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de St Gingolph (lac Léman) à NICE 

 

 

 

 

 

Les marques GR®, GRP®, les signes de balisage correspondants (blanc/rouge et jaune/rouge), et PR® sont des marques déposées par la Fédération Française de la randonnée pédestre

 Autorisation de reproduction 2008.   

 

 

Préambule.

 

J'ai voulu refaire cette traversée des alpes françaises cette 7ème fois, en prenant mon temps.

Fini le lever quotidien à 4 heures du matin, pour marcher une douzaine d'heures sans arrêts!

La GTA en une quinzaine de jours est rangée au rayon des Bons Souvenirs.

 

Je l'ai voulu plus "cool",et j'ai eu raison, car plusieurs jours de mauvais temps m'auraient tout de même contraint à écourter certaines étapes. Si cette GTA est plus à la portée de (presque) tous bons marcheurs, elle n'ôte pas pour autant les difficultés que l'on peut rencontrer en montagne : 

la connaissance et la prudence doivent rester les maîtres mots de tous randonneurs.

 

Pour ma part, ce n'est pas la meilleure des sept que j'ai parcouru, mais enfin, il faut des bons jours et des moins bons : c'est  peut-être ce qui donne envie de recommencer...

 

Ces 26 étapes ont été réalisées en fonction de la météo, du temps, de mes envies, sans faire de prévisions à l'avance. Je n'ai fait aucune réservation préalable dans les gîtes, refuges, hôtels ; tout au plus parfois, un appel téléphonique le matin avant de partir, pour le soir.

Je n'ai eu aucun problème de place!

Je suis parti avec mon portable et une mobicarte à 20 euros.

Ce n'est pas un exemple à suivre, mais je n'ai emmené ni topo-guide, ni cartes, ni boussole, ni altimètre, ni gps...

Il est vrai que ce GR® 5, ses variantes, et autres sentiers adjacents n'ont plus trop de secrets pour moi.

 

 

 

 

 

Un petit clic sur le dessin

 

Mes étapes

  6 juillet    de St Gingolph au refuge de Bise

  7 juillet    du refuge de Bise à Chapelle d'Abondance

  8 juillet    de Chapelle d'Abondance à Bassachaux

  9 juillet    de Bassachaux à Samoëns

10 juillet    de Samoëns au refuge Moëde

11 juillet    du refuge Moëde au Prarion 

12 juillet    du Prarion au refuge Tré la Tête

13 juillet    de Tré la Tête au refuge de la Croix du Bonhomme

14 juillet    du refuge de la Croix du Bonhomme aux Chapieux

15 juillet    de Bourg St Maurice à Peisey Nancroix

16 juillet    de Peisey Nancroix au refuge de la Leisse

17 juillet    du refuge de la Leisse à Pralognan

18 juillet    de Pralognan au chalet de Polset

19 juillet    du chalet de Polset à Névache

20 juillet    de Névache à Briançon

21 juillet    de Briançon à Arvieux

22 juillet    d'Arvieux au refuge cime du mélezet - Ceillac

23 juillet    du refuge cime du mélezet à Fouillouse

24 juillet    de Fouillouse à Larche

25 juillet    de Larche à St Dalmas le Selvage

26 juillet    de St Dalmas le Selvage à Roya

27 juillet    de Roya au refuge de Longon

28 juillet    de Longon à St Dalmas Valdeblore

29 juillet    de St Dalmas Valdeblore à Utelle

30 juillet    d'Utelle à Aspremont

31 juillet    d'Aspremont à Nice

 

 

 

On ne peut apprécier la beauté de la montagne qu'en la regardant en face ; quand on est dessus on ne voit rien d'autre que ce qui est autour.

 

 

 

Au lieu de faire du stop, entre Evian et St Gingolph, comme les autres fois, j'ai préféré prendre un bateau : ce qui me donna l'occasion de passer près d'une heure sur le lac Léman, entre Evian, Lausanne, et ce village départ du GR® 5 dans sa partie alpine.

 

L'intérêt est de prendre du recul, et de voir ces montagnes de Haute Savoie depuis la rive Suisse, et d'observer pendant toute la traversée du lac, les détails des premières heures de marche demain matin .

 

La dent D'Oche domine le lac au départ d'Evian.

Samedi 5 juillet 2008

 

St Gingolph vu du bateau

 

 

 

"Là où il y a une volonté, il y a un chemin." Edward WHIMPER.

 

Dimanche 6 juillet 2008

Mon idée étant de ne pas me presser pour cette GTA, je pensais faire étape ce soir à la Chapelle d'Abondance. Environ 7 heures de marche pour y arriver, il n'y avait pas lieu de s'affoler au matin du premier jour!

 

Je quitte St Gingolph un peu avant 9heures : le ciel est gris.

Le chemin passe en sous bois, à proximité d'un espace de loisirs et du parcours accrobranche "cimes story"...

Les premières gouttes se font entendre sur le feuillage ; j'imagine qu'il s'agit d'une petite averse passagère, mais en montant, la pluie ne se calme pas, bien au contraire! Je m'en aperçois lorsque je sors du couvert feuillu : le temps de sortir ma cape du sac à dos, et je suis tout dégoulinant, sous une pluie battante! pas le moindre petit abri,  le moindre auvent, ou une avancée de toit. 

"C'est un scandale" aurait dit un touriste rencontré sur un sentier de Pralognan un jour de pluie : "ils n'ont même pas prévu des abris en cas de pluie ou de chaleur intense?"

"mais non mon brave Môssieu"...

J'en ris tout seul en repensant à ce moment, mais mon amusement va finir par devenir nerveux : je me débat comme je peux pour enfiler ma cape tout seul et recouvrir mon sac sur le dos. Que le bonhomme se mouille, à la rigueur ce n'est pas grave, je le suis déjà, mais le sac c'est autre chose!

 

 

 

 

Après avoir réussi à tout recouvrir correctement, je me remets en marche. La première bourrasque de vent fait tout voler en l'air. La cape ou poncho, c'est bien à condition qu'il n'y ait pas de vent, autrement on se mouille quand même, et on ne voit pas où on met les pieds : tous les porteurs de poncho connaissent "l'effet robe Marilyn" s'envolant sur une bouche d'aération... De plus, le mien que je traîne partout depuis près de 30 ans, a vraiment besoin d'être raccroché au clou.

 

Pendant ce temps, je marche... 

et la pluie s'arrête! que fais-je? je l'enlève, je le garde? en tous cas je sue! 

Je l'enlève, et le range plié ou plutôt roulé en boule tout mouillé dans la poche sur le sac. Je me sens soudain plus léger.

Pas longtemps! quelques centaines de mètres plus loin, il re-pleut. Aux chalets de la Planche, j'espérais trouver un abri, mais non. je dois remettre tant bien que mal cette cape, mais çà dégouline partout : je n'ose imaginer l'intérieur du sac à dos, s'il est pareil que l'intérieur des chaussures! 

 

Il y a de la boue partout, et le sentier se confond avec un torrent.

 

Aux chalets de Neuteu, il n'y a personne ; je comprends ces gens qui ont mieux à faire que passer un dimanche de pluie à Neuteu! 

 

Un peu plus haut, le petit lac à contourner, et une dernière ligne presque droite mène au col de Bise. 

 

 

 

 

 

Entre Novel et la Planche

 

 

Le lac juste avant le col de Bise

 

Ce n'est pas une caresse ou une bise qui m'effleure, mais une claque en pleine figure : un vent violent souffle. La cape ne sert plus à rien, s'envole, et comme je le disais : je ne vois plus où  je mets les pieds, ce qui est plutôt gênant dans une pente ravinée, glissante, et boueuse. 

 

"Le vent hurle : il a sûrement quelque chose d'important à nous dire".

 

Enfin j'arrive aux chalets de Bise, il est un peu plus de 13h30...

Je suis trempé, les pieds dans les chaussures sont comme dans des bassines d'eau! 

 

Je n'ai plus envie de continuer jusqu'à la Chapelle d'Abondance : encore trois heures comme çà, et il me faudra deux jours pour sécher!!

 

Le refuge est plein! on s'en doute...

mais à cette heure là beaucoup de gens ont laissé leur voiture sur le parking à cent mètres, et ont envahi les tables pour déjeuner...

Des randonneurs tous aussi mouillés les uns que les autres, arrivent tout au long de l'après midi. 

 

Dire que ce refuge est sommaire, est un euphémisme! 

L'eau est à l'abreuvoir à l'extérieur, ainsi qu'un seul WC à 50 mètres. Très pratique lorsqu'il pleut, et que chacun attend son tour!

"Le clou", si je puis dire, c'est les trois pitons vissés dans le plafond au dessus du poêle à bois et sur lesquels, avec des cintres en fil de fer, chacun suspend ses fringues trempées, et comme il n'y a pas assez de place tout autour de la seule source de chaleur du refuge, nous sommes une soixantaine à étaler nos petites affaires un peu partout dans le dortoir. Ca commence à sentir bon le refuge!

 

On peut se demander pourquoi après avoir dépensé des fortunes pour réhabiliter des refuges de montagne, avec des travaux interminables, le CAF n'envisage pas d'améliorer l'habitat de ce refuge situé au bout d'une route et d'un parking!

J'y ai fait étape en hiver, c'est encore pire! Il est évidemment non gardé, les toilettes sont fermées, et l'eau est dans le torrent... quand ce n'est pas de la glace!

 

Je trouverai cela normal, si tous les refuges étaient pareils, mais qu'on en transforme certains en trois étoiles, sous prétexte qu'ils sont situés dans des massifs hyper fréquentés, et qu'on laisse pourrir les autres, je ne suis pas d'accord!

Je suis membre du CAF depuis 1980, et je paie ma cotisation : j'ai le droit de dire ce que je pense! CQFD.

(Extrait du mail envoyé au CAF Léman)

 

Nous sommes plusieurs à réussir à nous procurer des journaux, pour bourrer nos chaussures. 

Une cinquantaine de paires de godasses ne sècheront pas pendant la nuit autour du faiblard poêle à bois...

 

Enfin, comme dirait quelqu'un, çà fait  partie de la rando, de la montagne, et ne nous empêche pas de manger :

potage, polenta, saucisse, gâteau chocolat...

de dormir, et de ronfler pour certains...

 

 

 

Le refuge de Bise et le Pas de la Bosse.

 

 


 

 

"Quand le sage montre du doigt le ciel, l'imbécile regarde le doigt". Proverbe chinois.

 

 

Lundi 7 juillet 2008

 

 

Il a plu une grande partie de la nuit!

Nous sommes une poignée à oser sortir de nos couvertures à 6 heures et demie, mais pourquoi faire si tôt?

On n'en sait rien!

Le ciel est gris, le plafond de nuages est bas, le poêle à bois est froid, et les chaussures sont aussi mouillées qu'hier soir.

 

Après le petit déjeuner, je pars à 8h 20 en suivant un groupe de quatre randonneurs.

Le sentier est boueux, glissant, avec des traces se perdant au milieu d'une importante végétation, et en finissant dans une forêt de pins et sur la route. Nous parvenons en moins de trois heures à la Chapelle d'Abondance. Je décide de m'arrêter là, alors que les quatre randonneurs continuent plus loin.

 

Un insolent rayon de soleil apparaît ; j'aurais pu continuer aussi, mais avec les chaussures encore trempées des cinq heures sous la pluie hier, et les affaires mouillées dans le sac, je trouve plus sage d'aller tout droit au gîte d'étape pour pouvoir tout étaler à l'air, et exposer mes chaussures face au soleil, se montrant  généreux au fil des heures.

 

Dans l'après midi, arrive un couple anglais qui était à Bise hier soir.

Au dîner nous avons droit à un menu pas très original pour la haute Savoie : couscous!

Peut mieux faire...

 

La grande satisfaction du jour, en dépit de nouveaux nuages venus assombrir le ciel dans la soirée : tout a séché!

 

 

 

La Chapelle d'Abondance


 

 

" Nous méritons toutes nos rencontres ; elles sont accordées à notre destin, et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." François MAURIAC 

 

 

Mardi 8 juillet 2008

 

Le ciel est gris, mais il ne pleut pas.

