prairies sèches, la piste descend au col de Font-Combran. Je reçois quelques gouttes de pluie! Un chemin caillouteux en pente mène au hameau d'Aiguières, où coule une source abondante et fraîche, dans ce paysage sec et aride. Une dame et ses deux petits enfants remplissent des cageots de bouteilles! Je fais provision aussi... 

croquis crayons pastels (carnet 15x10)

 

 

Brantes est un beau village avec peu d'habitants, deux ou trois artisans d'art, et une auberge au confort assez sommaire : pas d'autres possibilités pour mon étape ce soir. 

Arrivé à Brantes, face au Ventoux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dans le village.

 

 

 

 

Vue d'une terrasse de Brantes

 

 


 

croquis crayons pastels (carnet 15x10)

 

 

Le Ventoux

et ses collines environnantes...

 

Vendredi 8 juillet 2011

de Brantes à Sault.

 

 

 

 

Beau temps chaud.

Départ de Brantes à 8h45, relativement tard pour cette longue étape... 

 

Je ne veux pas suivre le GRP® qui monte au rocher du Charles pour ensuite arriver au bas de la vallée!!!!

Je préfère descendre par les petites ruelles du village jusqu'à la route, et plus loin derrière la chapelle St Roch en cours de restauration, prendre un chemin longeant un certain temps le cours du Toulourenc, et passe dans les bois de chênes et pins. 

 

 

J'arrive à Savoillan à 10h10, village où il y a une boulangerie ouverte, et une fontaine qui débite des mètres cubes d'eau, et l'on peut se demander d'où ils viennent, à une époque sèche et de réchauffement... enfin à ce qu'on dit! Preuve est que tous les villages même au sud ne sont pas égaux dans la nature!

 

Plusieurs personnes viennent en voitures ici aussi, tout comme hier pour remplir leurs cageots de bouteilles plastiques.... 

J'en fait autant en vidant ma gourde d'eau déjà tiède, et  la remplir de fraîche.

 

Je repars une bonne demi heure plus tard.

Direction la Gendronne, hameau de l'autre côté du Toulourenc. Je dois suivre la route un moment pour reprendre ensuite le GR® 91c, à gauche dans les champs de lavandes et de blés. Ce long chemin continue par une douce montée en forêts de chênes verts, et avec des genêts en fleurs.

 

Belle vue sur le Mont Ventoux s'éloignant derrière les collines boisées.

 

 

Au détour d'un sentier, le château en ruine de Montbrun apparaît. 

Il faut descendre une petite rue pour arriver au centre du village médiéval à 12h45. Montbrun est classé plus beau village de France, et ses maisons à six ou sept étages paraissent empilées les unes sur les autres. C'est aussi une station thermale, qui a retrouvé une activité importante depuis quelques années ; on y soigne notamment les maladies respiratoires, et la rhumatologie. Un centre de remise en forme a également été créé.

 

Je fais une pause omelette salade dans un bar.

 

Près du château de Montbrun

 

13h30 je repars. Le GR® n'est pas évident à retrouver en quittant Montbrun. Je longe la route et rattrape les marques blanches et rouges sur un chemin forestier bitumé... 

Petits chênes verts, et pins, chant des cigales! Parcours agréable malgré le goudron, mais il n'y a pas de voitures. Je passe par le très beau village d'Aurel, et ses petites rues et maisons de pierres, son église et château du 12e siècle.

 

Aurel

 

Le chemin continue par les champs de lavandes, de céréales. L'épeautre très répandu dans la région est à la base de nombreuses spécialités locales.

 

 

J'arrive à Sault à16h15 ; sur un promontoire et une esplanade appelée "la Promenade", dominant la vallée de la Nesque parsemée de cultures céréalières, et de lavandes, et situé entre Ventoux et Lubéron.