Je quitte La Chapelle d'Abondance à 8h20 par un bout de route, et en bifurquant à droite sur un chemin contournant une prairie, et passant en sous bois après avoir traversé la Dranse, torrent bouillonnant, et l'imposante cascade des Mattes.

La montée est rude, mais le sentier a été nettement arrangé depuis la dernière fois : il aura fallu une bonne dizaine d'années pour débarrasser les troncs, les arbres, et branchages au sol, qui transformaient cette montée en parcours du combattant! 

 

Je rencontre un groupe de randonneurs suisses en pleine pause!

Une fois passé le chalet des "Crottes", le sentier se perd dans la boue et les traces de troupeaux. Il faut aller en direction du chalet de la Torrens en pataugeant un peu. Le chien m'accueille en ronchonnant, ce qui fait sortir son maître.

- "Vous allez loin"?

- "Bassachaux" 

- "Ah! devrait pas pleuvoir aujourd'hui".

Voila une bonne nouvelle!

 

 

 

 

La montée continue au milieu des pâturages et des hautes herbes ; des traces partent un peu dans tous les sens, mais il suffit d'avoir en vue le col des Mattes, et toujours ce petit névé qui stagne là chaque fois que je passe ici en juillet.

Arrivé au col et sur ce plateau, je ne m'attarde pas : le vent est glacial. La descente de l'autre côté est plus abritée. Un chemin remonte à la ferme de l'Etrye, puis continue par des lacets avant d'entamer une pente douce, à travers bois jusqu'au chalet de l'Enlevay.

au col des Mattes

 

Cette partie est très agréable parmi les rhododendrons et les mélèzes.

Un dernier petit raidillon, et me voila arrivé au col de Bassachaux. Il est à peine 13h30. Je retrouve les quatre randonneurs d'hier faisant une pause avant de continuer plus loin.

Les patrons du gîte, Mr et Mme CREPY ne sont pas là, mais je connais déjà le gérant remplaçant depuis quelques années.

 

Dans l'après midi arrivent trois randonneurs à l'accent du sud ouest : Etienne, sa fille Emilie, et leur ami Jean-Luc

Un peu plus tard, un couple de randonneurs que j'avais aperçu dans la foule du refuge de Bise avant hier...

 

Nous sommes six à table le soir à nous partager l'excellent potage, tagliatelles rôti de porc, fromage, et salade de fruits.

Au cours des discussions qui animent cette soirée, sur nos randonnées, nos cheminements montagneux, nos expériences, le mot fatidique de "Compostelle" a été prononcé ; par qui? je ne sais plus. 

Dans un groupe de six ou huit marcheurs se rencontrant par hasard, il y en a toujours deux ou trois ayant fait ce pèlerinage (ou cette randonnée, on l'appelle comme on veut.)

Ce soir, dans ce gîte du col de Bassachaux à 1800 mètres, cette rencontre n'échappe pas à la règle. Nous sommes deux ou trois à avoir fait ce chemin, et chose extraordinaire, dans le couple présent, le mari est écrivain. 

Hasard? je ne sais pas! en tous cas je n'imaginais jamais rencontré ici l'auteur du livre "Le chemin oublié de Compostelle", que j'ai acheté à Conques dans l'Aveyron,  il y a un mois presque jour pour jour !

 

Tout cela est curieux, et même troublant.

 


 

 

 " On ne peut comprendre l'autre, qu'en marchant deux kilomètres dans ses mocassins". Proverbe Indien. 

 

 

mercredi 9 juillet 2008

 

C'est le premier jour où le ciel est parfaitement bleu...

Je pars après le petit déjeuner, par le large chemin qui remonte doucement en direction de la Suisse. 

Partis bien avant moi, je retrouve juste avant le col frontière de Chésery, Jean- Luc qui peine déjà de bon matin ; Etienne et sa fille sont largement devant!

Je retrouve au passage le groupe de randonneurs suisses d'hier, prêts à partir du refuge de Chesery. 

 

Nous contournons le lac Vert pour atteindre le col "des Portes de l'hiver". En contre-bas, les Crosets, qui n'étaient qu'un hameau où j'avais fait étape lors de ma première GTA, s'étend chaque année un peu plus! Il est vrai que nous sommes sur le domaine "des Portes du soleil". Douze stations sont reliées : d'Avoriaz, à Val d'Illiez en Suisse en passant par Chatel, Montriond, les Gets, etc... 

 

Le plus intéressant est en face de nous : les Dents Blanches et les Dents du Midi, se découpent dans le ciel bleu.

Le chemin presque plat, passe devant plusieurs chalets d'alpage. J'aime bien faire une petite pause dans l'une de ces fermes, et déguster un bout de sérac (fromage d'origine suisse), en contemplant "les Dents" et en essayant de reconnaître leurs grandes voies.

 

  Les Dents Blanches

 

La montée au col de Coux est lente et régulière, agrémentée par les rhododendrons en fleurs. 

La cabane de douane est toujours là, et deux douaniers suisses débonnaires semblent être venus pour s'oxygéner. 

 

Jean-Luc arrive tranquille, mais avec l'accent Biterrois : 

"Hé, je fais pas un marathon, moi"... 

 

 

Les quatre randonneurs que je croise tous les jours depuis avant hier, font une pause aussi! Ils vont à Samoëns comme moi ; nous décidons de dîner ensemble ce soir.

 

Le col de la Golèse est bien visible en face. Il faut descendre par des prairies, et la forêt de sapins, ensuite traverser un torrent, et remonter dans les pâturages jusqu'au col. Autrefois important lieu de passage d'oiseaux migrateurs, je crois qu'aujourd'hui les seuls oiseaux rares à passer doivent être les randonneurs!

 

 

Au jardin botanique de Samoëns

le Lac Vert et le refuge de Chésery.

 

 

 

Montée au col de Coux.

 

 

Le col de la Golèse, et au loin les Aravis.

 

Pénible et longue descente sur le chemin caillouteux, avant d'atteindre la route : presque mille mètres!

Il est temps d'arriver sur la place de Samoëns, et son tilleul plus de cinq fois centenaire : je commençais à avoir une douleur sous la plante des pieds.

 

Le soir je retrouve comme prévu, les quatre randonneurs (ou plutôt un randonneur et trois randonneuses) dans un resto sympa aux menus savoyards.

 

 

Quant à Etienne, Emilie, et Jean-Luc, courageux... ils ont continué jusqu'à Salvagny. 

 

 


 

 

" Le monde ne mourra jamais par manque de merveilles, mais par manque d'émerveillements". G.K CHESTERTON.

 

 jeudi 10 juillet 2008

 

Je quitte Samoëns à 7 heures et demie par une nouvelle belle journée.

Après avoir longé le Giffre grossi par les pluies, une passerelle mène sur l'autre rive, dans un sous bois. De là, il faut franchir les énormes roches des gorges des Tines à l'aide de deux échelles métalliques. L'une d'elle a été réparée dernièrement. 

Autrefois, le Giffre passait dans ces gorges.

 

Petite remontée en sous bois, avant d'aborder la descente en zigzag au hameau du Fay, et traverser une prairie. 

 

Le Fay et la Pointe de Sales au fond

 

Une petite route remonte à Salvagny, et continue en direction d'une scierie. Plusieurs raccourcis évitent le bitume, et je parviens à la première grande cascade : le Rouget. Deux énormes chutes d'eau éclaboussent la route. Un peu plus haut, le parking, complet à 10 heures du matin, et des voitures garées n'importe comment le long de la route qui n'est pas large!  

 

Des dizaines de randonneurs montent et suent en plein soleil, mais le sentier fleuri est très agréable.

Je suis toujours émerveillé en arrivant au collet d'Anterne de découvrir ce panorama ; après cette rude montée, les vallonnements d'Anterne s'étalent chargés de fleurs multicolores. La Pointe de Sales se dresse à droite, et dans son prolongement, la face verticale des Fiz, et ses voies d'escalade. Des ruisseaux coulent et des poches d'eau se sont créées sur ce terrain marécageux et verdoyant. Le sommet du Mont Blanc occupe le fond de l'espace. 

La description serait incomplète si je ne citais pas les Aiguilles rouges toutes proches et plus à l'est, le Buet.

 

Arrivé au Collet d'Anterne

 

le plateau d'Anterne

 

 

 

 

 

le lac d'Anterne

 

 

 

 

Dans les gorges des Tines

 

 

 

 

La Cascade du Rouget

 

 

 

 

 

 

J'arrive aux chalets d'Anterne et son refuge. Il est midi et demi : la faim me tiraille... je me laisse tenter par une omelette jambon avant de repartir!

les chalets d'Anterne

 

Le sentier schisteux grimpe en lacets sur une butte, et redescend au magnifique lac d'Anterne. Encore une petite montée, et un névé à traverser pour être au col d'Anterne. Toute la chaîne du Mont Blanc est là : superbe!

 

le lac d'Anterne et la face des Fiz

 

 

au col d'Anterne, sur fond de Mont Blanc.

En moins d'une demi heure j'arrive au refuge de Moëde un peu plus bas.

Etienne, Emilie, et Jean-Luc sont ici aussi.

 

Coucher de soleil sur le Mont Blanc vu de Villy

 

 

Excellent dîner : Potage, Diots, Polenta, fromage, mousse au chocolat maison...

Le refuge est complet!

 

Je vais faire un tour, pour voir le coucher de soleil sur le Mont Blanc. 

 

 


 

 

"Dès qu'on met son sac à dos, et que la chaussure bute sur les cailloux, l'esprit se désintéresse des dernières nouvelles." Régis Debray

 

vendredi 11 juillet 2008

 

Le grand beau temps, c'était trop beau pour que çà dure plus de deux jours!

Ce matin, les nuages vont très vite. 

 

La descente est très mouillée par les chalets de Moëde : le sentier se perd dans les traces de troupeaux. Il faut patauger dans la boue et le terrain marécageux! Les premières gouttes de pluie arrivent lorsque je passe près du Pont d'Arlevé, sur le torrent la Diosaz. Maintenant il faut remonter par le sentier très agréablement fleuri : les rhododendrons à profusion. Ce paysage est splendide par beau temps, mais pour l'heure je dois ranger mon appareil photos dans mon sac et tenter de remettre ma cape.

 

Je rattrape Jean-Luc, nullement inquiet par la pluie, les éclairs, et les grondements qui se rapprochent! 

Etienne et Emilie sont beaucoup plus haut. Ils sont partis tous les trois à 6 heures, presque une heure avant moi.

La montée est pénible sous la pluie, et dans le vent!

Un dernier raidillon dans un couloir d'éboulis et de neige, nous mène au col du Brévent : en face tout est dans les nuages! La chaîne du Mont Blanc, magnifique hier, dans un ciel lumineux, est ce matin invisible et cachée.

 

Nous ne nous attardons pas, il n'y a rien à voir, et les grosses gouttes glaciales nous frappent en pleine figure.

 

 

Montée au Brévent

 

 

 

Les glaciers des Bossons et Taconnaz, en net recul...

 

 

 

 

Les Fiz et chalets d'Anterne, après le pont d'Arlevé.

 

 

 

 

 

Le sentier encombré par deux ou trois gros névés, contourne le sommet du Brévent, les éboulis à grimper, et les échelles à franchir. Fort heureusement, l'orage s'est éloigné ; je n'étais pas très rassuré à l'idée de tout ces passages avec la foudre qui claquait peu de temps avant.

J'ai même enlevé ma cape, de crainte de marcher dessus et risquer une chute dans ces franchissements!

 

Une piste encore enneigée mène au Brévent : tout est désert, le téléphérique ne fonctionne pas, le restaurant est fermé, et la buvette sur la terrasse barricadée! Nous entamons la longue descente ; l'une des plus longues et plus pénible de ce GR® 5. Du Brévent aux Houches, plus de 1500 mètres... 

Avec le beau temps, c'est très agréable : vue constante sur le Mont Blanc, les grands glaciers des Bossons, de Taconnaz, toutes les Aiguilles de Chamonix très découpées. 

 

Aujourd'hui il vaut mieux regarder où l'on met les pieds plutôt que regarder en l'air. 