 

Ma première préoccupation est de chercher la Poste : j'y arrive un quart d'heure avant la fermeture! Je veux poster le topo et carte du Vercors Diois Baronnies, qui ne me servent plus : je me débarrasse ainsi de 600 grammes! 

 

A Sault il y a plusieurs hôtels, chambres d'hôtes et gîtes de groupe.

 

 

 

Près de Savoillan

 

 

 

Fleurs et Mont Ventoux en allant à Montbrun les Bains.

 

 

Montbrun les Bains

 

 

 

En chemin.

 

 

 

 

croquis crayons pastels (carnet 15x10)

 

Place du Marché à Sault

 

 


 

Le Lubéron

Parc Naturel Régional

 

 

Samedi 9 juillet 2011

de Sault à Simiane la Rotonde.

 

La vallée vue de la Promenade

En partant de Sault.

 

 

Grand beau temps en partant à 9 heures!

Dans le bas du village de Sault parmi les lavandes, je prends le GR® 4 que je vais suivre jusqu'à l'avant dernier jour : la dernière étape sera hors GR®... mais je n'en suis pas encore là!

 

Le chemin grimpe en sous bois de chênes verts et de pins, ce qui est habituel depuis plusieurs jours.

Arrivé sur un plateau, le Ventoux s'estompe de plus en plus, derrière le sommet du Lubéron entouré de brume. Il faut traverser des champs de céréales et de lavandes à perte de vue! Le jaune et le doré se marient très bien avec le bleu et le mauve.

Que dire d'autre? Les photos aux couleurs de Provence parlent d'elles mêmes...

 

 

 

Le chemin passe plusieurs fois par les forêts et les champs, et des petits cols à environ 1000 mètres. 

Après la descente vers le hameau abandonné de Lagarde d'Apt, une petite route remonte par un chemin caillouteux en sous bois et champs.

Il ne faut pas espérer rencontrer du monde ici, pas plus qu'ailleurs... Depuis mon départ d'Annecy, les randonneurs vus en chemin se comptent sur les doigts d'une main ; et encore, ceux rencontrés sont des promeneurs à la journée!

 

En haut d'une colline, une petite route mène à la Rotonde du 12e siècle, dans le haut du village de Simiane. Il est 16h30.

Cette Rotonde chapelle donjon est tout ce qui reste de l'ancien château, où un festival de musique ancienne a lieu chaque année au mois d'août.

 

des champs de lavandes 

Arrivé à Simiane près de la Rotonde.

 

Le seul hébergement est l'hôtel du faubourg assez vieillot, au bas du village ; chambre lavabo très sommaire et sans confort.

Une épicerie me permet de faire quelques achats.

 


 

Dimanche 10 juillet 2011

de Simiane la Rotonde à Céreste. 

 

 

 

Beau temps.

 

Je quitte Simiane la Rotonde tôt, pour une fois : 6h40...

Espérant être à Céreste vers midi et surtout marcher au maximum avant la chaleur!

Une route déserte un dimanche et à cette heure, pour reprendre le GR® 4 dans un terrain marneux, et dans les gorges de Vaumale, et son torrent asséché! 

Remontée en sous bois de chênes verts près du gîte chambres d'hôtes de Chaloux.

 

Ensuite le chemin se perd au milieu des champs, et des bois coupés, des branchages : la signalisation est très espacée. 

 

La chaleur se fait déjà sentir. 

Le matin au départ de Simiane la Rotonde.

 

 

Descente très caillouteuse dans les gorges d'Oppedette où la fraîcheur est bénéfique, mais de courte durée : il faut remonter sur la route en plein soleil. Le village d'Oppedette apparaît sur des rochers au dessus de ces gorges.

Une fois arrivé en haut, le village est désert. Le bistrot affiche sa liste de boissons, mais il est fermé! J'aurais bien pris un café... tant pis!

Il est 9h30, après une petite pause, je cherche désespérément une fontaine, mais je n'en trouve pas. Je repars!

 

Nouvelle route en montant et chemin en passant par Ste Croix à Lauze.

Je ne m'arrête pas dans ce village ; il fait très chaud.

 

Descente et remontée par un bois de chênes verts avec le chant des cigales, et à nouveau des étendues de lavandes.

Je passe près de l'ancien Prieuré de Carluc en ruine dont l'origine remonterait aux premiers siècles, mais il connut une renaissance au 12e siècle. La chapelle romane restaurée et la galerie des sarcophages peuvent être visitées.

 

Oppedette

 

Ensuite il faut une bonne heure par chemins et routes, proches des champs moissonnés, pour arriver à Céreste. Il est 12h30, et je suis en sueur...

 

En arrivant à Céreste

L'office de tourisme et gîte entrée rue à droite.

 

J'avais téléphoné depuis deux jours pour réserver ma nuit au gîte d'étape, mitoyen à l'office de tourisme. 

Un numéro de téléphone est affiché, et la responsable arrive très vite après l'avoir appelée! 

Le gîte est dans le même bâtiment que l'O.T, mais avec une entrée indépendante. Tout à l'air neuf et impeccable. Je serai seul une fois de plus, dans ce gîte de trois chambres et seize lits en tout, deux douches magnifiques et deux wc, et la cuisine au rez-de-chaussée... 

J'ai l'impression d'être dans une suite de Palace, pour 15€ la nuitée!

 

Je peux poser mon sac, déballer mes affaires, laver mon short et t'shirt, prendre une douche, manger et me reposer... 

Ce dimanche après midi il n'y a pas grand chose à faire dans ce village où tout est fermé!

 

Le soir je vais quand même dans un petit resto sympa me payer un menu du terroir! 

 


 

Lundi 11 juillet 2011

de Céreste à Manosque.

 

Je suis debout à 5h15 : il fait très beau temps...

 

Le rituel du soin aux pieds se poursuit chaque jour, même si je n'en parle pas souvent!

Les ampoules sont encore là, mais quand je marche je n'y pense pas, et elles m'oublient... C'est un vieux truc d'expérience! 

 

Je mange mes biscuits et une pomme au gîte, et je pars de Céreste à 6h20.

L'étape n'est pas longue, mais je préfère marcher à la fraîche, avant qu'il  fasse trop chaud, et je veux être à Manosque de bonne heure.

 

Le chemin que j'avais déjà emprunté une fois, grimpe régulièrement à travers champs et forêt jusqu'à Montjustin. Le GR® 4 suit la crête avec la vue sur la vallée à peine ensoleillée de si bonne heure ; un voile de brume stagne en contrebas. 

 

Je retrouve un bout de route goudronnée, et au loin le sommet du Lubéron, juste avant l'ancien moulin et le village de Montfuron à 9 heures. 

 

Moulin de Montfuron.

 

La vallée vue du sentier balcon.

 

 

 

Les vignes de Pierrevert.

 

La suite se déroule pratiquement sur route jusqu'au bout! Le "chemin" décrit sur le topo déjà ancien, est bitumé. Il y a heureusement peu ou pas de circulation, mais les montées et descentes sur le goudron et avec la chaleur, sont fatigantes! Le chant des cigales apportent une note de gaîté avec les vignobles du domaine de la Blaque. La route mène par les coteaux, au village de Pierrevert réputé pour ses vins...

La piste le long du canal .

L'entrée à Manosque.

Je quitte le GR® pour suivre une piste le long d'un canal d'irrigation, au bout duquel Manosque apparaît. En suivant les rues, et ruelles j'arrive au centre de la vieille ville à 11h45.

Des boulevards entourent Manosque, et remplacent les remparts donnant au centre une forme de poire... La porte Saunerie du 12e siècle, et la porte Soubeyran sont les deux portes importantes, et il règne une ambiance bien provençale dans ces rues piétonnes et ces petites places commerçantes. 

Jean Giono était l'enfant du Pays : "je suis né à Manosque, et je n'en suis jamais parti" disait-il. Il y est enterré...  