 

 

La pluie revient, il faut se recouvrir! Le sentier passe au milieu de rhododendrons. Il y a quelques passages raides dans des rochers.

 

Des éclaircies se montrent : au milieu de nuages s'entrouvrent des coins de ciel bleu, et le soleil parvient à percer par endroits!

Les bruits de la vallée se font entendre en arrivant au Merlet, son restaurant et sa réserve d'animaux. Avec la route et le parking à proximité, l'endroit est envahi de touristes. Il est 13 heures, Etienne, Emilie, et moi nous attendons une bonne demi heure Jean-Luc qui finit par arriver tranquillement!

 

Il faut une bonne heure pour continuer la descente en passant par la statue du Christ Roi, rejoindre la gare des Houches, et remonter au centre du village.

 

Premier bistrot, nous nous arrêtons casser la croûte, et attendre J-L...

Eux restent aux Houches ; moi j'ai décidé d'aller plus loin.

 

Je traverse tout ce village en longueur, pour reprendre le sentier montant au col de Voza, à travers bois et prairie. Les éclaircies n'auront pas duré : il se met à pleuvoir très fort! J'arrive à mettre ma cape tout seul... En moins de deux heures je suis au Prarion, sommet à 1850 mètres dominant toute la vallée, des Houches à Argentière. En face les aiguilles de Bionnassay et du Goûter. Le reste est enveloppé dans le brouillard et les nuages.

 

 

 

A l'hôtel du Prarion il y a chambres et dortoir. Je suis tout seul! pas un randonneur sur cet hors GR®, et encore moins de touriste dans cet endroit isolé avec ce temps ! 

J'ai de la place pour faire sécher tout ce qui est mouillé.

Le Prarion et les Aiguilles de Chamonix

 

 

Est-ce le fait que je sois seul? Je suis traité royalement, et tout le monde s'inquiète sur ce que je fait, d'où je viens, et où je vais.

Le dîner est excellent : Potage, saumon riz, haricots verts, fromage, tarte.

 

Vers 21 heures, l'orage provoque une coupure de courant, et il n'y a plus d'électricité jusqu'au lendemain matin : mais je n'avais plus rien à faire que dormir.

 

 


 

 

 " Il n'y a pas de chemin, il faut marcher. C'est en marchant que se fait le chemin." ST JEAN DE LA CROIX

 

Samedi 12 juillet 2008

 

Il a plu toute la nuit, et la chaîne du Mont Blanc est dans la grisaille.

Le petit déjeuner est copieux.

Je voulais faire une étape hors GR®, pour changer de ce Val Montjoie, qui n'a de "joie"que le nom. Mon idée était de passer par le col du Tricot, et les chalets de Miage pour rejoindre, au delà du Truc, la combe d'Armancette qui doit être très fleurie en ce moment, et faire étape au refuge de Tré la Tête.

 

 

Descente vers le col de Voza

 

 

Les éclaircies sont belles, il ne devrait pas pleuvoir pour le moment!

Direction Le Cugnon, à la sortie des Contamines : le sentier monte en zigzags dans la forêt et les prairies en fleurs. De l'autre côté de la vallée, le Mont Joly tout verdoyant.

 

 

 

Refuge de Tré la Tête

Vu le temps, je n'ai pas envie de passer par le col du Tricot

Je quitte le Prarion à 8 heures avec une pluie fine. En vingt minutes je suis descendu au col de Voza, et je continue par le chemin serpentant au milieu des prés jusqu'au village de Bionnassay, où rien ne semble bouger.

Le sentier traverse des torrents bouillonnants et passe par les hameaux du Champel et Tresse.

 

Arrivé aux Contamines vers 11 heures, je fais une pause sur la place, profitant d'une éclaircie comme d'autres randonneurs, nous étalons nos capes trempées sur les bancs. Quelques achats à la supérette, et je m'installe pour casse-croûter. 

A midi et demi je décide de repartir, mais avant, un coup de fil au refuge de Tré la Tête me rassure...

 

Laitues des alpes, le long du sentier

 

 

 

J'arrive au refuge de Tré la Tête un peu avant 15 heures.

Plutôt fréquenté par des alpinistes, c'est surtout un point de départ pour les sommets environnants : Aiguille de Tré la Tête, et de la Bérangère, refuge des Conscrits. Le glacier tout proche est aussi une base d'initiation.

Ce soir, il y a plusieurs groupes d'alpinistes allemands et français avec leur guide, mais le refuge n'est pas complet.

 

 

Dans la soirée, le ciel se noircit à nouveau, et l'orage se déchaîne, illuminant le ciel de tout ses feux!

Au dîner : Potage, sauté de veau, pâtes, fromage, gâteau.

 

 


 

 

" Tâche de vivre avec les 3 arbres qui sont en face de chez toi, comme si c'était une forêt." Etty HILLESUM 

 

dimanche 13 juillet 2008

 

Il pleut, il pleut encore, et à torrent!

Nous sommes tous dans le petit réfectoire, seul endroit où il fait à peu près bon : le dortoir est frisquet, et dehors la température est tout juste de quelques degrés!

Les groupes d'alpinistes qui avaient prévu une course sur le secteur, ou de l'initiation sur le glacier, renoncent à leurs projets. La plupart redescendent dans la vallée, sans doute pour aller dormir! 

 

Il est 10 heures et demie lorsque je me décide aussi à partir, autrement il sera trop tard, et malgré ce temps pourri et l'heure avancée, j'espère aller jusqu'au refuge de la Croix du Bonhomme. 

La descente par ce sentier est très glissante, boueuse. La pluie dégouline partout : je ne sais plus si je suis sur un chemin ou dans des torrents...

Je passe par les chalets de la Laya, et je contourne une prairie. Après avoir traversé le torrent sur une passerelle, je remonte pour retrouver le chemin et arriver au refuge de la Balme deux heures après mon départ. La petite salle est bondée, mais beaucoup osent sortir en voyant que la pluie s'est un peu calmée!

J'ai besoin de quelque chose de chaud : un grand café et une tartelette aux myrtilles.

 

Une demi heure plus tard je repars. Il ne pleut presque plus, mais les nuages sont très bas, le brouillard cache le paysage, et il faut souvent patauger dans l'eau. Après le Tumulus des Dames Anglaises, le terrain est presque plat. De nombreux randonneurs ont profité de cette accalmie pour quitter le refuge.

 

La montée au col du Bonhomme est beaucoup plus scabreuse : attention aux glissades...

 

Le col du Bonhomme est dans la brume, et dans la cabane des randonneurs cassent la croûte. 

 

le col du Bonhomme

 

Nous repartons : le sentier grimpe dans des rochers, et des éboulis, avec deux ou trois petits névés, une cascade à traverser. Le refuge de la Croix du Bonhomme est invisible, il faut être à vingt mètres pour le voir! Il est à peine 15 h 30. 

J'ai besoin de me réchauffer : une bonne soupe de légumes fait le plus grand bien, et je sais qu'ici en plus, elle est bonne.

 

Ce soir c'est pratiquement complet... le mauvais temps fait stopper tout le monde beaucoup plus tôt que prévu. 

A force de faire des étapes aussi courtes tous les jours, je me demande si je serai à Nice en juillet, en août, ou plus tard.

 

La plupart des randonneurs font le TMB ; certains, des portions de GR® 5. Des dizaines de paires de chaussures sont autour du poêle, et des vêtements en tous genres suspendus au-dessus. 

Enfin, question ambiance je ne regrette rien, en dehors du repas simple mais copieux : Potage, bœuf bourguignon, Polenta, fromage, gâteau, nous avons droit après à un concert improvisé de guitares, flûte et trompette, par le gardien, le cuistot, et serveurs, à l'occasion de l'anniversaire d'un randonneur.

 

 


 

 

" La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi." A. EINSTEIN .

 

lundi 14 juillet 2008

 

 

Je ne sais pourtant pas tout, mais rien ne veut fonctionner comme je l'avais imaginé.

 

 

Ce matin au réveil, nous avons la surprise de constater que tout est blanc dehors! Il y a dix centimètres de neige, il tombe encore des flocons, et on ne voit rien à dix mètres... Le scénario est pire qu'hier : après le petit déj, on est tous là à se regarder, comme si chacun attendait que l'autre prenne son sac et parte dans le brouillard et dans la neige! Que faire? on ne voit même pas le sentier qui court sur la crête des Gittes... et personne n'a l'intention de passer par là. Ceux qui font le TMB n'ont que la solution de descendre aux Chapieux, et moi même je vais opter pour cette solution : je verrai bien, après! Je n'ai pas envie de jouer les "aventuriers" seul sur cette crête dans la neige et le brouillard, et je n'ai pas plus envie d'attendre ici le soleil!

 

Il est presque 10 heures du matin, nous sommes quatre ou cinq à partir. L'équipement hivernal n'était pas prévu pour faire cette GTA en ce mois de juillet..

Le sentier est recouvert de neige, et les marques de balisage invisibles. Nous arrivons à suivre quelques vagues traces en faisant attention aux glissades toujours possibles.

 

Près des chalets de Plan Vararo : l'heure du berger?

 

 

 

 

Le refuge de la Croix du Bonhomme

 

 

Il faut arriver près des chalets de Plan Vararo à 2000 mètres pour que la neige disparaisse, et voir de la verdure ; mais ici il pleut!

Ce n'est pas du tout le GR®, ni le chemin que j'aurai dû emprunter, et je ne sais même pas pourquoi je vais dans cette direction... J'ai même envie de m'arrêter là en bas, de rentrer chez moi, et revenir faire cette GTA une autre année!

 

J'ai du mal à réaliser que je suis celui qui pense tout çà. 

C'est mon neuvième jour de marche, le sixième jour de temps pourri, et j'ai passé le col du Bonhomme seulement hier!

 

Des randonneurs ont leur voiture aux Chapieux, et me propose de m'emmener à Bourg St Maurice.

En temps normal, je n'aurai jamais accepté cette proposition, mais là je suis fatigué ; pas physiquement, mais moralement, et chaque jour je suis trempé et les 

chaussures ne sèchent pas pendant la nuit.

 

En vingt minutes de route nous sommes au centre de Bourg St Maurice en fête, ce 14 juillet.

Il ne me reste plus qu'à trouver un hôtel, et déballer mes affaires.

 

Dans une laverie ouverte tous les jours, je porte le contenu de mon sac à dos, que j'enfourne dans une machine à laver, et que je mets ensuite dans un sèche linge.

Je commence à me sentir mieux! mon linge est propre, sec et sent bon. Je me dis qu'un grand pas a été franchi par rapport à ces jours ci.

Ca me satisfait d'autant plus que de larges éclaircies arrivent dans l'après midi, et je peux mettre mes chaussures à la fenêtre au soleil.

 

Le 7e BCA de Bourg St Maurice ne sera pas sauvé !

 

La météo est optimiste pour les jours à venir.

On n'y croyait plus!

 

 


 

 

" Ce qui sauve, c'est de faire un pas."  Antoine De St EXUPERY

 

mardi 15 juillet 2008.

 

En effet : le ciel est bleu, le soleil est bien là.

Sur les conseils de la patronne de l'hôtel, je prends une piste cyclable le long de l'Isère jusqu'au village de Landry où je retrouve le GR® 5 lâchement abandonné hier!

 

 

Le sentier coupe plusieurs lacets de route et parvient à Peisey-Nancroix en tout début d'après midi. Je m'arrête ici volontairement : ce village est incontournable pour moi : c'est ici à 16ans que j'ai eu mes premières expériences alpines, tout comme Champagny, et Pralognan, qui me donna de grandes émotions! 

Je ne peux pas passer dans ces lieux sans y faire étape, et revoir à Peisey le jardin de l'église où nous avions campé, ainsi que Nancroix à trois kilomètres.

 

La pyramide de l'Aliet et Bellecôte

 

Cette fois ci encore, je vais à l'hôtel des trois stations que je connais de longue date...

 Peisey-Nancroix est assez bien préservé, et à l'écart de l'urbanisation galopante des alentours et de la grande mode du "tout relié ensemble" : Vallandry, Plan Peisey avec Montchavin La Plagne, et les Arcs. 