 

Pour l'hébergement : plusieurs hôtels à tarifs raisonnables, mais aussi un gîte d'étape à 3 kilomètres! Un peu loin, dommage, surtout si on veut passer un peu de temps dans cette ville qu'il faut visiter.

 

 


 

Le Verdon,

par ses lacs, et gorges...

 

Mardi 12 juillet 2011

de Manosque à Riez.

 

 

Nouveau départ très tôt, car contrairement aux jours précédents, l'étape sera longue!...

 

Je quitte Manosque à 6 heures du matin. Toujours le beau temps, mais une dégradation est annoncée d'ici ce soir. 

 

Une bonne partie du GR® 4 se trouve sur la route départementale 907, avec une importante circulation. Plus d'une heure sur cette route sans bas côté! Il aurait été plus prudent et moins fatigant de prendre un bus jusqu'à Gréoux... mais maintenant c'est trop tard pour moi : je le dis pour ceux qui me liront, et voudront faire ce chemin.

 

Après avoir traversé la Durance, et au lieudit les quatre chemins, un sentier grimpe par bois et champs, et à nouveau la route, pour finir avec une piste caillouteuse descendant à Gréoux les Bains en passant près du château des Templiers. Il est 9 heures et je vais prendre mon petit déjeuner dans cet agréable village, station thermale pour les voies respiratoires et la rhumatologie avec ses bains troglodytiques et ses eaux à près de 40°.

 

château des Templiers

 

Je repars à 10 heures... 

Derrière l'établissement thermal, je retrouve le GR® 4 le long du Verdon... voila le torrent émeraude qu'il faut suivre un petit moment par un parcours de santé. Ensuite le chemin grimpe à travers bois et aussi en plein soleil et forte chaleur! Il est midi lorsque une descente caillouteuse me conduit à St Martin de Brômes. Petite pause pour remplir à une fontaine abondante et fraîche, ma gourde déjà vide. 

 

St Martin de Brômes.

 

 

Remontée par un chemin forestier de chênes et de pins. Succession de montées et descentes en ligne de crête. Parfois traversée de clairières et de champs secs sur des plateaux ventés. Quelques cultures de lavandes par ici semblent plutôt abandonnées! 

Les balisages du GR® sont très espacés ; il faut avoir l'œil pour ne pas partir dans une mauvaise direction...

Je passe près du château de Pontfrac, qui est paraît-il un hôtel restaurant dan un parc, mais je ne vois que des ruines....

 

Le chemin passe par un centre d'équitation, et la route mène à l'entrée de Riez et ses quatre colonnes romaines. Il est 16 heures.

Ce village a un passé chargé d'histoire, et son origine remonte au 1er siècle avant notre ère : l'empereur Auguste fonda la première cité dans cette même plaine. Sur la colline, la chapelle Ste Maxime est érigée au 17e siècle à l'emplacement où se trouvait un oppidum implanté par les Reii (peuple gaulois) qui occupaient les lieux avant la conquête romaine.

 

 

La Durance.

 

 

 

Le bord du Verdon à Gréoux. 

 

 

 

En chemin.

 

 

 

Les colonnes romaines à Riez.

Pour revenir à notre époque actuelle : le temps s'est bien dégradé et ce soir il pleut!

Question hébergement, il n'y a que l'hôtel Cigalou à un kilomètre... ou un camping avec mobil home.

 

 


 

 

Mercredi 13 juillet 2011

de Riez à Moustiers Ste Marie.

 

 

Il est presque 9 heures moins le quart quand je quitte Riez, par une rue derrière l'église, les escaliers, et le chemin remontant à la chapelle St Maxime. Le ciel est très sombre, et au loin le tonnerre se fait entendre! 

 

En suivant une petite route, je retrouve le GR® 4 au milieu des champs de lavandes sur une étendue plane. Les éclairs me poursuivent et j'avance à grand pas, espérant éviter la saucée, car par ici il n'y a aucun abri possible! 

 

des lavandes et des ruches sous le ciel d'orage.

 

Quelques gouttes commencent à tomber au moment où le village de Roumoules apparaît dans un vallon. Il était temps que j'arrive, je commençais à être mouillé! Il est 9h50, je fais une pause café dans un bistrot.

 

A 10h30, la pluie s'arrête un peu, je repars par le GR® en remontant sur les plateaux parmi les lavandes, mais aussi par les champs caillouteux et secs. Je peux toujours espérer ne pas prendre la pluie ici : aucun abri! Il faut compter sur ses jambes pour avancer...

A une intersection, le GR® 4 part à gauche, et une flèche indique "Moustiers Ste Marie" à droite! Ca fait partie des bizarreries du chemin. A droite c'est plus long et sans intérêt, en passant sous des immenses antennes, des pylônes, et une ligne haute tension, par une piste équestre. Je me suis déjà fait avoir une fois ici! 

 

Le GR® 4 continue à plat, par les champs et en sous bois. Il y a des averses sporadiques, entrecoupées d'éclaircies. 

Le chemin très raviné descend au milieu des pins jusqu'à la route. Déjà la vue sur Moustiers est magnifique! Le village est à flanc de montagne, comme accroché entre deux falaises ; le site est remarquable. 

 

Je suis souvent venu à Moustiers Ste Marie à pied et par différents accès, et chaque fois je ne peux m'empêcher de rester planter plus ou moins longtemps tout simplement pour regarder l'un des plus beaux villages de France... 

Moustiers Ste Marie est comme une crèche vivante dans les rochers, et je suis un santon qui arrive un peu mouillé, à 13h45!

Je vais à l'hôtel où j'ai réservé.

 

Vue de Moustiers Ste Marie.

 

 

au départ de Riez.

 

 

 

 

 

Arrivée à Moustiers Ste Marie.

 

 

 

 

Le chemin de la Chapelle

 

L'après midi se passe entrecoupé d'averses, d'éclaircies, de coup de tonnerre, et enfin le grand ciel bleu en soirée pour le feu d'artifice, et le bal... 

 

Moustiers a été fondé au Ve siècle par des moines. Selon la tradition, un religieux italien aurait appris à un potier le secret de la cuisson de l'émail blanc, ce qui aurait assuré avec le bleu de Moustiers la réputation de la faïence locale.

L'Eglise Notre Dame est classée Monument historique, elle fut construite entre 1336 et 1361.

Par un chemin très raide et des escaliers on accède à la Chapelle Notre Dame de Beauvoir  entre deux falaises, et proche du torrent qui traverse le village plus bas. La vue est magnifique sur la vallée, et une partie du chemin que j'ai parcouru.

 

 

Maison fleurie 

La chapelle Notre Dame de Beauvoir entre les falaises, et l'étoile dorée suspendue.

 

Au dessus de la chapelle se trouve une étoile dorée suspendue à une chaîne entre les deux falaises. D'après la légende, c'est le chevalier Blacas au 12e siècle qui l'aurait placée en remerciement à Dieu d'être revenu vivant des croisades.

 

La renommée de Moustiers Ste Marie depuis le 17e siècle est bien sûr la faïence, et bien qu'il y ait eu une longue période de désintérêt pour cet artisanat, l'activité semble renaître depuis quelques années avec de nouveaux ateliers de faïenciers. 

 

 


 

 

Jeudi 14 juillet 2011

de Moustiers Ste Marie au chalet la Maline.

 

 

Il fait beau et un peu frais ce matin.

Je vais prendre un café et croissants dans le seul bar ouvert à 7 heures.

 

Une demi heure plus tard, je quitte Moustiers, par la route en descente jusqu'au camping St Clair, où le GR® reprend un peu plus haut sur la gauche. Le sentier grimpe en sous bois au col de l'âne par quelques passages rocheux et ensuite entre la forêt domaniale du Montdenier, et la crête de l'Ourbès. 