 

Une petite promenade, ou plutôt petit pèlerinage à Notre Dame des Vernettes :  chapelle baroque du XVIIIe siècle à 1816 mètres, entourée de mélèzes et d'épicéas, dans un décor grandiose accessible à pied, et face au sommet de Bellecôte. 

 

L'Eglise de Peisey

 

Notre dame des Vernettes

Il fait beau ; tout est beau, et je suis heureux d'être ici.

 

 


 

 

 " Avant de faire le tour du monde, si nous faisions le tour de nous mêmes?" DIDEROT 

 

mercredi 16 juillet 2008

 

Grand beau temps.

 

Je veux aller le plus loin possible ; je pars avant 8 heures.

Une heure plus tard je passe devant le refuge de Rosuel, l'une des portes du Parc National de la Vanoise. 

Le sentier grimpe parmi des ruisseaux, des fleurs, et des mélèzes. J'atteins le plan de la Plagne, vaste plateau verdoyant, où des vaches ruminent en toute quiétude! Après les chalets d'alpage, la montée continue sur un promontoire d'où l'on domine le lac de la Plagne. Un peu plus loin, le plan de la Grasse, où le sentier se faufile à plat dans les prairies. Les sifflements des marmottes sont les seuls bruits dans ce décor. 

A gauche, le Dôme des Platières, premier contrefort sur l'arête sud du Mont Pourri. 

 

 

Dans la montée après Rosuel

   

le lac de Grattaleu

 

 

Plus haut, je passe au lac de Grattaleu, et en quelques minutes j'arrive au refuge du Palet. Il est midi vingt ; j'ai bien avancé, et je m'accorde une pause "omelette et tarte myrtille café" pendant une bonne demi heure! 

 

Légère remontée au col du Palet, pour entrevoir les premiers pylônes, télésièges, et autres canons à neige...

Un sentier balisé fait un détour inutile! je préfère suivre la piste de ski maintes fois empruntée l'hiver, et en coupant à travers la pente j'arrive direct devant le départ du funiculaire de la Grande Motte. Cela permet d'éviter Tignes, et de contourner Val Claret où je n'ai rien à y faire. 

 

 

 

 

Toutes les stations de ski en été, pour moi c'est "berk... et bof...." 

 

D'autant qu'ici, c'est l'époque des travaux : camions, bennes, bruits, nuisances, etc... Des camions roulent sur une piste dans des nuages de poussières. Les appartements en face ont les fenêtres grandes ouvertes! 

 

Le GR® 55 passe sous le télésiège du Bollin, et ensuite contourne à droite au bas du col de Fresse. Un peu plus de calme, de silence et de nature. 

Derrière moi, le Mont Pourri, et le Mont Blanc au loin.

 

le Mont Pourri, et le Mont Blanc

 

 

 

le col de la Leisse et la Grande Motte

 

 

La montée est lente dans les pierriers et les quelques névés à franchir avant le col de la Leisse à 2760 m, l'un des plus hauts cols sur le GR® 5 entre la Grande Motte et les aiguilles du Génépy, et du Grand Pré. 

 

Il y a quelques randonneurs et certains vont aussi au refuge de la Leisse. Le sentier descend dans des pierriers, et éboulis. Il faut contourner le très beau lac des Nettes, traverser un torrent et longer le Plan des Nettes, au bout duquel le sentier mène en quelques minutes au refuge. Il est à peine 17 heures.

 

le Plan des Nettes

 

 

 

 

 

 

 

C'est ma première grande étape, j'ai enfin la sensation d'avoir fait une bonne journée, mais le temps s'y prête!

 

Moyennant deux euros, on peut prendre une douche chaude ; voila qui est bien!

Le refuge est presque complet, et il y en a qui bivouaquent autour.

 

Au dîner : potage, rôti de porc purée, fromage, flan.

L'ambiance est festive : on fête un anniversaire ici aussi... gâteau, bougies, accordéon, et chansons.

 

 

Ambiance au refuge

 

 

 


 

 

"Les mauvaises herbes sont des plantes dont on n'a pas encore découvert les vertus." Ralph EMERSON 

 

 

jeudi 17 juillet 2008

 

 

Le ciel est bleu de bonne heure, mais les nuages arrivent vite avec le vent froid, et les températures ont chuté.

Je quitte le refuge de la Leisse à 8 heures par ce vallon verdoyant magnifique. Après avoir traversé le torrent, le sentier continue par de nombreux pierriers. 

 

 

le vallon de la Leisse

 

Les pentes de neige avalancheuses de la Grande Casse descendent jusque dans les étroites gorges non loin du Pont de Croë-Vie.

 

Le GR® remonte parmi les rhododendrons en fleurs, passe devant la stèle à la mémoire de chasseurs alpins, et grimpe sur un névé que l'on peut éviter, pour atteindre un ancien blockhaus.  

 

Silène acaule

 

Le chemin continue par des pierriers et plusieurs torrents à traverser jusqu'à un premier lac. Un peu plus haut le lac rond, et le col de la Vanoise avec le refuge au pied de la célèbre aiguille de la Vanoise, et face au glacier des Grands couloirs de la Grande Casse.

Je fais une petite pause : il n'est pas 11 heures, et je décide de passer par le lac des assiettes au lieu de continuer par le GR® et le lac des vaches.

 

 

 

Refuge de la Leisse

 

 

 

le torrent de la Leisse près d'Entre deux Eaux.

 

 

Arnica

Le lac des assiettes est à sec! 

 

Le sentier est par endroits difficile, et scabreux dans les nombreux pierriers et rochers.

Je traverse le cirque de l'Arcelin, et par le chemin forestier j'arrive à la très importante cascade de la Fraîche, où un groupe s'entraîne à l'escalade sur les parois rocheuses.

 

Je suis à Pralognan à 14 h 30, un lieu pour moi incontournable, mais qui a perdu de sa magie au fil des ans.

 

Pralognan la Vanoise

 

Cascade de la Fraîche

 

 

A l'autre bout du village, l'hôtel la Vallée Blanche a des chambres libres et tarifs raisonnables : c'est mon étape du jour.

 

Dîner : tarte savoyarde, saucisses crozets, glace.

 

 


 

 

" Le monde ne mourra jamais par manque de merveilles, mais par manque d'émerveillements". G.K CHESTERTON.

 

 

vendredi 18 juillet 2008

 

Ce matin aussi les nuages arrivent vite!

 

 

Départ vers les 8 heures de Pralognan par la petite route, et chemin jusqu'au hameau des Prioux, puis le parking du Pont de la pêche.

 

Le sentier grimpe d'abord fortement avant de poursuivre tranquillement dans les alpages à proximité de la ferme du Ritord.

Ici aussi les fortes pluies font déborder les torrents. Le ciel est très couvert et les randonneurs peu nombreux. Le refuge de Péclet Polset est en vue à droite ; après un raidillon je m'y arrête faire ma pause. Il est presque midi, et il ne fait pas très chaud : une bonne soupe de légumes et croûtons de pain me fait le plus grand bien.

 

 

Le roc de la Valette vu des Prioux

Le soleil arrive à percer quelques nuages, au moment où je repars!

Il y a des montées entrecoupées de replats d'éboulis et de pierriers jalonnés de cairns ; avec la grisaille du ciel, le paysage devient lunaire. Plusieurs névés mènent à la dernière pente de schistes pour parvenir au col de Chavière.

 

  Un écriteau indique 2796 mètres... 

Ce col se serait il effondré? Après avoir été considéré longtemps et à tort, comme le plus haut col franchi par un GR®, parce qu'il dépassait d'un petit mètre les 2800, voila que maintenant il est rabaissé à la taille modeste d'un autre col alpin.

Les mesures d'altitude ne seraient pas une science exacte? Cinq mètres d'écart me paraissent beaucoup!

 

 

Descente du col de Chavière

 

 

 

 

Le lac de la Partie et l'Aiguille Doran

Cela n'a aucune importance pour le randonneur. Il suffirait de suivre la crête quelques mètres et dire : "J'ai franchi le point le plus haut du GR® 55"... et alors?

Alors, rien... 

Un gars est au col à admirer un paysage que l'on ne voit pas : tout est bouché par les nuages, et en plus il fait froid!

 

Un grand névé est toujours là dans la descente de ce col. La neige est bonne et permet de planter les talons dans la pente, sans grandes enjambées mais en faisant une légère flexion des genoux. 

Le sentier devient caillouteux, puis verdoyant dans les pâturages, avec le lac de la Partie un peu sur la gauche.

 

Cascade St Bernard et pâturages avant d'arriver à Polset

 

 

Il est 16 heures, je m'arrête là. Un chalet en pierres et lauzes, c'est mieux qu'un hôtel à Modane!

De toutes façons, je n'ai réservé nulle part!

 

 

 

Vue sur le Mont Thabor

 

Je continue par les alpages, et une forte descente conduit à la "source du vin", mais il ne coule que de l'eau, ce qui n'est pas mal quand la gourde est vide!

Le paysage pierreux et lunaire a disparu avec la perte d'altitude, maintenant je traverse une forêt de mélèzes, et le chemin est bordé de fleurs.

 

J'entrevois le hameau de Polset, et un peu plus bas une pancarte : "gîte chez les bergers"...

 

"Chez les bergers" hameau de Polset

 

Je suis accueilli par la fermière, ou bergère, selon le cas ; ici c'est une ferme d'estive. Le couple de bergers nîmois vient chaque été depuis deux ans avec enfants, et bien sûr : moutons, brebis, chèvres, poules, cochons, et un âne!

Il est proposé des goûters l'après midi, et de nombreux touristes viennent pour çà, en voiture presque jusqu'ici. 

J'arrive bien : j'avais juste une petite faim. Echantillon de fromages, une part de tarte, un verre de vin, à l'extérieur sur une table agrémentée d'un bouquet de fleurs des champs. 

 

Autour de Polset

 

 

Le goûter de 4 heures!

 

 

 

Le merveilleux se cache souvent dans ce qui est le plus simple.

 

Un dortoir de 19 places où je suis seul, une douche chaude, et un bon dîner : 

salade, côtelettes d'agneau maison, pommes sautées, fromage.

 

 

 

 

Bouquet chez les bergers.

 

 


 

 

"Dès qu'on met son sac à dos, et que la chaussure bute sur les cailloux, l'esprit se désintéresse des dernières nouvelles." Régis BEBRAY

 

 

samedi 19 juillet 2008

 

Les bergers sont levés tôt, moi aussi. Il fait beau, et j'ai l'intention de faire une grande étape!

Je pars à 7 heures un quart après le petit déjeuner.

 

Le sentier est plutôt caillouteux dans cette forêt de sapins, et j'arrive à Modane à 8 heures 45, pour prendre un café à la terrasse ensoleillée d'un bar, mais surtout pour faire quelques provisions, et aussi passer un coup de fil dans un gîte à Névache, où j'espère être ce soir : "mais faudra pas traîner!"

 

A 9h10 je traverse Modane, et Fourneaux, pour prendre à gauche la petite ruelle à côté de l'église, et trouver le sentier sous le viaduc qui grimpe raide en zigzags, et se confond souvent avec d'autres traces. Les balisages sont peu nombreux, et j'ai l'impression de perdre le fil en voyant plutôt des flèches jaunes : on est sur le GR® ou pas? Ce n'est pas la première fois que je passe par là, et je sais qu'il y a toujours eu des problèmes d'orientation dans cette immense forêt.

 

A une intersection, d'un côté Le Charmaix, et de l'autre le balisage GR® 5. Il faut traverser le torrent sur une passerelle et continuer la montée pour arriver près d'une clairière et les chalets, Les Herbiers.

 

Derrière moi, de l'autre côté de la vallée : la Vanoise, la Dent Parrachée, et le vallon de Chavière où je suis passé hier.

 

La Vanoise : Rateau d'Aussois et Dent Parrachée, vus des Herbiers.

 

La montée est rude en direction du Lavoir, et encore plus pénible ensuite! Une fontaine près d'un chalet, est bienvenue.

Il fait très chaud : je m'en aperçois d'avantage maintenant, étant à découvert ; plus une ombre.

 

 

Beaucoup de choses reviennent en ma mémoire dans cette étape Modane - Névache.