Les points de vue sont spectaculaires sur ces falaises en balcon : le lac de Ste Croix s'étend jusqu'au barrage, avec ses villages : Aiguines et son château, les Salles sur Verdon, et sur l'autre rive Ste Croix de Verdon.

De l'autre côté, le ciel clair permet de distinguer au loin, le Mont Ventoux et le Lubéron... 

 

sur la crête de l'Ourbès.

 

Plus je monte, plus le lac se déploie : en m'approchant au bord je vois des pédalos vers le pont du Galetas, là où le Verdon quitte les gorges et rejoint le lac!

 

Le sentier descend dans la rocaille, et remonte en ligne de crête par les buis, et les genêts. Ensuite sous bois de chênes verts. Plus loin forêt de hêtres et de pins. Le chemin est devenu assez plat par moments, et monte encore longuement dans les grands pins.

 

Au détour de la cime de Barbin, La Palud sur Verdon se détache avec son château du 17e siècle qui trône au milieu. 

Le sentier rocailleux mène dans ce village sous un chaud soleil. Il est 13h40, et je fais une pause casse-croûte.

 

Descente vers La Palud sur Verdon.

 

Je repars à 14h30.

Le GR® 4 c'est la route... il faut la suivre sur les 8 kilomètres jusqu'à La Maline, en passant par les différents belvédères et les vues impressionnantes dans les gorges du Verdon.

 

Un vrai défilé de voitures garées sur une centaine de mètres le long de la route... J'arrive au chalet de La Maline à 16h20.

Le site est touristique et attire du monde, surtout un week-end comme celui là. 

 

Le chalet de la Maline. 

 

A 18 heures il n'y a plus personne! 

Le chalet a subi des travaux, depuis exactement 20 ans où j'ai fait étape ici la dernière fois, et les deux jeunes gardiens, sont sympathiques.

Le lieu est magnifique : la terrasse surplombe l'enfilade des gorges, et le panorama s'étend jusqu'aux collines du Var. 

 

Le soleil va disparaître du fond des gorges...

 

 

 

en montant vers le col de l'âne.

 

 

 

Vue sur le lac de Ste Croix.

 

 

 

La Palud sur Verdon.

 

 

 

Vue d'un belvédère. 

 

 

 

Les gorges vues de la terrasse de la Maline.

 

 

Après le dîner je reste un moment à regarder l'ombre gagner du terrain dans le fond de cette gigantesque faille, pendant que les pentes boisées au dessus se teintent de rose, et jaune pâle...

 

Je vais m'endormir dans un dortoir pour moi tout seul! 

 


 

Vendredi 15 juillet 2011

du chalet de la Maline à Rougon.

 

 

Ciel bleu et grand soleil ce matin encore...

 

Après le petit déjeuner je quitte La Maline à 7h50.

Le sentier fait une courbe et contourne le ravin, puis descend parmi des petits chênes verts jusqu'au bord du Verdon. 

 

Le GR® 4 s'appelle ici "sentier Martel", du nom du géologue qui a parcouru pour la première fois en 1905, le Grand Canyon, lors d'une mission pour le ministère de l'agriculture... 

 

Sentier en dents de scie : çà monte et çà descend, dans ces gorges, que j'ai parcouru plusieurs fois dans les deux sens depuis 20 ans! Mais le plaisir est toujours le même. Il y a des lieux gravés dans la mémoire, et y revenir fait surgir le passé. 

Pour moi, les gorges du Verdon font partie de ces lieux...

 

Le Verdon au bord du sentier Martel.

 

Je passe au Pré d'Issane : le Verdon coule à mes pieds en se faufilant dans les arbres, les branchages, et des galets. L'autre rive paraît inaccessible avec sa falaise verticale.

 

au dessus du torrent : les falaises.

 

Un passage un peu délicat dans les éboulis équipé de mains courante, et d'un escalier métallique. Les cailloux roulent sous les pieds : prudence! ...

 

 

 

Un peu plus loin à droite un sentier rejoint le site de la Mescla (mélange des eaux) : confluent du Verdon et de l'Artuby.

Les deux sites les plus caractéristiques, et pour moi les plus beaux dans ce canyon, sont la Mescla et le Pré d'Issane...

 

Au départ de la Maline.

 

 

 

Le Pré d'Issane : les arbres, les galets, et l'eau.

 

 

 

Eboulis des Guègues.

La photo écrase un peu, et ne rend pas tout à fait la réalité. 

 

croquis crayons pastels (carnet 15x10)

 

Ensuite il y a les fameuses échelles et les quelques 250 marches qui permettent de franchir la brèche Imbert, dans le roc, et la fissure des falaises en surplombant le Verdon... 

Je croise des randonneurs et des promeneurs à 10 heures du matin. 

Le sentier se poursuit sur des parties ensoleillées ou boisées de chênes verts et de buis.

les échelles sur la brèche Imbert.

 

 

L'une des Baumes : grottes creusée dans la falaise.

 

Entrée du premier tunnel relativement court, mais lampe frontale indispensable ; il y a des cailloux, et des flaques d'eau. Il faut savoir où mettre les pieds! Un peu plus loin le deuxième tunnel de plus de 600 mètres en forme de S, on ne voit pas le bout! Là aussi il faut faire attention en marchant et c'est même glissant... Deux ou trois ouvertures sur le côté, vers la fin permettent de voir le resserrement des falaises. 

 

A la sortie, le couloir Samson mène à un escalier et franchit une passerelle. Je remonte ensuite vers le parking complet, et la route où tout le long des véhicules sont garés!

 

Dans le fond des gorges.

 

 

J'arrive au Point Sublime envahi de touristes à 13h40. Pause casse-croûte à l'auberge.

Je repars à 15h10 ; le GR® 4 coupe les lacets de la route et en trente minutes je suis à Rougon, petit village sur un éperon rocheux avec vue sur le couloir Samson et le départ des gorges.

De nombreux vautours tournoient, et c'est un peu la grande curiosité du coin ; des habitants leurs donnent même des carcasses à manger.

 

Je vais au gîte d'étape crêperie " le mur d'abeilles" ou j'avais réservé. Petit dortoir de trois lits ou je suis seul.

 

Le dîner : une grande crêpe salée, et une petite crêpe sucrée, et une infusion! C'est peu quand on a marché plus de six heures! mais heureusement il y a eu le casse-croûte à deux heures.

 

Je croyais être seul, eh bien non! à 11 heures du soir je suis réveillé! Deux familles au grand complet débarquent avec vacarme, et envahissent les autres chambres. Je descends voir ce qui se passe :

- "on nous a dit qu'un monsieur dormait"... (ce qui ne les empêche pas de faire du bruit.)

- "mais vous m'avez réveillé"... 

Enfin, çà n'a pas l'air de leur poser de problème!...

 

 

Près de la Mescla

 

 

Le cours se resserre. 

 

 

La Baume aux pigeons.

 

 

Sortie du couloir Samson.

 

 

 

 

Rougon.

 

 


 

Samedi 16 juillet 2011

de Rougon à Castellane.

 

 

 

Beau temps au départ à 8 heures après le petit déjeuner.

Un chemin monte en passant sous des lignes haute tension. Ensuite il faut traverser un vaste plateau herbeux, et descendre par une piste entourée de buis, de genêts, et de chênes verts jusqu'au village de Chasteuil, où quelques artisans potiers ont installé leur quartier d'été.

Le GR® 4 suit une courbe de niveau autour des collines avec les Cadières de Brandis au dessus : des grands rochers en forme de chaises! Cadières en Provençal veut dire chaises... 

 

Traversée d'un grand plateau sec.