Souvenir d'une étape de ma première GTA en 1984, et j'ai l'impression que rien n'a changé, en dehors du fait que j'ai 24 ans de plus!

 

- C'est la transition entre Savoie et Dauphiné ; la coupure parfaitement bien ressentie entre Alpes du nord et du sud.

- C'est la traversée de prairies moins vertes.

- C'est un Bonjour en passant au Thabor et au Cheval Blanc.

- C'est le col de la Vallée étroite, ancienne frontière italienne avant 1945, et limite des départements de Savoie et Hautes Alpes.

- C'est les vaches "maigrichonnes" différentes des savoyardes.

- Et puis, c'est le pont de la fonderie et ce torrent majestueux, entouré de mélèzes.

 

le col de la Vallée Etroite

 

 

Le Thabor et le Cheval Blanc

 

Un autre genre de troupeau que les Tarentaises.

 

Mon étape Modane - Névache : je "flirt" avec l'Italie...

 

- C'est la rencontre avec des promeneurs, des touristes, jeunes et vieux, venus de Bardonnechia, ou de Turin.

 

Ici on entend plus l'italien que le français, et le refuge Valle Stretta n'appartient plus au CAI, et s'appelle maintenant Tre Alpini.

 

 

Un salut au passage au Trois rois mages, et il faut remonter parmi les sapins et mélèzes, jusqu'aux prairies entourant le lac des Thures, où la vue est splendide sur le Mont Thabor, le Grand Séru, et les Pointes Balthazar, Melchior, et Gaspard.

 

Le lac des Thures

Dans la Vallée étroite

 

 

 

Un troupeau de moutons est sur les pentes avoisinantes le col des Thures.

Une fontaine bienfaisante près du chalet.

 

 

Descente à travers pâturages et sous bois.

- C'est la rencontre avec l'accent du sud.

- les premiers chants de grillons.

- les foins sont coupés.

- il fait chaud.

 

           Pâquerettes

 

Me voila arrivé dans la vallée de la Clarée. Plusieurs hameaux composent Névache : Le Cros, Sallé, ville basse et ville haute, çà donne une allure d'urbanisme! mais il n'en est rien, heureusement. La Clarée reste un lieu agricole et rural. Il faut venir en hiver, c'est dépaysant...

 

J'arrive au gîte d'étape "le Creux des Souches" à l'autre bout de la "Ville Haute" il est 18 heures!

Deuxième belle et grande étape ; j'ai rempli ma journée!

 

Le gîte est complet, surtout par des randonneurs du week-end venus en voitures.

 

Dîner : Cannellonis au fromage, rôti de porc fourré au fromage et jambon (original et bon) et gâteau au chocolat.

 

 

Dans la descente vers Névache

 

 

Névache

 

 

 


 

 

 " On ne peut comprendre l'autre, qu'en marchant deux kilomètres dans ses mocassins ". Proverbe Indien

 

dimanche 20 juillet 2008

 

En venant dans ce gîte à l'extrémité de Névache, j'avais dans l'idée de suivre ce matin la variante GR® 5C, dite "sportive", qui démarre tout près, et passe par la Porte de Cristol, le col de Granon, et surtout la crête de Peyrolle. Très belle étape alpine que j'avais réalisé en 1984.

Le beau temps, et les conditions météo de la veille m'avaient encouragé à refaire ce parcours...

 

Hélas, trois fois hélas... à 6 heures du matin, le vent nord-ouest apporte déjà des nuages pas très sympathiques!

Une heure plus tard, après avoir pris le petit déjeuner, le ciel s'est obscurcit : les prévisions ne sont guères encourageantes pour la journée!

 

Je change de plan. Il n'est pas recommandé de faire cette étape par mauvais temps, et j'en suis très conscient vu que je connais cet itinéraire ; il y a 24 ans certes, mais çà ne s'oublie pas!

 

Je quitte le gîte à 7 heures 10 en direction de la Clarée, comme je l'ai fait maintes fois...

 

Le chemin traverse le torrent, passe par un camping en forêt, et une prairie avant d'atteindre Plampinet. Je reçois déjà les premières gouttes!

Je fais une halte à l'auberge de la Clarée pour prendre un café, mais surtout pour chercher ma cape au fond du sac pendant que je suis à l'abri!

 

Il faut suivre la piste forestière le long du torrent, et le traverser à deux reprises, continuer ensuite au milieu des champs jusqu'à Val des Près, où la pluie redouble d'intensité et m'oblige à m'abriter un moment sous le toit d'une maison inhabitée.

 

Je repars en traversant l'autre côté de la route, un chemin mène au village "Le Rosier". La pluie revient en force, et je commence à me sentir légèrement mouillé! Je n'ai pas trop envie de revivre les journées précédentes, trempé jusqu'aux os! 

 

Val des Prés

 

 

Les Alberts

 

Je pensais qu'en arrivant dans les alpes du sud, la météo serait plus clémente, mais apparemment cet été est pourri du nord au sud!

Un abribus me permettra de secouer ma cape, et d'attendre tranquillement! Je ne devrai pas mettre beaucoup de temps pour aller à Briançon, alors il est préférable de patienter. 

Au bout d'une demi heure une accalmie semble se dessiner, et je décide de repartir, autrement je risque de passer la journée ici!

 

Une petite route tranquille mène au village des Alberts, et à la Vachette.

Ensuite grande route du col de Montgenèvre, heureusement avec un bas côté, à suivre sur environ cinq cents mètres, pour prendre à gauche un chemin descendant au Fontenil, et à la sortie du hameau remontant à l'entrée de Briançon, près du Champ de Mars, sous une pluie battante! 

Il est 13 heures!

 

 

 

J'ai le temps d'aller manger une assiette de spaghettis dans la brasserie la plus proche... en espérant que çà se calme!

 

Briançon la Belle... Fille la plus haute d'Europe, le soleil pleure sur ta cité Vauban.

 

 

Je vais à l'hôtel Les Remparts que je connais, non loin de là, et le patron aussi me reconnaît! 

Confort sommaire, mais chambres pas chères.

J'ai à nouveau la place pour étaler et sécher mes affaires.

 

Dans la soirée il ne pleut plus, et le ciel se remplit d'étoiles.

 

 

La Collégiale 

la Grande Gargouille 

 

 

Je trouve un très bon restaurant dans la Grande Gargouille : "La Torche".

Terrine des alpes, Pavé de saumon gros sel de Guérande, clafoutis maison, et une demie de rosé pour accompagner le tout. 

 

Ca change des habituels plats montagnards!

 

 

 


 

 

"Un imbécile qui marche va plus loin qu'un intellectuel assis." Michel AUDIARD 

 

Lundi 21 juillet 2008

 

 

Le beau temps est de retour!

Ce n'est jamais simple de sortir d'une ville pour reprendre un sentier! Mais heureusement, Briançon je connais...

 

J'évite toujours de contourner par le Pont de Cervières, qui rallonge un peu plus. 

En continuant tout droit par une grande rue il suffit de suivre les panneaux Villard St Pancrace, et remonter à gauche vers les hameaux Sachas, et Soubeyran, où l'on retrouve les balisages GR®.

 

 

Briançon vu de Villard St Pancrace

 

Le chemin des Ayes est maintenant goudronné par endroits, et les parties qui ne le sont pas, sont en bon état pour que puissent rouler tous les véhicules!

Voitures de touristes, 4x4, gaz d'échappement, poussières, et pollution... voila ce que l'on déguste!

A chaque passage ici, je me demande si la prochaine fois je ne vais pas trouver une route qui rejoint Brunissard par le col des Ayes. Il ne faut pas désespérer, çà viendra! Il y a de plus en plus de pseudo randonneurs qui feraient bien de la montagne, si la voiture les emmenait au sommet!

Je crois que l'essence ne doit pas encore être assez chère pour certains!

 

Les chalets des Ayes se sont multipliés aussi depuis 20 ans, les voitures n'ont pas de place pour se garer, et il parait que certains véhicules restent là des fois plus de huit jours, et posent des problèmes aux habitants!

Il y a maintenant une buvette, tenue par une sympathique artiste sculpteur sur bois. Elle m'assure que de route ici? Il n'y en aura jamais, et aucun chalet ne sera vendu à des étrangers... On en reparlera!

 

Voila, c'était mon coup de gueule du jour, ou ma pensée du matin.

 

 

 

En montant vers le col des Ayes

 

Pour le moment, le petit sentier grimpe parmi ces magnifiques mélèzes et pins Cembros, l'arbre du Queyras. Un peu plus haut j'atteins une immense prairie recouverte de rhododendrons en fleurs, où se trouve les chalets de Vers le col.

En continuant par le pierrier, j'arrive au col des Ayes. D'un côté, toute la vue sur la vallée et Briançon ; de l'autre, le Queyras et le Viso en toile de fond.

 

Le Mont Viso en descendant le col des Ayes

Le sentier descend tout d'abord dans les alpages, et ensuite devient caillouteux, avec les grandes parois rocheuses de la fameuse Casse Déserte et la non moins célèbre route du col de l'Izoard. 

Passage près du lieu dénommé "Pra Premier" rare endroit de verdure et de fraîcheur dans ce milieu minéral.

 

Le chemin continue et traverse une forêt de pins, et un camping, puis la route mène à Brunissard, petit village très ensoleillé à l'entrée nord du Queyras.

 

Cloche à la Chalp

 

 

 

et les chalets de l'Eychaillon

 

Il est 14 heures lorsque je m'arrête à la Chalp d'Arvieux. 

Trop tard pour aller plus loin, et je n'avais pas du tout envie de faire la grosse étape habituelle!

 

C'est l'un des villages du Queyras, où l'on travaille beaucoup le bois : atelier et exposition d'objets et jouets en mélèze et pin cembro.

 

Les gîtes du coin sont complets ; je trouve une chambre à "la Borne ensoleillée".

 

Dîner : Potage de légumes, curry de veau riz, fromage du pays, tarte.

 

 


 

 

 " Il y a des moments où tout réussit ; il ne faut pas s'effrayer, çà passe." Jules RENARD

 

mardi 22 juillet 2008

 

Le départ est tranquille avec le beau temps, et par un sentier agréable remontant lentement parmi les mélèzes, et les clairières jusqu'au hameau des Maisons. Ensuite çà grimpe un peu pour atteindre la forêt de grands pins, et le lac de Roue dont le niveau baisse de plus en plus!

Après avoir traversé une partie vallonnée la pente s'accentue, les lacets deviennent très serrés, et glissants sur les petits cailloux et les aiguilles de pins : il faut faire attention de ne pas déraper! 

 

Le sentier débouche sur la route dangereuse avec un virage en épingle à cheveux et sans bas côté, qu'il faut suivre sur cinq cents mètres.

Château-Queyras 

 

 

le lac de Roue

 

 

A Château-Queyras, je fais une pause pour acheter quelques fruits, et préparer mon casse croûte...

 

 

 

Ensuite c'est la longue montée à travers le bois Bouchet, clairières, pâturages, et ruisseaux. Je sue à grosses gouttes, et les premières mouches qui me suivent et collent semblent m'avoir repéré! Je sais que ces accompagnatrices vont me suivre jusqu'à Nice, ou presque...

 

Au petit col des Prés de Fromage il y a une source bienfaisante! 

Le chemin continue en suivant la courbe de niveau, en passant par des sapins, et des pentes d'herbe, avec sur la droite la vue sur une partie de ce que j'ai traversé ce matin, au dessus de Château-Queyras.

 

J'arrive au col de Fromage à 14 heures pour la pause casse croûte d'une vingtaine de minutes.

Descente par le bon sentier le long duquel ont été planté des mélèzes il y a près de vingt ans, pour servir à la fois de paravalanche et empêcher les gens de couper les lacets, ce qui a toujours pour effet de créer l'érosion, et par temps de pluie de transformer les sentiers en torrents.

En terminant par la piste, je suis à Ceillac à 15 h 30.

Je m'arrête trois bons quart d'heure ; le temps de faire quelques achats, et de téléphoner au refuge de la Cime que je ne connais pas. J'ai toujours été au gîte les Baladins dans le village, qui est très bien, mais aujourd'hui j'ai envie de voir ailleurs : il y a de la place, et en plus çà me rapprochera pour demain!