 

 

Les Cadières de Brandis.

Au départ de Rougon, et en contrebas le couloir Samson et l'entrée des gorges.

 

Fleurs dans la rocaille.

Tout ce chemin aujourd'hui est sans grande dénivellation, assez plat, et il finit même par devenir sans grand intérêt, lorsqu'à un moment donné il devient bitumé! 

Il y a un certain temps, je me souviens qu'un sentier passait au dessus par les ruines du village de Brandis, et par Villars Brandis, avant de rejoindre la piste au hameau de La Colle...

 

Vue sur Castellane, son rocher , sa chapelle.

 

 

J'aperçois l'immense rocher et la chapelle qui trône au dessus, et à ses pieds Castellane. J'y arrive par cette petite route à 12h40.

 

Castellane et le Verdon, vus de Notre Dame du Roc.

 

Mon étape du jour : le gîte d'étape l'Oustaou. 

Pour ma dernière nuit dans cette randonnée, je suis dans l'un des trois ou quatre meilleurs gîtes! Ici tout y est : l'excellent accueil, le bâtiment impeccable et bien entretenu, le dîner convivial avec des randonneurs et vacanciers venus pour ce grand pont du 14 juillet... 

Je suis seul dans un petit dortoir, les autres sont logés dans des chambres. 

Cerise sur le gâteau : le gîte est situé près du Verdon, dans un grand jardin verdoyant! à l'entrée de Castellane sur le GR®...

 

L'après midi, balade dans le village très animé, et montée à la chapelle Notre Dame du Roc, qui domine le village et la vallée du Verdon.

Castellane est une importante base pour toutes les activités de plein air, canyoning, rafting, canoë, vtt, escalade, etc...  

 


 

Dimanche 17 juillet 2011

de Castellane à St André les Alpes - lac de Castillon -

 

 

Je suis levé à 6 heures. Le ciel est très nuageux!

Le petit déjeuner copieux est prêt sur la table... 

 

Je pars à 6h50 :

je veux être à St André les Alpes assez tôt, car je dois prendre le train pour Nice à 15h

Au départ de Castellane, un chemin balisé en jaune démarre à droite d'un rond point près de l'hôpital. Ce chemin passe à travers champs et bois, avant de rejoindre une petite route jusqu'au village de Cheiron.

Longue montée par un sentier menant à la Baume. Un peu plus loin, les statues gigantesques du Mandarom peu discrètes, existent toujours!.... La route passe en dessous! Il est 9 heures, et je reçois quelques gouttes de pluie. 

 

Le sentier bien balisé par un trait jaune, remonte à travers bois jusqu'au hameau abandonné de Courchons, qui possède un four à pain, un lavoir et une fontaine dont l'eau provient d'une source abondante et fraîche.

 

Le four à pain, le lavoir, et la fontaine de Courchons.

 

Une piste forestière parmi les pins descend en zigzag, et déjà St André les Alpes apparaît : j'y arrive à midi... 

Il était temps, une grosse averse s'abat. 

 

Le lac de Castillon

 

 

Le lac de Castillon vu du chemin.

 

 

 

 

Dans la descente vers St André les Alpes.

 

 

Le Verdon à St André les Alpes.

 

C'est fini ; 26ème et dernière étape de cette Grande Traversée des Préalpes, que je parcours intégralement pour la première fois, malgré mes nombreuses randonnées dans certains massifs, tels que le Diois, Baronnies, et surtout le Verdon que j'ai souvent sillonné...

La gare de St André les Alpes 

et le train...

 

A 15h23 le petit train des Pignes qui assure la ligne Digne - Nice, me conduit à Nice sous une pluie battante à 18h30.... 

Les jours suivants, c'est farniente et jazz, à Juan les Pins.

 

Il faut aussi savoir faire d'autres choses...

 

 

 

 

jc-lordier (at) randoalp.com

 

certificat n° 00040001

 

 

 

Retour en haut