 

 

Je continue par la route, le long des campings jusqu'au pied du mélezet, et au départ du télésiège il faut suivre une piste à gauche, remonter dans le bois et traverser le torrent par une passerelle : le refuge de la cime est là.

Il est 17h10.

 

Vue magnifique de la terrasse sur le mélezet, les forêts de pins, la vallée, et Ceillac à trois kilomètres.

Le refuge est assez sommaire, mais le plaisir vient de l'endroit calme, entouré de verdure, malgré la petite route qui finit en cul de sac à quelques centaines de mètres.

 

Asters des alpes

le refuge de la cime du mélezet

 

Bouquet au refuge

 

Il y a des randonneurs qui font une partie du GR® 5, et deux jeunes à la découverte du Queyras.

 

Dîner : Pâté, tartiflette salade, tarte aux myrtilles.

 

 


 

 

"Si tu veux comprendre, débattre sainement, imaginer, organiser ta pensée, concevoir et décider : Marche, marche, tu verras! " Henri Vincenot 

 

mercredi 23 juillet 2008

 

Grand beau temps! 

 

 

8 h 10 : après avoir traversé le torrent, il faut suivre une piste de ski très rude ; ceci afin d'éviter de redescendre au départ du GR®...

Ce matin ce n'est pas une montée en lacets, mais une "directissime" toute droite! 

Pas de panneaux, pas d'indication : orientation, doigt mouillé en l'air.

Je ne m'en sors pas mal au milieu de tout ces chemins dans tous les sens. J'aurais pu aller direct au lac Ste Anne, mais non! Ne pas passer par le lac Miroir est quelque chose d'impensable : c'est l'un des trois ou quatre sites remarquables que j'aime sur la traversée des alpes. 

Qu'importe si çà me rallonge d'une heure... D'ailleurs je ne mets qu'une heure pour y arriver!

 

 

le lac Miroir

 

Le lac Miroir et le Pic de Font Sancte

 

 

Le lac Miroir porte bien son nom : tout se mire dedans. Entouré de talus, il est à l'abri du vent, mais hélas son niveau baisse aussi!

 

A partir de là, je retrouve le GR qui passe par les pistes, et les remontées mécaniques de la station.

En continuant sur le terrain rocailleux, j'arrive à la Chapelle Ste Anne, et son magnifique lac.

 

Une petite pause, et je repars : la montée n'est pas très longue mais rude en suivant les lacets très étroits dans les schistes.

 

 

le lac Ste Anne et Font Sancte

 

le lac Ste Anne et le col Girardin 

 

 

 

Je parviens au col Girardin avec un vent froid. La vue est magnifique sur le lac Ste Anne en bas, au loin l'Oisans et la Barre des Ecrins. Plus près, à droite le Queyras et l'Italie. De l'autre côté, le Chambeyron et la vallée de l'Ubaye.  

Il y a un couple de randonneurs venus de Maljasset, et sont fiers de m'annoncer qu'à eux deux ils ont 145 ans! 

 

Chapeau... Respect.

 

La descente au début est assez délicate, très caillouteuse, mais fait place ensuite à un plateau verdoyant où un troupeau de moutons et brebis bêlent sous l'œil attentif de chiens Patous. Mieux vaut s'en écarter, et avoir l'air de rien...

 

 

 

 

Du col Girardin, le lac Ste Anne, et les Ecrins

 

Au fur et à mesure de la descente, la végétation devient plus importante : fleurs, buissons, sapins.

J'arrive au hameau de la Barge à 13 heures, et remplis ma gourde à la fontaine à gros débit.

Il fait très chaud, les mouches m'ont retrouvé!

 

Il va falloir suivre la route une bonne douzaine de kilomètres : c'est la partie la moins drôle de la journée, même si c'est en pente douce, surtout que d'importants travaux ont lieu, et il faut se faufiler entre les camions de terre et de cailloux au milieu de la poussière sur plusieurs centaines de mètres!

Cette route de Maljasset à St Paul sur Ubaye subit de gros dégâts chaque hiver .

 

A partir du Pont du Châtelet, à près de 100 mètres au dessus de l'Ubaye la route remonte, et un sentier permet de l'éviter. Autrement il faut suivre les lacets jusqu'au parking à l'entrée de Fouillouse ; il est 15h20.

Le gîte "les Granges" chez M. et Mme Bourillon, est une ancienne bergerie : j'y ai fait étapes plusieurs fois .

 

 

 

Fouillouse et le Brec de Chambeyron.

 

Un peu plus tard, arrivent les trois randonneurs d'hier soir, qui font une partie du GR® 5, un anglais, et Grégory un jeune parti de St Gingolph début juillet, mais on ne s'était encore jamais rencontré.

Ce soir c'est presque complet!

 

Dîner : Potage, bœuf bourguignon, riz, salade, tarte.

 

 


 

 

" Si tu donnes un poisson à un homme, il ne mangera qu'une fois : si tu lui apprends à pêcher, il mangera toute sa vie ". Proverbe chinois

 

 

jeudi 24 juillet 2008

 

Grand beau temps. On va finir par s'y habituer.

La montée à 8 heures est très agréable ; je prends mon temps, je n'irai pas plus loin que Larche aujourd'hui. Au delà, il n'y a pas d'hébergement possible avant Bousieyas. L'étape serait trop longue en partant tardivement!

 

 

 

 Le chemin passe par les mélèzes et les pâturages. Je retrouve Grégory essayant de photographier un chamois tout proche.

 

 

Je repars en direction du col du Vallonnet, et ensuite magnifique passage par les prairies, et petits ruisseaux. Des jeunes ont bivouaqué, et replient leur materiel.

 

Descente du col du Vallonnet

 

Petite pause au lac du Vallonnet à sec! Voila plusieurs années qu'il n'y a plus d'eau dans ce lac, alors que j'ai eu l'occasion de le voir et le photographier rempli...

 

 

le lac du Vallonnet en juillet 1990

 

ce même lac du Vallonnet en juillet 2008

 

Plus bas, le sentier caillouteux devient une piste remontant vers les ruines d'une caserne ; le décor est assez lunaire. 

Des marmottes sifflent pour signaler la présence d'intrus. De nombreux randonneurs circulent, et certains s'aventurent au milieu des ruines...

 

 

 

Petite remontée rapide au col de Mallemort. Il est à peine 11 heures et demie, j'ai envie d'aller voir plus haut, le fort de Vyrasse. Grégory m'a rejoint au col, mais je monte seul. Il faut une trentaine de minutes pour aller à ce fort en ruine par un sentier caillouteux. A vrai dire, il n'y a rien d'extraordinaire à voir : le fort de Vyrasse est entouré de barbelés et il est impossible d'en faire le tour. On voit le Barre des Ecrins au loin entre deux montagnes devant. C'était mieux du col Girardin hier.

Je ne m'attarde pas, et retourne au col. 

 

 

Doronic

Grande descente caillouteuse qui continue dans la verdure, et même un ruisseau.

Il fait très chaud.

 

Arrivé à Larche à 14 heures : après midi de repos hôtel Relais d'Italie.

 

Dîner : Potage, rôti de veau ratatouille, fromage

J'ai connu cet hôtel avec de meilleures prestations, et il est devenu trop cher! Mieux vaut aller au gîte d'étape.

 

 


 

 

"Quand nous parvenons au but, nous croyons que le chemin a été le bon." Paul VALERY

 

 

vendredi 25 juillet 2008

 

 

Je quitte Larche à 6 heures et demie. Le ciel est bleu, mais un voile nuageux approche.

Après le terrain de camping il faut passer sur la rive gauche de l'Ubayette. La petite route en mauvais état doit souffrir ici aussi des rigoureux hivers. 

Arrivé au parking, j'entre dans le Parc National du Mercantour. J'ai toujours trouvé cette partie magnifique jusqu'au Pas de la Cavale : l'un des plus beaux paysages du GR® 5. C'est mon avis, mais tout le monde a le droit de ne pas être d'accord.

Le sentier longe le très beau vallon du Lausannier. Des dizaines de marmottes ont élu domicile ici, et creusé leur terrier au bord du chemin ; certaines, assises sur leur derrière, sifflent et s'enfuient dans leur trou, comme par jeu!

Les prairies sont vastes, les bergeries et granges sont dispersées. Quelques arbres, des bouquets de conifères, et le torrent, composent ce décor de carte postale.

 

Le lac du Lausannier

 

 

Après avoir longé l'Ubayette, c'est la montée par quelques éboulis et pentes d'herbe, avant d'arriver au merveilleux lac du Lausannier d'un bleu sans ride. A proximité sur une butte de hautes herbes, un petit oratoire domine le vallon.

Des randonneurs replient leurs tentes. Un peu plus haut, deux puis trois chamois détalent et semblent faire une course!

 

 

 

Le sentier remonte à nouveau dans les éboulis, et passe près des deux petits lacs de Derrière la Croix, puis par des lacets serrés grimpe dans les schistes. 

J'arrive au Pas de la Cavale. Belle vue sur ce que je viens de traverser, et sur ce qui est à faire dans cette journée, car je n'ai pas fini, et aussi sur ce qu'il faudra faire demain, puisque d'ici on voit le Mont Mounier.

 

 

La descente est très escarpée et rocailleuse, mais s'adoucit en arrivant près des lacs d'Agnelle, et je retrouve un peu plus de verdure.

 

Au Pas de la Cavale

 

Un énorme troupeau de moutons et brebis se déplacent dans le vallon de la Gipière. L'effet est saisissant : j'ai l'impression de voir une avalanche ou une sorte de marée de bêtes déferlant dans cette pente. Je croise le berger, et ses chiens qui se tiennent à distance du troupeau, prêts à intervenir au moindre appel de leur Maître. Il n'y a pas de Patous.

Il faut traverser le torrent asséché dans le vallon près des granges de Salse Morène, et remonter plein soleil par les pâturages au col des Fourches. Les mouches m'ont à nouveau repéré!

En prenant les raccourcis qui coupent les lacets de la route de la Bonette, j'arrive à 13 heures à Bousiéyas : hameau sans vie, où jamais rien ne bouge. 

Le gîte n'est pas ouvert, comme d'habitude, et cependant la carte mentionnant salades, omelettes, sandwichs, est affichée à l'entrée.

Une jeune fille est là, parait-il depuis midi. Enfin, quelqu'un sort, pour demander ce qu'on veut... je demande une omelette, et la fille une salade.

Nous attendons presque une demi heure! Nous avons le temps de faire connaissance ; elle me raconte sa vie, ou presque... Toulousaine, étudiante en psycho, elle est serveuse dans un resto à deux kilomètres. Pour sa première journée de repos depuis trois semaines de travail, elle a décidé de marcher un peu, et a abouti ici à Bousièyas, ce qui n'est pas très original. Elle a décidé d'aller à St Dalmas le Selvage, comme moi, mais devra faire du stop ce soir pour retrouver sa chambre et son lieu de travail.

Son repas a l'air de s'éterniser : après la salade, elle demande un gâteau au chocolat, et un café ; il faut un temps fou à la gérante du gîte pour servir les clients qui se pressent sur la terrasse. Je vois les nuages s'amonceler dangereusement ; la fille n'a pas l'air de s'en inquiéter et continue de me parler de ses études et d'Erasmus, qu'elle voudrait faire, moi je ne fais qu'écouter parce que si je commence à raconter ma vie aussi, on n'est pas sorti de l'auberge, et j'en suis peu enclin...

 

Mon impatience aurait elle été visible? elle finit par me dire : "allez-y je vous rejoindrai peut-être"! 

De toutes façons il faut suivre le chemin, pas d'erreur il n'y en a qu'un!

C'est le "peut-être" qui m'a plu!

 

Presque une heure après, je repars. Un bout de route traverse le torrent, et une piste remonte en sous bois, pour atteindre une prairie, et contourner une combe menant au col de la Colombière. Je fais une petite pause : d'ici on voit toute la traversée de la combe, mais personne à l'horizon. Le ciel s'obscurcit, et je n'attends pas plus longtemps l'étudiante randonneuse qui devait me suivre!

 

Les premières gouttes de pluie arrivent après quelques minutes. Je n'attends pas et sors ma cape. J'arrive même à la mettre tout seul : je m'améliore!

Cette descente est longue, non par la dénivellation, mais longue par le détour qu'il faut faire complètement à gauche de la Tête de Vinaigre, et revenir ensuite sous la crête de Caprasse, sous la pluie battante. Il m'a fallu une heure vingt, et à bonne allure, pour arriver à St Dalmas le Selvage depuis le col.

 

 

La gardienne du gîte d'étape me donne des vieux journaux pour sécher mes chaussures. Un radiateur électrique fonctionne, et je peux suspendre mes affaires mouillées sur des fils au dessus. La douche chaude est bienfaisante. Pour le moment je suis seul dans un dortoir à l'étage avec des matelas sur le sol.

Un peu plus tard, arrivent d'autres randonneurs aussi trempés.

Il n'y a pas de repas au gîte, seulement le petit déjeuner.

 

 

Dans la soirée je vais acheter une pizza et une tarte à l'épicerie pizzeria pour manger au gîte. Je retrouve l'étudiante complètement trempée assise sur un muret s'apprêtant à faire du stop pour rentrer, et je remarque en plus ses chaussures inappropriées.

 

"J'ai pris l'orage tout le long du chemin" me dit-elle, en me voyant sec, et croyant peut-être que je suis passé à travers les gouttes!

 

St Dalmas le Selvage

 

 


 

 

"Il n'y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va." SENEQUE 

 

 

samedi 26 juillet 2008

 

 

Des nuages résiduels sont en suspensions dans l'air...

Ou, nous avons un ciel de traîne, comme on dit en langage météo, quand les prévisionnistes ne savent pas le temps qu'il fera après une journée de pluie!

 

En moins de trois quarts d'heure j'arrive au col d'Anelle, par un agréable chemin en sous bois. Je remplis ma gourde à la fontaine venue d'une source en amont.

 

 

 

St Dalmas le Selvage

 

La piste à gauche remonte légèrement parmi les sapins, et un sentier marqué "itinéraire" descend... Itinéraire de quoi? on n'en sait rien! Jusqu'à présent il y avait du blanc et rouge ou des panneaux indiquant clairement la destination.

Maintenant d'un seul coup on trouve autre chose! çà évite la monotonie des balisages.

 

Descente par la forêt et des clairières. Je trouve ce passage beaucoup moins fleuri que les autres années, mais il et très boueux et glissant. Un gros torrent dévale la pente. Les toits de tuile de St Etienne de Tinée apparaissent. En coupant plusieurs lacets d'une petite route, j'arrive dans cette agréable cité considérée longtemps comme "la perle des alpes"...

Il est 9 heures. Je suis abordé par un petit pépé étonné de voir quelqu'un marcher et en sueur!

Je lui dis que je suis parti de St Dalmas vers 7 heures.

"Ah en effet, autre fois on partait à 4 heures du matin pour monter au Rabuons ou pour faire le Corborant" (sommet frontalier).

Il me raconte que son fils cuisinier de métier, est gérant du gîte de Roya avec sa femme!

"C'est justement là où je vais!"

"Donnez lui le bonjour de ma part"

"Je n'y manquerai pas".

 

Une pause de plus d'une heure m'est nécessaire pour faire quelques achats, écrire des cartes postales, et prendre un café.

 

Il y a une route à suivre un bon moment pour sortir de St Etienne de Tinée ; ensuite un sentier passe en sous bois. C'est une montée raide et par endroits toute droite. "La montée qui tue". 

Nous sommes le matin! En début d'après midi c'est encore plus terrible.

Je dépasse un couple, sûrement trop chargés!

 

Enfin, j'arrive en haut de cette côte ; Auron est en contrebas, maintenant il faut redescendre un peu!

 

En Savoie on peut éviter Tignes en contournant Val Claret, mais ici il faut traverser la station. 

Je fais une pause casse croûte à l'autre bout. Le couple de tout à l'heure arrive et continue.

 

Les nuages deviennent menaçants, et je ne tarde pas à me remettre en route. Il faut passer sous le téléphérique de Las Donnas, et monter par un sentier contournant une ferme équestre, et dans la forêt. Un chemin me parait récent, et coupe deux fois une piste de ski avant d'atteindre le col de Blainon dans les sapins.

Je retrouve là le couple en train de manger malgré le tonnerre qui gronde de tous côtés.

 

Il m'est arrivé plusieurs fois d'avoir l'orage dans ce secteur : çà n'a rien de drôle! 

Aujourd'hui je crois ne pas y échapper!

 

Dans la descente, les éclairs et le tonnerre confirment ma pensée : sous une chapelle en ruine, où je me suis abrité d'autres fois, je mets ma cape. Inutile de rester ici : il n'y a plus de plafond, et la toiture est défoncée. A défaut d'être autant mouillé qu'au dehors, je risque de prendre une brique ou le reste du toit sur la tête!

Ma cape mise, je continue mon chemin. Ce vallon est parsemé de granges, et bergeries, l'une d'elle a la toiture avancée, je me plaque contre le mur un moment.

Plus loin, une autre bergerie porte entrouverte, me permet d'être vraiment à l'abri.

 

Roya

 

 

 

les granges de Roya

 

L'orage s'éloigne, une accalmie se dessine : je repars. Je ne suis plus très loin!  

 

Arrivé à Roya à 15 h 15.

 

 

 

Le gîte d'étape a été refait à neuf trois fois depuis dix ans, a changé de nom deux fois, ainsi que de gérant, et a même pris feu une fois!

Maintenant il s'appelle "Ma vieille école". Il n'y a que le nom... Plus rien ne ressemble à cette école transformée en gîte que j'ai connu en 1984, et tenu par l'ancienne directrice.

Petits dortoirs de quatre, et deux douches.

Je salue le patron cuistot de la part de son père rencontré ce matin.

Il met beaucoup plus de cœur à l'ouvrage pour les menus et cartes touristiques de midi, que les menus des randonneurs le soir.

 

Dîner : salade de tomates, spaghettis carbonara, gâteau. 

Banal, et cher. 38€ la 1/2 pension. On paie le confort.

 

Je retrouve l'Anglais rencontré à Fouillouse.

 

 


 

 

" Il est triste de penser que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas". Victor HUGO

 

 

dimanche 27 juillet 2008

 

Le ciel est bleu, le soleil brille...

 

 

 

Départ de Roya à 7 heures et demie. L'anglais est déjà parti depuis un moment : il veut aller loin!...

 

Une passerelle traverse le torrent dans le fond du vallon, et je remonte parmi les sapins. Un peu plus haut, les pâturages de Sellevielle, la bergerie, et son troupeau de brebis, sous l'oeil vigilant des chiens ; ici aussi pas de Patous. Le berger me fait savoir que je peux passer au milieu des bêtes sur le sentier, sans problèmes!

En effet, tout le monde s'écarte.

 

 

la bergerie de Sellevielle

Prairie et ruisseau devant le Mont Mounier et le col de Crousettre à droite.

 

 

Une quinzaine de minutes plus tard, un étroit passage schisteux mène à la stèle Valette. Il est 10h30.

 

En face de moi, le paysage est désertique : c'est un immense champ de cailloux et de schistes qu'il faut traverser. Tout d'abord, descente en zigzags, pour continuer sur la trace presque horizontale. Ensuite une légère pente entourée d'herbe conduit au col de Moulinès. 

 

 

 

Après avoir traversé un ruisseau, le sentier grimpe en lacets serrés. La pente devient pierreuse ; plusieurs passages dans les éboulis avant d'atteindre un plateau  verdoyant où coule un petit ruisseau. Le terrain est spongieux, l'herbe rase et mouillée ; les chaussures s'enfoncent. En face il y a la pente aride et sèche du Mont Mounier. 

 

Sur la droite je dois suivre la sente un peu dans la prairie, mais bien vite je retrouve caillasse et éboulis pour remonter au col de Crousette situé entre la Crête de l'Alp, et le Mounier. 

Pendant ce temps, le ciel se charge de nuages.

 

La cime Nègre depuis la stèle Valette.

 

Le sentier continue jusqu'au bas du vallon de la Gourgette, traverse plusieurs ruisseaux. Par ici la verdure est bien présente, mais peu de fleurs cette année ; c'est pourtant un endroit riche en plantes diverses.

 

Oeillets Sylvestre

 

Près du refuge de Longon

 

Centaurées

 

Un des pensionnaires au refuge.

Je remonte par l'autre versant ; il fait très chaud, mais le soleil a disparu! J'espère ne pas encore prendre l'orage aujourd'hui.

Le chemin grimpe au milieu de barres rocheuses, et passe par les portes de Longon. Ensuite, les vastes pâturages en pente douce conduisent directement au refuge de Longon à 13 h 40. Je retrouve l'Anglais dévorant une assiette de spaghetti, puis il repart! Jusqu'où? Il ne le sait pas.

 

Moi, je reste là ; préférant la verdure, les pentes de sapins, et l'odeur ambiante de la ferme, que les nuisances de la vallée.

La douche est presque froide ; les panneaux solaires ne chauffent pas assez!

 

Dans la soirée, je vois arriver Grégory que j'avais perdu de vue depuis plusieurs jours. Il vient de St Etienne de Tinée ce matin.

Il y a aussi une autre randonneuse. Nous ne sommes que trois.

 

Dîner : Potage, Polenta tomate, fromage, crème caramel, biscuits.

 

Il pleut...

 

 


 

 

" Tâche de vivre avec les 3 arbres qui sont en face de chez toi, comme si c'était une forêt." Etty HILLESUM

 

 

lundi 28 juillet 2008

 

Il fait beau.

Je quitte le refuge de Longon après le petit déj à 7 h 15.

 

 

 

Descente tout d'abord assez escarpée et rocailleuse, avant de pénétrer dans la forêt de sapins et mélèzes. Dans une clairière, les chalets de Rougios sont des granges pour la plupart en ruines. Les pierres sont brunes et les toitures de grosses dalles rougeâtres. 

 

Une piste forestière mène avec les mouches à une intersection où se trouve une fontaine en contrebas de la route. Un sentier mal entretenu part sur la gauche dans les éboulis, les buissons et les ronces. 

 

Je préfère continuer sur la route, qu'aller m'embourber là dedans.

 

 

Rougios

 

On retrouve plus loin un chemin à peu près potable, pour rejoindre Roure, village accroché à flanc de montagne.

Des escaliers, une ruelle pavée, une calade entre les maisons, mène au sentier qui coupe plusieurs fois la route, et arrive dans la vallée à St Sauveur sur Tinée. Il n'y a pas grand chose dans ce village, à part la boulangerie qui vend aussi des fruits!... une épicerie et deux bistrots.

Il est seulement 10h45, je fais une pause casse croûte d'une heure. Il fait très chaud, mais déjà le ciel se couvre.

 

chemin dans les roubines

 

 

Le chemin passe par la chapelle St Roch, et continue sous les arbres. Un peu plus loin, la piste taillée dans les roubines escarpées, contourne des ravins. C'est une terre et des pierres rouges sanguines que je côtoie depuis ce matin. En me retournant je vois le trajet parcouru depuis Roure.

 

J'arrive au village de Rimplas, sur un promontoire rocheux, il est 13 heures.

Un arrêt s'impose pour remplir la gourde et boire des litres d'eau à la fontaine, face à la mairie. Il n'y a personne ici! 

Est-ce la chaleur, ou un signe des temps? 

Les mémés que je voyais à chaque passage discutant entre elles sur leur chaise, ne sont plus là...

 

 

Une allée descend dans le fond du vallon jusque sur la route de Nice, et remonte en sous bois. J'arrive près de La Bolline, et en logeant des cultures, des vergers, et des villas, le chemin grimpe, et devient bitumé par endroits. Les immeubles en construction depuis quatre ans, ne sont pas encore terminés!

 

En finissant par la route, j'arrive à St Dalmas Valdeblore à 15 heures.

Très beau et ancien village aux toits de lauze, murs de pierre, et petites rues pavées. L'Eglise est du XIe siècle, et la crypte serait du IXe siècle.

 

L'Eglise Ste Croix à St Dalmas 

 

 

 

Je vais au gîte d'étape "les Marmottes".

Moins d'une heure après être arrivé, l'orage se déchaîne, et c'est le déluge toute la soirée!

Il y a un couple de canadiens sexagénaires. Ils sont partis de Hollande par le GR® 5, au début mai... et ils campent souvent, même le 14 juillet quand il neigeait !

 

Dîner avec les patrons du gîte : Friand au pâté, poisson, riz, fromage, glace et vin.

 

 

St Dalmas Valdeblore

 

 

 


 

 

" Ce qui sauve, c'est de faire un pas."  Antoine De St EXUPERY

 

mardi 29 juillet 2008

 

Je quitte St Dalmas à 7 heures et demie, par une raide montée à travers bois, menant au premier col de la journée : le col de Varaire à 8 h 20.

La montée continue pour atteindre le col des deux Caïres. 

Le ciel est bleu à l'horizon vers le sud, mais à l'est et au nord, les nuages empêchent le soleil de sortir!

Le sentier en balcon avec vue plongeante dans la vallée, passe sous la crête du Gros Caïre. Passage à un col avec un panneau : Baisse de la Combe. Il faut contourner le Mont Tournairet, et descendre par une très belle forêt de sapins et des clairières. Des cloches et sonnailles de vaches se font entendre : le troupeau n'est pas loin. Je passe aux Granges de la Brasque : bâtiments abandonnés, dont certains sont en ruines! 

 

 

 

 A partir de là, il faut suivre la petite route, et passer par la source de la Brasque. L'écriteau a changé, mais ce qui est dit est suffisamment explicite :

 

 

"La source des granges est encore pure et fraîche,

en face chez Angèle, les produits de la ferme le sont aussi.

Un accueil chaleureux vous attend."

 

Source de la Brasque : dernier point d'eau avant Utelle.

 

Voila plusieurs fois que je passe par là sans m'arrêter, mais ce matin, je vais aller voir ce qu'est cette ferme.

En continuant la route sur environ cinq cents mètres, puis un chemin de terre, j'arrive chez Angèle, occupée à brasser le lait caillé. Elle me fait visiter la pièce où sont entreposées toutes les tomes pour plusieurs semaines. J'en achète une petite, et suis invité à m'asseoir à la table dehors pour faire mon casse croûte. Ca tombe bien il est 11 heures et demie.

 

Je ne m'attarde pas trop, car le ciel s'assombrit, et vu l'orage d'hier, qui a parait-il fait des dégâts considérables non loin d'ici, cela pourrait bien recommencer!

 

La petite route mène au col d'Andrion, où je retrouve un sentier en descente à travers bois. Il y a d'importants travaux forestiers, des arbres abattus et des branches coupées avant d'arriver au col des Fournès.

 

 

Le ciel est devenu noir! Des grondements sourds se font entendre, et se rapprochent : par ici il n'y a aucun abri possible.

Le sentier rocailleux, toujours en forêt, passe par le col de Grateloup, et en suivant une piste dans une prairie d'herbes sèches, je prends une mauvaise direction en voyant des balisages jaunes et rouges. 

Evidemment çà descend dans les roches et les pierres en contournant le Brec d'Utelle au lieu de le traverser.

Les coups de tonnerre retentissants ont pour effet de faire accélérer le pas. 

 

vers le Brec d'Utelle

J'apprendrai plus tard, que j'étais sur le sentier des huit vallées! Ca m'aurait fait une belle jambe de le savoir, d'autant que ce sentier contourne une combe pour aboutir sur une route au hameau "Le Blaquet". Plus loin j'arrive au Figaret. Je demande mon chemin à un mécano dans son garage. En se grattant la tête le gars me dit : 

"Oh mais vous y êtes pas encore! mais je dois descendre, et si vous voulez je peux vous conduire à St Jean La Rivière, et de là vous monterez à Utelle."

Je ne peux rien faire d'autre qu'accepter, car marcher sur la route de Vésubie pendant cinq ou six kilomètres, ce n'est pas le Top... et en plus il est déjà 16 h 30.

 

"Le ciel gronde : il a sûrement quelque chose à nous reprocher".

 

 

Utelle après la pluie.

 

 

 

Arrivé à St Jean La Rivière, en effet la route d'Utelle est là après le pont sur la Vésubie. Un sentier grimpe en coupant presque tous les lacets de la route. 

Il est 17 h 45 en arrivant à Utelle. J'ai juste le temps de m'abriter ; une pluie diluvienne s'abat d'un seul coup!

 

 

J'avais téléphoné ce matin à l'Hostellerie du sanctuaire de la Madone d'Utelle : je dois monter là-haut, on va m'attendre. 

Une demi heure plus tard, la pluie semble se calmer. Je me décide à y aller. 

Le sentier caillouteux contourne la combe, et en quarante cinq minutes j'y arrive!. Il est 19 heures!

 

 

Après cette importante journée de marche, les dénivellations, l'orage, et la pluie, je suis heureux d'avoir atteint le but du jour.

La récompense est d'être au sommet de cette montagne à 1100m, lieu calme et reposant, et admirer l'un des plus beaux panoramas des alpes maritimes.

 

Les nuages s'évacuent lentement pendant que le soleil couchant descend sur son lit de collines...

 

 

 

 

La Madone d'Utelle.

 

Quatre touristes américains sont là pour quelques jours, ainsi que deux retraitants.

Nous avons des petites chambres individuelles et douches à l'étage. Il n'y pas d'arrivée d'eau : elle est stockée dans des cuves.

Tout le monde peut venir ici pour un ou plusieurs jours, sans obligation d'appartenance ou de croyance religieuse.

 

Dîner : Lentilles en salade, Polenta, viande, haricots verts, fromage, banane.

A 28 € la demi pension, beaucoup de gîtes d'étapes devraient s'en inspirer!

 

 

 


 

 

"Là où il y a une volonté, il y a un chemin." Edward WHIMPER.

 

mercredi 30 juillet 2008

 

 

 

Le ciel est dégagé ; je prends le petit déjeuner sur la terrasse, au soleil levant.

Il est 7h30, je pars de la Madone d'Utelle en longeant la crête sur une centaine de mètres, et le sentier descend dans les éboulis et caillasses. 

Une trace peu marquée et mal balisée, par endroits en jaune, se perd dans les buissons, et les ronces. Sur une bonne distance, ce sentier n'est pas entretenu.

 

Arrivé à une intersection, je retrouve le GR® 5, venant d'Utelle ; il passe dans un bois de chênes et de hêtres, et arrive à la chapelle St Antoine.

 

 

Vue de la Madone d'Utelle

 

Ce sentier est en balcon au dessus de la vallée de Vésubie ; assez caillouteux, il est bordé de touffes de lavandes, de buis, et plantes sauvages des versants sud ensoleillés. Il fait déjà très chaud. Je passe à proximité des premières maisons du hameau du Cros d'Utelle. Les senteurs de figuiers tout proches rappellent s'il en est besoin, que le sud est bien là. 

Les premiers chants de cigales se font entendre!

 

Arrivé sur la route, je dois traverser la Vésubie sur le pont du Cros, et remonter par un chemin assez pentu dans un bois de pins. Il faut contourner la combe qui servait de décharge et de dépotoir : actuellement en travaux de déblayage et nettoyage à grands coups de pelleteuses et engins mécaniques... 

 

Une petite route conduit au bas de Levens. 

Il est midi, j'ai envie de faire une pause : je monte dans le haut du village pour acheter de quoi manger, et j'y reste une heure! 

D'ici aussi la vue est magnifique sur la plaine du Var que l'on découvre jusqu'à la mer.

 

C'est le moment le plus chaud de la journée, et on m'a conseillé de prendre de l'eau. Je sais qu'il n'y en a plus avant Aspremont. 

Je retrouve la route au bas du village ; il faut la suivre un bon moment, et ensuite tourner à droite puis à gauche pour longer un grand champs. Les montées et descentes sont fréquentes, en sous bois et forêt de pins et de chênes. Le chant des cigales est omniprésent ; elles ne s'arrêtent jamais. 

Les mouches aussi sont collantes, et je me demande si elles ne me suivent pas depuis l'Ubaye... 

 

 

 

Sentiers vers le Mont Cima

 

 

Après le Mont Cima, plusieurs sentiers suivent des directions différentes sans explications en dehors de marques à la peinture, tantôt jaunes, ou flèches rouges, points rouges, balisages de GR®... tout cela ne sert pas à grand chose. Quand va-t-on uniformiser le balisage au lieu de laisser chaque association, chaque commune, peinturlurer de sa couleur préférée les poteaux et les arbres, au milieu des épineux et des ronces?

Aspremont

 

 

Aspremont est un village sur une butte en forme de cercle.

J'y arrive à 16 heures 20.

On est près de la mer, ce soir les orages sont derrière!

 

Un petit hôtel assez confortable, "l'hôtel St Jean" est mon étape.

 

Dîner sur la terrasse d'où l'on découvre la vallée du Var, avec vue sur la mer jusqu'à la baie de Cannes. 

 

Ma GTA touche à sa fin!

 

Salade de poivrons rouges, pavé de saumon, tagliatelles, crème brûlée.

 

 

 

 


 

 

" La verticalité des montagnes n'est pas une ligne droite qui s'oppose à l'horizontalité de la mer,  mais deux tempéraments différents qui se rejoignent en un point pour créer l'espace. "

Jean-Claude LORDIER.

 

 

jeudi 31 juillet 2008

 

Dernière et très courte étape!

Ciel bleu, et chaleur à 9 heures. 

 

La montée est plein soleil, par le sentier caillouteux. Fini les orages, la pluie : je suis bien content d'avoir relégué, cape, et guêtres, au fond de mon sac! 

 

 

Je suis également très heureux d'en finir!  vingt six étapes à travers les alpes, c'est trop long pour moi... Il est vrai que j'ai voulu prendre mon temps, et faire une GTA différente des précédentes, mais avec peu d'heures de marche certains jours, je suis resté sur ma faim!

 

 

La vue est dégagée sur Nice et la mer.

Le chemin passe plein sud sous le Mont Chauve ;

les incendies de forêts ces dernières années ont laissé des traces. Malgré tout, la nature reprend toujours ses droits, et des arbustes repoussent çà et là!

 

 

En descendant sur Nice

 

Une petite descente par une prairie sèche, et une fontaine à l'ombre de quelques arbres. C'est le dernier point d'eau sur le GR® 5, après ce sera les bistrots!...

Le chemin débouche sur une rue goudronnée ; voila l'Aire St Michel et le quartier de Gairaut.

La pancarte qui indiquait jadis la fin du GR® 5 sentier européen de Hollande à la Méditerranée, n'est plus là! 

Même çà, disparaît. 

 

Il n'y a plus besoin de balisage, il faut descendre tout droit : chemin de Gairaut, boulevard, rue, quartier St Maurice il est 11 heures et demie, c'est l'heure intense et chaude de la journée, il faut affronter la ville, ses nuisances, que j'avais un peu oublié : voitures, bus, tramways.

L'avenue Malaussena passe sous la ligne de chemins de fer, et après le carrefour, devient l'avenue Jean Médecin, artère principale de Nice.

 

Je ne veux pas faillir à ma règle, qui est de continuer à pied jusqu'à la mer... 

Certains, tournent à droite et s'arrêtent à la gare SNCF : c'est bien dommage! mais ce qui l'est encore plus, ce sont ceux qui prennent un bus à l'Aire St Michel.

 

 

 

 

 

Je continue tout droit par cette avenue. Les gens dans la rue sont trop préoccupés pour faire attention à un quidam sac à dos et chaussures de randos, mais aux terrasses des cafés, certains me suivent des yeux avec un air interrogateur.

 

Je traverse la place Masséna, son jardin, ses bassins, et ensuite la Promenade des Anglais, le bord de mer, la plage... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arrivé promenade des Anglais.

 

Il est 13 heures.

Je vais poser mon sac à dos dans un hôtel proche, et faire un plongeon dans la Grande Bleue. 

 

 

 

jc-lordier (at) randoalp.com 

 

 

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